L’entraîneur-chef médaillé d’or se rappelle ses premiers pas au hockey féminin, raconte ce qui rend l’équipe nationale féminine si spéciale et parle du meilleur conseil qu’il a reçu
Ma première implication au hockey féminin ne date pas d’hier. Il faut
remonter à quand je jouais au hockey pour l’Université du
Nouveau-Brunswick, au milieu des années 1990. Il n’y avait pas d’équipe au
sein de l’université, mais il y avait un club de hockey féminin. De temps
en temps, ce club avait besoin d’aide. Donc, pendant une brève période,
alors que j’étais encore un joueur, je leur donnais aussi un coup de main
dans un rôle d’entraîneur.
Après ça, j’ai amorcé ma carrière d’entraîneur au hockey masculin. Je me
trouvais à Calgary au camp des moins de 17 ans de Hockey Canada. J’ai reçu
un appel de Darren Sutherland, de Hockey Nouvelle-Écosse. Il voulait me
dire qu’il y avait eu un changement de dernière minute derrière le banc de
son équipe de hockey féminin en vue des Jeux d’hiver du Canada et il
voulait savoir si j’avais une personne à lui recommander. Je pense que je
lui ai suggéré trois noms, mais deux n’étaient pas disponibles et un
n’avait pas d’intérêt pour ce poste. Il m’a rappelé pour me demander si je
voulais accepter ce défi. J’ai sauté sur cette occasion et dirigé l’équipe
aux Jeux d’hiver du Canada en 2015.
L’année suivante, ces filles se sont réunies et ont envoyé une lettre à
Hockey Nouvelle-Écosse afin de proposer ma candidature pour un prix remis à
un entraîneur ou à une entraîneuse… c’est moi qui l’a gagné. Je sais que ça
fait un peu cliché, mais elles m’ont un peu eu par les sentiments. J’ai
aussitôt eu la piqûre du hockey féminin.
C’est principalement en raison de la passion que ces femmes ont pour leur
sport que j’aime diriger au hockey féminin. Aussi, elles sont de vraies
professionnelles, donc l’aspect haute performance de mon rôle d’entraîneur
est comblé. Elles consacrent essentiellement tout leur temps à leur art.
Tout est une question de passion. La passion qu’elles ont pour le hockey,
pour le fait de représenter leur pays, et pour chacune de leurs
coéquipières… je n’ai jamais rien vu de tel dans ma carrière d’entraîneur.
Ce sont des athlètes spéciales.
Chaque fois que je travaille auprès de l’équipe nationale féminine du
Canada, je suis aux oiseaux. Côtoyer ces joueuses et membres du personnel,
c’est plaisant au quotidien. Ce qui me stimule le plus dans mon rôle, c’est
que je sais que ce groupe peut encore faire mieux. Nous avons effectué des
pas de géant dans la bonne direction. Notre équipe est meilleure
aujourd’hui qu’elle l’était hier. Les joueuses tiennent énormément au
succès de leurs coéquipières et elles les vivent ensemble. Je pense quand
même que nous pouvons apporter des améliorations, et si je n’y croyais pas,
je ne ferais pas bien mon travail.
L’un des plus beaux aspects de mon rôle d’entraîneur avec cette équipe,
c’est l’accès que j’ai à des choses que les autres ne peuvent voir. Comme
quand j’ai une séance vidéo avec une athlète qui lui permet de franchir un
obstacle et que je peux la voir réussir ensuite sur la glace. Ce petit
regard qu’elle vous jette quand elle revient au banc après avoir accompli
quelque chose dont vous avez discuté avec elle, ça veut tout dire. Ces
moments sont très spéciaux pour moi. Les victoires et tout ça, c’est
évidemment plaisant, mais souvent, elles nous font vivre davantage un
soulagement que des émotions fortes. Ce sont tous les petits moments au fil
de nos parcours que je retiens surtout.
J’ai un exemple des Jeux olympiques de Beijing… en raison de la COVID-19,
ce sont les athlètes qui devaient mettre les médailles autour du cou de
leurs coéquipières. C’était tellement unique et spécial. J’ai observé
chacune de mes joueuses et pour chacune d’elle, j’avais une histoire qui me
passait par la tête. Ça pouvait être un obstacle qu’une avait dû surmonter
pour se retrouver là. Plusieurs d’entre elles n’avaient pas été choisies en
vue du Mondial, et elles ont travaillé fort pour nous forcer à brasser nos
cartes. J’ai vraiment décroché mentalement pendant ces cinq minutes de la
cérémonie des médailles; je me remémorais de belles histoires de résilience
que chacune de ces femmes avait dû affronter pour savourer ce moment.
C’était une expérience vraiment cool de voir les joueuses recevoir une
médaille d’or olympique à tour de rôle d’une de leurs équipières.
Mike Johnston m’a dirigé à l’Université du Nouveau-Brunswick. C’est
inusité, parce qu’il est l’oncle de Rebecca Johnston. À mes débuts derrière
le banc, il m’a dit de ne jamais oublier ma province, peu importe ce que
j’allais accomplir au hockey. Plusieurs personnes oublient leur programme
provincial quand elles ont leur première chance chez les M18 ou au hockey
junior. J’admirais tellement Mike quand j’étais jeune, donc je me suis
toujours assuré d’être là pour faire du bénévolat et aider si Hockey
Nouvelle-Écosse faisait appel à mes services, peu importe mon poste au
hockey. Si je n’avais pas dévié de mon parcours d’entraîneur au hockey
junior ou au hockey universitaire, je n’aurais probablement jamais vécu les
expériences auprès de mon membre provincial qui sont les plus bénéfiques
pour moi dans mon rôle aujourd’hui. Des expériences comme la participation
à des événements de courte durée, la collaboration avec des athlètes et
entraîneurs de premier plan et l’acquisition d’expérience à l’échelle de la
haute performance.
Il y a longtemps, on m’a donné ce conseil bien simple : sois à l’écoute des
autres, même avec une équipe nationale. Certaines de nos athlètes ont
participé quatre fois aux Jeux olympiques, d’autres espèrent faire partie
de notre formation centralisée avant les Jeux, et d’autres encore visent un
poste au championnat mondial. Comme entraîneur, il faut comprendre les
différentes dynamiques au sein de l’équipe; au hockey féminin, ces
dynamiques ont tendance à être bien différentes de celles au hockey
masculin.
Quand j’ai commencé derrière le banc, l’une des questions typiques qu’on me
posait, c’était d’expliquer la différence entre diriger des hommes et
diriger des femmes. Plusieurs entraîneurs font l’erreur d’avoir une
approche uniforme auprès de l’ensemble des membres de leur groupe. J’ai
toujours trouvé que les bons entraîneurs ont une approche individuelle au
lieu de collective pour diriger les athlètes qui composent leur équipe. Il
faut prendre le temps de connaître ses athlètes, leurs objectifs et leurs
ambitions. Maintenant, nous nous affairons à bâtir notre programme en vue
de notre quête de la médaille d’or aux Jeux olympiques de 2026. Pour y
arriver, nous devons suivre de près de multiples histoires individuelles en
lien avec notre équipe. Ce sera pas mal mon point de mire au fil des
premières années de ce cycle de quatre ans en vue de ces Jeux.
De l’inspiration derrière le banc pour Campbell et Maltais
Voici Bill Brown et Bradi Cochrane, des entraîneurs au hockey mineur qui ont exercé une influence marquante et profonde sur des membres de l’équipe nationale féminine du Canada
Bernadette Larose
|
15 décembre 2021
|
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Toutes les joueuses de l’équipe nationale féminine du Canada ont gravi les
échelons à partir de l’échelle locale. Au fil de leur parcours, elles ont
eu des entraîneurs qui ont forgé leur style de jeu et alimenté leur amour
du hockey.
Voici un portrait de l’influence marquante de deux entraîneurs sur deux
joueuses.
Kristen Campbell et Bill Brown
Bill Brown a dirigé Kristen Campbell lorsqu’elle jouait avec sa fille dans
l’association de hockey mineur de Brandon. Il a très vite remarqué le
talent de la gardienne de but et a travaillé activement à l’essor du hockey
dans sa province, pour elle et les autres filles du programme.
Hockey Canada (HC) : Vous avez commencé à entraîner Kristen lorsqu’elle
était très jeune. Racontez-nous un souvenir de cette époque.
Bill Brown (BB) :
Lors de notre repêchage, un collègue m’a dit qu’il y avait cette fille qui
voulait être gardienne de but. C’était parfait, car nous faisions une
rotation avec tous les joueurs. Mais Kristen, dès la première journée,
s’est retrouvée dans les buts, car c’est là où elle voulait être. J’avais
devant moi une jeune fille qui adorait son sport et sa position. Étant
moi-même un ancien gardien, j’ai très vite vu qu’elle avait un
extraordinaire talent naturel. Je lui montrais comment se positionner,
placer sa mitaine, tenir son bâton, mais elle savait déjà comment faire
cela. Elle avait un talent inné.
HC : Comment Kristen se démarquait-elle?
BB :
Lorsqu’elle jouait chez les M18, elle a décidé d’aller dans une école
préparatoire à Winnipeg : elle voyait ce changement comme une occasion de
s’améliorer. Plus tard, lorsque l’Université du Dakota du Nord a mis la clé
dans la porte de son programme de hockey féminin alors que Kristen y
participait, je lui ai envoyé un texto qui disait : « Je sais que tu ne vas
pas lâcher. » Comme de fait, elle s’est jointe à l’Université du Wisconsin
et y a connu beaucoup de succès. L’une des choses que j’essaie d’inculquer
à mes enfants est que si on veut quelque chose, il faut aller le chercher.
Kristen est un brillant exemple de quelqu’un qui sait s’entourer pour
atteindre ses objectifs. Nous sommes tous très fiers d’elle, mais elle a
accompli le gros du travail par elle-même.
HC : Bill, quel message souhaitez-vous transmettre à Kristen?
BB :
Profite de tous les petits moments. Vis dans l’instant présent, travaille
fort et amuse-toi, car ces moments passent très vite. Prends plaisir aux
efforts que tu déploies, prends le temps de réaliser où ils t’ont mené et
imagine jusqu’où tu peux aller.
HC : Kristen, quel message souhaitez-vous transmettre à Bill?
Kristen Campbell :
Je veux simplement le remercier pour tout ce qu’il a fait pour moi quand
j’étais plus jeune. Il a décelé mon potentiel très tôt et m’a poussé à
m’améliorer, car il savait que je voulais évoluer au plus haut niveau.
Emma Maltais et Bradi Cochrane
Contrainte de mettre fin à sa carrière de joueuse en raison d’une blessure
alors qu’elle évoluait dans la NCAA, Bradi Cochrane est devenue entraîneuse
pour continuer à s’impliquer au hockey. Elle a aidé les Hornets d’Oakville
à mettre sur pied leur programme de la haute performance. C’est là qu’elle
a dirigé l’attaquante Emma Maltais, du M15 AA jusqu’à la Provincial Women’s
Hockey League (PWHL).
HC : Comment avez-vous commencé à diriger Emma?
Bradi Cochrane (BC) :
Nous voulions établir un programme de la haute performance dans nos
programmes des M15, M18 et M22. Emma jouait avec les garçons chez les M13,
et nous savions qu’elle aurait bientôt l’âge de jouer avec les filles. Nous
avons eu la chance de l’avoir dans notre équipe de M15. Elle était
tellement talentueuse qu’elle a joué 22 parties sous mes ordres dans la
PWHL, même si elle n’avait pas encore 15 ans. Donc, très jeune, dès son
arrivée au sein du programme des Hornets, elle disputait des matchs dans la
PWHL. J’ai été son entraîneuse pendant trois autres années.
HC : Quelles sont les principales qualités que vous avez constatées
chez Emma?
BC :
Il y a toujours un mot qui me vient en tête quand je pense à Emma :
infatigable. Elle est infatigable dans tout ce qu’elle fait. Très
franchement, je ne l’ai jamais vue avoir un mauvais entraînement. Que se
soit dans les batailles pour la rondelle ou d’autres exercices, son niveau
d’effort et son intensité étaient toujours les mêmes. C’est une qualité
très spéciale qui l’a menée où elle est actuellement. Oui, infatigable. Son
éthique de travail aussi, sur la patinoire et ailleurs. Elle adore
s’entraîner, et s’entraîner de manière intense, en plus. Tout ce qu’elle
fait, elle le fait avec passion. Je me sens choyée d’avoir eu la chance de
participer à son développement.
HC : Bradi, quel message souhaitez-vous transmettre à Emma?
BC :
D’abord et avant tout, je veux lui dire à quel point je suis fière d’elle.
Je suis fière de la joueuse et de la personne qu’elle est devenue. Mais je
sais qu’elle ira encore beaucoup plus loin. Je crois que sa carrière avec
l’équipe nationale ne fait que commencer. Si mon petit garçon peut devenir
comme Emma, j’en serais très heureuse.
HC : Emma, quel message souhaitez-vous transmettre à Bradi?
Emma Maltais :
Elle est incroyable. Je lui parle encore très souvent. Elle est tellement
une bonne tête de hockey. Elle m’a appris à bien jouer, mais aussi à
analyser le sport. Ça m’a beaucoup aidé dans mon parcours vers l’université
et l’équipe nationale. Je crois qu’elle a vu quelque chose en moi et m’a
incitée à réfléchir davantage au hockey et à mon avenir et à croire en moi
pour que je réalise mon rêve.
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Pour en savoir plus, communiquez avec votre association de hockey
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De l’inspiration derrière le banc pour Nurse et Maschmeyer
Voici Stacey Marnoch et Erick Robertson, des entraîneurs au hockey mineur qui ont exercé une influence marquante et profonde sur des membres de l’équipe nationale féminine du Canada
Toutes les joueuses de l’équipe nationale féminine du Canada ont gravi les
échelons à partir de l’échelle locale. Au fil de leur parcours, elles ont
eu des entraîneurs qui ont forgé leur style de jeu et alimenté leur amour
du hockey.
Voici un portrait de l’influence marquante de deux entraîneurs sur deux
joueuses.
Sarah Nurse et Stacey Marnoch
Stacey Marnoch a dirigé Sarah Nurse à la fin de son hockey mineur. Elle
était l’entraîneuse-chef lors des deux saisons pendant lesquelles Nurse a
porté les couleurs des Sabres de Stoney Creek (intermédiaire AA). Les deux
sont restées en contact au fil du parcours de Nurse au hockey.
Hockey Canada (HC) : Comment êtes-vous devenue entraîneuse?
Stacey Marnoch (SM) :
J’ai joué pour un entraîneur qui nous avait demandé de redonner. Il est
celui qui m’a le plus influencée, donc je trouvais ça important de suivre
sa recommandation. À cette époque, ce sont des parents qui se retrouvaient
derrière le banc, et aucune certification n’était nécessaire. Je ne savais
pas par où commencer. J’ai communiqué avec l’Association de hockey féminin
de l’Ontario, qui m’a mise en contact avec Diane Boles, qui à ce moment
dirigeait les Sabres de Stoney Creek (intermédiaire AA). Je me suis jointe
au personnel de l’équipe. J’ai occupé un poste d’entraîneuse adjointe
pendant quatre ans avant de prendre les rênes de la troupe.
HC : Avez-vous des souvenirs particuliers du temps que vous dirigiez
Sarah?
SM :
J’en ai quelques-uns… Une fois, nous étions au restaurant pour un souper,
et ma règle habituelle pour les joueuses était de ne pas commander de
fritures ni de dessert. Sarah m’a convaincue de les laisser prendre un
dessert et m’a dit que tout le monde partagerait pour n’en prendre qu’une
moitié. Quand les desserts ont commencé à arriver à la table, j’avais
l’impression que tout le monde en avait commandé un, et ça m’a fâchée. Elle
m’a dit : « Je peux te parler deux secondes? » Nous nous sommes mises à
l’écart et elle a dit : « Écoute, je ne trichais pas, je n’ai pas menti.
C’est un gros dessert… prends ça cool, j’ai suivi les instructions, il n’y
a pas de problème. » Pendant une minute, c’est elle qui m’a dirigée. J’en
avais besoin, et les joueuses aussi. Elle a agi avec une maturité qui
dépassait son âge.
HC : Stacey, quel message souhaitez-vous transmettre à Sarah?
SM :
Je lui conseille de rester elle-même. Elle sait où elle s’en va. Sarah se
connaît bien. Elle a confiance en elle et elle s’exprime bien. Elle est
consciente de sa visibilité et sait comment s’en servir à bon escient. Je
lui conseille de continuer de garder son authenticité, comme chaque fois
que je la vois. C’est tout ce que nous pouvons faire dans la vie, n’est-ce
pas?
HC : Sarah, quel message souhaitez-vous transmettre à Stacey?
Sarah Nurse :
Stacey, merci beaucoup. Tu sais à quel point tu as eu une influence
positive sur moi et ma carrière au hockey, tout comme sur ma famille. Sans
toi, je ne serais assurément pas la joueuse et la personne que je suis
aujourd’hui. Je sais que tu continues d’inspirer les prochaines générations
de jeunes filles, et ton parcours dans ce sport n’est pas terminé. Je suis
tellement reconnaissante de ton impact. Merci.
Emerance Maschmeyer et Erick Robertson
Après avoir été joueur, Erick Robertson a troqué ses patins pour un calepin
d’entraîneur. Dès les premières années d’Emerance Maschmeyer à la position
de gardienne de but, Erick a commencé à travailler avec elle, et c’est
toujours le cas aujourd’hui.
HC : Erick, comment avez-vous commencé à travailler avec Emerance?
Erick Robertson (ER) :
J’ai connuEmerance quand elle avait six ou sept ans… je
l’ai croisée sur mon chemin par l’intermédiaire de son père, qui, à
l’époque, souhaitait qu’elle joue pour Team Brick Alberta, à un important
tournoi (M9) ici. Évidemment, Emerance a trimé dur et été sélectionnée pour
le tournoi. Je lui prodigue des conseils d’entraîneur depuis ce temps.
Rares sont les jeunes de 10 ans qui affirment vouloir aller à Harvard. À
cet âge, c’était un des objectifs d’Emerance. Naturellement, elle a réussi
à faire son chemin jusqu’à Harvard avec une bourse d’études pour y jouer au
hockey.
HC : Quand vous avez commencé à diriger Emerance, quelles qualités
ressortaient chez elle?
ER :
Dès ses débuts, Em était vraiment spéciale. Les valeurs familiales sont
très fortes chez les Maschmeyer... sa sœur et ses trois frères ont tous
joué au hockey. Je pense bien que c’est pourquoi elle est devenue la
gardienne de but qu’elle est aujourd’hui. Mais dès le jour 1, elle avait
une énergie et une éthique de travail remarquables. Elle jouait toujours au
haut niveau, elle pouvait compétitionner non seulement avec les filles,
mais aussi avec les garçons au fil des échelons du hockey mineur. Cet
esprit de compétitrice l’a toujours habitée.
HC : Erick, quel message souhaitez-vous transmettre à Emerance?
ER :
Nous sommes tellement fiers d’elle. Juste pour les immenses efforts qu’elle
investit dans son jeu. Je suis abasourdi chaque été quand je la côtoie. Sa
progression a été impressionnante, surtout au cours des derniers mois en
préparation pour le Mondial féminin qui a eu lieu récemment et les Jeux
olympiques qui approchent. Elle a la détermination et l’énergie qu’il faut
pour réussir. Elle est prête à tout pour arriver à ses fins.
HC : Emerance, quel message souhaitez-vous transmettre à Erick?
Emerance Maschmeyer :
Cette médaille d’or que j’ai obtenue [au Championnat mondial féminin de
l’IIHF en août], une partie lui revient, car je ne l’aurais jamais eue sans
lui. Je sais que je ne serais pas à ce niveau aujourd’hui si nos chemins ne
s’étaient pas croisés. Je lui dois beaucoup. C’est une personne
fantastique.
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ENF : Rapport d'après-match – USA 4, CAN 2 (Match 3)
Poulin et Nurse marquent dans un revers du Canada.
Éliminer les obstacles
Trois entraîneures-chefs – toutes des anciennes d’Équipe Canada – ont occupé les trois marches du podium aux Jeux d’hiver du Canada 2019
Ce qui est survenu le 2 mars à Red Deer, en Alberta, était si spécial
qu’une photo commémorative s’imposait.
Carla MacLeod, Noémie Marin et Delaney Collins – qui ont toutes une
vaste expérience en tant que joueuses et entraîneures auprès du
Programme national féminin du Canada – ont posé devant le Servus Arena
pour célébrer le fait qu’elles ont mené leur province respective à une
médaille aux Jeux d’hiver du Canada 2019.
Équipe Alberta, dirigée par MacLeod, a remporté la médaille d’or à domicile
avec une victoire de 2 -1 sur Équipe Québec dirigée par Marin. Plus tôt
dans la journée, Collins a mené l’équipe de la Colombie-Britannique à une
victoire de 5-4 sur Équipe Ontario pour remporter le bronze. Cela marquait
la première fois aux Jeux du Canada et au Championnat national féminin des
moins de 18 ans que les entraîneures des trois équipes médaillées étaient
des femmes.
Partager la glace avec MacLeod et Marin lors de la cérémonie de remise des
médailles est un souvenir que Collins chérira longtemps.
« Je crois que nous nous valorisons tellement les unes les autres que ce
fut un moment de fierté pour moi de voir les trois médailles – or, argent
et bronze – remises à des entraîneures-chefs qui ont travaillé pour Hockey
Canada. »
Les liens sont serrés entre les trois : Collins et MacLeod ont joué
ensemble au Championnat mondial féminin de l’IIHF; MacLeod et Marin étaient
ensemble derrière le banc de l’équipe nationale féminine de développement
du Canada en 2017-2018; et Collins et Marin étaient entraîneures adjointes
du Canada au Championnat mondial féminin des moins de 18 ans de l’IIHF en
2015.
Toutes embauchées environ un an avant le début des Jeux du Canada, Collins,
MacLeod et Marin savaient ce qu’il faudrait pour gagner à Red Deer. La
tâche la plus importante pour chacune d’entre elles a été de former une
équipe cohérente de 20 joueuses capables d’atteindre l’objectif en or.
MacLeod et son personnel d’entraîneurs savaient que l’Alberta devait être
l’équipe qui travaillerait le plus fort.
« Nous avons adopté cette approche et cette mentalité dans tout ce que nous
avons fait », a déclaré la double médaillée d’or olympique, qui dirige
également l’équipe féminine midget de préparation de l’Edge School à
Calgary. « Nous avions un slogan qui disait “La culture de l’équipe est le
travail acharné, et le travail acharné est la culture de l’équipe.” »
Le style de jeu discipliné était apparent durant tout le tournoi. Le
sang-froid a été un autre élément du succès de l’Alberta. Les joueuses ne
se sont pas laissées abattre par la défaite à deux de leurs trois premiers
matchs. Elles ont simplement continué de perfectionner leur façon de faire,
et leur travail a porté des fruits lors de victoires sur la
Colombie-Britannique (2-1 en prolongation en demi-finale) et le Québec en
ronde éliminatoire.
Le Québec avait accumulé une fiche de 5-0 en route vers le match pour la
médaille d’or. Marin, qui entraîne l’équipe féminine du Collège John Abbott
à Sainte-Anne-de-Bellevue, Québec, a insisté sur le fait d’avoir des
joueuses résilientes au sein de son équipe. Sa décision a porté ses fruits
puisque son équipe a effectué des remontées à ses deux premiers matchs.
« Quand tu tires de l’arrière 2-0 après sept minutes de jeu, c’est
difficile d’avoir la résilience requise pour te lever et te battre, et j’ai
trouvé que nos filles avaient fait preuve de beaucoup de caractère en
revenant dans ces matchs après des débuts difficiles », dit-elle.
Le Québec a réussi son plus gros test en résistant à 38 tirs d’Équipe
Ontario pour remporter sa demi-finale 1-0.
Collins, entraîneure-chef du Rush de Fraser Valley, une équipe midget AAA
en Colombie-Britannique, a accordé une grande importance au choix de
joueuses avec de l’autocompassion, c’est-à-dire la capacité de ne pas se
laisser abattre par les erreurs.
« Nous voulions vraiment des filles qui travaillaient fort et qui étaient
mentalement capables de montrer beaucoup de compassion envers
elles-mêmes », a déclaré Collins. « Au bout du compte, c’est un jeu
d’erreurs. Comment réagissez-vous après avoir fait une erreur? Nous
cherchions des athlètes qui voulaient apprendre et qui ne critiqueraient
pas trop les erreurs survenues pendant le jeu. »
Cette approche a inspiré son équipe à adopter un style de hockey excitant
fondé sur la vitesse et la créativité, ce qui a permis à la province de
remporter sa première médaille en hockey féminin aux Jeux du Canada depuis
1991.
Au cours des semaines qui ont suivi les Jeux, MacLeod a eu le temps de
réfléchir à l’importance de voir trois entraîneures-chefs monopoliser le
podium. Elle dit qu’un moment comme celui-là pourrait avoir un impact.
« J’espère que si nous faisons notre travail correctement, les joueuses
avec qui nous travaillons aujourd’hui pourraient, dans 10-15 ans, vouloir
entraîner cette équipe. »
Les trois entraîneures-chefs médaillées reconnaissent que Hockey Canada
leur a permis de croire qu’elles pouvaient connaître du succès comme
entraîneures et qu’elle leur a fourni différentes occasions en cours de
route.
« Cela nous aide en tant qu’entraîneures, voire en tant que personnes dans
le monde », a déclaré Marin. « Je pense que Hockey Canada fait un travail
extraordinaire. »
MacLeod affirme que ce soutien est surtout utile pour aider les femmes au
cours de leurs premières années comme entraîneures.
« Au cours de ma carrière, j’ai eu la chance d’avoir un mentorat formidable
de toutes sortes de personnes, et je pense qu’en soulignant cela, les gens
seront encouragés à poursuivre de cette façon, et j’espère que si de jeunes
entraîneures font face à de l’adversité au début de leur carrière, elles
sauront la gérer et en sortir grandies. »
Hockey Canada est passionnée par la création de plus d’occasions pour les
femmes par l’intermédiaire d’événements de certification d’entraîneures du
programme Les Entraîneures. Cette initiative vise à fournir aux femmes les
ressources, le mentorat et le réseau nécessaires pour réussir. Le programme
vise également à éliminer les obstacles qui empêchent les femmes d’exercer
la profession d’entraîneure.
CALGARY, Alberta – Hockey Canada a dévoilé le nom des 23 joueuses qui feront partie de l’équipe nationale féminine du Canada, qui tentera de se réapproprier le titre au Championnat mondial féminin 2024 de l’IIHF, présenté du 3 au 14 avril à Utica, dans l’État de New York.
Trois gardiennes de but, sept défenseures et treize avants ont été choisies par la directrice générale Gina Kingsbury (Rouyn-Noranda, QC/Toronto, LPHF), l’entraîneur-chef Troy Ryan (Spryfield, NS/Toronto, LPHF) et la première responsable du développement des joueuses et du dépistage Cherie Piper (Scarborough, ON). Les entraîneuses adjointes Kori Cheverie (New Glasgow, NS/Montréal, LPHF), Courtney Kessel (Mississauga, ON/Boston, LPHF) et Caroline Ouellette (Montréal, QC/Université Concordia, RSEQ), de même que le consultant des gardiennes de but Brad Kirkwood (Calgary, AB/Toronto, LPHF), ont aussi contribué à la sélection.
La formation de 23 joueuses comprend :
Deux joueuses qui en seront à une première participation au Championnat mondial féminin de l’IIHF (Julia Gosling, Nicole Gosling)
Vingt joueuses qui ont remporté l’argent au Championnat mondial féminin 2023 de l’IIHF à Brampton (Ambrose, Bourbonnais, Campbell, Clark, Desbiens, Fast, Fillier, Jenner, Larocque, Maltais, Maschmeyer, Nurse, O’Neill, Poulin, Rattray, Serdachny, Shelton, Spooner, Stacey et Turnbull)
« Les dernières sélections sont toujours difficiles, a déclaré Kingsbury. Nous avons demandé au personnel entraîneur d’évaluer le groupe dans son ensemble afin de choisir les joueuses qui nous donneraient les meilleures chances de remporter la médaille d’or. Nous avons très hâte de voir ces 23 joueuses à l’œuvre. Il s’agit d’un groupe qui mise à la fois sur l’expérience, le leadership, la force de caractère et la jeunesse, et en qui nous avons confiance. »
Le tournoi à dix équipes comprend le Canada dans le groupe A avec l’équipe hôte du tournoi, les États-Unis, ainsi que la Finlande, la Suisse et la Tchéquie. Le groupe B est formé de l’Allemagne, de la Chine, du Danemark, du Japon et de la Suède.
Le Canada amorce la compétition contre la Finlande le 4 avril et a rendez-vous avec la Suisse le 5 avril et la Tchéquie le 7 avril, avant de conclure sa ronde préliminaire face à ses rivales des États-Unis le 8 avril.
Les Canadiennes affronteront les Finlandaises à 15 h HE le 30 mars à l’occasion d’un match préparatoire disputé en Ontario à la Slush Puppie Place de Kingston, domicile des Frontenacs de Kingston de la Ligue de hockey de l’Ontario (OHL). Les billets seront mis en vente au public dès 10 h HE le vendredi 8 mars au HockeyCanada.ca/Billets. Ils seront offerts à partir de 20 $, frais applicables en sus.
TSN et RDS, partenaires officiels de diffusion de Hockey Canada, assureront une couverture exhaustive du Championnat mondial féminin 2024 de l’IIHF et diffuseront tous les matchs de la ronde préliminaire, des quarts de finale, des demi-finales et de la ronde des médailles à l’Adirondack Bank Center. RDS couvrira tous les affrontements d’Équipe Canada, en plus de deux quarts de finale, des demi-finales, de même que des matchs pour les médailles de bronze et d’or.
Pour plus de renseignements de la Fédération internationale de hockey sur glace, veuillez consulter le site officiel du tournoi au 2024.womensworlds.hockey.
En 22 présences au Championnat mondial féminin de l’IIHF, le Canada a remporté 12 médailles d’or (1990, 1992, 1994, 1997, 1999, 2000, 2001, 2004, 2007, 2012, 2021, 2022), neuf médailles d’argent (2005, 2008, 2009, 2011, 2013, 2015, 2016, 2017, 2023) et une de bronze (2019).
Pour de plus amples renseignements sur Hockey Canada et l’équipe nationale féminine du Canada, veuillez visiter le HockeyCanada.ca ou suivre les médias sociaux Facebook, X et Instagram.
ENF : Dre Thompson en devenir
Médaillée d’or olympique. Étudiante à temps plein en médecine. Comment Claire Thompson y arrive-t-elle?
Meghan Agosta annonce sa retraite de l’équipe nationale féminine du Canada
La triple médaillée d’or olympique et double championne mondiale accroche ses patins après 16 saisons
CALGARY, Alberta — La triple médaillée d’or des Jeux olympiques et double médaillée d’or du Championnat mondial féminin de l’IIHF Meghan Agosta (Ruthven, ON) a officiellement annoncé sa retraite de la compétition internationale au sein de l’équipe nationale féminine du Canada vendredi.
C’est en 2004 que l’athlète maintenant âgée de 37 ans a entamé son parcours dans le programme national féminin, avant de gagner l’or aux Jeux olympiques d’hiver de 2006, 2010 et 2014. Elle a notamment remporté les titres de Meilleure pointeuse, Joueuse par excellence et Meilleure avant en 2010, année où elle a aussi été sélectionnée au sein de l’équipe des étoiles des médias. Avec un palmarès qui inclut également l’argent aux Jeux olympiques de 2018, elle termine sa carrière en sixième place pour le nombre de buts (85) et de points (176) dans l’histoire d’Équipe Canada, et au septième rang pour le nombre de mentions d’aide (91).
Agosta a aussi représenté le pays à huit occasions au Championnat mondial féminin de l’IIHF, récoltant au passage deux médailles d’or (2007 et 2012) et six d’argent (2008, 2009, 2011, 2013, 2016 et 2017). Ayant fait ses débuts dans le programme au sein de l’équipe nationale féminine de développement du Canada en 2004, elle a obtenu trois médailles d’or à la Coupe Air Canada (2005, 2007 et 2008), de même que l’or à la Coupe MLP 2009. Agosta est la meilleure pointeuse dans l’histoire de l’équipe nationale féminine de développement du Canada (23-27—50 en 32 parties).
« Maintenant que le temps est venu de tirer ma révérence, je ne peux m’empêcher de repenser à mon parcours, a déclaré Agosta. Le parcours d’une enfant qui rêvait de porter l’unifolié sur la scène mondiale. Je me souviens du moment où j’ai enfilé le chandail pour la première fois, de mes participations au Mondial féminin et aux Jeux olympiques. Pas de doute, mon rêve s’est réalisé. Avec le recul, et tandis que j’entame ce nouveau chapitre de ma vie avec en prime une petite fille impatiente de suivre mes traces, je ressens une grande fierté. Je chéris chaque instant de ma carrière, et je suis extrêmement reconnaissante envers ma famille, mes coéquipières, mes entraîneurs et mes entraîneuses. Si j’ai pu me rendre aussi loin, c’est grâce à leur appui indéfectible, qui a nourri chaque foulée, chaque but et chaque victoire au fil du temps. »
Agosta a joué pendant deux saisons (2011-2013) avec les Stars de Montréal dans la Ligue canadienne de hockey féminin (LCHF), remportant notamment la Coupe Clarkson en 2012 et devenant la première joueuse à recevoir le trophée Angela James Bowl deux saisons de suite à titre de meilleure pointeuse de la ligue. Elle a également été nommée Joueuse de l’année de la LCHF pour la saison 2011-2012, la même année où elle a établi le record de points en une saison (41-39—80 en 27 parties). Agosta a remporté l’or avec l’Ontario aux Jeux d’hiver du Canada 2003, de même qu’avec Ontario Rouge lors du Championnat national féminin des moins de 18 ans 2005.
À cela s’ajoutent quatre saisons à l’Université Mercyhurst (2006-2009, 2010-2011), où elle a agi à titre de capitaine de l’équipe lors de ses deux dernières campagnes, aidant les Lakers à atteindre le match de championnat au Frozen Four de la NCAA en 2009. Sélectionnée au sein de la première équipe des étoiles américaines lors de chacune de ces quatre saisons, Agosta a conclu sa carrière universitaire au tout premier rang de l’histoire de la NCAA pour le nombre de buts (157) et de points (303).
« Je serai à jamais redevable à ma famille, dont l’amour et les sacrifices ont toujours été au cœur de mes succès. À mes coéquipières, mes sœurs sur la patinoire, merci pour votre amitié, pour les rires et pour nos triomphes. Les liens précieux qui nous unissent transcendent notre sport. À mes entraîneurs et entraîneuses, qui m’ont guidée et encadrée tout au long de ma carrière, sachez que votre impact dans ma vie va bien au-delà du hockey. Si je suis la joueuse et la personne que je suis aujourd’hui, c’est beaucoup grâce à vous. Aux Canadiens et Canadiennes qui ont fait sentir leur appui absolu partout dans le monde, merci de votre passion, qui nous a portées lors de chaque affrontement. Ce fut un honneur de porter les couleurs de mon pays avec fierté et de servir d’inspiration à la prochaine génération d’athlètes. »
Avant d’annoncer sa retraite, Agosta a mis à profit ses études en justice pénale et en psychologie criminelle en entamant une carrière au sein des forces de l’ordre. Profitant d’une pause après les Jeux olympiques de 2014 pour suivre sa formation à l’école de police, elle est devenue agente de la paix à temps plein au sein du Service de police de Vancouver en mai 2015. Parvenant à concilier ses fonctions de policière et sa carrière de hockeyeuse, Agosta a fait son retour au sein de l’équipe nationale féminine du Canada en 2015 en vue des Jeux olympiques de 2018.
« Nous souhaitons à Meghan la meilleure des chances suivant sa retraite de l’équipe nationale féminine », a exprimé Cherie Piper (Scarborough, ON), première responsable du dépistage et du développement des joueuses. « Nous la remercions pour son apport à Hockey Canada, au programme national féminin ainsi qu’à notre sport dans son ensemble. Dotée d’un talent remarquable, Meghan a été un atout inestimable pour Équipe Canada sur la scène internationale et une membre importante de notre groupe lors de quatre éditions des Jeux olympiques. Elle aura marqué à jamais le monde du hockey. Nous ne pouvons que lui souhaiter tout le succès qu’elle mérite dans sa carrière au sein du Service de police de Vancouver. »
Pour lire l’annonce personnelle d’Agosta, cliquez ici.
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Aperçu de la Série de la rivalité : Canada c. États-Unis
Dimanche 11 février | 13 h HC | Saint Paul, Minnesota | Match no 7
Le match n o 7 fera foi de tout pour une deuxième année de suite.
Pour cet affrontement contre les États-Unis,
l’équipe nationale féminine du Canada traverse la frontière à destination du Xcel Energy Center, qui accueillera
la finale de la Série de la rivalité dimanche après-midi. Les Canadiennes,
qui ont une fois de plus effacé un déficit de 3-0 dans la série pour forcer
la tenue d’une partie décisive, voudront répéter l’exploit d’un balayage
inversé.
Dernière rencontre entre les deux équipes
Vendredi, le Canada
a blanchi les États-Unis par la marque de 3-0 au Brandt Centre de Regina, en Saskatchewan, pour égaler la série. Natalie
Spooner a ouvert le pointage en avantage numérique dans la première minute
du dernier tiers, en plus d’ajouter une aide à sa fiche. Emily Clark et
Sarah Nurse ont ajouté chacune un but pour creuser l’écart en faveur du
Canada, et Emerance Maschmeyer a réalisé une performance exceptionnelle,
repoussant 27 tirs pour obtenir le jeu blanc.
À surveiller
Emily Clark a été galvanisée par l’appui de la foule dans sa province natale
en Saskatchewan. Après plusieurs occasions à Saskatoon, la capitaine
adjointe de la formation d’Ottawa dans la LPHF a touché la cible à Regina
pour doubler l’avance du Canada. La joueuse de 28 ans a inscrit un but et
quatre points en sept parties pour la capitale nationale. Natalie Spooner a
également su transposer ses succès dans la LPHF à son retour avec Équipe
Canada. Elle occupe actuellement le
premier rang des meilleures buteuses de la LPHF avec sept buts en neuf matchs.
Du côté des États-Unis, ce sont Alex Carpenter et Gabbie Hughes qui mènent à
ce chapitre avec trois buts chacune lors des six premières parties de la
série. Ce succès sur la scène internationale est à l’image de leurs
performances dans la LPHF. Carpenter est la meilleure pointeuse de la ligue
(5-6—11), tandis que Hughes a récolté deux buts et une mention d’aide pour
Ottawa. Les unités spéciales des États-Unis ont également été très efficaces
en désavantage numérique. Elles ont su résister 20 fois en 22 infériorités
numériques lors des six premiers matchs.
Spooner s’inscrit dans l’histoire
Spooner a marqué l’histoire d’Équipe Canada vendredi en inscrivant le 500
e but de l’équipe nationale féminine contre les États-Unis dans
cette rivalité qui compte désormais 182 matchs. L’attaquante vétérane – qui
a également marqué le 300 e but d’Équipe Canada le 7 avril 2012 –
ajoute ainsi à nouveau son nom à la liste des auteures d’un but historique,
qui comprend France St-Louis (1 er but – 28 mars 1990), Dana
Antal (100 e but – 28 novembre 1999), Gina Kingsbury (200
e
but – 1 er janvier 2006) et Brianne Jenner (400 e but
– 14 février 2019).
Rétrospective
Le Canada présente un dossier de 4-2 contre les Américaines au Minnesota –
et une fiche de 3-1 au Xcel Energy Center – depuis la première rencontre,
qui a eu lieu avant les Jeux de Nagano, en octobre 1997. Lors du plus récent
match dans cet État féru du hockey le 3 décembre 2017, Marie-Philip Poulin
avait fait mouche en deuxième période pour niveler la marque, puis Jenner
avait compté après 37 secondes de jeu en prolongation pour donner
une victoire de 2-1 au Canada.
Fiche de tous les temps : le Canada mène 103-78-1 (23-19 en PROL. ou TB)
Buts pour le Canada : 502
Buts pour les États-Unis : 443
ENF : Rapport d'après-match – USA 2, CAN 1 (Match 2)
Campbell a bloqué 32 tirs, mais le Canada a perdu à Kamloops.
Aperçu de la Série de la rivalité : Canada c. États-Unis
Vendredi 9 février | 19 h HC | Regina, Saskatchewan | Match no 6
Dernier arrêt en sol canadien pour la Série de la rivalité!
L’équipe nationale féminine du Canada espère garder en vie ses espoirs d’une remontée dans ce qui sera le sixième
affrontement de la série, vendredi au Brandt Centre de Regina.
Dernière rencontre entre les deux équipes
Le Canada est revenu de l’arrière et
a vaincu les États-Unis par la marque de 4-2 mercredi soir au SaskTel Centre de Saskatoon. Brianne Jenner s’est emparée
d’un rebond pour niveler la marque en deuxième période avant de voir Ashton
Bell, Renata Fast et Laura Stacey toucher la cible à leur tour dans les
dernières minutes de jeu en troisième pour maintenir les espoirs des
Canadiennes en vie. Ann-Renée Desbiens a réalisé 14 arrêts dans la victoire.
À surveiller
Il ne faut jamais sous-estimer la capacité des défenseures canadiennes à
générer de l’offensive. Mercredi, la moitié des buts de l’équipe sont venus
de la ligne bleue, ce qui s’inscrit parfaitement dans la tendance observée
jusqu’ici dans la LPHF. Bell compte quatre mentions d’aide avec Ottawa,
tandis que Fast a obtenu son premier filet de la saison pour Toronto samedi
dernier, auquel s’ajoutent ses deux aides. Et c’est sans oublier Ella
Shelton, qui occupe le tout premier rang des pointeuses chez les arrières de
la LPHF avec neuf points (3-6—9) en autant de matchs.
C’est Grace Zumwinkle qui a ouvert le pointage pour les Américaines
mercredi, ce qui ne devrait guère vous étonner si vous avez suivi le premier
mois d’activité dans la LPHF. Zumwinkle excelle au sein de l’équipe du
Minnesota, son État natal. Elle présente une fiche de huit points (6-2—8) en
neuf rencontres, ce qui la place en tête des pointeuses de son club et à
égalité au cinquième rang dans la ligue. L’avant de 24 ans a pris part à
deux éditions du Mondial féminin, en plus d’avoir fait partie de la
formation américaine lors des Jeux olympiques de 2022.
Bienvenue dans le club des 100!
Ce sera un jalon important pour Fast, qui deviendra la 32 e
joueuse – et la 9 e défenseure – à avoir disputé 100 matchs à
l’international au sein de l’équipe nationale féminine du Canada.
Avec son but mercredi, la native de Burlington, en Ontario, cumule 44 points
(7-37—44) en 99 parties dans l’unifolié, ce qui lui vaut le 10 e
rang de l’histoire parmi les défenseures canadiennes, à égalité avec Carla
MacLeod.
Rétrospective
L’histoire est-elle est train de se répéter? Rappelons que l’an dernier, le
Canada a perdu les trois premiers affrontements avant de revenir de
l’arrière pour remporter la Série de la rivalité.
Le Canada présente un dossier de 9-2 en Saskatchewan – et de 2-0 à Regina –,
une fiche qui remonte à une série de trois rencontres disputées en octobre
1997 à Saskatoon, Regina et Melfort en préparation aux Jeux olympiques de
Nagano. Jennifer Botterill avait inscrit le premier but lors du dernier duel
entre les deux formations à Regina, le 6 octobre 2005. Danielle Goyette et
Dana Antal avaient marqué en troisième période, et
les Canadiennes avaient eu le dessus 3-2 sur les Américaines.
Fiche de tous les temps : le Canada mène 102-78-1 (23-19 en PROL. ou TB)
Buts pour le Canada : 499
Buts pour les États-Unis : 443
La nouvelle membre de l’équipe nationale féminine du Canada, Maggie Connors, au centre en compagnie de Marie-Philip Poulin et de Natalie Spooner, avant le match de la Série de la rivalité du 7 févr. à Saskatoon, en Saskatchewan.
Du rêve à la réalité pour Connors
Quatorze ans après avoir rencontré Natalie Spooner, Maggie Connors foule la glace aux côtés de son idole d’enfance au sein de l’équipe nationale féminine du Canada
Quand Maggie Connors avait 10 ans, sa mère l’a inscrite à un concours qui permettait à la personne gagnante de passer une journée avec l’équipe nationale féminine du Canada.
Seulement quelques mois après avoir remporté l’or olympique à Vancouver, l’équipe, qui comptait notamment dans ses rangs Hayley Wickenheiser, Jayna Hefford, Caroline Ouellette, Marie-Philip Poulin et Jocelyne Larocque, s’était alors rendue à St. John’s, la ville natale de Connors à Terre-Neuve-et-Labrador, pour la Coupe des 4 nations 2010.
« C’était essentiellement comme une journée dans la vie d’Équipe Canada qui donnait l’occasion de passer du temps avec les membres de la formation, d’obtenir des autographes, de participer à un échauffement sur glace et d’assister à un match », se souvient Connors.
La chance a souri à Connors, qui a remporté le concours et ainsi été jumelée à Natalie Spooner, alors âgée de 20 ans, pour la journée.
« Elle était ma mentore d’un jour, raconte Connors. C’est fou de voir toute l’importance des petites interactions avec le public, notamment les jeunes joueurs et joueuses de hockey, car depuis ce jour-là, j’ai toujours dit que Natalie Spooner était ma préférée. »
Quatorze ans plus tard, la hockeyeuse de 24 ans qui joue au sein d’un trio avec Spooner à Toronto dans la saison inaugurale de la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF), foule la glace aux côtés de son idole d’enfance dans un autre contexte, soit en tant que membre de l’équipe nationale féminine du Canada pour la Série de rivalité.
Connors, qui a fait ses débuts avec Équipe Canada mercredi soir à Saskatoon, passe ainsi du rêve à la réalité.
« C’est surréel, dit-elle. Je n’en reviens toujours pas. C’est tout ce dont je rêvais en me dépassant pour faire partie de cette équipe. Alors, c’est génial d’y être parvenue. La première chose que je voulais faire, c’était de parler à ma famille. »
Spooner, quant à elle, se souvient de la Coupe des 4 nations 2010 et de son rôle de mentore auprès d’une jeune fille, mais ignorait qu’il s’agissait de Connors avant que celle-ci le lui confirme.
« C’est quand même fou et, à vrai dire, ça me fait sentir un peu vieille à mon goût, rigole-t-elle. J’ai moi-même eu des modèles fantastiques que j’ai pu admirer sur la glace avant d’avoir le grand plaisir de jouer avec elles. »
Cela dit, Connors a déjà porté les couleurs de son pays. Elle a remporté une médaille de bronze au Championnat mondial féminin des M18 de l’IIHF en 2018, en plus de prendre part à deux séries estivales avec l’équipe nationale féminine de développement du Canada en 2018 et 2019.
Des Maritimes au monde entier
Née et élevée à St. John’s, Connors a commencé à jouer au hockey dès son plus jeune âge, en partie grâce à ses deux frères aînés, Michael et Chris.
« Mes parents ont inscrit mes frères au hockey, et je pense qu’ils souhaitaient qu’on ait tous cette activité en commun, explique Connors. On se suit de près en âge, mes frères sont nés en 1997 et 1999 et moi, en 2000, donc le fait qu’on pratique le même sport simplifiait la vie de mes parents. En fait, ils ont commencé par m’inscrire au patinage artistique, mais bien sûr, c’était aussi à la patinoire, alors ça n’a pas fait long feu. Le patinage artistique ne m’attirait pas vraiment, je voulais plutôt faire comme mes frères. Alors, je suis passé au hockey vers l’âge de quatre ans. »
La jeune Maggie Connors avec Marie-Philip Poulin et des joueuses de l’équipe nationale féminine à la Coupe des quatre nations 2010. (Photo fournie)
À l’automne 2003, juste avant son 13e anniversaire, Connors a pris la décision de déménager à 4 500 kilomètres de chez elle pour fréquenter la prestigieuse école préparatoire Shattuck-St. Mary’s à Faribault, au Minnesota.
« Quand j’ai décidé que je voulais continuer à prendre le hockey au sérieux, poursuivre mon rêve d’en faire une carrière et voir jusqu’où ça pouvait me mener, j’ai dû déménager loin de chez moi, mais Terre-Neuve a énormément contribué à mon succès », estime Connors.
Au cours de ses cinq saisons (2013-2018) à Shattuck-St. Mary’s, elle a remporté quatre championnats nationaux – trois avec le programme des 16 ans et moins et un avec celui des 19 ans et moins – et a couronné sa dernière année forte d’une récolte de 75 points en 50 matchs.
Pendant ce temps, Connors est restée près de ses racines dans sa province natale. Elle a représenté Terre-Neuve-et-Labrador aux Jeux d’hiver du Canada 2015, remporté l’or chez les M16 à la Coupe Défi Atlantique 2015 et disputé les éditions 2016 et 2017 du Championnat national féminin des moins de 18 ans à titre de membre d’Équipe Atlantique.
« Mes premières années de développement sont l’œuvre de Hockey Terre-Neuve-et-Labrador, qui m’a formée pendant ma jeunesse. Ce n’était pas toujours facile… Il n’y avait pas beaucoup de filles qui pratiquaient le hockey, donc je jouais avec les gars, avec l’appui complet de [mon membre provincial]. J’ai adoré pouvoir représenter Terre-Neuve. »
Après Shattuck-St. Mary’s, Connors a fréquenté l’Université de Princeton, où elle s’est distinguée sur la glace et en classe. Comme membre des Tigers, Connors a inscrit 145 points (78 buts, 67 aides) en quatre saisons, ce qui la place au 12e rang à ce chapitre dans toute l’histoire de l’école. Elle a été nommée à l’équipe des recrues étoiles de l’ECAC (2017-2018), à la deuxième équipe des étoiles de l’ECAC (2018-2019) et à la troisième équipe des étoiles de l’ECAC (2019-2020), en plus d’obtenir une place au sein de l’équipe des joueuses-étudiantes étoiles de l’ECAC lors de ses quatre saisons.
« J’essaie d’être une fabricante de jeu », décrit Connors au sujet de son style de jeu. « Je suis clairement axée sur l’attaque et j’adore jouer en zone offensive. J’aime faire preuve de créativité pour amorcer des jeux, générer des chances de marquer, installer l’attaque et donner un élan à mon équipe. »
En septembre, Connors est devenue la plus jeune joueuse recrutée par Toronto, qui a fait d’elle la 62e sélection du repêchage inaugural de la LPHF.
« Je ne pense pas qu’il y avait une meilleure destination pour moi. À Toronto, une ville connue évidemment pour son marché du sport très populaire, on sent cet appui incroyable. Je suis tellement chanceuse d’avoir tout ceci qui m’attend à ma sortie de l’université, j’en suis extrêmement reconnaissante.
« On joue pour la petite fille dans les gradins qui tient une pancarte sur laquelle on lit "Future hockeyeuse de la LPHF" et pour les femmes qui ont déjà pris leur retraite du hockey et qui auraient voulu avoir une telle occasion sans que ça se concrétise. Donc, je me rends compte de l’immense chance que j’ai de pouvoir faire partie de cette aventure. »
Connors a obtenu trois points (1-2—3) en neuf parties au sein d’un trio avec son idole d’enfance, un rêve qui l’habitait à l’âge de 10 ans.
« On joue ensemble maintenant, un rêve insensé qui est pourtant devenu réalité. C’est évidemment quelqu’un que j’admire énormément et l’une de mes joueuses préférées, alors c’est génial que je puisse maintenant apprendre d’elle et lui poser des questions tous les jours. Elle est une joueuse remarquable et une grande source d’inspiration. »
Spooner se dit ravie de pouvoir servir de mentore à Connors, qui, selon elle, possède tous les outils pour connaître du succès à l’international.
« Je me souviens que, à son âge, je côtoyais des vétéranes que j’admirais comme Hayley Wickenheiser, qui m’avait prise sous son aile et aidée à prendre confiance. J’essaie d’en faire autant pour Maggie. Elle a tout le talent nécessaire. Il lui suffit de foncer, de croire en elle et de rester fidèle à son style de jeu. »
Maggie Connors, à l’âge de dix ans, avec des membres de l’équipe nationale féminine avant un match à la Coupe des quatre nations 2010. Connors avait gagné un concours qui lui avait permis de passer une journée avec l’équipe nationale féminine. (Photo fournie)
ENF : Rapport d'après-match – USA 4, CAN 3 TB (Match 1)
Clark donne l’avance aux siennes en troisième, mais le Canada s’incline en tirs de barrage.
Entretien avec Esther Madziya
La responsable des communications à Hockey Canada parle à cœur ouvert de son cheminement de carrière, de son travail dans les médias sportifs en tant que femme issue d’une minorité et de ce qu’elle souhaite transmettre à la prochaine génération
Si vous travaillez dans les médias et avez couvert l’équipe nationale
féminine du Canada au cours des quatre dernières années, vous connaissez
assurément le nom d’Esther Madziya.
Et pour ceux et celles qui n’ont pas cette chance, nous avons le plaisir de
vous la présenter aujourd’hui.
Responsable des communications à Hockey Canada, Esther a fait partie du
personnel de l’équipe féminine qui a remporté la médaille d’or aux Jeux
olympiques de Beijing 2022 ainsi que des équipes qui ont triomphé aux
éditions 2021 et 2022 du Championnat mondial féminin de l’IIHF. Elle a
passé des semaines, voire des mois dans des bulles et en quarantaine
pendant la pandémie de COVID-19, loin de ses proches, avec un seul objectif
en tête : atteindre l’or.
Outre son travail au sein d’Équipe Canada, Esther fait partie intégrante de
la grande famille de Hockey Canada et a reçu le prix Hal-Lewis, remis au
membre du personnel de l’année, pour son apport à l’organisation pendant la
saison 2018-2019.
À l’occasion de la Journée nationale des femmes et des filles dans le sport
et du Mois de l’histoire des Noirs, HockeyCanada.ca s’est entretenu avec
Esther pour discuter de son parcours et de l’évolution de l’industrie pour
les femmes issues d’une minorité.
HC : Comment as-tu débuté dans les médias sportifs?
EM : J’ai étudié au Southern Alberta Institute of Technology (SAIT) à
Calgary en journalisme parlé. Le programme a évolué depuis, mais à
l’époque, il s’appelait CTSR : cinéma, télévision, scène et radio. On
pouvait ensuite se spécialiser dans le domaine de notre choix.
Avant cela, je ne savais pas trop vers quel domaine m’orienter. J’ai pensé
étudier en comptabilité, ce qui n’est pas du tout mon truc, mais j’ai aussi
toujours aimé le sport. Alors j’ai fini par me lancer dans le sport. Je me
suis inscrite au SAIT dans l’espoir de travailler dans les médias sportifs,
peut-être à TSN un jour.
J’ai plutôt trouvé un emploi à la radio. J’ai effectué un stage dans une
station de Lethbridge, ma ville natale. La station avait les droits de
diffusion des matchs des Hurricanes de Lethbridge. Je faisais les
reportages pendant les entractes et mettais à jour les scores et les
statistiques. C’est là que tout a commencé.
HC : Quelle était la place des femmes dans le monde des médias
sportifs lorsque tu es sortie de l’université?
EM : À l’époque, il n’y avait pas beaucoup de femmes dans le monde du
sport. Il n’y avait pas beaucoup de diversité non plus, en radiodiffusion
et dans le sport en particulier.
Mes parents m’ont toujours dit : « Quoi qu’il arrive, tu devras travailler
plus fort que les autres. Tu devras constamment faire tes preuves, parce
que tu es une femme et parce que tu fais partie d’une minorité. Rien ne
sera facile pour toi. »
Ça m’est toujours resté. Au SAIT, à l’approche de la remise des diplômes,
certaines personnes m’ont dit qu’il me serait plus facile de trouver un
emploi parce que j’étais une femme et une minorité. J’avais mes réserves,
mais si le fait d’être une femme et de faire partie d’une minorité me
permettait de mettre le pied dans la porte, je n’allais pas me gêner. En
même temps, si je ne fais pas le travail, la porte ne restera pas ouverte
très longtemps.
On revient à ce que mes parents disaient : tu vas devoir travailler deux
fois plus fort que les autres si tu veux que des occasions s’ouvrent à toi.
HC : Plus tard cette semaine, tu célébreras tes neuf ans à Hockey
Canada; quel a été ton parcours pour en arriver là?
EM : J’ai travaillé à la station de radio de Lethbridge pendant quatre ans,
à l’émission du matin et aux reportages sur les Hurricanes pendant les
entractes. J’ai ensuite travaillé à la télévision à Global Lethbridge
pendant quelques années, puis j’ai eu la chance d’obtenir un poste de
journaliste des sports à Global Saskatoon en 2002. Je couvrais surtout de
nombreux sports universitaires, notamment le hockey masculin et féminin.
C’était devenu ma spécialité. Au football junior canadien, j’ai couvert les
Hilltops de Saskatoon. J’ai couvert le volley-ball, le curling – j’ai
beaucoup appris sur le curling! –, le hockey de la SJHL, le hockey mineur,
tout ce genre de choses.
En 2010, il y a eu des coupes budgétaires, et l’ensemble du milieu était en
train de changer. J’ai donc décidé de rentrer à Lethbridge. Je suis
retournée à la station de radio, encore à l’émission du matin, et j’ai
couvert les matchs des Hurricanes à la télévision et à la radio.
Un an plus tard, la personne responsable des communications des Hurricanes
a trouvé un autre emploi dans la Ligue de hockey de l’Ouest, et l’équipe
m’a proposé son poste. J’ai fait partie de l’équipe pendant quatre ans
avant que le poste à Hockey Canada ne soit annoncé, et j’ai commencé à
travailler pour l’organisation en février 2015.
HC : Tu as l’occasion de travailler avec des athlètes d’exception,
de voyager dans des endroits extraordinaires et d’être aux premières
loges de l’histoire du hockey canadien. Comment c’est?
EM : Honnêtement, c’est difficile à dire, parce qu’à moins de le vivre, on
ne peut pas vraiment le décrire. Mais jamais, dans mes rêves les plus fous,
je n’aurais imaginé avoir les occasions qui se sont présentées à moi. Je
n’aurais jamais imaginé aller dans certains des endroits où je suis allée,
avoir l’occasion de travailler avec les athlètes que j’ai côtoyés, avoir
l’occasion de couvrir des événements, que ce soit pour le comité
organisateur ou au sein d’une équipe.
Je pense que ce qui rend cet emploi spécial, c’est aussi ce qu’il
représente pour mes proches. Ma famille est extrêmement fière de me voir
occuper ce poste aujourd’hui, même si je n’étais pas toujours très centrée
sur mes études lorsque j’étais plus jeune.
Il m’est arrivé d’organiser une conférence de presse et que ma famille dise
fièrement : « C’est notre enfant. C’est ma sœur. C’est ma fille. » Ils en
sont très fiers, et ça me touche énormément. J’essaie toujours d’être très
respectueuse, de travailler fort et de faire honneur au nom Madziya. Cela
représente beaucoup pour eux, autant que pour moi.
HC : Tu as parlé de ta famille à plusieurs reprises et de
l’influence qu’elle a eue sur toi. Quelle a été l’importance de ce
soutien au cours de ta carrière?
EM : Peu importe ce que je voulais faire dans la vie, ils ont toujours été
à mes côtés. Et je pense que, lorsqu’on est enfant, c’est une bonne chose
que nos parents nous disent, « Nous sommes très fiers de toi, quoi que tu
fasses. Nous voyons le travail que tu fais. »
Notre nom de famille est Madziya. Nous sommes la seule famille Madziya au
Canada, et c’est une grande source de fierté. Leur soutien est très
important, ils ont toujours été là pour moi. Ma mère me dit toujours : «
Pense aux occasions qui t’ont été offertes, aux emplois que tu as eus, et
sois reconnaissante. Et même s’il y a des moments difficiles en cours de
route, ces épreuves te rendent plus forte, et c’est grâce à elles que les
occasions continuent de se présenter à toi. »
HC : Être l’un des visages d’Équipe Canada auprès des médias
nationaux et internationaux… Est-ce que cela a un peu plus de poids, un
peu plus de signification, parce que tu es une femme issue d’une
minorité?
EM : Tout à fait. Parce qu’il subsiste toujours un petit doute.
As-tu vraiment ta place ici?
Fais attention à ta démarche, à ton attitude, à tes relations avec les
autres médias, car si tu offenses quelqu’un, il est facile de dire, «
c’est
elle qui a fait ça ».
Je pense toujours à travailler deux fois plus fort. Je ne veux pas faire de
faux pas, car j’ai l’impression que quelqu’un attend que je fasse une
erreur pour dire, « Vous voyez, cette personne ne peut pas le faire. Elle
n’est pas qualifiée, elle n’a été embauchée que pour des raisons
symboliques. »
Ces choses sont imprimées dans mon esprit. Je ne pense pas qu’elles
disparaîtront un jour.
HC : Le hockey féminin s’est développé à pas de géant ces dernières
années, et tu as été en mesure de le constater de près. Quelle est ta
perspective de cet essor?
EM : C’est très agréable à voir, surtout quand on sait tous les efforts qui
sont déployés pour populariser ce sport, quand on connaît la passion de ces
athlètes, mais aussi du personnel. Le fait de voir où en sont les choses et
de voir tant de gens travailler si fort m’apporte beaucoup de joie, parce
que ces athlètes en rêvent depuis qu’elles sont toutes petites. Voir où en
sont les choses et voir ce qu’elles ont pu faire et accomplir, mais aussi
être aux premières loges, c’est vraiment cool.
Et je pense que l’une des choses les plus intéressantes pour moi est que,
parce que je suis ici depuis neuf ans et que j’ai travaillé un peu partout
au sein du programme national féminin, lors d’événements nationaux comme le
Championnat national féminin des moins de 18 ans, j’ai pu voir des joueuses
de 16, 17, 18 ans évoluer jusqu’à l’équipe nationale et je les vois changer
les choses aujourd’hui. C’est vraiment impressionnant de suivre leur
évolution en tant que joueuses de hockey, mais aussi en tant que femmes.
HC : Pendant ta carrière dans le monde des médias, as-tu pu voir
les portes s’ouvrir aux femmes et aux membres des minorités?
EM : C’est le jour et la nuit. L’industrie a changé en mieux. Il y a plus
de débouchés, plus de portes qui s’ouvrent aujourd’hui. Je pense que
beaucoup d’organisations ont examiné leur produit et se sont demandé si
leur émission de télévision, leur bulletin de nouvelles ou leur émission de
sport montrait un portrait représentatif de la population du Canada. Parce
qu’il le faut, sans quoi on n’établit pas de lien avec les gens et on les
perd.
Il existe aujourd’hui une multitude de possibilités. On peut lancer un
balado, être influenceur ou influenceuse sur les médias sociaux et tant
d’autres choses que les gens font de leur propre initiative. On voit de
plus en plus de femmes dans différents rôles. Et la tendance est à la
hausse, car ce qui compte, c’est d’embaucher la meilleure personne possible.
HC : Quels conseils donnerais-tu aux femmes ou aux membres des
minorités qui souhaitent se lancer dans le monde du sport, mais qui
n’ont pas l’impression d’avoir une voie toute tracée?
EM : Si c’est ce que vous voulez faire, tentez votre chance. Ne laissez
personne vous arrêter. On peut essuyer des refus, voir des portes se
fermer, mais ce n’est pas définitif, il y aura d’autres occasions à saisir.
Ça fait toujours mal de se faire dire non, mais ça signifie simplement que
ce n’est pas le bon moment. Sachez que vous y avez votre place au même
titre que les autres. En fin de compte, tout le monde s’habille de la même
manière, en mettant une jambe à la fois dans son pantalon.
Alors, foncez. Ne jetez pas la serviette, faites vos recherches, ayez
confiance et allez-y en sachant que vous êtes capable de faire le travail.
Traitez les gens avec respect et vous pourrez espérer obtenir ce respect en
retour. Ne laissez personne vous dire que vous n’êtes pas à votre place.
Pour plus d'informations :
Esther Madziya Responsable, communications Hockey Canada
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