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Un avenir derrière le banc

Hockey Canada et ses programmes de développement aident les femmes à se certifier comme entraîneuses afin de créer des modèles à suivre pour la prochaine génération

Katie Brickman
|
19 March 2021

Hockey Canada est une chef de file de son sport, et l’organisation rehausse la barre en offrant des occasions d’accroître la participation des femmes.

Grâce à des initiatives comme Parcours vers le podium, Les entraîneuses et le programme des formatrices de responsables du développement des entraîneuses, Hockey Canada met l’accent sur la certification d’entraîneuses et la hausse du nombre de femmes derrière le banc.

« Pour assurer l’essor du hockey, les femmes doivent s’impliquer », soutient Teal Gove, responsable du développement du hockey à Hockey Canada. « Nous avons besoin d’elles pour que notre sport demeure un milieu accueillant et positif. La présence d’entraîneuses augmente les chances que les filles continuent de jouer et veuillent devenir des meneuses, ce qui ne fait qu’améliorer le hockey à tous les points de vue. »

C’est dans ce contexte qu’un programme comme Les entraîneuses prend tout son sens. Il a été conçu pour accroître le nombre d’entraîneuses partout au pays. Présentés par des femmes, pour des femmes, les stages du programme contribuent au développement de l’infrastructure qui soutient et maintient la participation des femmes au hockey en éliminant les obstacles à la formation en entraînement.

« Parfois, c’est plutôt intimidant d’assister à une formation uniquement en présence d’hommes pour obtenir une certification en entraînement, ce qui suscite des réticences chez beaucoup de femmes », observe Gina Kingsbury, directrice des équipes nationales féminines. « Il faut donc veiller à éliminer ces obstacles pour faciliter autant que possible l’accessibilité à ce type de poste. On peut ainsi veiller à ce que de telles meneuses soient non seulement nombreuses, mais aussi dotées d’un important bagage de connaissances. »

Les femmes qui présentent les stages Les entraîneuses sont issues du programme des formatrices de responsables du développement des entraîneuses, qui a été lancé en 2019. Pour recevoir leur certification, les déléguées, triées sur le volet, doivent suivre diverses formations en ligne et en personne, ainsi que collaborer avec leur membre pour organiser un programme Les entraîneuses au sein de leur province ou territoire.

« C’est difficile de devenir ce qu’on ne voit pas », dit Gove. « Si les femmes ne voient pas d’autres femmes dans des postes d’entraîneuses, elles n’aspireront pas à en faire autant. Les filles doivent avoir des modèles qu’elles peuvent imiter. En ce sens, voir des femmes dans des rôles de meneuses est essentiel. »

Au cours de la prochaine année, grâce au soutien financier de la Fondation Hockey Canada, plus de 40 stages du programme Les entraîneuses auront lieu à travers le Canada, ce qui ajoutera des centaines de futures entraîneuses au hockey.

Cette liste comprend des joueuses universitaires. En outre, toutes les étudiantes-athlètes qui jouent au hockey féminin au sein de U SPORTS ont eu la possibilité de suivre les formations Entraîneur 1 et Entraîneur 2 du PNCE par l’intermédiaire du programme Les entraîneuses.

« Lorsque Hockey Canada a mis sur pied cette occasion, ça a eu un impact immense pour nos joueuses », raconte Caroline Ouellette. En effet, la quadruple médaillée d’or olympique et membre du personnel des entraîneurs de l’Université Concordia a vu 18 de ses joueuses actuelles et 8 anciennes s’inscrire aux formations. « Bon nombre d’entre elles trouvaient pertinent d’obtenir leur certification. Nous savons qu’elles seront nombreuses à devenir les entraîneuses de demain. »

Le programme va bien au-delà des habiletés tactiques requises en entraînement. Les femmes sont amenées à développer leurs aptitudes sur le plan du leadership.

« L’entraînement est une collaboration, et on doit travailler de près avec les joueuses et s’intéresser à leur cheminement et à leur état d’esprit », estime Ouellette. « Les participantes du programme Les entraîneuses découvrent toute la complexité du rôle d’une entraîneuse. Les décisions qu’on prend n’ont rien de personnel envers les joueuses. Il s’agit de faire en sorte que l’équipe offre la meilleure performance possible, et je crois qu’elles se rendent compte que c’est plus difficile que ça en a l’air. »

À la tête du programme national féminin de Hockey Canada, Kingsbury est aux premières loges pour constater les bénéfices de ces programmes. Plus les femmes qui font partie de l’élite suivent de telles formations, plus elles sont susceptibles de continuer à s’impliquer au hockey.

« Du côté de l’équipe nationale, ces initiatives ouvrent beaucoup de portes pour nos athlètes qui préparent leur transition », explique-t-elle. « Elles sont nombreuses à suivre ces formations, notamment en vue de bonifier leur deuxième carrière. Elles pensent toujours au moment où elles arrêteront de jouer. Elles veulent continuer de faire partie de l’univers du hockey et participer à son essor. Ces programmes permettent à nos athlètes et aux membres de notre personnel de se développer et d’envisager un rôle différent au hockey, ce qui est fantastique ».

Pour inspirer de nouvelles générations de jeunes filles, il faut leur montrer qu’elles peuvent s’identifier à leurs modèles, sur la glace et ailleurs. Tandis que certaines des plus grandes femmes de ce sport travaillent à la création d’une ligue professionnelle durable, Hockey Canada mène de front le développement de meneuses derrière le banc.

« Hockey Canada est une chef de file mondiale au hockey, et très certainement au hockey féminin », dit Kingsbury. « Non seulement faisons-nous partie du mouvement, mais nous en sommes désormais à l’avant-plan. Je crois que tous à Hockey Canada s’en rendent compte, reconnaissent l’importance de ce rôle et agissent en conséquence au moyen des initiatives et des objectifs mis de l’avant dans ces programmes. Nous voulons essentiellement permettre à des femmes de devenir des meneuses. »

Kaylee Grant instructs a group of young girls on the ice at the One For All event in Yellowknife.

Laisser sa marque dans le Nord

Figure marquante du hockey féminin dans les territoires, Kaylee Grant n’hésite jamais à donner de son temps bénévolement pour offrir plus d’occasions aux femmes et aux filles

Katie Brickman
|
14 April 2024

Dès son arrivée à Yellowknife, Kaylee Grant s’est empressée de se trouver une équipe de hockey.

L’ingénieure d’exploitation y était pour un mandat d’un an en vue d’acquérir de l’expérience dans son domaine. Douze ans plus tard, elle vit toujours dans les Territoires du Nord-Ouest. Et si elle a choisi d’y élire domicile, le hockey y est certainement pour quelque chose.

« On tend souvent à chercher nos repères, et le sport en était un pour moi, décrit Grant. Se joindre à une équipe sportive, c’est aussi se faire un cercle d’amies. On fait partie d’un groupe où l’on se sent acceptée, où toutes sont unies par un but et un intérêt communs. À mon arrivée dans le Nord, je ne savais pas trop comment m’y prendre pour rencontrer des gens, d’où l’idée de tenter ma chance à l’aréna. »

C’est sur les patinoires que Grant a passé la majeure partie de sa jeunesse à Antigonish, en Nouvelle-Écosse. Il faut dire que le hockey est roi et maître dans sa ville natale, où l’enthousiasme de la population pour ses équipes junior A, junior B et universitaire est toujours palpable. Cette passion collective pour le sport est ce qui explique l’importance du hockey dans la vie de Grant.

« Le hockey prenait toute la place. On sentait l’appui de la communauté pour nos équipes. Les arénas étaient toujours pleins, l’ambiance était électrisante. »

Grant a fait son hockey mineur en Nouvelle-Écosse avant de s’installer à Terre-Neuve-et-Labrador, où elle a évolué avec l’équipe de l’Université Memorial. Puis, à 23 ans, elle plie bagage et prend la direction de Yellowknife. Elle se doutait bien qu’elle retrouverait le même esprit de communauté dans un aréna.

« Rien ne favorise les nouvelles rencontres autant que le sport. Quand on vient d’ailleurs, il n’y a pas meilleur moyen. En rejoignant une équipe de hockey, je me créais d’emblée un petit réseau de gens aux intérêts similaires, plus ou moins du même âge. Et puis, il y a tant de possibilités dans le Nord pour se développer, que l’on s’intéresse à l’entraînement ou au mentorat ou que l’on souhaite parfaire notre jeu sur la glace. Ça m’a beaucoup aidée. »

La passion de Grant pour le sport ne se limitait pas à sa qualité de joueuse, elle qui a su trouver d’autres voies pour élargir ses connaissances lorsqu’elle était encore en Nouvelle-Écosse. C’est à titre de coordonnatrice hors glace avec l’équipe féminine des moins de 18 ans des Bulldogs d’Antigonish qu’elle a fait ses débuts en entraînement.


Kaylee Grant smiles as she skates with a young player on the ice.

Grant a obtenu la certification d’évaluation après avoir suivi les formations Développement 1 et Haute performance 1. D’autres formations et certifications en entraînement ont suivi au fil des ans, toujours dans une optique de perfectionnement et d’implication communautaire.

« De voir l’essor continu du hockey féminin, c’est ce qui me motive. J’adore voir la progression de mes joueuses. Les voir se développer et évoluer comme personnes. Et quand elles décident de s’impliquer comme entraîneuses, je suis comblée. »

La philosophie de Grant derrière le banc? Nourrir la passion des joueuses pour le sport, montrer l’exemple et créer un milieu positif pour les femmes et les filles.

L’entraînement et l’accompagnement des filles sont des aspects que Grant a à cœur. Pour elle, la voie la plus efficace pour faire évoluer les choses était d’agir à un plus haut niveau, notamment en jouant le rôle de personne-ressource pour inciter davantage de joueuses à s’intéresser à l’entraînement. C’est d’ailleurs ce qui l’a menée à travailler avec Hockey Nord et le programme des formatrices de responsables du développement des entraîneuses de Hockey Canada, qui vise à éliminer les obstacles à la formation des entraîneuses.

« Kaylee a connu tout un parcours, elle qui a été bénévole à pratiquement tous les niveaux et qui s’implique de plus en plus dans la formation d’entraîneuses et en tant qu’instructrice », souligne Kyle Kugler, directeur administratif de Hockey Nord et ami proche de Grant. « C’est une excellente ambassadrice de notre sport qui sait comment mettre à profit son propre vécu pour aider d’autres entraîneuses dans leur développement. »

En tant qu’entraîneuse bénévole, Grant a connu des moments forts avec ses équipes, notamment à titre d’entraîneuse-chef lors des Jeux d’hiver de l’Arctique et des Jeux d’hiver du Canada et en tant qu’entraîneuse adjointe d’Équipe Nord au Championnat national autochtone de hockey.

« J’ai eu tellement d’occasions grâce à Hockey Nord, reprend Grant. Cet appui a eu un énorme impact sur mon parcours comme entraîneuse. Que de beaux moments passés avec ces équipes des territoires. J’ai fait le choix de rester ici, et c’est en grande partie en raison de ces expériences et des occasions en entraînement. C’est plaisant de savoir que nous avons toujours la possibilité de progresser, d’aller plus loin. »

Grant était aussi parmi les principales bénévoles lors de la toute première célébration Ensemble pour elles tenue à Yellowknife en février. L’événement de quatre jours destiné aux femmes et aux filles de partout aux Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut proposait entre autres des stages pour gardiennes de but, des jeux dirigés sur glace et diverses activités hors glace. Née d’un partenariat entre Hockey Canada et Hockey Nord, l’initiative se veut une célébration du sport en soutien au hockey local dans le Nord.

« Kaylee est l’une des coresponsables dans la région, alors quand nous avons décidé de lancer cette initiative à Yellowknife, qu’elle en fasse partie allait de soi », explique Katie Greenway, responsable du hockey féminin à Hockey Canada. « Fidèle à ses habitudes, elle a saisi la balle au bond et s’est investie pleinement. Des gens comme elle, qui s’impliquent autant pour leur communauté et pour leur sport, c’est précieux. »

S’impliquer comme Grant le fait en entraînement, c’est dans sa nature. Elle le fait pour les autres, pour que les femmes prennent encore plus leur place dans le sport. Et jamais dans le but d’en retirer elle-même quelque chose.

« Cela fait quelques années maintenant que je connais Kaylee, et je sais à quel point elle est occupée, poursuit Greenway. Pourtant, elle ne dit jamais non. Et elle aide non pas pour qu’on l’encense, mais bien par bonté de cœur, toujours le sourire aux lèvres. C’est une personne formidable qui a un impact positif sur chaque personne qu’elle croise. »

L’impact de Grant sur le hockey dans le Nord, que ce soit à titre d’entraîneuse, de mentore ou de coéquipière, elles sont nombreuses à l’avoir ressenti au cours des 12 dernières années. Mais la principale intéressée préfère remettre les choses en perspective.

« Je n’irais pas jusqu’à dire que j’ai eu une grande influence sur le hockey féminin dans le Nord. Je ne suis qu’une infime partie de tout ce qui est en train de bouger dans cette partie du pays depuis la dernière décennie. J’aime à penser que j’ai aidé à former d’autres entraîneuses, et que j’ai donné le bon exemple dans mon parcours. S’il s’avère que j’ai eu un impact, ç’aura été en incitant les joueuses à se tourner vers l’entraînement. Mais ça reste un travail collectif – tout le monde qui participe aura laissé sa marque sur le hockey féminin. »

Pour Kyle Kugler, seul administrateur de Hockey Nord, la présence de bénévoles comme Kaylee est essentielle à son travail et au développement des joueuses.

« Les bénévoles jouent un rôle crucial dans toute programmation offerte aux petites communautés dans le Nord, conclut-il. Kaylee en fait encore plus que nous ne le pensons. Les entraîneuses et entraîneurs ont une grande influence sur les équipes et les athlètes. Kaylee est un modèle positif et une fière porte-parole du hockey féminin qui donne de son temps sans compter les heures. Une bénévole qui a le cœur sur la main. »

Vous aimeriez vous impliquer derrière le banc? Rendez-vous au HockeyCanada.ca/Entraineurs ou communiquez avec votre association de hockey locale, ou encore, avec votre membre régional, provincial ou territorial de Hockey Canada.

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Troquer son bâton pour un sifflet

Même si elle a commencé à jouer au hockey tardivement, Ali Beres ne s’est pas empêchée d’atteindre ses buts et de devenir l’une des meilleures jeunes juges de lignes par la suite

Katie Brickman
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08 March 2024

Quand Ali Beres se fixe un objectif, c’est presque assuré qu’elle va le réaliser.

Passant de la ringuette au hockey, Ali a enfilé l’uniforme zébré après sa carrière de hockeyeuse au sein du réseau U SPORTS et s’est mise aussi à la pratique d’autres disciplines. Peu importe ce qu’elle entreprend, la détermination qu’elle a lui permet de toujours viser de nouveaux buts.

« Je suis chanceuse, car le sport a occupé une grande partie de ma jeunesse », lance la femme de 27 ans. « Je me sens vraiment privilégiée d’œuvrer dans le sport au niveau où je suis rendue et d’avoir eu plein de belles occasions. »

Ali a grandi en Colombie-britannique à environ 30 minutes de Vancouver, dans le village de Lions Bay. Comme aucun programme de hockey féminin n’y était offert, sa sœur Maegan et elle ont dû se rabattre sur la ringuette. C’est à l’âge de 13 ans qu’Ali a commencé à pratiquer le hockey avec l’intention de jouer au niveau universitaire.

La transition de la ringuette vers le hockey a forcé Ali à acquérir de nouvelles aptitudes, notamment dans le maniement du bâton et les tirs.

« Quand on passe de la ringuette au hockey, il y a des aptitudes et des connaissances à ajouter à son bagage », confirme-t-elle.

Elle a appris du personnel entraîneur qu’elle avait un manque à gagner par rapport à ses pairs du même âge et qu’elle perdait son temps. Toutefois, son désir de bien faire l’a poussée à participer à des camps de développement des habiletés et à tirer des centaines de rondelles dans le garage familial pour être en mesure de jouer.

« Je me souviens de cette conversation. J’avais 14 ans. Ce moment a été marquant et m’a permis de devenir la personne que je suis aujourd’hui. J’ai appris que si je veux réaliser quelque chose absolument et que je multiplie les efforts avec détermination, je peux atteindre mes objectifs. Surtout, il ne faut jamais lâcher quand on aime ce qu’on fait. »

Cet amour et cette passion l’ont aidée à avoir du succès au hockey; elle a joué pour la Colombie-Britannique au Championnat national féminin des moins de 18 ans 2013 et pour l’Université Western de London, en Ontario, où elle a remporté un titre national d’U SPORTS en 2015, une médaille d’argent au championnat national et deux titres du réseau du Sport universitaire de l’Ontario (SUO).

À la fin de son parcours universitaire, elle s’est mise à penser à la suite des choses. Elle savait qu’elle voulait demeurer dans le monde du hockey et elle s’est tournée vers un aspect du jeu qu’elle avait déjà apprivoisé, soit l’arbitrage.

« Je ne me sentais pas prête à accrocher mes patins après mon stage universitaire. L’aréna était ma deuxième maison depuis que j’avais trois ans. Dès la fin de mon dernier match, j’ai été prise par les émotions. Je savais que j’allais devoir trouver un emploi et arrêter de jouer. Je me suis souvenue que j’adorais l’arbitrage quand j’étais jeune. »

Ali a décidé qu’elle voulait enfiler un autre chandail, faire partie d’une nouvelle équipe et voir jusqu’où l’arbitrage allait la mener. Après l’université, elle a obtenu à nouveau une certification d’officielle en Ontario.

« J’ai enfilé les matchs avec différentes personnes et appris le plus possible, raconte-t-elle. J’ai constaté que plusieurs me devançaient dans le programme et été témoin de leurs réalisations. J’ai dit à mes mentors que j’aimerais un jour obtenir les mêmes affectations. »

Depuis sa transition vers l’arbitrage, Ali a eu l’occasion de faire partie du Programme d’excellence des officiels de Hockey Canada (POE), un cheminement qui permet aux arbitres et juges de lignes d’atteindre leurs objectifs de haut niveau.

Depuis, elle a été une juge de lignes à quelques événements importants, dont le Championnat mondial féminin des M18 2014 de l’IIHF (division 1B) et la Bataille de la rue Bay de la Ligue professionnelle de hockey féminin, un match qui a opposé Toronto à Montréal il y a quelques semaines.

« Je suis vraiment reconnaissante de toutes les occasions que j’ai eues grâce à l’arbitrage. J’aime mon rôle, car ça me permet de rester investie dans le hockey. C’est intense… Il y a de la pression et un esprit de compétition. Notre rôle est de veiller au franc-jeu et à la sécurité. »

Sans le soutien de sa famille, et en particulier de Maegan, Ali n’arriverait pas à concilier son métier d’ingénieure de solutions au sein d’une société d’approvisionnement avec son rôle d’officielle et de triathlonienne.

« Nous sommes comme de meilleures amies et notre esprit compétitif a toujours été très fort. Nous avons toujours cherché à nous pousser l’une et l’autre. Nos parents nous ont inculqué de fortes valeurs. Malgré la compétition, nous nous sommes toujours épaulées et savions que le succès de l’une n’empêchait pas le succès de l’autre. »

Comme Ali, Maegan avait des ambitions au hockey qu’elle voulait atteindre. En plus de jouer dans la NCAA au sein du Collège de Boston et dans la Premier Hockey Federation pour le Six de Toronto, elle a remporté une médaille d’argent avec le Canada au Championnat mondial féminin des M18 2017 de l’IIHF.

« Nous avons toujours été proches, et elle est devenue un excellent modèle pour moi, explique Maegan. En tant que petite sœur, j’en suis venue à prendre ma grande sœur comme idole. Quand j’avais beaucoup de succès pendant ma carrière de hockeyeuse, elle était la personne la plus proche de moi et je comptais toujours sur elle pour obtenir des conseils et du soutien. »

Pour jouer à un haut niveau, il est important d’être en bonne forme physique, mais pour Ali, ça lui permet également de rester saine mentalement et de garder un bon équilibre avec sa vie professionnelle. Quand elle n’arbitre pas, Ali participe à des triathlons, un sport dont elle est rapidement tombée amoureuse.

« Les joueuses donnent leur 100 %, donc nous devons faire la même chose pour les suivre, commente Ali. Je trouvais ça un peu ennuyant au gym. Pour sortir de ma zone de confort, je me suis inscrite à une compétition Ironman 70.3 (aussi connue sous le nom de demi-Ironman), et je suis devenue accro.

Tandis qu’Ali continue de se fixer des objectifs, comme participer aux Jeux olympiques à titre d’officielle, sa sœur sait que c’est sa détermination qui la mènera si loin.

« Une fois qu’elle a un objectif en tête, elle fera tout en son pouvoir pour l’atteindre, explique Maegan. Je suis vraiment fière d’elle, de ce qu’elle a accompli et de sa transition de joueuse de hockey à officielle. J’ai hâte de voir jusqu’où elle ira. »

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Entraîneuses en herbe 2023

Huit étudiantes-athlètes participeront au programme Entraîneuses en herbe

La troisième cohorte du programme Entraîneuses en herbe sera suivie jusqu’en 2024-2025

NR.061.23
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21 September 2023

CALGARY, Alb. – Hockey Canada et U SPORTS ont annoncé les huit étudiantes-athlètes choisies pour participer à la troisième cohorte du programme Entraîneuses en herbe pendant les saisons 2023-2024 et 2024-2025.

Née en 2021 d’un partenariat entre Hockey Canada, U SPORTS et la Fondation Hockey Canada, l’initiative Entraîneuses en herbe vise à accroître le nombre de femmes derrière le banc au hockey au Canada. De la formation et du mentorat sont offerts à des étudiantes-athlètes qui évoluent au sein d’U SPORTS et qui désirent devenir entraîneuses. Les participantes au programme occuperont un poste d’entraîneuse adjointe au sein d’une équipe de hockey féminin de M13, M15 ou M18 pendant les deux saisons et recevront une formation en entraînement, des occasions de perfectionnement professionnel et une rétribution.

La cohorte de cette année est composée d’étudiantes-athlètes provenant de huit programmes de hockey féminin U SPORTS représentant trois de ses conférences :

• Alexis Anonech (Université York, SUO)

• Emmy Fecteau (Université Concordia, RSEQ)

• Lyndsey Janes (Université Mount Royal, CW)

• Madison Laberge (Université Nipissing, SUO)

• Isabelle Lajoie (Université de l’Alberta, CW)

• Sophie Lalor (Université de la Saskatchewan, CW)

• Sarah-Maude Lavoie (Université McGill, RSEQ)

• Chihiro Suzuki (Université de Guelph, SUO)

« Nous sommes ravis d’accueillir ces huit étudiantes-athlètes accomplies au sein du programme Entraîneuses en herbe et d’avoir le plaisir de collaborer avec elles au cours des deux prochaines saisons », a commenté Marin Hickox, vice-présidente du hockey féminin à Hockey Canada. « L’initiative Entraîneuses en herbe est un programme important pour appuyer et développer la prochaine génération de meneuses au hockey, et nous remercions le personnel entraîneur de U SPORTS ayant proposé la candidature de ces athlètes de talent.

« Les filles qui sont dirigées par une femme sont plus susceptibles de se tourner vers le rôle d’entraîneuse à la fin de leur parcours de joueuse, et nous espérons que ce programme aura une influence positive sur le recrutement et la rétention des filles dans des rôles de meneuses au hockey. »

Depuis sa création, le programme a guidé des étudiantes-athlètes provenant de 16 programmes de hockey féminin U SPORTS représentant les quatre conférences de l’alliance.

« Les huit étudiantes-athlètes sélectionnées pour Entraîneuses en herbe sont d’excellentes ambassadrices pour le hockey et le sport universitaire au Canada », a affirmé Lisette Johnson-Stapley, directrice en chef du sport à U SPORTS. « Nous voyons déjà l’impact positif du programme, véritable source d’inspiration pour les jeunes filles partout au pays. Nous sommes heureux qu’Alexis, Chihiro, Emmy, Isabelle, Lyndsey, Madison, Sarah-Maude et Sophie fassent leurs débuts derrière le banc tout en continuant à représenter fièrement leur université respective en tant qu’étudiantes-athlètes. »

Le comité de sélection d’Entraîneuses en herbe est composé de représentants et représentantes de Hockey Canada, d’U SPORTS, des membres régionaux, provinciaux et territoriaux de Hockey Canada ainsi que du conseil d’administration de la Fondation Hockey Canada.

Pendant la Semaine nationale des entraîneurs, Hockey Canada souligne l’influence positive du personnel entraîneur sur les athlètes aux quatre coins du pays avec des ressources pour dire #MerciCoach et une série d’articles que vous trouverez ici.

Pour de plus amples renseignements sur Hockey Canada, veuillez consulter le HockeyCanada.ca ou suivre les médias sociaux FacebookX et Instagram.

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A coaching whiteboard rests on top of the boards.

Des outils pour le personnel entraîneur

Des formations à venir jusqu’à des démonstrations d’habiletés et d’exercices, Hockey Canada propose une variété de ressources pour les entraîneurs et entraîneuses de tous les niveaux du pays

Shannon Coulter
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17 September 2023

Les entraîneurs et entraîneuses sont la pierre angulaire de la communauté du hockey. Que vous soyez derrière le banc depuis longtemps ou en pleine découverte de ce rôle, Hockey Canada vous offre bon nombre de ressources pour réussir dans votre parcours.

Par où commencer?

Le point de départ, c’est le Programme national de certification des entraîneurs (PNCE) de Hockey Canada. Il permet aux entraîneurs et entraîneuses de se donner les outils nécessaires et de parfaire leurs connaissances du jeu afin de pouvoir travailler de façon efficace auprès de leurs athlètes. Hockey Canada offre six stages en entraînement et cinq champs de compétence au sein du profil Instruction.

Pour obtenir un statut « Formé » permettant de diriger une équipe au sein du profil sport communautaire, vous pouvez suivre les formations Entraîneur 1 — Intro à l’entraînement ou Entraîneur 2 – niveau Entraîneur. À ces niveaux, il n’est pas requis de détenir une certification du PNCE; un entraîneur ou une entraîneuse peut conserver le statut « Formé » pour une période indéfinie après avoir complété ces profils. Inscrivez-vous à un stage en entraînement ou visitez le site Web de votre membre pour plus d’information.

Respect et sport

Le programme Respect et sport pour leaders d’activité et entraîneurs est une formation en ligne amusante et conviviale qui aide les entraîneurs et entraîneuses ainsi que les chefs de file qui travaillent auprès des jeunes à reconnaître et comprendre les cas d’intimidation, de mauvais traitements, de harcèlement et de discrimination et à y réagir. La formation vise à établir une culture holistique de respect au sein de la communauté sportive et à fournir les outils fondamentaux qui permettent à tout membre du personnel entraîneur de devenir de meilleurs modèles pour les jeunes athlètes qui sont sous leur responsabilité.

Dans l’écosystème du hockey canadien, plus de 230 000 entraîneurs et entraîneuses ont obtenu une certification du Respect Group.

Habiletés et exercices

Le Réseau Hockey Canada offre aux entraîneurs et entraîneuses et aux athlètes les outils pour réussir sous forme d’exercices, d’habiletés, de vidéos, de plans d’entraînements et d’articles accessibles au moyen d’une tablette ou d’un téléphone. L’appli compte plus de 1 500 exercices et 100 plans de leçons, et d’autres sont ajoutés pendant la saison.

Vous manquez d’inspiration pour vos exercices? Hockey Canada publie fréquemment dans ses réseaux sociaux des vidéos d’habiletés qui peuvent être intégrées à vos plans d’entraînement. Recherchez les mots-clics #EntraîneursHabiletésHC et #EntraîneursGardiensHC sur X (anciennement Twitter), Facebook et Instagram pour trouver plus de vidéos d’exercices.



L’Accès aux exercices est une ressource qui permet de trouver des démonstrations d’habiletés et d’exercices pour les athlètes. Offerte gratuitement, elle contient des centaines d’exercices et de vidéos. Elle comprend aussi des plans d’entraînement préconçus offerts en téléchargement avec des gabarits pour les formations lors de matchs, les statistiques individuelles, les rapports de dépistage et bien plus.

L’entraînement au féminin

Programme Les entraîneuses

Le programme Les entraîneuses est une formation en entraînement gratuite réservée aux femmes qui a été conçue pour accroître le nombre d’entraîneuses formées au Canada et ainsi offrir des mentores et des modèles aux jeunes participantes. Il vise à mettre en place des infrastructures pour favoriser et soutenir la participation des filles et des femmes au hockey partout au pays, à contribuer au développement de modèles et chefs de file au sein de la communauté du hockey et à éliminer les barrières à la formation des entraîneuses.

Formatrices de responsables du développement des entraîneuses

Lancé en 2019, le programme des formatrices de responsables du développement des entraîneuses (FRDE) offre des programmes d’entraînement au hockey dirigés par des femmes. Jusqu’à maintenant, le programme a outillé 38 entraîneuses émérites non seulement pour présenter des stages sur l’entraînement, mais aussi pour former des personnes-ressources et des évaluatrices au sein de chaque membre.

Les membres ont l’occasion de soumettre des candidatures de déléguées chaque saison. Une fois qu’elles ont suivi des formations et obtenu des certifications du programme, les déléguées peuvent jouer un rôle de meneuse pour assurer la meilleure exécution possible du programme Les entraîneuses et soutenir les entraîneuses au sein de leur communauté.

Entraîneuses en herbe

En 2021, la Fondation Hockey Canada s’est associée à U SPORTS pour lancer Entraîneuses en herbe, un programme conçu pour accroître le nombre de femmes dans des rôles d’entraîneuses au Canada. Ce programme de mentorat de deux ans vise à former, à mentorer et à valoriser les femmes derrière le banc.

Les candidates sont proposées par leur entraîneur ou entraîneuse du réseau U SPORTS.

Y a-t-il d’autres ressources pour m’appuyer dans mon rôle derrière le banc?

Vous êtes à la recherche de ressources additionnelles? Vous avez une question à propos de l’entraînement dans votre région? Hockey Canada et ses membres ont des personnes-ressources prêtes à vous aider dans votre parcours.

Cliquez ici pour trouver leurs coordonnées.

Vous avez d’autres questions? Visitez les foires aux questions suivantes pour en apprendre davantage sur divers sujets :

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Kenzie Lalonde observe un match de hockey qu’elle décrit en direct.

Dans mes propres mots : Kenzie Lalonde

La native d’Ottawa revient sur son parcours, de son expérience de jeune hockeyeuse jusqu’aux moments marquants de sa carrière à TSN en passant par ses débuts dans les médias

Kenzie Lalonde
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24 March 2023

C’est dans mon ADN de dire oui à ce qu’on me propose. J’ai bien retenu une phrase que j’ai lue au secondaire qui disait ceci : la vie nous donne ce qu’on a le courage de lui demander. Que ce soit pour enfiler ma première paire de patins, déménager dans les Maritimes ou porter un micro-casque pour la première fois, j’ai eu le courage de dire oui à des occasions qui m’effrayaient.

J’ai grandi dans une famille qui vibrait au rythme du hockey. Chaque matin avant l’école, je mangeais un bol de Froot Loops en regardant les nouvelles du sport à TSN, émerveillée par le fait qu’on puisse gagner sa vie en parlant de sports. Mon père et mon frère aîné jouaient tous deux au hockey, alors naturellement j’ai voulu faire comme eux. J’ai commencé au hockey masculin d’abord, puis je suis passé au hockey féminin au niveau M11. Le fait d’entrer dans un vestiaire et d’y retrouver 23 filles qui aiment le même sport que moi a fait croître ma passion pour le hockey exponentiellement. À ce jour, certaines de mes bonnes amies sont d’anciennes coéquipières au hockey mineur.

Kenzie Lalonde early in her minor hockey career and at Mount Allison University

En douzième année, je jouais pour les Junior Senators d’Ottawa. Tandis que mes coéquipières s’engageaient à fréquenter des universités, je ne savais toujours pas ce que je voulais faire de mon avenir. J’étais à la croisée des chemins. Je voulais un meilleur équilibre entre le hockey, l’école et le reste de ma vie. Andrea Leacock, une future enseignante qui était en stage dans ma classe, m’a recommandé son alma mater, l’Université Mount Allison. Dès ma visite de l’endroit, où j’ai rencontré l’entraîneur et quelques joueuses, je me suis sentie à ma place. Je n’avais jamais été dans les Maritimes auparavant, mais j’ai choisi d’élire domicile à Sackville, au Nouveau-Brunswick, pour les cinq années qui suivraient. J’y ai pratiqué mon sport et j’ai poursuivi des études en commerce tout en découvrant le domaine de la télévision en cours de route.

C’est à ma cinquième année d’université que j’ai su que je voulais faire de mon passe-temps un métier, quand j’ai été à même de constater l’effervescence qu’une entrevue pouvait entraîner chez une jeune athlète. On m’avait donné l’occasion de faire du bénévolat à Eastlink Community TV, une chaîne de télévision locale. C’était la première fois que je filmais un reportage, on couvrait un championnat de basketball féminin de niveau secondaire. Après le match, je me suis approchée de l’athlète nommée Joueuse par excellence pour lui poser la bonne vieille question : « Qu’est-ce que ça te fait d’avoir gagné? » Je n’oublierai jamais son regard, un parfait mélange de terreur, de joie et de fébrilité, tandis qu’elle était entourée de ses coéquipières bien amusées par la situation. C’est là que j’ai réalisé que je me reconnaissais en elle, que j’aurais réagi de la même manière si on était venu interviewer mes coéquipières et moi pour souligner notre réussite après une victoire. Je savais désormais que je voulais donner aux jeunes femmes la chance de faire connaître leur histoire et rendre hommage à leurs réalisations.

Kenzie Lalonde on the ice

Quand j’ai fait mes débuts à temps plein à Eastlink Community TV, c’est Brett Smith, mon directeur de station, qui m’a poussée vers la description de matchs en direct. Pendant les semaines qui ont suivi, j’ai vécu mes premières expériences. Je ne connaissais pas grand-chose du travail derrière la diffusion d’un événement en direct. J’ai vite compris que, en télévision, tu apprends sur le tas, tu gagnes en expérience d’une fois à l’autre. Soit tu coules, soit tu nages. J’ai nagé. Après moins de deux mois, j’animais la diffusion des parties des Mooseheads de Halifax, et moins d’un mois plus tard, je décrivais du hockey. Cinq mois plus tard, je décrivais des matchs de soccer, de basketball, de volleyball et même de ringuette. J’ai commencé à animer une émission communautaire hebdomadaire, où j’étais à la fois aux commandes de la caméra et de la réalisation. J’ai touché à tout et j’ai adoré ça. J’ai développé une affection pour le sport à l’échelle locale et je sentais peu à peu que j’avais un devoir chaque fois que je commentais une partie. Un devoir de prononcer les noms correctement, de faire découvrir au public les personnes derrière les athlètes et, surtout, de donner une plateforme à ces athlètes.

La veille de ma première affectation à un match de la LHJMQ, j’étais nerveuse. J’allais être la première femme à décrire une partie de la ligue à la télévision. On me demande souvent c’était comment. Honnêtement, j’avais l’impression que, si je m’en sortais bien, on n’en ferait pas un plat, mais que si je me cassais la gueule, j’allais nuire aux futures occasions pour d’autres femmes. La veille du duel entre les Mooseheads de Halifax et les Islanders de Charlottetown, j’ai reçu un appel. C’était Leah Hextall, qui a elle-même vécu, à un degré bien plus grand, la pression de devoir faire honneur à son genre dans de telles situations. Ses conseils m’ont été précieux : fais-toi confiance, car tu mérites ce qui t’arrive, et reste ancrée dans le moment présent. À ce jour, je tâche de mettre ses paroles en pratique.

Kenzie sitting at the TSN desk with Tessa Bonhomme and Carla MacLeod

Peu après, j’ai reçu un autre appel, cette fois de TSN, pour le Championnat mondial féminin 2021 de l’IIHF à Calgary. Comme les parties du groupe B étaient télévisées pour la première fois, une deuxième équipe de commentatrices était requise. J’ai eu quelques semaines pour me préparer, apprivoiser le hockey féminin international et les noms européens, puis me rendre dans la bulle à Calgary afin de travailler pour le réseau qui avait inspiré la fanatique de sports et de Froot Loops que j’étais à neuf ans.

Depuis, j’ai eu la chance de vivre des expériences exceptionnelles en ondes. Couvrir le hockey féminin aux Jeux olympiques d’hiver de 2022 m’a marquée. Je me souviendrai toujours du caractère unique de cet événement, qui a rendu mon séjour à Beijing inoubliable et a fait de moi la journaliste que je suis aujourd’hui à Montréal. La dernière édition du Mondial junior à Halifax a été spéciale, parce que ça m’a permis de retourner à l’aréna où ma carrière télévisuelle a commencé, dans le même rôle de journaliste au niveau de la glace de la même patinoire. Je pense aussi au Championnat mondial féminin des M18 de l’IIHF au Wisconsin, car c’était la première fois que ce tournoi était diffusé à la télévision, et j’étais en poste pour l’occasion. La visibilité, c’est le nerf de la guerre pour l’essor du hockey féminin, et je suis fière de faire partie d’une équipe qui vise un meilleur équilibre de ce côté.

Et c’est ce que j’aime de la télévision, c’est un sport d’équipe. C’est grâce au travail de notre équipe en coulisse que la diffusion d’un match prend vie. Il faut savoir compter les uns sur les autres, une habileté que j’ai développée au hockey. J’ai appris à faire confiance aux membres de mon équipe, formée désormais d’analystes et de caméramans. Cela vaut aussi pour le personnel en régie, qui joue en quelque sorte le rôle du personnel entraîneur. Je sais comment se sent une recrue, comment reconnaître la valeur des sacrifices des autres et, surtout, comment me battre même quand le combat peut sembler perdu d’avance.

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Jenn Berezowski officiating during the 2023 U18 Women's World Championship gold medal game.

Un rêve devenu réalité pour Berezowski, avec sa fille à ses côtés

Trois mois après la naissance de sa deuxième fille, Jenn Berezowski était de retour sur la glace en tant qu’officielle au Championnat mondial féminin des M18 de l’IIHF

Jonathan Yue
|
18 March 2023

Jenn Berezowski avait toujours rêvé d’arbitrer dans un tournoi de haut calibre de l’IIHF.

Cumulant 15 ans d’expérience comme officielle sur glace dans des ligues et des tournois partout au Canada, elle a enfin obtenu sa chance cette année à l’occasion du Championnat mondial féminin des M18 2023 de l’IIHF en Suède.

Un léger détail restait toutefois à régler. C’est que Berezowski venait de donner naissance à sa deuxième fille, Hannah.

« Quand on m’a annoncé en octobre 2022 que j’avais été sélectionnée en vue du Mondial féminin des M18 en janvier, il s’était écoulé un mois environ depuis mon accouchement, se remémore Berezowski. J’ai bien vu que ce serait serré, mais je ne pouvais pas dire non. »

Voilà qu’elle était de retour sur la glace, à peine un mois après la naissance de Hannah.

« J’ai recommencé à arbitrer, avec ma fille toujours à mes côtés », raconte-t-elle.

Le moment venu, Berezowski, qui vit à Trenton en Ontario, a mis le cap sur la Suède, accompagnée de sa mère et de son enfant. À la maison, son époux et leur fille aînée Scarlett, trois ans, ont pu regarder les trois matchs qu’elle a arbitrés, dont celui pour la médaille d’or – un duel face à la Suède qu’a remporté le Canada par la marque de 10-0 pour défendre son titre mondial.




Berezowski remercie ses proches et ses collègues qui l’ont aidée à prendre soin de sa fille, tant à la maison que sur la route.

« Il y avait toujours quelqu’un pour m’accompagner à l’aréna. Je pouvais continuer d’arbitrer tout en sachant ma fille près de moi. Je n’avais aucun souci pour la nourrir ou pour m’occuper d’elle. Mes collègues étaient derrière moi à cent pour cent. Personne ne sourcillait en me voyant nourrir Hannah entre les périodes ni quand il y avait quelqu’un sur place pour garder. Ça aide à normaliser la présence des tout-petits à l’aréna, tant à l’échelle locale que nationale, ou même internationale. »

Depuis son retour du Mondial féminin des M18 en Suède, Berezowski a recommencé à arbitrer dans différentes ligues aux quatre coins de l’Ontario, et sa fille n’est jamais bien loin. Cette semaine, Berezowski fait partie du groupe d’arbitres au Championnat de hockey féminin U SPORTS, à Montréal.

Être mère de deux enfants, voyager avec un bébé et travailler comme arbitre, tout cela demande déjà beaucoup d’organisation. Et si on vous disait que Berezowski est aussi comptable professionnelle agréée? Elle le dit sans détour, le printemps est l’une des périodes les plus occupées de l’année, avec les championnats provinciaux et les séries éliminatoires qui coïncident avec la saison des impôts au Canada.

« Si j’y arrive, c’est grâce à tout le soutien que je reçois, notamment de mes supérieurs, qui me permettent d’avoir un horaire flexible, souligne Berezowski. C’est très gentil de leur part. Le printemps, c’est la saison des championnats, mais aussi celle des impôts. Il s’agit de mettre les bouchées doubles et de faire des compromis. »

Normaliser la présence des nouveau-nés à l’aréna

Depuis ses débuts dans l’arbitrage à l’âge de 16 ans, Berezowski n’a vu qu’une seule maman avec son bébé à l’aréna. Elle a toutefois bon espoir qu’avec le temps, la présence des tout-petits fera partie de la normalité.

« Avant, j’aurais eu un choix à faire. Continuer d’arbitrer ou m’arrêter pour fonder une famille. Aujourd’hui, il y a une plus grande ouverture d’esprit, on voit qu’il est possible de faire les deux. Je n’ai pas eu à choisir, heureusement. »

Berezowski maintient également des liens avec la communauté des officielles, qui ne cesse de croître et qui est toujours d’une grande aide, qu’il s’agisse de partager des expériences ou de soumettre des idées, des réflexions. En racontant ce qu’elle vit, elle espère servir de modèle à d’autres femmes, en particulier les nouvelles mamans.

« J’ai beaucoup de collègues plus jeunes qui n’ont pas encore d’enfant. Ce groupe en ligne nous permet de faire découvrir notre réalité. En 2023, plus rien ne nous empêche de tracer notre propre voie, et j’en suis la preuve. Ça me réjouit de pouvoir servir d’exemple partout dans ma province et sur la glace. »

Le soutien que reçoit Berezowski de la communauté du hockey l’encourage beaucoup.

« Pouvoir combiner ma carrière, ma passion pour l’arbitrage et mon rôle de mère, c’est vraiment gratifiant, ajoute Berezowski. De voir ce que font des femmes comme Natalie Spooner, ça envoie un message puissant. Cela montre aux mères de famille tout ce que l’on peut accomplir si l’on y consacre les efforts nécessaires. »

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Isabelle Ethier

Isabelle Ethier, la Femme d’Hockey

Avec toute son authenticité et sa passion, Isabelle Ethier, animatrice du balado Femme d’Hockey, met en valeur les femmes de notre sport national et donne une voix à des gens de tous horizons

Eric Lavoie
|
13 March 2023

Son balado lancé en juin 2020 a déjà généré plusieurs millions d’impressions sur les différentes plateformes (YouTube, Instagram, Facebook, Spotify, etc.). À ce jour, 79 balados, 126 chroniques et 45 articles Notre étoile ont été publiés sur son site Web. Cinq commanditaires et plusieurs partenaires font équipe avec elle.

Elle reçoit des joueuses, des mamans, des administratrices, des politiciennes, mais aussi des hommes qui occupent divers postes de l’aréna local à la LNH. Tout le monde y est le bienvenu.

Dans le cadre de la Journée internationale des femmes, célébrée pendant tout le mois de mars sur nos plateformes, Isabelle Ethier, fondatrice et animatrice du balado Femme d’Hockey, a pris l’autre côté du micro pour nous parler de son influence positive sur la communauté du hockey.

Q : Avant de lancer ton balado en juin 2020, quel était ton lien avec le hockey?

R : J’ai grandi dans le hockey. Mon frère a joué, mon père a été un entraîneur et mes deux filleuls que je suis de près jouent. En janvier 2020, la Ligue de développement du hockey M18 AAA du Québec m’a donné le mandat d’élaborer son plan marketing. Dans ma tournée des équipes, j’ai constaté qu’il y avait énormément de femmes impliquées dans ce sport. J’ai voulu trouver une idée pour valoriser leur place au hockey et mettre de l’avant le côté humain. De là est né Femme d’Hockey!

Q : Les personnes qui ne te connaissent pas pourraient penser que Femme d’Hockey ne reçoit que des femmes, mais tu as aussi enregistré plusieurs balados avec des hommes qui gravitent dans ce sport. Pourquoi était-ce important pour toi de recevoir des gens de divers horizons?

R : Pour moi, l’inclusion n’exclut pas une catégorie de personnes. Je reçois des gens de différents profils; joueurs et joueuses, entraîneurs et entraîneuses, conjoints et conjointes, papas et mamans. Tous les types de hockey sont couverts aussi; hockey sur glace, dek hockey, parahockey, etc. Je trouve ça beaucoup plus fort comme message quand un Vincent Lecavalier me raconte à quel point sa mère et sa femme ont eu un impact sur son parcours que si je les questionne elles.

Q : Le slogan de ton balado est Le hockey ne se joue pas que sur la patinoire. Tu l’as même fait imprimer sur des chandails. Qu’est-ce que ça signifie pour toi?

R : Pour moi, c’est un environnement de vie. Peu importe à quel niveau tu joues, le hockey devient notre milieu de vie. Ce qui se passe avant et après un match ou un entraînement a un impact sur ta relation avec ce sport.

Isabelle Ethier

Q : Tu le demandes souvent à tes invités. Maintenant, c’est à ton tour d’y répondre… qu’est-ce qui nourrit ta passion?

R : Les gens! Le hockey me passionne, peu importe le niveau que je regarde, des plus jeunes jusqu’au hockey professionnel. Ça me fait vibrer! Mais au-delà de ça, ce sont les rencontres humaines. De voir le cheminement des athlètes, ce qui les a touchés dans les bons comme les moins bons moments. J’aime faire découvrir ces personnes autrement et les rendre accessibles au public par de bonnes discussions pendant lesquelles une belle complicité s’installe.

Q : Ton balado s’impose dans un univers médiatique qu’on pourrait dire déjà saturé de hockey. Pourquoi était-ce important pour toi de prendre ta place dans le milieu?

R : Je voulais amener une vision différente. Je ne crois pas qu’il y ait un autre balado comme Femme d’Hockey qui explore autant le côté humain, qui met en lumière les enjeux des femmes dans le sport et leur impact sur le parcours de joueurs et joueuses. Ça a permis de combler un espace qui n’était pas pris encore.

Q : La Journée internationale des femmes vise entre autres à sensibiliser le public à l’égalité des genres. Quels progrès souhaites-tu constater pour les femmes dans le hockey en général?

R : À la base, j’ai envie que les femmes aient les mêmes droits partout dans le monde. On est chanceux de vivre dans un pays démocratique, mais ce n’est pas la même réalité partout ailleurs. Ici, j’aimerais voir des entreprises oser investir dans le hockey féminin parce que le nerf de la guerre, c’est l’argent. Tu ne peux pas aimer quelque chose que tu ne connais pas. Il faut faire découvrir ce sport à plus de gens. J’aimerais qu’on atteigne un point où le bassin de joueuses de hockey soit équivalent au bassin de joueurs, parce que c’est possible.

Q : Quelle est la principale force de Femme d’Hockey?

R : L’accessibilité. Le balado est facile d’accès et donne accès à différentes personnes.

Q : Quelle femme t’inspire le plus au hockey?

R : Geneviève Paquette, la directrice générale de la Fondation des Canadiens pour l’enfance et vice-présidente de l’engagement communautaire de l’équipe. Tout le côté humain des Canadiens de Montréal, c’est elle qui s’en occupe : les joueurs, les conjointes, les familles. Pour moi, ça, c’est important. Elle s’implique beaucoup dans le hockey mineur et s’intéresse aux enjeux qui touchent ce sport. J’ai beaucoup d’admiration pour elle.

Q : On entend parler des femmes inspirantes qui brisent les plafonds de verre. Selon toi, quel serait le moment décisif où on pourrait dire que les femmes occupent une place égale à celle des hommes dans le milieu sportif?

R : On n’est pas là encore, mais on y arrive. Il faudra changer les critères de sélection. Par exemple, on m’a demandé d’être commentatrice des matchs de la Force de Montréal. Je ne suis pas une ancienne joueuse ou entraîneuse. On m’a dit de venir commenter le match comme moi je le vois, pas de l’analyser de façon traditionnelle. Ça, c’est un changement de paradigme. On ne m’a pas demandé d’imiter un comportement existant, on a valorisé la personne que je suis.

Q : Quel est ton plus beau moment au hockey?

R : Quand j’étais en 6e année, j’ai assisté à un match des Canadiens au Forum avec mon grand-papa. Il a aperçu Maurice et Henri Richard dans l’aréna et il s’est dirigé vers eux pour leur jaser. J’étais vraiment impressionnée de voir ces deux légendes de près. Après la discussion, j’ai dit à mon grand-père : « Tu les connais? ». Il m’a répondu :« Non, je voulais juste que tu les rencontres! ». Ça a été mon dernier moment avec lui, car peu de temps après, il a commencé à souffrir d’Alzheimer, il a dû être hospitalisé et il est décédé par après. Ce jour-là, mon grand-père m’a appris à aller vers les personnalités de hockey sans gêne, et j’ai vu de mes yeux comment il a été bien accueilli par les frères Richard.

Ceci ou cela?

Les habitués du balado d’Isabelle sauront que ses invités participent au traditionnel segment Ceci ou cela? C’est maintenant au tour d’Isabelle de se faire poser la question!

Q : Patinoire extérieure ou aréna?

R : Une patinoire extérieure, en fait une patinoire sur le lac. C’est juste magique!

Q : Chandail blanc, rouge ou noir?

R : Chandail rouge.

Q : Hockey féminin ou hockey masculin?

R : Je ne peux pas choisir. J’aime autant un que l’autre pour différentes raisons, car pour moi ce sont deux sports, au même titre que j’aime le football de la LCF et de la NFL.

Q : Jeux olympiques ou Championnat mondial féminin?

R : Il y a une magie autour des Jeux olympiques. Ça a lieu aux quatre ans. La planète est réunie dans plusieurs disciplines. Quand les Jeux olympiques commencent, je me mets en mode olympique chez moi. J’ai eu la chance d’y assister à Vancouver et à Londres.

Q : Orgue ou DJ à l’aréna?

R : Je suis vraiment rendue en 2023 pour ça. J’aime l’ambiance avec un DJ. J’aime quand il y a un lien entre la musique et ce qui se passe sur la glace. Par exemple, j’ai vraiment aimé entendre la chanson The Best de Tina Turner pendant l’hommage à Marie-Philip Poulin au match de la Série de la rivalité à Trois-Rivières. Ça m’a donné des frissons.

Échos de vestiaire

« Isabelle, c’est vraiment une femme passionnée et inclusive! S’il est question de hockey féminin, elle est assurément là pour aider à faire connaître les intervenantes du milieu. Elle appuie notre sport à tous les niveaux. On la voit un peu partout maintenant et ses connaissances sont respectées. »

-- Ann-Renée Desbiens, gardienne de but de l’équipe nationale féminine et médaillée d’or olympique en 2022

Isabelle Ethier et Ann-Renée Desbiens

« Elle donne une voix aux femmes dans le hockey et explore plus le côté humain et émotionnel de notre sport. Elle fait voir le hockey différemment grâce à des discussions en profondeur. J’ai vraiment aimé mon passage à son balado à mes débuts avec Hockey Québec, car ça m’a permis d’exprimer ma vision des choses dans un format moins traditionnel. »

-- Jocelyn Thibault, directeur général de Hockey Québec

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Manon Rhéaume

Un leadership inspirant

Pour la Journée internationale des femmes, certaines des plus influentes dans le monde du hockey parlent de l’importance de l’inclusion et de la représentation dans divers postes

Nicholas Pescod et Shannon Coulter
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08 March 2023

Dans le monde du hockey, la place des femmes n’a jamais été aussi grande.

Pour célébrer la Journée internationale des femmes, Hockey Canada s’est entretenue avec des femmes parmi les plus accomplies dans le milieu afin de répondre à une question :

Pourquoi est-ce important que des femmes occupent des postes d’influence au hockey?

Julie Duranceau (Saint-Bruno-de-Montarville, Qc)

Avocate d’expérience et médiatrice accréditée en matières civiles, commerciales et du travail ainsi qu’en droit de la famille, Julie Duranceau s’est jointe au conseil d’administration de Hockey Canada en décembre 2022. Depuis 2006, elle s’est acquittée de mandats dans des domaines d’intérêt comme le sport et la médiation, agissant en tant qu’enquêtrice dans le cadre de plaintes de harcèlement en milieu de travail et dans l’industrie du sport.

Manon Rhéaume (Lac-Beauport, Qc)

Manon Rhéaume est devenue la première femme — et la seule à ce jour — à disputer un match dans la LNH, réalisant l’exploit en 1992 avec le Lightning de Tampa Bay. Devant le filet de l’équipe nationale féminine du Canada, elle a remporté deux titres mondiaux et une médaille d’argent aux Jeux olympiques de 1998, soit la première année que le hockey féminin a été inclus aux Jeux.

Raphaëlle Tousignant (Terrebonne, Qc)

Étoile montante du parahockey, Raphaëlle Tousignant a gagné l’or avec Équipe Québec lors du Championnat canadien de parahockey 2022 et l’argent au tout premier Défi mondial féminin de parahockey sur glace. Alanna Mah, Christina Picton et Tousignant sont les seules femmes à avoir déjà participé à un camp de sélection de l’équipe nationale de parahockey du Canada.

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Des modèles bien réels

Véritables ambassadrices de leur sport, Courtney Birchard-Kessel, Tara Watchorn et Stefanie McKeough sont passées à l’histoire en formant la première équipe d’entraîneuses entièrement féminine du programme des M18

Jonathan Yue
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24 September 2022

Sur la glace, l’équipe nationale féminine des moins de 18 ans du Canada a balayé ses trois matchs contre les États-Unis pour la première fois depuis 2007 dans le cadre de sa série estivale. Mais derrière le banc, une autre page d’histoire a été écrite grâce au personnel d’entraîneuses.

L’entraîneuse-chef Courtney Birchard-Kessel et ses adjointes Stefanie McKeough et Tara Watchorn ont formé la première équipe d’entraîneuses entièrement féminine de l’histoire du programme féminin des M18 du Canada. Sans négliger l’importance de la performance contre les Américaines, il reste que l’impact de la série sur l’essor du hockey féminin va bien au-delà de la patinoire.

« Il y a un bel élan en ce moment pour les femmes qui s’impliquent dans l’entraînement, soutient Watchorn. Grâce à des pionnières comme Hayley Wickenheiser et Caroline Ouellette, on a le plaisir de voir des femmes qui s’investissent comme entraîneuses, et c’est maintenant possible d’en faire une carrière, alors que c’était extrêmement difficile d’y parvenir auparavant. J’aime vraiment voir cette transition où une génération de joueuses qui ont fait carrière au hockey peut maintenant aspirer à décrocher un poste en entraînement. »

S’ajoute à cette réalisation le fait que les trois membres du personnel d’entraîneuses sont des anciennes du programme national féminin qui ont foulé la glace ensemble lors de différents camps et événements au fil des 15 dernières années. Elles ont notamment goûté à l’or avec l’équipe nationale féminine de développement du Canada à la Coupe MLP 2011, le seul événement où elles ont représenté leur pays au sein d’une même équipe.

Ensemble, les trois ont un bagage de 183 matchs sur la scène internationale. Birchard-Kessel a pris part à trois éditions du Championnat mondial féminin de l’IIHF, gagnant l’or en 2012, Watchorn est devenue une médaillée d’or olympique en 2014, en plus de participer trois fois au Mondial féminin, et McKeough faisait partie de la formation canadienne au Championnat mondial féminin des M18 2009 de l’IIHF.

Ces retrouvailles derrière le banc pour le programme national revêtent ainsi une couleur particulière pour les trois hockeyeuses.

« Nos trois parcours se sont croisés tellement souvent pendant nos carrières de joueuses, et nous avons beaucoup d’expériences et de valeurs apprises en cours de route que nous partageons, raconte Watchorn. Dans le cas des M18, elles sont plutôt jeunes et, pour bon nombre d’entre elles, il s’agit d’une initiation au milieu de la haute performance. Donc, on est en mesure de comprendre ces sources d’anxiété et d’en tenir compte. On leur dit de simplement se concentrer sur l’instant présent et de profiter du temps qu’elles passent avec leurs coéquipières, car ça ne fait que les rendre meilleures. »

Watchorn a toujours voulu être entraîneuse. Déjà, au cours de son illustre carrière de joueuse, marquée par les Jeux olympiques, le Mondial féminin et une conquête de la coupe Clarkson avec les Blades de Boston dans la LCHF en 2015, Watchorn savait qu’elle souhaitait transmettre ses expériences positives vécues au hockey.

« Je suis tellement chanceuse d’avoir pu m’imprégner de cultures et m’inspirer d’équipes qui ont véritablement changé ma vie », affirme l’entraîneuse native de Newcastle, en Ontario, qui est la toute première pilote du programme féminin au Collège Stonehill, « et je souhaite donc recréer de tels environnements et de telles cultures pour d’autres jeunes femmes qui peuvent cheminer, être inspirées, repousser leurs limites et devenir des meneuses capables de faire leur marque. »

Jouer au hockey ne mène pas forcément à un parcours en entraînement, mais c’est une transition qui finit parfois par s’opérer à force de baigner dans le milieu. Après avoir accroché ses patins à la suite d’une carrière collégiale de cinq ans à l’Université du Wisconsin (où elle a remporté le titre national de la NCAA en 2011), McKeough ne s’attendait aucunement à ce que ce soit l’entraînement qui finisse par occuper ses temps libres.

Mais son parcours de joueuse l’a menée en Suède, où elle a eu la piqûre après avoir été initiée à ce travail. À ce jour, McKeough se dit encore surprise de se présenter à l’aréna à titre d’entraîneuse à temps plein.

« Les joueuses de hockey sont d’abord et avant tout des humains, explique la native de Carlsbad Springs, en Ontario. J’ai appris grâce à l’entraînement qu’il faut d’abord aider la personne avant d’aider la joueuse, et le fait de pouvoir soutenir les autres est un aspect qui me motive chaque jour à l’aréna. »

Entraîneuse adjointe à l’Université d’Ottawa, McKeough a l’occasion d’apprendre d’entraîneuses vétéranes d’U SPORTS comme Vicky Sunohara (Toronto), Rachel Flanagan (Guelph) et Chelsea Grills, l’entraîneuse-chef des Gee-Gees, des femmes qu’elle côtoie au quotidien dans le cadre de son travail. Elles ont servi d’exemples à McKeough d’abord pendant qu’elle était joueuse, puis maintenant dans son rôle d’entraîneuse.

« En fait, Vicky a été l’une de mes entraîneuses à mon premier camp des M18, et Rachel était entraîneuse adjointe lors de l’une de mes années au sein de l’équipe des moins de 22 ans. Maintenant que je travaille à leurs côtés, je suis à même d’apprécier encore plus ce qu’elles accomplissent comme entraîneuses.

« En ayant des modèles bien réels, j’ai pu continuer à développer ces liens avec d’autres entraîneuses et les joueuses. »

La croissance et la visibilité des femmes en entraînement et dans des postes de leadership ne font que prendre de l’ampleur. Pas plus tard que cet été, l’ancienne de Hockey Canada Jessica Campbell a été embauchée à titre d’entraîneuse adjointe par les Firebirds de Coachella Valley dans l’AHL, Laura Fortino, qui a connu une longue carrière de défenseure avec l’équipe nationale, a obtenu le même rôle pour les Bulldogs de Hamilton dans l’OHL, et les médaillées d’or olympiques de 2022 Marie-Philip Poulin et Rebecca Johnston ont accepté des postes de développement des joueurs respectivement avec les Canadiens de Montréal et les Flames de Calgary.

« Un leadership diversifié n’a pas de prix, soutient Watchorn. C’est essentiel de pouvoir profiter des différents bagages de chacun et tisser des liens avec les joueuses. Ça prend des modèles bien réels. »

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Troy Ryan.

Dans mes propres mots : Troy Ryan

L’entraîneur-chef médaillé d’or se rappelle ses premiers pas au hockey féminin, raconte ce qui rend l’équipe nationale féminine si spéciale et parle du meilleur conseil qu’il a reçu

Troy Ryan
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23 September 2022

Ma première implication au hockey féminin ne date pas d’hier. Il faut remonter à quand je jouais au hockey pour l’Université du Nouveau-Brunswick, au milieu des années 1990. Il n’y avait pas d’équipe au sein de l’université, mais il y avait un club de hockey féminin. De temps en temps, ce club avait besoin d’aide. Donc, pendant une brève période, alors que j’étais encore un joueur, je leur donnais aussi un coup de main dans un rôle d’entraîneur.

Après ça, j’ai amorcé ma carrière d’entraîneur au hockey masculin. Je me trouvais à Calgary au camp des moins de 17 ans de Hockey Canada. J’ai reçu un appel de Darren Sutherland, de Hockey Nouvelle-Écosse. Il voulait me dire qu’il y avait eu un changement de dernière minute derrière le banc de son équipe de hockey féminin en vue des Jeux d’hiver du Canada et il voulait savoir si j’avais une personne à lui recommander. Je pense que je lui ai suggéré trois noms, mais deux n’étaient pas disponibles et un n’avait pas d’intérêt pour ce poste. Il m’a rappelé pour me demander si je voulais accepter ce défi. J’ai sauté sur cette occasion et dirigé l’équipe aux Jeux d’hiver du Canada en 2015.

L’année suivante, ces filles se sont réunies et ont envoyé une lettre à Hockey Nouvelle-Écosse afin de proposer ma candidature pour un prix remis à un entraîneur ou à une entraîneuse… c’est moi qui l’a gagné. Je sais que ça fait un peu cliché, mais elles m’ont un peu eu par les sentiments. J’ai aussitôt eu la piqûre du hockey féminin.


C’est principalement en raison de la passion que ces femmes ont pour leur sport que j’aime diriger au hockey féminin. Aussi, elles sont de vraies professionnelles, donc l’aspect haute performance de mon rôle d’entraîneur est comblé. Elles consacrent essentiellement tout leur temps à leur art. Tout est une question de passion. La passion qu’elles ont pour le hockey, pour le fait de représenter leur pays, et pour chacune de leurs coéquipières… je n’ai jamais rien vu de tel dans ma carrière d’entraîneur. Ce sont des athlètes spéciales.

Chaque fois que je travaille auprès de l’équipe nationale féminine du Canada, je suis aux oiseaux. Côtoyer ces joueuses et membres du personnel, c’est plaisant au quotidien. Ce qui me stimule le plus dans mon rôle, c’est que je sais que ce groupe peut encore faire mieux. Nous avons effectué des pas de géant dans la bonne direction. Notre équipe est meilleure aujourd’hui qu’elle l’était hier. Les joueuses tiennent énormément au succès de leurs coéquipières et elles les vivent ensemble. Je pense quand même que nous pouvons apporter des améliorations, et si je n’y croyais pas, je ne ferais pas bien mon travail.

L’un des plus beaux aspects de mon rôle d’entraîneur avec cette équipe, c’est l’accès que j’ai à des choses que les autres ne peuvent voir. Comme quand j’ai une séance vidéo avec une athlète qui lui permet de franchir un obstacle et que je peux la voir réussir ensuite sur la glace. Ce petit regard qu’elle vous jette quand elle revient au banc après avoir accompli quelque chose dont vous avez discuté avec elle, ça veut tout dire. Ces moments sont très spéciaux pour moi. Les victoires et tout ça, c’est évidemment plaisant, mais souvent, elles nous font vivre davantage un soulagement que des émotions fortes. Ce sont tous les petits moments au fil de nos parcours que je retiens surtout.

J’ai un exemple des Jeux olympiques de Beijing… en raison de la COVID-19, ce sont les athlètes qui devaient mettre les médailles autour du cou de leurs coéquipières. C’était tellement unique et spécial. J’ai observé chacune de mes joueuses et pour chacune d’elle, j’avais une histoire qui me passait par la tête. Ça pouvait être un obstacle qu’une avait dû surmonter pour se retrouver là. Plusieurs d’entre elles n’avaient pas été choisies en vue du Mondial, et elles ont travaillé fort pour nous forcer à brasser nos cartes. J’ai vraiment décroché mentalement pendant ces cinq minutes de la cérémonie des médailles; je me remémorais de belles histoires de résilience que chacune de ces femmes avait dû affronter pour savourer ce moment. C’était une expérience vraiment cool de voir les joueuses recevoir une médaille d’or olympique à tour de rôle d’une de leurs équipières.

Mike Johnston m’a dirigé à l’Université du Nouveau-Brunswick. C’est inusité, parce qu’il est l’oncle de Rebecca Johnston. À mes débuts derrière le banc, il m’a dit de ne jamais oublier ma province, peu importe ce que j’allais accomplir au hockey. Plusieurs personnes oublient leur programme provincial quand elles ont leur première chance chez les M18 ou au hockey junior. J’admirais tellement Mike quand j’étais jeune, donc je me suis toujours assuré d’être là pour faire du bénévolat et aider si Hockey Nouvelle-Écosse faisait appel à mes services, peu importe mon poste au hockey. Si je n’avais pas dévié de mon parcours d’entraîneur au hockey junior ou au hockey universitaire, je n’aurais probablement jamais vécu les expériences auprès de mon membre provincial qui sont les plus bénéfiques pour moi dans mon rôle aujourd’hui. Des expériences comme la participation à des événements de courte durée, la collaboration avec des athlètes et entraîneurs de premier plan et l’acquisition d’expérience à l’échelle de la haute performance.

Il y a longtemps, on m’a donné ce conseil bien simple : sois à l’écoute des autres, même avec une équipe nationale. Certaines de nos athlètes ont participé quatre fois aux Jeux olympiques, d’autres espèrent faire partie de notre formation centralisée avant les Jeux, et d’autres encore visent un poste au championnat mondial. Comme entraîneur, il faut comprendre les différentes dynamiques au sein de l’équipe; au hockey féminin, ces dynamiques ont tendance à être bien différentes de celles au hockey masculin.

Quand j’ai commencé derrière le banc, l’une des questions typiques qu’on me posait, c’était d’expliquer la différence entre diriger des hommes et diriger des femmes. Plusieurs entraîneurs font l’erreur d’avoir une approche uniforme auprès de l’ensemble des membres de leur groupe. J’ai toujours trouvé que les bons entraîneurs ont une approche individuelle au lieu de collective pour diriger les athlètes qui composent leur équipe. Il faut prendre le temps de connaître ses athlètes, leurs objectifs et leurs ambitions. Maintenant, nous nous affairons à bâtir notre programme en vue de notre quête de la médaille d’or aux Jeux olympiques de 2026. Pour y arriver, nous devons suivre de près de multiples histoires individuelles en lien avec notre équipe. Ce sera pas mal mon point de mire au fil des premières années de ce cycle de quatre ans en vue de ces Jeux.

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