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Dans mes propres mots : Akilah Thomas

La mère d’Akil Thomas, le héros du Mondial junior 2020, parle de sa vie comme mère de hockeyeurs, de sa réaction au but historique de son fils et de l’importance du hockey pour sa famille et elle

Akilah Thomas
|
10 February 2021

Akil savait qu’il allait marquer. Je le savais aussi.

Le matin du match pour la médaille d’or du Championnat mondial junior 2020 de l’IIHF, Akil m’a textée. Dans notre famille… nous croyons à la visualisation. Nous nous représentons mentalement la concrétisation de nos désirs. Et Akil a visualisé qu’il allait marquer. Lorsqu’il se fixe un objectif, il fait tout en son pouvoir pour l’atteindre.

Il m’a écrit : « Maman, je vais compter le but gagnant. » Ça m’a remplie de joie.

J’ai la chair de poule quand j’en parle. Comme parent, c’était difficile de le voir sur le banc pendant la majorité du match. Je sais comment il réagit et je sais ce à quoi il pensait à ce moment.

Mais il a obtenu sa chance. Avec moins de quatre minutes à jouer, Dale Hunter l’a envoyé sur la glace. Tout ce qu’Akil avait visualisé se réalisait. Ça allait se produire. Il avait la rondelle, il l’a poussée hors de portée du défenseur russe. Puis…

L’image a figé.

Soudainement, il n’y avait plus rien à l’écran. Que s’est-il passé?

Textos et appels ont commencé à entrer. Quand le téléviseur s’est remis en marche, les gars célébraient. Nous avons vu la reprise. C’était la folie furieuse dans la maison. J’ai éclaté en sanglots. Je pleurais sans retenue.

C’était tellement gratifiant, parce que je savais qu’il rongeait son frein sur le banc. Mais il a fini par marquer, comme il m’avait promis de le faire. Il a tenu parole. Sa visualisation a fonctionné.

Quand il a inscrit ce but, je me suis souvenue de chaque entraînement. Chaque nez qui coule, chaque match, chaque ville, chaque déménagement – toute sa vie m’est venue à l’esprit à ce moment en or, si parfait. Il n’y avait rien d’autre qui comptait. Tout le reste s’est effacé.

Ce moment s’est produit grâce à un match, à un pays, à un entraîneur et à un petit garçon qui a osé rêver. Voilà ce qu’a signifié ce moment pour moi.

Nous avons été inondés d’appels, de textos et de messages. Je crois que tous les membres de notre famille ont communiqué avec nous, y compris les deux arrière-grands-mères d’Akil, qui vivent à la Barbade. Nous avons reçu une dose énorme d’amour et de soutien de chaque endroit où nous avons habité : Oklahoma, Memphis, Michigan, Orlando, Miami, Tampa et Jacksonville. C’était simplement incroyable.

Et tous ceux qui ont communiqué avec nous avaient joué un rôle, parfois grand, parfois petit, dans notre parcours comme famille au hockey.

J’ai immigré au Canada de la Barbade en 1986. Le hockey ne faisait pas vraiment partie de notre réalité. Nous ne connaissions que notre vie tropicale. Nous avons déménagé à Toronto, et ce fut un premier choc, car c’était l’hiver. Nous restions à l’intérieur la plupart du temps. Les hivers étaient beaucoup plus longs que les étés.

À l’école secondaire, j’ai rencontré Kahlil, le père d’Akil, qui jouait au hockey junior à cette époque. Environ un mois plus tard, il m’a demandé si je voulais assister à un match de hockey. Je suis donc allée à l’aréna et… il faisait froid. Très froid. Mais je n’ai jamais cessé d’aller à l’aréna depuis. C’était d’abord pour le hockey de Kahlil, puis celui d’Akil et enfin celui d’Akyn, mon plus jeune. J’étais une femme de hockeyeur, puis une mère de hockeyeurs, et j’aimais ça.

Et comme Kahlil jouait et devait déménager souvent, nous l’avons suivi, en famille. Il est passé de Pensacola à Flint, à Memphis, à Oklahoma City, à Jacksonville et, enfin, à Orlando. Après quelques années, c’était toujours une nouvelle équipe, dans une nouvelle ville et un nouvel État.

Akil a commencé à patiner deux jours avant son deuxième anniversaire. À l’âge de deux ans et demi, il s’est joint à une équipe. Il était tout petit, il parlait à peine, mais il était prêt à jouer. Le problème consistait à lui dénicher de l’équipement. Nous habitions alors à Memphis, et c’était impossible de trouver de l’équipement suffisamment petit pour lui. C’est finalement Mike, l’oncle d’Akil qui demeurait à Toronto, qui est venu nous livrer lui-même de petits gants et de petites jambières au Tennessee.

Au fil du temps, nous sommes passés de deux enfants à trois, à quatre, puis à cinq. Nous avions constamment des engagements et des activités. Si ce n’était pas le hockey, c’était les cours de chant ou le ballet. Ou alors un de nos enfants devait aller magasiner. Ça nous a obligés à rester dégourdis et ça rendait notre vie excitante.

Quand venait le temps de déménager à nouveau, on passait à l’action. On ne s’attardait pas à la question. Ce n’était pas stressant, nous faisions le ménage, emballions nos biens et partions vers notre prochaine destination. La première chose que nous faisions après avoir défait nos boîtes était de trouver une équipe pour Akil.

Je ne dirai jamais assez de bien de la communauté du hockey. Chaque fois que nous déménagions, c’était comme découvrir une nouvelle famille. C’est un aspect absolument remarquable du hockey. Au sein de chaque équipe de Kahlil, un comité d’accueil nous aidait à apprivoiser notre milieu et à naviguer dans notre nouvelle ville.

Parce que nous passions tellement de temps avec elles, j’ai appris à connaître les femmes des coéquipiers de Kahlil et les mères de ceux d’Akil. Il y avait toujours des soirées de jeu et des soirées de filles, ou alors nous allions au spa. À vrai dire, c’était très amusant de vivre dans différentes villes. J’ai beaucoup aimé cette étape de ma vie, qui m’a donné des amitiés qui perdurent.

Akil avait environ 10 ans quand nous avons constaté qu’il lui serait bénéfique d’affronter une opposition plus relevée. Il disputait plein de tournois sur la côte est, et nous avons rencontré un groupe de parents de Toronto qui étaient d’avis qu’Akil s’y débrouillerait très bien. Puis, quand Akil a participé au tournoi The Brick à Edmonton, à l’été de 2010, il a terminé en tête des meilleurs pointeurs. Je crois que c’est à ce moment qu’il a vraiment décidé qu’il était un joueur de hockey « canadien ».

J’avoue que je n’étais pas convaincue. J’étais enceinte, et nous venions de nous installer à Orlando. J’aimais le climat chaud. Kahlil avait pris sa retraite, et c’était enfin le temps pour nous de prendre racine. Mais nous avons fait un voyage à Toronto pour y visiter quelques écoles. Akil a été séduit, et nous étions ainsi confrontés à une autre décision. L’envoyer là-bas en pension ou partir avec lui?

Ultimement, la décision fut facile. La récession s’installait aux États-Unis, notre famille se trouvait à Toronto et, surtout, c’était la meilleure option pour Akil. Nous avons donc renoué avec les entraînements à 6 h du matin par temps froid et les bouchons de circulation sur la 401 dans cet autre nouveau départ dans une nouvelle ville.

Notre famille a grandement profité de cette décision. Nous étions proches des grands-parents, des cousins, des oncles et des tantes, et Akil a pu franchir une étape de plus dans son parcours. Il a passé deux saisons avec les Young Nationals de Toronto et trois saisons avec les Marlboros de Toronto, avant d’être sélectionné en première ronde par Niagara lors du repêchage de l’OHL.

Petite anecdote amusante : lorsque j’étais enceinte d’Akil en 1999, je travaillais pour un imprimeur à Toronto. Des années plus tard, longtemps après mon départ, les propriétaires de l’entreprise ont tout vendu et ont acheté une équipe de hockey junior : les IceDogs de Niagara. Nous avons eu droit à une réunion inattendue lorsque nous sommes allés à St. Catharines à la suite du repêchage d’Akil. Il y avait même d’anciens employés de l’imprimeur qui travaillaient pour les IceDogs. C’était vraiment un drôle de hasard, mais je me sentais très à l’aise de leur confier Akil. Je savais qu’il était entre bonnes mains.

La carrière d’Akil a pris son envol dès sa première saison à Niagara. Sur la scène internationale, il a représenté le Canada au Défi mondial de hockey des moins de 17 ans, à la Coupe Hlinka-Gretzky, à deux éditions du Championnat mondial des M18 de l’IIHF et, évidemment, au Mondial junior. À sa dernière saison à Niagara, il a été nommé capitaine et a été sélectionné en deuxième ronde par Los Angeles au repêchage 2018 de la LNH. Au cours de la dernière semaine, il a entamé sa carrière professionnelle dans l’AHL. Je suis immensément fière de ce qu’il a accompli.

Je l’ai toujours encouragé à repousser ses limites – que feras-tu de ton succès? Il veut prendre tous les moyens possibles pour avoir un impact sur la vie d’autres enfants. J’ai cofondé un organisme sans but lucratif, The DNA Brand, par l’intermédiaire duquel nous avons adopté un village d’orphelins au Ghana en mars dernier.

À Noël, Akil est parvenu à rallier un groupe de joueurs de la LNH, de partisans, d’amis et de proches afin d’amasser des fonds pour organiser la toute première fête de Noël de ces enfants. C’était extraordinaire. Depuis, nous avons pu ouvrir une école pour eux, et nous travaillons à leur permettre de jouer au hockey là-bas.

Nous voulons avoir un impact positif sur la vie des autres, que ce soit par une conversation, une relation de mentorat ou simplement en donnant l’exemple.

Être une femme spontanée et faire les choses sur un coup de tête ne me venaient pas naturellement. Dans le milieu du hockey, un échange peut survenir à tout moment. Tu peux être libéré d’une équipe. Le match peut aller en tirs de barrage. Comme mère, l’heure du dodo, les traditions et tout le reste étaient relégués à l’arrière-plan – notre vie tournait autour d’un horaire de hockey.

C’est en vivant et en aimant cette expérience que j’ai appris à devenir tel un caméléon. J’ai développé ma tolérance et mon laisser-aller par rapport aux petits désagréments. J’ai appris à faire des sacrifices. J’ai appris à être patiente. J’ai appris à faire preuve de flexibilité et à changer de cap rapidement.

Être la mère de hockeyeurs m’a appris comment montrer à mes enfants ce que signifie la force. Non seulement la force physique, mais aussi la force émotionnelle et mentale. J’ai appris à reconnaître à quel point Akil est chanceux de se trouver dans sa position actuelle, où il a le pouvoir de redonner aux autres pour qu’ils puissent vivre une expérience similaire, voire meilleure.

J’ai appris que je pouvais partager mes trucs, mon état d’esprit, mes habitudes, mes horaires et mon amour… pour soutenir d’autres enfants, pas seulement les miens.

Même si je n’y ai jamais joué, le hockey a forgé une grande partie de mon identité. Je suis fière de ce que je suis devenue grâce à ce sport. Et en voyant l’homme merveilleux qu’il a permis à mon fils de devenir, je suis une mère comblée.

Susan Sloan wearing a shirt that says Volunteer in front of a balloon arch.

Bénévole et reconnaissante

D’abord un moyen pour nouer des amitiés dans un nouveau milieu, le bénévolat est devenu un élément essentiel dans la vie de Susan Sloan

Shannon Coulter
|
18 April 2024

Susan Sloan ne saurait imaginer sa vie sans le bénévolat. En fait, elle mènerait sans doute une tout autre vie si elle n’avait pas fait ce choix de donner de son temps bénévolement.

M me Sloan a occupé toutes sortes d’emplois au fil du temps, que ce soit dans une boulangerie ou comme spécialiste des TI, ou même comme instructrice de conditionnement physique dans un YMCA. Après s’être installée à Orléans – communauté dans l’est d’Ottawa, en Ontario – au début des années 2000, elle accepte un contrat d’un an avec Bénévoles Canada qui changera le cours de sa vie.

« J’ai cru bon, en tant que responsable des adhésions, d’en apprendre un peu plus sur ce que représentait le bénévolat, même si j’avais déjà pris la décision de m’impliquer bénévolement pour rencontrer des gens. Je n’avais pas encore d’amis à ce moment-là. »

Susan Sloan vit sa première expérience en tant que bénévole avec Patrimoine canadien, à qui elle offre son aide pour la tenue de l’événement Les lumières d’hiver au Canada. Elle poursuit ensuite avec le Bal de Neige à Ottawa, événement dont elle ne connaissait rien auparavant. Puis avec les célébrations de la fête du Canada.

« Mes trois événements chouchous – chaque année (si on exclut la pandémie), j’y étais, beau temps, mauvais temps. Encore aujourd’hui, ce sont mes événements favoris. Vingt-deux ans plus tard, je suis encore bénévole pour Patrimoine canadien. »

Susan Sloan lies down in front to pose with a group of volunteers at a Canadian Heritage event in Ottawa

Entre ces trois activités principales, M me Sloan explore tout de même d’autres possibilités de bénévolat dans des milieux qui l’intéressent.

« J’adore le sport, alors je donnais mon nom pour n’importe quel événement sportif pour lequel on cherchait des bénévoles. Il y a l’embarras du choix à Ottawa; je pourrais me tenir occupée toutes les fins de semaine à compter du jeudi. »

Elle commence par un tournoi de volleyball, puis se met à donner des cours de Zumba dans le cadre du Relais pour la vie. Les expériences se succèdent rapidement et mènent à de nouvelles occasions dans le sport.

« Le sport a toujours été un refuge pour moi. Dans une petite communauté comme celle-ci, et surtout à Ottawa, il suffit que les gens vous connaissent un peu, que votre nom soit associé à certains événements pour que l’on vous demande de donner un coup de main ailleurs.

« J’ai profité d’occasions extraordinaires auxquelles je n’aurais pas eu accès, n’eût été mon implication dans le passé. »

Lors de la venue de l’équipe nationale féminine du Canada à Ottawa en 2021 pour la Série de la rivalité, Susan Sloan s’est portée volontaire pour le dévoilement du chandail des Jeux olympiques, en plus d’aider à l’accueil des personnes invitées au match.

« Ce fut vraiment un bonheur de travailler avec Hockey Canada. Les gens de l’organisation nous traitaient avec beaucoup de respect, c’était très apprécié. Ils sont reconnaissants pour chacune de nos actions, aussi petites puissent-elles sembler. »

Le Championnat mondial junior 2025 de l’IIHF aura lieu plus tard cette année à Ottawa. Grâce aux relations nouées au fil du temps et à sa réputation au sein de la communauté, M me Sloan s’est vu offrir une nouvelle occasion : devenir la coprésidente responsable des bénévoles pour le Mondial junior. Une offre dure à refuser, surtout pour quelqu’un qui vient d’une famille aussi passionnée de hockey que la sienne, qui s’assure de ne rien rater du tournoi chaque année.

« On m’a choisie pour le Mondial junior. C’était un choix, et c’est ce qui fait le plus chaud au cœur. Et rien de tout cela ne serait arrivé sans le bénévolat. »

Susan Sloan poses beside a Hockey Canada welcome sign

M me Sloan a hâte que les touristes et invités découvrent tout ce qu’Ottawa a à offrir lorsque le tournoi prendra son envol en décembre prochain.

« Pour les bénévoles, c’est un peu le branle-bas. J’aime la diversité que ça apporte à la ville. L’énergie que ça crée. Il faut être sur place pour la sentir. Vraiment, c’est extraordinaire d’en faire partie.

« Les gens viennent de partout dans le monde, et on a l’occasion d’aller à leur rencontre. De s’impliquer pour sa ville. »

Avec une telle expérience dans autant de rôles différents, M me Sloan sait très bien ce que peut apporter chaque bénévole.

« La synergie qui se crée lorsque l’on côtoie des gens aux intérêts similaires, c’est magique. Certains événements reposent sur la contribution des bénévoles. Les tournois de l’IIHF n’auraient pas lieu sans bénévoles. Même chose pour les célébrations de la fête du Canada. »

Ayant accompagné d’autres bénévoles à leurs premiers pas dans ce rôle, M me Sloan en a vu plusieurs s’épanouir d’une manière que ces personnes n’auraient jamais cru possible. Les mots lui manquent pour décrire à quel point elle se sent chanceuse d’avoir emprunté la voie du bénévolat il y a 22 ans.

« Tout ce que je suis, tout ce que je deviendrai, je le dois au bénévolat. Rares sont les choses dans la vie auxquelles on consacre autant d’efforts et qui nous apportent autant en retour. Vraiment, je ne saurais imaginer mon existence sans le bénévolat. »

Vous aimeriez être bénévole quand Ottawa accueillera à nouveau des gens de partout dans le monde l’hiver prochain? Inscrivez-vous maintenant au Programme des bénévoles du Mondial junior de TELUS!

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Réginald Savage dans l’uniforme des Capitals de Washington.

L’implacable résilience de Réginald

Peu bavard, Réginald Savage s’est exprimé sur la patinoire en ne reculant devant aucune épreuve, ce qui lui a ouvert bien grandes les portes du Temple de la renommée de la LHJMQ

Eric Lavoie
|
16 February 2024

Discret. Empathique. Humble. Résilient.

Les qualificatifs ne manquent pas pour décrire Réginald Savage. Cet ancien joueur, aimé de tout le monde, a rendu l’âme le 24 décembre en Floride. Un cancer fulgurant a eu raison de lui, à seulement 53 ans.

« À ses funérailles aux États-Unis, plusieurs personnes qui l’ont connu après sa carrière de joueur nous disaient qu’elles ne savaient même pas qu’il avait joué au hockey », raconte fièrement Sonia Savage, sa sœur aînée. « Il ne se vantait jamais de ça. »

Des raisons de parler de ses exploits, il en aurait pourtant eu plusieurs. Ce pionnier de la communauté noire du hockey québécois a été un prolifique marqueur des Tigres de Victoriaville dans les années 1980. 177 buts et 329 points. C’est ce qu’il a accumulé en 185 matchs de 1987 à 1990 avec les Tigres, qui ont retiré son numéro 77 en 2011.

Son grand impact sur la glace lui aura ouvert les portes du Temple de la renommée de la LHJMQ; le 29 décembre dernier, la ligue a annoncé son intronisation au sein de la prochaine cuvée. Un choix unanime du comité de sélection.

Malheureusement, Réginald ne l’aura jamais su. Il a rendu son dernier souffle avant. Entouré de ses proches, la veille de Noël.

Fidèle à lui-même, il a été combatif jusqu’à la toute fin pour réussir à dire un dernier au revoir à son fils, Félix-Antoine.

À des milliers de kilomètres de son père, le jeune homme de 27 ans a mis fin abruptement à ses vacances en Europe pour venir à son chevet.

« Il m’a attendu, confie-t-il. Je suis arrivé en début d’après-midi et vers 17 h, il est décédé. »

Ce n’était pas la première fois que les deux étaient loin l’un de l’autre. Réginald et Félix-Antoine n’ont pratiquement jamais habité ensemble. Après un stage exceptionnel dans le junior, Réginald a connu une longue carrière professionnelle qui l’a fait voyager aux États-Unis et en Europe.

La distance ne l’a toutefois jamais empêché de rester soudé avec les siens.

« Mes parents se sont séparés lorsque j’étais jeune », explique Félix-Antoine, qui a lui aussi joué pour les Tigres de 2012 à 2014. « Je vivais avec ma mère et mon beau-père, mais Regge a toujours été en contact étroit avec eux et présent dans les moments importants de ma vie. Malgré tout, on est toujours restés très proches. »

La grandeur d’homme de Réginald était évidente pour sa garde rapprochée, mais elle a été accentuée lors de l’annonce publique de son décès. Les témoignages de sympathies n’ont pas tardé à fuser aux quatre coins de l’Amérique et du Québec pour ce choix de première ronde des Capitals de Washington en 1988.

« J’ai été vraiment impressionné de voir à quel point mon père avait marqué les gens, commente Félix-Antoine. J’ai revu des images de lui sur la glace. Ça a un peu amplifié ma peine, mais en même temps, j’étais vraiment fier de lui. »


Réginald pose fièrement avec son père Jean-Guy Savage et sa mère Rita Ouellette au Repêchage 1988 de la LNH.

Un grand homme

Discret, Réginald a marqué chaque personne qu’il a croisée sur son passage.

« Regge était un gars qui ne parlait pas, mais il voulait toujours que son monde soit bien, confie Sonia. Un jour, je suis allée le visiter dans un hôtel où il a travaillé après sa carrière de joueur. Quand je suis montée dans ma chambre, il y avait un panier de fruits qu’il avait fait préparer pour moi. Il a fallu que je lui tire les vers du nez pour savoir que cette attention venait de lui. »

Être un homme bon, Réginald l’a appris dès son jeune âge.

Il a été adopté par Jean-Guy Savage et Rita Ouellette, en 1970, à l’âge d’un mois dans un orphelinat. Né dans un hôpital de Montréal d’une mère haïtienne qui avait fui son pays tandis qu’elle était enceinte de lui, il a grandi à St-Hubert avec sa sœur et ses deux frères, André et Pierre.

« Il a été accueilli dans une famille très aimante, ajoute Sonia. Nos parents géraient le restaurant de l’aréna, et on passait notre temps ensemble sur la patinoire. Il était l’un des seuls enfants noirs de la région, mais dans notre famille, on ne constatait pas la différence de couleur que les autres voyaient. Il était l’un des nôtres. »


Réginald à ses débuts sur la patinoire de l’aréna à St-Hubert avec son père Jean-Guy.

Cette différence de couleur, Réginald a dû composer avec autant sur la glace que dans sa vie au quotidien. Sur la route, des partisans l’accueillaient en lui lançant des bananes.

« Quand ça arrivait, ce qui le dérangeait le plus, c’était que ses coéquipiers en payaient le prix aussi, confie Sonia. Mon père lui disait toujours : "Ce n’est pas parce que tu es noir que les gens te lancent des bananes, c’est parce que tu es bon." »

Réginald a pu compter sur un autre allié pour l’aider à briller dans l’adversité : son entraîneur John Paris Jr.

Une rencontre marquante

Sous la gouverne de John avec les Riverains du Richelieu, il a connu un succès monstre dans la Ligue de hockey midget AAA du Québec. Réginald a inscrit son nom dans le livre des records pour ses exploits lors de la saison 1986-1987 : au premier rang pour le plus grand nombre de buts avec 82 et au troisième échelon pour le plus grand nombre de points avec 139. Il a surpassé Mario Lemieux dans ces deux colonnes, rien de moins.

En John, Réginald a découvert non seulement un entraîneur avec qui il a gagné la Coupe Air Canada 1987 (aujourd’hui connue sous le nom de Coupe TELUS), mais aussi un grand ami pour la vie.


La puissante formation des Riverains du Richelieu, championne de la Coupe Air Canada 1987. Réginald pose au centre de la rangée du bas et John Paris Jr. à la gauche de la rangée du haut.

« Reggie était une personne très discrète, mais avec moi, il était beaucoup plus ouvert », se remémore John, aujourd’hui âgé de 77 ans. « Avec les années, nous sommes devenus très proches et nous nous faisions des confidences. Il était un peu comme mon propre fils. »

Ensemble, les deux complices étaient unis dans les triomphes comme dans l’adversité.

« C’était difficile à cette époque, nous avons été victimes d’agressions, même contre nos familles, raconte John. Quand on jouait sur la route, je disais toujours : "On ne rentre pas par la porte arrière, on rentre par en avant, et même chose pour nos familles. Je voulais passer un message. On est ici pour jouer, et on va sortir quand on le décide." »

Réginald aurait pu ainsi avoir toutes les raisons du monde de tenir son fils loin des arénas.

« Il ne l’a pas eu facile au hockey, commente Félix-Antoine. Sa première réaction a été de dire qu’il fallait m’inscrire à un autre sport, il voulait me protéger. Mais aussitôt qu’il a vu des photos de moi sur la patinoire avec mon sourire qui transperçait mon casque, il a réalisé que je serais heureux. »

Félix-Antoine aura une autre occasion de sourire en septembre prochain lorsqu’il reverra des prouesses de son père défiler sous ses yeux.


Réginald était tout sourire au repêchage de la LHJMQ en 2012. Son fils Félix-Antoine a été une sélection des Tigres de Victoriaville.

Célébrer plus qu’une carrière

C’est donc à titre posthume que Réginald sera décoré de l’ultime honneur de la LHJMQ. Un honneur que recevront fièrement les membres de sa famille en son nom le 18 septembre prochain.

Ce prix honorera la mémoire d’un grand joueur. La mémoire aussi d’une personne exceptionnelle, comme son parcours en témoigne.

« Il a vécu des choses difficiles, mais il ne s’est jamais plaint et n’a jamais rabaissé personne, commente Félix-Antoine. Il voyait le bien dans tout le monde. Pour moi, il est la preuve que tout est possible. »

« Sa résilience était l’une de ses plus grandes qualités, ajoute Sonia. Il a prouvé qu’il fallait croire en soi. Même après sa carrière de joueur, il a grimpé les échelons rapidement dans le domaine de l’hôtellerie jusqu’à un poste de directeur de la sécurité. C’est en travaillant fort qu’il est allé au bout de ses rêves. »

L’imparable Réginald aura laissé un riche héritage. Sur la glace, certes, mais à l’image des grands, aussi dans le cœur de bien des gens.

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Entretien avec Esther Madziya

La responsable des communications à Hockey Canada parle à cœur ouvert de son cheminement de carrière, de son travail dans les médias sportifs en tant que femme issue d’une minorité et de ce qu’elle souhaite transmettre à la prochaine génération

Jason La Rose
|
07 February 2024

Si vous travaillez dans les médias et avez couvert l’équipe nationale féminine du Canada au cours des quatre dernières années, vous connaissez assurément le nom d’Esther Madziya.

Et pour ceux et celles qui n’ont pas cette chance, nous avons le plaisir de vous la présenter aujourd’hui.

Responsable des communications à Hockey Canada, Esther a fait partie du personnel de l’équipe féminine qui a remporté la médaille d’or aux Jeux olympiques de Beijing 2022 ainsi que des équipes qui ont triomphé aux éditions 2021 et 2022 du Championnat mondial féminin de l’IIHF. Elle a passé des semaines, voire des mois dans des bulles et en quarantaine pendant la pandémie de COVID-19, loin de ses proches, avec un seul objectif en tête : atteindre l’or.

Outre son travail au sein d’Équipe Canada, Esther fait partie intégrante de la grande famille de Hockey Canada et a reçu le prix Hal-Lewis, remis au membre du personnel de l’année, pour son apport à l’organisation pendant la saison 2018-2019.

À l’occasion de la Journée nationale des femmes et des filles dans le sport et du Mois de l’histoire des Noirs, HockeyCanada.ca s’est entretenu avec Esther pour discuter de son parcours et de l’évolution de l’industrie pour les femmes issues d’une minorité.

HC : Comment as-tu débuté dans les médias sportifs?

EM : J’ai étudié au Southern Alberta Institute of Technology (SAIT) à Calgary en journalisme parlé. Le programme a évolué depuis, mais à l’époque, il s’appelait CTSR : cinéma, télévision, scène et radio. On pouvait ensuite se spécialiser dans le domaine de notre choix.

Avant cela, je ne savais pas trop vers quel domaine m’orienter. J’ai pensé étudier en comptabilité, ce qui n’est pas du tout mon truc, mais j’ai aussi toujours aimé le sport. Alors j’ai fini par me lancer dans le sport. Je me suis inscrite au SAIT dans l’espoir de travailler dans les médias sportifs, peut-être à TSN un jour.

J’ai plutôt trouvé un emploi à la radio. J’ai effectué un stage dans une station de Lethbridge, ma ville natale. La station avait les droits de diffusion des matchs des Hurricanes de Lethbridge. Je faisais les reportages pendant les entractes et mettais à jour les scores et les statistiques. C’est là que tout a commencé.

HC : Quelle était la place des femmes dans le monde des médias sportifs lorsque tu es sortie de l’université?

EM : À l’époque, il n’y avait pas beaucoup de femmes dans le monde du sport. Il n’y avait pas beaucoup de diversité non plus, en radiodiffusion et dans le sport en particulier.

Mes parents m’ont toujours dit : « Quoi qu’il arrive, tu devras travailler plus fort que les autres. Tu devras constamment faire tes preuves, parce que tu es une femme et parce que tu fais partie d’une minorité. Rien ne sera facile pour toi. »

Ça m’est toujours resté. Au SAIT, à l’approche de la remise des diplômes, certaines personnes m’ont dit qu’il me serait plus facile de trouver un emploi parce que j’étais une femme et une minorité. J’avais mes réserves, mais si le fait d’être une femme et de faire partie d’une minorité me permettait de mettre le pied dans la porte, je n’allais pas me gêner. En même temps, si je ne fais pas le travail, la porte ne restera pas ouverte très longtemps.

On revient à ce que mes parents disaient : tu vas devoir travailler deux fois plus fort que les autres si tu veux que des occasions s’ouvrent à toi.

HC : Plus tard cette semaine, tu célébreras tes neuf ans à Hockey Canada; quel a été ton parcours pour en arriver là?

EM : J’ai travaillé à la station de radio de Lethbridge pendant quatre ans, à l’émission du matin et aux reportages sur les Hurricanes pendant les entractes. J’ai ensuite travaillé à la télévision à Global Lethbridge pendant quelques années, puis j’ai eu la chance d’obtenir un poste de journaliste des sports à Global Saskatoon en 2002. Je couvrais surtout de nombreux sports universitaires, notamment le hockey masculin et féminin. C’était devenu ma spécialité. Au football junior canadien, j’ai couvert les Hilltops de Saskatoon. J’ai couvert le volley-ball, le curling – j’ai beaucoup appris sur le curling! –, le hockey de la SJHL, le hockey mineur, tout ce genre de choses.

En 2010, il y a eu des coupes budgétaires, et l’ensemble du milieu était en train de changer. J’ai donc décidé de rentrer à Lethbridge. Je suis retournée à la station de radio, encore à l’émission du matin, et j’ai couvert les matchs des Hurricanes à la télévision et à la radio.

Un an plus tard, la personne responsable des communications des Hurricanes a trouvé un autre emploi dans la Ligue de hockey de l’Ouest, et l’équipe m’a proposé son poste. J’ai fait partie de l’équipe pendant quatre ans avant que le poste à Hockey Canada ne soit annoncé, et j’ai commencé à travailler pour l’organisation en février 2015.

HC : Tu as l’occasion de travailler avec des athlètes d’exception, de voyager dans des endroits extraordinaires et d’être aux premières loges de l’histoire du hockey canadien. Comment c’est?

EM : Honnêtement, c’est difficile à dire, parce qu’à moins de le vivre, on ne peut pas vraiment le décrire. Mais jamais, dans mes rêves les plus fous, je n’aurais imaginé avoir les occasions qui se sont présentées à moi. Je n’aurais jamais imaginé aller dans certains des endroits où je suis allée, avoir l’occasion de travailler avec les athlètes que j’ai côtoyés, avoir l’occasion de couvrir des événements, que ce soit pour le comité organisateur ou au sein d’une équipe.

Je pense que ce qui rend cet emploi spécial, c’est aussi ce qu’il représente pour mes proches. Ma famille est extrêmement fière de me voir occuper ce poste aujourd’hui, même si je n’étais pas toujours très centrée sur mes études lorsque j’étais plus jeune.

Il m’est arrivé d’organiser une conférence de presse et que ma famille dise fièrement : « C’est notre enfant. C’est ma sœur. C’est ma fille. » Ils en sont très fiers, et ça me touche énormément. J’essaie toujours d’être très respectueuse, de travailler fort et de faire honneur au nom Madziya. Cela représente beaucoup pour eux, autant que pour moi.

HC : Tu as parlé de ta famille à plusieurs reprises et de l’influence qu’elle a eue sur toi. Quelle a été l’importance de ce soutien au cours de ta carrière?

EM : Peu importe ce que je voulais faire dans la vie, ils ont toujours été à mes côtés. Et je pense que, lorsqu’on est enfant, c’est une bonne chose que nos parents nous disent, « Nous sommes très fiers de toi, quoi que tu fasses. Nous voyons le travail que tu fais. »

Notre nom de famille est Madziya. Nous sommes la seule famille Madziya au Canada, et c’est une grande source de fierté. Leur soutien est très important, ils ont toujours été là pour moi. Ma mère me dit toujours : « Pense aux occasions qui t’ont été offertes, aux emplois que tu as eus, et sois reconnaissante. Et même s’il y a des moments difficiles en cours de route, ces épreuves te rendent plus forte, et c’est grâce à elles que les occasions continuent de se présenter à toi. »

HC : Être l’un des visages d’Équipe Canada auprès des médias nationaux et internationaux… Est-ce que cela a un peu plus de poids, un peu plus de signification, parce que tu es une femme issue d’une minorité?

EM : Tout à fait. Parce qu’il subsiste toujours un petit doute. As-tu vraiment ta place ici? Fais attention à ta démarche, à ton attitude, à tes relations avec les autres médias, car si tu offenses quelqu’un, il est facile de dire, « c’est elle qui a fait ça ».

Je pense toujours à travailler deux fois plus fort. Je ne veux pas faire de faux pas, car j’ai l’impression que quelqu’un attend que je fasse une erreur pour dire, « Vous voyez, cette personne ne peut pas le faire. Elle n’est pas qualifiée, elle n’a été embauchée que pour des raisons symboliques. »

Ces choses sont imprimées dans mon esprit. Je ne pense pas qu’elles disparaîtront un jour.

HC : Le hockey féminin s’est développé à pas de géant ces dernières années, et tu as été en mesure de le constater de près. Quelle est ta perspective de cet essor?

EM : C’est très agréable à voir, surtout quand on sait tous les efforts qui sont déployés pour populariser ce sport, quand on connaît la passion de ces athlètes, mais aussi du personnel. Le fait de voir où en sont les choses et de voir tant de gens travailler si fort m’apporte beaucoup de joie, parce que ces athlètes en rêvent depuis qu’elles sont toutes petites. Voir où en sont les choses et voir ce qu’elles ont pu faire et accomplir, mais aussi être aux premières loges, c’est vraiment cool.

Et je pense que l’une des choses les plus intéressantes pour moi est que, parce que je suis ici depuis neuf ans et que j’ai travaillé un peu partout au sein du programme national féminin, lors d’événements nationaux comme le Championnat national féminin des moins de 18 ans, j’ai pu voir des joueuses de 16, 17, 18 ans évoluer jusqu’à l’équipe nationale et je les vois changer les choses aujourd’hui. C’est vraiment impressionnant de suivre leur évolution en tant que joueuses de hockey, mais aussi en tant que femmes.

HC : Pendant ta carrière dans le monde des médias, as-tu pu voir les portes s’ouvrir aux femmes et aux membres des minorités?

EM : C’est le jour et la nuit. L’industrie a changé en mieux. Il y a plus de débouchés, plus de portes qui s’ouvrent aujourd’hui. Je pense que beaucoup d’organisations ont examiné leur produit et se sont demandé si leur émission de télévision, leur bulletin de nouvelles ou leur émission de sport montrait un portrait représentatif de la population du Canada. Parce qu’il le faut, sans quoi on n’établit pas de lien avec les gens et on les perd.

Il existe aujourd’hui une multitude de possibilités. On peut lancer un balado, être influenceur ou influenceuse sur les médias sociaux et tant d’autres choses que les gens font de leur propre initiative. On voit de plus en plus de femmes dans différents rôles. Et la tendance est à la hausse, car ce qui compte, c’est d’embaucher la meilleure personne possible.

HC : Quels conseils donnerais-tu aux femmes ou aux membres des minorités qui souhaitent se lancer dans le monde du sport, mais qui n’ont pas l’impression d’avoir une voie toute tracée?

EM : Si c’est ce que vous voulez faire, tentez votre chance. Ne laissez personne vous arrêter. On peut essuyer des refus, voir des portes se fermer, mais ce n’est pas définitif, il y aura d’autres occasions à saisir. Ça fait toujours mal de se faire dire non, mais ça signifie simplement que ce n’est pas le bon moment. Sachez que vous y avez votre place au même titre que les autres. En fin de compte, tout le monde s’habille de la même manière, en mettant une jambe à la fois dans son pantalon.

Alors, foncez. Ne jetez pas la serviette, faites vos recherches, ayez confiance et allez-y en sachant que vous êtes capable de faire le travail. Traitez les gens avec respect et vous pourrez espérer obtenir ce respect en retour. Ne laissez personne vous dire que vous n’êtes pas à votre place.

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Canada vs. Czechia

Aperçu du match au Mondial junior : Canada c. Tchéquie

Mardi 2 janvier | 8 h 30 HE | Göteborg, Suède | Quart de finale

01 January 2024
NOTES SUR LE MATCH : CANADA C. TCHÉQUIE (2 JANV.)

L’équipe nationale junior du Canada voudra amorcer l’année 2024 du bon pied mardi dans un duel en quart de finale contre la Tchéquie au Championnat mondial junior 2024 de l’IIHF.

Dernier match de chaque équipe 

Le Canada a vaincu l’Allemagne 6-3 en conclusion de la ronde préliminaire dimanche, marquant trois buts sans réplique en troisième période pour briser une égalité. Macklin Celebrini a inscrit un doublé, Owen Beck, Easton Cowan, Jordan Dumais et Brayden Yager ont récolté un but chacun, et le Canada a terminé en deuxième place du groupe A pour finir l’année 2023 sur une note positive.

De son côté, la Tchéquie a eu le dessus sur la Suisse au compte de 4-2 à son dernier match de la ronde préliminaire dimanche, confirmant sa troisième position dans le groupe B. Juri Kulich, Matyas Melovsky et Ondrej Becher ont terminé la partie avec deux points chacun. Devant le filet, Michael Hrabal a repoussé 17 des 19 tirs reçus.

Dernière rencontre entre les deux équipes 

Le Canada a remporté la médaille d’or du Championnat mondial junior 2023 de l’IIHF en battant la Tchéquie 3-2 en prolongation dans un match enlevant à Halifax. Les Canadiens se sont donné une avance de deux buts en troisième période, mais les Tchèques ont répliqué avec deux buts en 54 secondes pour envoyer tout le monde en prolongation. Dylan Guenther s’est transformé en héros pour la formation canadienne, complétant un échange avec Joshua Roy pour inscrire le but en or à 6 min 22 s de la prolongation.

À surveiller 

Macklin Celebrini. Son nom est sur toutes les lèvres, et avec raison. Le jeune de 17 ans continue de faire état de ses prouesses offensives et de démontrer pourquoi il est si important pour la troupe canadienne. Dans les trois victoires en ronde préliminaire, il a inscrit son nom sur la feuille de pointage. À l’aube de la ronde éliminatoire, Celebrini est à égalité avec l’Américain Gavin Brindley au deuxième rang des pointeurs de la compétition, fort d’une récolte de huit points. Il n’est qu’à un point de Servac Petrovsky de la Slovaquie. De plus, le joueur natif de Vancouver a vu son temps de jeu augmenter au fil du tournoi et il se trouve maintenant sur le premier trio. Dans la victoire du Canada face à l’Allemagne, il a passé 19 min 27 s sur la surface glacée, son sommet au Mondial junior. Il a fini la rencontre avec deux filets et huit tirs au but.

Jiri Kulich, Matyas Melovsky et Eduard Sale ont propulsé les Tchèques en quart de finale — Kulich (4-3—7) et Melovsky (0-7—7) ont sept points au compteur, tandis que Sale (3-2—5) en a cinq. Ce n’est pas la même formation tchèque qui a croisé le fer avec le Canada au match pour la médaille d’or l’an dernier, mais il y a tout de même près d’une douzaine de joueurs qui sont de retour. La Tchéquie compte également 11 joueurs qui évoluent dans la LCH cette saison, dont Adam Zidlicky (Mississauga, OHL), le fils de l’ancien joueur de la LNH, Marek Zidlicky. Autre note : Kulich fait une troisième présence au Mondial junior; dimanche, il a établi le record (de l’ère post-Tchécoslovaquie) de son pays pour le nombre de buts en carrière à ce tournoi annuel, avec 13.

Rétrospective 

Le Canada et la Tchéquie (anciennement la République tchèque) se sont affrontés à 24 reprises au Mondial junior depuis la dissolution de la Tchécoslovaquie; les Canadiens ont signé 21 victoires.

Ce sera la troisième fois que les deux équipes ont rendez-vous en quart de finale; Julien Gauthier avait inscrit deux buts en troisième période dans un gain de 5-3 du Canada en 2017, et Devon Levi avait signé un jeu blanc de 29 arrêts dans une victoire de 3-0 dans la bulle d’Edmonton en 2021.

Fiche de tous les temps : Le Canada mène 21-2-2 (1-1 en PROL. ou TB)
Buts pour le Canada : 118
Buts pour le Canada : 45

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Faire contre mauvaise fortune bon cœur

Libéré par l’équipe nationale junior du Canada il y a un an, Jordan Dumais s’est servi de son expérience pour dominer la LHJMQ et parvenir à porter la feuille d’érable en Suède

Nicholas Pescod
|
31 December 2023

Jordan Dumais se souvient de ce qu’il a ressenti lorsqu’il a appris qu’il ne porterait pas les couleurs d’Équipe Canada au Championnat mondial junior 2023 de l’IIHF. 

« C’était difficile, j’étais vraiment déçu », évoque Dumais. 

À 18 ans, l’attaquant vedette des Mooseheads de Halifax faisait partie des 28 joueurs invités au camp de sélection de l’équipe nationale junior à Moncton, en vue d’une occasion de jouer devant une foule qui lui était familière à Halifax. 

Au moment d’amorcer le camp, Dumais était le meilleur marqueur de la Ligue de hockey junior Maritimes Québec (LHJMQ) avec une récolte de 54 points en 25 matchs, devancé seulement par Connor Bedard pour le plus grand nombre de points dans toute la Ligue canadienne de hockey (LCH).

« Je savais que j’étais parmi les plus jeunes et que mes chances de faire l’équipe étaient minces, mais j’ai aimé ma performance au camp », raconte Dumais, qui avait inscrit un but et une aide lors d’un match contre une équipe d’étoiles d’U SPORTS dans le cadre du camp. 

Malgré ses efforts, Dumais a été l’un des cinq avants retranchés à la fin du camp. 

« Je suis allé au camp et j’ai fait ce que j’avais à faire, mais ça n’a pas marché », dit Dumais. 

Un an plus tard, l’histoire est bien différente pour le joueur natif de Montréal. Invité à nouveau au camp de sélection, il a su éviter le couperet cette fois et représente maintenant le Canada en Suède en tant que membre de l’équipe nationale junior du Canada. 

« J’avais plus d’expérience à mon arrivée cette année, j’ai joué comme je sais le faire, et ça a fonctionné, raconte Dumais. C’est un rêve d’enfance qui se réalise. Honnêtement, c’est incroyable de porter le logo du Canada à chaque partie. » 

Passer à la vitesse supérieure 

Dumais faisait la pluie et le beau temps dans la LHJMQ bien avant d’être libéré d’Équipe Canada, mais il a atteint un tout autre niveau à son retour avec les Mooseheads après le camp, pour finir par connaître une saison exceptionnelle. 

Il a obtenu des points à chacun de ses huit premiers matchs suivant le camp et a été tenu à l’écart de la feuille de pointage seulement six fois en 40 matchs. Au cours de cette séquence, il a inscrit notamment sept points (4-3—7) contre Moncton le 19 février et six points (2-4—6) le 22 mars contre Charlottetown.

Au fil de ces 40 matchs, Dumais a accumulé 86 points, dont 31 en mars seulement, pour terminer la saison avec 140 points (54-86—140) à sa fiche, battant ainsi le record pour le plus grand nombre de points en une saison chez les Mooseheads (137). 

Il a raflé au passage de belles récompenses individuelles pour sa saison, remportant le trophée Jean-Béliveau à titre de meilleur pointeur de la LHJMQ et le trophée Michel-Brière à titre de joueur le plus utile de la LHJMQ. Il a aussi été nommé à l’équipe des étoiles des médias tant dans la LHJMQ que dans la LCH.

Jake Furlong, son coéquipier au sein des Mooseheads et d’Équipe Canada, a été à même de voir un changement s’opérer chez Dumais après son retour du camp. 

« Surtout après Noël, je pense qu’il avait un peu plus de motivation et de combativité », relate Furlong, qui côtoie Dumais à Halifax depuis quatre saisons. « Il voulait faire mentir ses détracteurs et prouver que les gens qui croyaient en lui avaient raison. Il est resté le même au quotidien, rien n’a changé, mais sur la glace, il a vraiment mis les bouchées doubles, et ça a paru en deuxième moitié de saison. » 

Furlong est également d’avis que la tenue du Mondial junior à Halifax a contribué au désir de Dumais de passer à la vitesse supérieure. 

« Ça fait probablement partie des facteurs », souligne le coéquipier de Dumais. « Après tout, il est originaire de cette région et évolue avec les Mooseheads. Il sait que nos partisans sont au rendez-vous soir après soir, et c’était rempli à craquer pendant le Mondial junior, alors je suis sûr que ça lui donnait envie d’être à la hauteur. » 

Dumais avoue que son retranchement d’Équipe Canada n’a fait qu’attiser son désir de repousser ses limites.

« Évidemment, j’étais déçu de ne pas avoir été pris l’année dernière, mais je m’en suis servi comme motivation pour revenir cette année. » 

Faire taire les critiques

À seulement 5 pi 9 po, le choix de troisième ronde (96e au total) des Blue Jackets de Columbus lors du repêchage 2022 de la LNH a souvent vu sa taille et sa capacité à maintenir un niveau de performance suffisamment élevé tout au long de sa carrière être remises en question. 

« Je pense qu’on a douté de moi toute ma vie. Donc, à ce stade, je reste fidèle à mon style de jeu malgré cette pression que j’ai toujours ressentie. Je n’y pense pas trop, mais c’est toujours là. » 

Pendant la saison morte, Dumais s’est affairé à peaufiner différents aspects de son jeu, notamment son coup de patin et sa forme physique. 

« Je cherche constamment à devenir meilleur de toutes les façons possibles. Je connais mes faiblesses. Je suis plus petit que les autres, mais je ne m’en fais pas avec ça. Pendant l’été, je travaille toujours sur les aspects qui me permettent de m’améliorer. » 

Aux yeux de Jim Midgley, l’entraîneur-chef des Mooseheads, c’était évident dès le début de l’année que Dumais souhaitait être nommée à l’équipe nationale junior du Canada. Il voit en l’avant de 19 ans une personne qui carbure à la compétition et qui a toujours soif de victoire et d’excellence. 

« À chaque exercice que nous faisons à l’entraînement, il veut être le meilleur. Il veut gagner, il veut être le plus rapide, il veut faire mieux que les autres. Jordan affiche un niveau de combativité élevé, et c’est ce qui lui permet de se démarquer. Il n’est pas le plus grand, mais pour un petit gabarit, il a beaucoup de hargne. »

Ce travail acharné et ce désir ardent d’être le meilleur ont porté leurs fruits pour Dumais, qui s’est présenté au camp de sélection fort d’un total de 47 points (16-31—47) en seulement 21 matchs avec les Mooseheads. Seuls cinq points le séparent de Mathieu Cataford, le meneur parmi les meilleurs pointeurs de la LHJMQ, malgré 13 matchs en moins comparativement à Cataford et son absence des Mooseheads depuis le 8 décembre.

Au cours de la prochaine semaine, toute son attention reste tournée vers Équipe Canada et le Mondial junior, à l’instar de Furlong et Mathis Rousseau, ses coéquipiers des Mooseheads. C’est un moment dont Dumais se souviendra toute sa vie.

« On a un super groupe de joueurs ici. L’ambiance est excellente dans le vestiaire, à l’hôtel, peu importe où on va, et on a beaucoup de plaisir. Je réalise un rêve. »

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Aperçu du match au Mondial junior : Canada c. Allemagne

Vendredi 31 décembre | 13 h 30 HE | Göteborg, Suède | Ronde préliminaire

Nicholas Pescod
|
30 December 2023

NOTES SUR LE MATCH : CANADA C. ALLEMAGNE (31 DÉC.)

L’équipe nationale junior du Canada tente de rebondir et affronte l’Allemagne à son dernier match de la ronde préliminaire le 31 décembre au Championnat mondial junior 2024 de l’IIHF.

Dernier match de chaque équipe 

Le Canada a subi sa première défaite du tournoi vendredi, s’inclinant 2-0 face à la Suède devant une salle comble, dont 3 500 partisanes et partisans canadiens. Mathis Rousseau a effectué 22 arrêts, dont quelques-uns dignes des faits saillants, et Macklin Celebrini a fait quatre tirs au but, mais ça n’a pas été suffisant.

L’Allemagne s’est inclinée 6-2 contre la Lettonie samedi. Samuel Schindler et Norwin Panocha ont fait mouche, mais les Allemands n’ont pu compléter la remontée après avoir tiré de l’arrière 3-0 en première période. Ils devront obtenir au moins un point à leur dernier match de la ronde préliminaire pour accéder aux quarts de finale.

Dernière rencontre entre les deux équipes 

Nul besoin de fouiller bien loin dans les livres d’histoire. La dernière rencontre entre ces deux nations remonte à il y a un peu plus d’un an en ronde préliminaire au Mondial junior 2023 à Halifax. Connor Bedard avait égalisé le record canadien pour le plus grand nombre de points, avec 7 (3-4—7), et Dylan Guenther avait réussi un tour du chapeau dans une victoire de 11-2 du Canada.

À surveiller 

Mathis Rousseau, sans aucun doute. Le gardien de but de 19 ans des Mooseheads de Halifax, snobé au repêchage de la LNH, offre une prestation exceptionnelle. Son arrêt sensationnel en fin de première période aux dépens des Finlandais le 26 décembre a débouché sur un but du Canada. Contre la Suède, Rousseau a fait un superbe arrêt avec la lame de son patin qui a su impressionner le « roi » Henrik Lundqvist lui-même. Il figure actuellement au deuxième rang des gardiens de but du tournoi pour la moyenne de buts alloués (1,33) et le pourcentage d’arrêts (0,944).

La formation allemande n’est pas celle qui a le plus de profondeur, mais elle compte notamment l’espoir de la LNH Julian Lutz (Arizona, 2022, 43e au total), 19 ans, qui a inscrit 23 points (10-13—23) en 19 matchs avec les Gamblers de Green Bay dans l’USHL. Elle mise aussi sur deux joueurs de 18 ans qui évoluent dans la LHJMQ, soit Julius Stumpf (Wildcats de Moncton) et Norwin Panocha (Saguenéens de Chicoutimi). Stumpf a obtenu 28 points en 30 matchs avec les Wildcats, tandis que Panocha (Buffalo, 2023, 205e au total) a 11 points avec Chicoutimi.

Rétrospective 

En ce qui concerne les affrontements entre les deux nations, le Canada a remporté les 16 matchs disputés depuis la réunification de l’Allemagne, en 1991. Si on compte également les matchs contre l’Allemagne de l’Ouest joués de 1977 à 1989, le dossier du Canada est impressionnant : 26 victoires en 27 duels. La seule fois que le Canada a flanché, c’était en finale consolation du tournoi de 1981 par la marque de 7-6. La bonne nouvelle de cette défaite? Cet échec a indirectement contribué à la mise en place du Programme d’excellence l’année suivante.

Fiche de tous les temps : le Canada mène 16-0-0
Buts pour le Canada : 101
Buts pour l’Allemagne : 23

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Aperçu du match au Mondial junior : Canada c. Suède

Vendredi 29 décembre | 13 h 30 HE | Göteborg, Suède | Ronde préliminaire

Nicholas Pescod
|
29 December 2023

NOTES SUR LE MATCH : CANADA C. SUÈDE (29 DÉC.)

L’équipe nationale junior du Canada espère poursuivre sur sa lancée au Championnat mondial junior 2024 de l’IIHF et croisera le fer avec le pays hôte dans un choc entre deux équipes invaincues au sommet du groupe A.

Dernier match de chaque équipe 

Le Canada s’est imposé 10-0 contre la Lettonie mardi pour signer un deuxième gain en autant de jours. Macklin Celebrini a mené la charge à l’offensive avec une récolte d’un but et quatre mentions d’aide – il s’agissait d’une 32e performance de cinq points pour un joueur canadien dans l’histoire du tournoi. Conor Geekie et Carson Rehkopf ont chacun touché la cible à deux reprises, tandis que Mathis Rousseau a repoussé les 22 tirs dirigés vers lui.

Du côté de la Suède, Otto Stenberg a réussi un tour du chapeau dans une victoire de 5-0 sur l’Allemagne jeudi. L’équipe hôte a maintenant une fiche de 2-0 en ronde préliminaire et partage la tête du groupe A avec le Canada. Mattias Havelid a inscrit un but et une aide, et il n’aura fallu que 15 arrêts à Melker Thelin pour signer le jeu blanc.

Dernière rencontre entre les deux équipes 

Le Canada avait vaincu la Suède par la marque de 5-1 en ronde préliminaire au Mondial junior 2023. C’était la veille du jour de l’An, à Halifax. Brennan Othmann avait inscrit un doublé, Connor Bedard avait participé à quatre buts des siens, et Thomas Milic avait bloqué 22 rondelles dans une rencontre où l’équipe canadienne s’était forgé une avance de 3-0 après seulement 12 minutes de jeu. Avec la victoire, le Canada s’était assuré de la deuxième place au classement du groupe A.

À surveiller 

Qui d’autre que Macklin Celebrini? Le Vancouverois a été le clou du spectacle face aux Lettons, amassant un but et quatre aides pour se hisser en tête des pointeurs du tournoi (2-4—6) après la deuxième journée de compétition. Dominant. Le mot n’est pas trop fort pour décrire Celebrini sur la scène internationale. Si l’on remonte jusqu’au Championnat mondial des M18 2023 de l’IIHF le printemps dernier, on remarque que le jeune de 17 ans a amassé pas moins de 21 points (8-13—21) au cours de ses huit dernières rencontres.

Ce n’est certainement pas la profondeur qui manque dans le clan suédois, qui compte au sein de sa formation 18 espoirs de la LNH, dont neuf joueurs sélectionnés en première ronde lors des deux derniers repêchages — Filip Bystedt (San Jose, 27e au total en 2022), David Edstrom (Vegas, 32e au total en 2023), Jonathan Lekkerimäki (Vancouver, 15e au total en 2022), Theo Lindstein (St. Louis, 29e au total en 2023), Liam Öhgren (Minnesota, 19e au total en 2022), Noah Östlund (Buffalo, 16e au total en 2022), Axel Sandin Pellikka (Detroit, 17e au total en 2023), Otto Stenberg (St. Louis, 25e au total en 2023) et Tom Willander (Vancouver, 11e au total en 2023).

Rétrospective 

L’historique est long entre les deux nations. En 36 affrontements depuis la toute première édition du Mondial junior en 1977, le Canada a eu un net avantage, vainquant la Suède à 25 occasions, y compris lors de quatre matchs pour la médaille d’or – en 1996, 2008, 2009 et 2018.

Il s’agira d’un cinquième duel seulement entre les deux équipes en territoire suédois, et d’un premier depuis 2006, lorsque le Canada avait eu le dessus sur la Suède au compte de 2-0 grâce aux filets de Luc Bourdon et de Brad Marchand. Les Canadiens détiennent l’avantage 3-1 dans ces rencontres.

Fiche de tous les temps : le Canada mène 25-10-1 (2-1 en PROL. ou TB)
Buts pour le Canada : 160
Buts pour la Suède : 112

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© Vincent L-Rousseau

Gilles Bouchard, la fierté de Normandin

De son patelin du Lac-Saint-Jean à Sherbrooke en passant par Trois-Rivières, Rouyn-Noranda et Syracuse, Gilles Bouchard a fait son petit bonhomme de chemin jusqu’au Mondial junior en Suède

Eric Lavoie
|
26 December 2023

Rares sont ceux à Normandin qui auraient pu prédire que le nom de Gilles Bouchard résonnerait autant dans un domaine qui le mènerait aujourd’hui à un poste d’entraîneur adjoint au Championnat mondial junior 2024 de l’IIHF, à Göteborg, en Suède.

« Quand ma mère rencontrait mes professeurs, elle se faisait dire : "Gilles, il y a de quoi à faire avec, il est bon, mais on dirait qu’il ne veut pas l’être". J’étais pas mal tannant », dit-il en riant de bon cœur! « Mais j’aimais les sports et sans être une vedette, je me débrouillais bien dans la plupart d’entre eux. »

Dans son petit village du Lac-Saint-Jean, au Québec, où il retourne chaque été pour voir ses proches et pratiquer la pêche, il a grimpé les échelons du hockey mineur jusqu’à faire partie de la première édition du hockey M18 AAA à Jonquière avec les Cascades du Lac-St-Jean en 1987-1988. Par la suite, il a joué trois saisons dans la LHJMQ, terminant son parcours junior en 1991 avec une conquête de la Coupe du Président dans l’uniforme des Saguenéens de Chicoutimi.

Pas mal pour un petit boute-en-train qui donnait du fil à retordre à ses professeurs!

Le sport a façonné le destin de Gilles… un destin qui lui a permis de soulever des coupes, de gagner des médailles et de récolter des honneurs individuels.

Sa passion l’a motivé à s’inscrire à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) en éducation physique. Il y a porté les couleurs des Patriotes, avec qui il a participé au Championnat canadien de hockey universitaire en 1996.

« Ceux qui m’ont connu jeune à Normandin doivent être tombés sur le dos de savoir que je suis allé à l’université », lance-t-il.

Pendant son parcours universitaire, il a appris des notions qui allaient aussi lui être bien utiles dans son rôle d’entraîneur. « En éducation physique, ça parle du corps humain, des muscles, de psychologie. J’ai également appris comment me placer et bouger devant un groupe pour bien faire passer mon message. »

Gilles Bouchard pose avec son chandail des Patriotes de l’UQTR.Gilles dans l’uniforme des Patriotes de l’UQTR, où il a joué de 1992 à 1996.

Un premier emploi formateur

Le nouveau bachelier n’a pas perdu de temps pour se faire la main.

« Après mes études, j’ai eu la chance de devenir responsable du programme sport-études de l’Académie les Estacades. Je faisais de la suppléance à l’école le matin et j’allais sur la glace l’après-midi. »

En plus de toutes ses tâches dans cet établissement scolaire de la Mauricie, Gilles a goûté à sa première expérience derrière le banc comme entraîneur adjoint des Estacades du Cap-de-la-Madeleine (M18 AAA), dont il est devenu l’entraîneur-chef six ans plus tard.

Cumuler les fonctions d’enseignant et d’entraîneur ont permis à Gilles de constater que malgré toutes les similitudes qu’il peut y avoir entre enseigner à un groupe d’élèves et diriger des joueurs, il y a tout un monde entre les deux.

« Au début, je dirigeais comme un enseignant, mais je me suis rendu compte que ce n’est pas parce que j’ai un bac que je vais être un bon entraîneur. Il faut gérer des jeunes, les faire performer, les sortir de leur zone de confort. Ce n’est pas juste en enseignant qu’on va chercher le meilleur de ses joueurs. »

En 2012, mûr pour un nouveau défi après avoir solidifié les bases du pédagogue en lui, il a délaissé son emploi de professeur et postulé pour devenir le nouvel entraîneur-chef à temps plein des Patriotes de l’UQTR. À sa seule saison à la barre de ce prestigieux programme, il a soulevé la coupe Queen’s, le titre des Sports universitaires de l’Ontario (SUO), et pris part au championnat canadien.

Cette décision audacieuse a changé le cours de son destin.

De la Mauricie à l’Abitibi

Quelques mois plus tard, après un long processus d’entrevues avec l’organisation des Huskies de Rouyn-Noranda dans la LHJMQ, Gilles a décidé de se lancer dans l’aventure du hockey junior pour occuper le poste de directeur général et entraîneur-chef de l’équipe.

« J’ai été cinq ans à Rouyn et j’ai bien aimé ça. C’est une organisation avec du bon monde, le propriétaire Jacques Blais est une personne incroyable. »

En Abitibi, Gilles a bâti et développé un noyau solide qui lui a permis en 2016 de remporter la Coupe du Président avec notamment Jérémy Lauzon, Rafaël Harvey-Pinard, Timo Meier et Francis Perron. Le magnifique parcours des Huskies s’est terminé en finale de la Coupe Memorial à Red Deer, en Alberta, où un certain Matthew Tkachuk a procuré aux Knights de London le titre canadien en prolongation.

Son passage avec les Huskies, avec qui il a été nommé Directeur général de l’année et Entraîneur de l’année en 2015-2016, a été marquant dans sa carrière d’entraîneur. Son nom s’est mis à circuler de plus en plus.

Gilles Bouchard soulève la Coupe du Président.Gilles qui soulève fièrement la Coupe du Président à Rouyn-Noranda. – Photo de Jean Lapointe

Le saut chez les pros

En juin 2018, Hockey Canada a embauché Gilles comme entraîneur-chef en vue de la Coupe Hlinka-Gretzky 2018, mais le destin en a voulu autrement… l’appel du hockey professionnel s’est fait entendre.

Présent au repêchage de la LNH à Dallas pour voir son fils Xavier être sélectionné par les Golden Knights de Vegas, Gilles a été convoqué à une entrevue avec le Lightning de Tampa Bay pour un poste d’entraîneur adjoint avec le club-école du Crunch de Syracuse dans la Ligue américaine de hockey (AHL). Quelques heures plus tard, il était embauché et directement envoyé au camp de développement à Tampa Bay.

Gilles Bouchard (à droite) avec son fils Xavier (à gauche) à la pêche sur le lac Saint-Jean.Gilles à la pêche sur le lac Saint-Jean avec son fils Xavier, repêché par les Golden Knights de Vegas en 2018.

Gilles a passé cinq ans à Syracuse, dont quatre avec Benoit Groulx et Eric Veilleux. Ensemble, le trio de Québécois a dirigé les meilleurs espoirs du Lightning, qui a gagné deux Coupes Stanley et perdu une fois en finale.

Cette première expérience au hockey professionnel a été très formatrice pour le Normandinois.

« Ça m’a permis de voir comment ça se comporte, des joueurs pros. Mon objectif chaque jour était de m’investir à l’aréna pour qu’ils sentent qu’ils devenaient de meilleurs joueurs et de meilleures personnes. J’ai vu des Alex Barré-Boulet, Russ Colton et Cal Foote ne pas l’avoir facile, se développer, devenir des hommes, et ils ont tous accédé à la LNH. »

Gilles Bouchard derrière le banc du Crunch de Syracuse.Gilles Bouchard derrière le banc du Crunch de Syracuse de l’AHL, où il a été un entraîneur adjoint de 2018 à 2023.

À l’issue des dernières séries, l’organisation a décidé de prendre une autre direction avec son personnel entraîneur, ce qui a mené Gilles à un retour dans les rangs de la LHJMQ à titre d’entraîneur-chef du Phœnix de Sherbrooke.

« C’était la première fois que ça m’arrivait de me faire tasser », souligne l’homme de 52 ans.

« Cependant, je n’en ai pas fait une affaire personnelle, je n’ai pas pensé que je n’étais pas capable de diriger au hockey professionnel. Je suis toujours le destin dans ma vie… je suis de retour au hockey junior cette saison et bien heureux de ça. »

Un retour avec Hockey Canada

Pendant son séjour avec les Huskies, Gilles a œuvré dans le monde du hockey international à trois reprises, soit aux éditions 2014, 2015 et 2017 du Défi mondial de hockey des moins de 17 ans. Il a gagné l’or avec Équipe Canada Blancs en 2015 comme entraîneur adjoint et l’argent avec Équipe Canada Rouges en 2017 dans le rôle d’entraîneur-chef.

À son retour dans la LHJMQ l’automne dernier, Gilles n’a pas mis trop de temps avant de penser au prochain Mondial junior.

« Je me suis dit que si j’avais un appel, j’allais y aller. Un lundi après-midi, j’étais dans mon bureau au Palais des sports et j’ai vu sur mon afficheur le nom de Scott Salmond [le premier vice-président de la haute performance et des activités hockey]. J’ai compris assez vite de quoi il allait me parler! »

À Göteborg, située à des milliers de kilomètres de Normandin, Gilles sait aujourd’hui qu’il a l’appui de sa communauté dans la quête d’une 21e médaille d’or d’Équipe Canada au Mondial junior, qui s’amorce le 26 décembre.

« Moi, je n’ai pas de compte Facebook, mais par mes sœurs et mes chums là-bas, je sais que le monde de la place m’encourage et me suit », confie modestement la fierté de Normandin.

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Aperçu du match au Mondial junior : Canada c. Finlande

Mardi 26 décembre | 8 h 30 HE | Göteborg, Suède | Ronde préliminaire

Nicholas Pescod
|
25 December 2023

NOTES SUR LE MATCH : CANADA C. FINLANDE (26 DÉC.) 

Ça y est. L’équipe nationale junior du Canada amorce sa quête d’une troisième médaille d’or de suite au Championnat mondial junior de l’IIHF (pour un total de 21) par un duel contre la Finlande le lendemain de Noël.

Dernier match de chaque équipe 

Le Canada a subi un revers de 6-5 en prolongation aux mains des États-Unis en match préparatoire samedi lors d’une rencontre où l’unifolié a tout de même comblé un retard de deux buts en troisième période. Macklin Celebrini a frappé deux fois, Owen Allard a nivelé la marque à mi-chemin du dernier tiers et Jorian Donovan, nouvellement ajouté à l’équipe, a obtenu une aide à son premier match depuis son arrivée au sein d’Équipe Canada.

La Finlande entame le Mondial junior sur une note positive après avoir battu la Tchéquie 4-1 jeudi pour couronner un calendrier préparatoire parfait. Rasmus Kumpulainen, Arttu Kärki, Emil Hemming et Jani Nyman ont été les moteurs offensifs de la Finlande, qui a accumulé neuf buts en deux duels hors concours.

Dernière rencontre entre les deux équipes 

Le dernier affrontement du Canada contre la Finlande fut un match préparatoire à Halifax l’année dernière. Connor Bedard avait inscrit deux buts, dont celui de la victoire, Brennan Othmann avait récolté un but et une aide, et le Canada l’avait emporté par un pointage de 5-3.

Mais la dernière fois où les deux équipes ont croisé le fer dans le cadre du tournoi lui-même, il s’agissait du match pour la médaille d’or en août 2022. Le Canada avait signé un gain enlevant de 3-2 en prolongation, où Kent Johnson avait fait mouche peu après que Mason McTavish sauve le clan canadien en dégageant la rondelle de son filet au vol avant que celle-ci traverse la ligne des buts.

À surveiller 

Macklin Celebrini, évidemment. Le jeune homme de 17 ans, originaire de Vancouver, est une menace constante à chacune de ses présences sur la glace. À quel point se démarque-t-il? En trois matchs préparatoires, Celebrini a inscrit sept points (3-4—7), soit plus que tout autre joueur. Et n’oublions pas les nouveaux venus. Avec les forfaits de Tristan Luneau et de Tanner Molendyk, Donovan et Ty Nelson ont officiellement vu leurs noms être ajoutés à la formation canadienne après la partie contre les Américains.

Les Finlandais seront privés de Joakim Kemell, l’espoir des Predators de Nashville qui était admissible à une troisième participation au Mondial junior, mais 11 joueurs de l’équipe ont été repêchés dans la LNH. De ce nombre, on compte Jani Nyman, l’espoir du Kraken de Seattle. Le hockeyeur de 19 ans a marqué 14 buts en 28 matchs pour les Ilves de Tampere dans la Liiga, la première ligue finlandaise, une performance bonne pour le deuxième rang parmi tous les patineurs en activité.

Rétrospective 

Les Canadiens et les Finlandais se connaissent bien, puisqu’ils se sont affrontés 42 fois au Mondial junior depuis 1977. C’est le Canada qui a l’avantage avec une fiche de 27-9-6 (V-D-N), mais la Finlande semble toujours l’embêter sur les patinoires suédoises. En effet, un tiers des gains des Finlandais sont survenues sur le territoire de leurs voisins nordiques.

Les Canadiens ont remporté cinq des six dernières rencontres, y compris une victoire convaincante de 5-0 en demi-finale en 2020. Joel Hofer avait réalisé 32 arrêts pour signer le jeu blanc, Alexis Lafrenière avait réussi un doublé, et le Canada avait marqué trois buts dans les quatre premières minutes en route vers le match pour la médaille d’or et ce qui allait s’avérer un 18e titre au Mondial junior.

Fiche de tous les temps : le Canada mène 26-9-6 (1-1 en PROL.)
Buts pour le Canada : 163
Buts pour la Finlande : 105

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Aperçu du match au Mondial junior : Canada c. États-Unis

Samedi 23 décembre | 12 h HE | Kungsbacka, Suède | Match

Nicholas Pescod
|
23 December 2023

NOTES SUR LE MATCH : CANADA C. ÉTATS-UNIS (23 DÉC.) 

L’équipe nationale junior du Canada termine son calendrier préparatoire samedi contre les États-Unis lors de son dernier duel avant le Championnat mondial junior 2024 de l’IIHF. 

Le Canada vient de remporter une victoire de 6-3 en match préparatoire contre la Suisse vendredi. Owen Beck a marqué deux buts, dont un en infériorité numérique, et Conor Geekie a ajouté un but et une aide. Macklin Celebrini, quant à lui, a obtenu deux aides pour les Canadiens, qui ont rompu l’égalité avec quatre buts sans riposte en deuxième période, avant d’être expulsé en raison d’une punition majeure de cinq minutes assortie d’une punition d’extrême inconduite pour avoir donné de la bande. 

Lors de leur dernier match, les États-Unis ont inscrit cinq buts de suite pour défaire la Suède 5-3 dans le cadre de leur calendrier préparatoire jeudi. Jimmy Snuggerud, Will Smith et Cutter Gauthier ont chacun obtenu trois points dans la victoire, tandis que Trey Augustine a repoussé 14 des 16 tirs dirigés vers lui.

Dernière rencontre entre les deux équipes 

La dernière fois que ces deux équipes se sont affrontées, le Canada avait obtenu son laissez-passer pour le match pour la médaille d’or au Championnat mondial junior 2023 de l’IIHF après avoir frappé six fois de suite afin de vaincre les États-Unis 6-2. Joshua Roy avait connu une soirée de deux buts, Connor Bedard, Logan Stankoven, Adam Fantilli et Brandt Clarke avaient chacun inscrit un but et une aide, et Thomas Milic avait offert une prestation exceptionnelle de 43 arrêts. 

À surveiller 

Seul membre de l’équipe qui a remporté l’or dans les Maritimes l’année dernière, Owen Beck est sous les projecteurs. Mais le franc-tireur des Petes de Peterborough ne semble pas se laisser atteindre par toute cette attention. Il était partout sur la glace contre les Suisses, donnant pour de bon l’avance au Canada tôt en deuxième période, pour ensuite ajouter un but spectaculaire en désavantage numérique avant la fin de l’engagement. Beck a été formidable jusqu’à présent pour les champions en titre de l’OHL, marquant 16 buts et 30 points en 25 matchs.

Les États-Unis, qui ont une formation avec beaucoup de profondeur, font toujours partie des favoris pour plusieurs bonnes raisons. Premièrement, les États-Unis misent sur 10 choix de première ronde au repêchage de la LNH, une liste qui comprend le quatrième choix au total de 2023 (Will Smith, San Jose) et le cinquième choix au total de 2022 (Cutter Gauthier, Philadelphie). Deuxièmement, leur filet sera défendu par Trey Augustine. L’espoir de 18 ans des Red Wings de Detroit présente un dossier de 11-3-2 et un pourcentage d’arrêts de 0,912 pour l’Université Michigan State cette saison. Troisièmement, les Américains se connaissent très bien; huit joueurs faisaient partie de l’équipe qui a remporté le bronze à Halifax.

Rétrospective 

Historiquement, le Canada a l’ascendant sur les États-Unis, ayant remporté 34 matchs et fait 3 verdicts nuls en 49 rencontres au total, mais on s’approche davantage d’une parité depuis quelques années. Les Canadiens et les États-Unis se partagent également les dix derniers affrontements depuis 2012.

Avant la victoire en demi-finale du Canada l’année dernière, il faut remonter au match d’ouverture de l’édition 2020 du Mondial junior pour le dernier triomphe du Canada contre les Américains. Alexis Lafrenière avait obtenu le but gagnant et trois aides dans un gain de 6-4 le lendemain de Noël

Fiche de tous les temps : le Canada mène 34-12-3 (3-3 en PROL. ou TB)
Buts pour le Canada : 200
Buts pour les États-Unis : 136

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Pour plus d'informations :

Esther Madziya
Responsable, communications
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(403) 284-6484 

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Spencer Sharkey
Responsable, communications
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