Cole Sillinger est gâté. Après une superbe saison recrue avec les Blue
Jackets de Columbus, il a été sélectionné pour représenter le Canada au
Mondial, comme son père Mike avant lui, avant même d’avoir soufflé ses 19
bougies. Cependant, le fils n’aura pas eu à attendre ses 28 ans, lui.
Heureusement, l’orgueil paternel semble plus qu’intact.
« Il a un développement vraiment rapide, il a accédé à la LNH à 18 ans, et
il représente déjà le Canada au Mondial, a-t-il déclaré lorsque la
formation a été rendue publique. On n’en manquera pas une seule seconde,
peu importe l’heure de diffusion. »
C’est la deuxième fois que le cadet des trois frères Sillinger se taille un
poste avec une équipe nationale pour un championnat mondial, mais ce sera
sa première occasion de jouer; l’an dernier, la COVID-19 l’a écarté de
l’équipe des moins de 18 ans au dernier instant. Et cette équipe a
ultimement remporté l’or au Championnat mondial des M18 de l’IIHF, au
Texas.
Quand Rick Nash, le directeur général adjoint d’Équipe Canada (et directeur
du développement des joueurs pour les Blue Jackets) lui a offert une place
dans l’équipe lors de leur entretien de fin de saison, il a sauté sur
l’occasion.
« Il m’a dit que je pouvais prendre le temps d’y penser, mais j’ai accepté
sur-le-champ. Représenter le Canada, c’est tout un honneur! C’est sûr que
je vais dire oui et que je vais en être fier », explique Cole.
« On a toujours hâte de jouer pour l’équipe nationale, indique le père.
C’est une occasion de rencontrer d’autres joueurs et de bâtir une belle
camaraderie autour du drapeau sur notre chandail.
« C’est extraordinaire. »

En 2000, lorsque Mike était le capitaine de l’équipe, le parcours du Canada
s’est conclu par une défaite de 2-1 contre la Finlande au match pour la
médaille de bronze. Le père a compté trois buts en neuf matchs.
Au cours des quatre premiers matchs du tournoi de 2022, le fils a trouvé le
fond du filet deux fois – de quoi se bâtir une solide réputation de buteur.
Malgré ce succès, il ne pense pas trop rigoler avec son père tant que le
tournoi ne sera pas terminé : ce dernier a remporté l’or au Championnat
mondial junior 1991 de l’IIHF.
« Je n’ai aucune raison de me vanter avant d’avoir eu la chance de gagner
l’or, dit-il en riant. Mon père est extraordinaire. Il m’a tellement
soutenu. J’ai toujours apprécié le fait que pour lui, sa carrière était sa
carrière et que ça ne voulait pas dire que mes frères et moi aurions des
passe-droits. »
Mike a passé 18 saisons dans la LNH, y jouant 1 049 matchs et portant les
couleurs de 12 équipes. Les frères aînés de Cole, Owen et Lukas, ont connu
du succès dans la NCAA, et Owen vient de terminer une saison avec les
Monsters de Cleveland de la Ligue américaine de hockey.
De toute évidence, chez les Sillinger, le hockey est une affaire de
famille. Mais Cole dit que chez eux, ce qui compte encore plus que le
hockey, c’est la compétition.
« Au golf, au gym, ou même à table pour souper, on est hyper compétitifs. »
« Cole est très motivé et très mature pour son âge. Il tient ça de ses
frères et du fait d’avoir grandi dans un environnement d’équipe, explique
Mike. Je ne pensais pas qu’il aurait la chance de jouer pour Équipe Canada
à 18 ans, mais il a eu une excellente saison et ça prend toutes sortes de
joueurs pour former une équipe. En plus, il est très polyvalent. »
« Pour moi, ce qui compte, c’est d’aider l’équipe, affirme Cole. Quand on
endosse la feuille d’érable, on doit oublier son club et son ego et juste
faire tout ce qu’on peut pour que l’équipe gagne. »
Parce que pour Cole comme pour le Canada, l’objectif est le même : l’or. Ça
lui permettrait de rattraper son paternel… avec encore beaucoup d’années
pour le surpasser.