Victoria Bach n’a pas beaucoup de temps libre ces jours-ci.
En plus de ses activités au sein de la Professional Women’s Hockey Players’
Association (PWHPA), Bach fait une maîtrise professionnelle en enseignement
à l’Université Queen’s et, surtout, elle se prépare en vue de la quête
d’une médaille d’or au Championnat mondial féminin 2021 de l’IIHF et d’une
place au sein de la formation qui participera aux Jeux olympiques d'hiver
de 2022.
Qui a dit que la vie était ennuyante pendant une pandémie mondiale?
Et pourtant, au cours des derniers mois, un autre projet a été au centre de
la vie de Bach – collaborer avec des communautés autochtones de l’ensemble
du pays.
Fière membre de la Première Nation des Mohawks de la baie de Quinte, près
de Belleville, en Ontario, l’athlète de 24 ans est animée par la mémoire de
sa regrettée grand-mère dans sa quête de redonner au suivant.
( Bonne Journée nationale des peuples autochtones! Surtout à cette femme
exceptionnelle. Tu me manques chaque jour grand-maman. Je suis fière
d’être une Autochtone!
)
« Ma grand-mère, Shirley a grandi à Tyendinaga », confie Bach. « Elle a
toujours été un modèle important pour moi. J’ai écouté ses histoires et
découvert ce qu’elle a accompli au cours de sa vie. Elle est une
inspiration. »
Dans le but d’atteindre un plus grand public, Bach a interpellé
l’organisation ProPacts, un groupe comprenant le membre du Temple de la
renommée Brian Trottier, la double médaillée d’or olympique Shannon
Szabados, et bien d’autres, qui travaille avec des athlètes pour créer des
événements interactifs et stimulants.
« J’ai fait quelques présentations sur les aptitudes de vie »,
lance-t-elle. « J’ai aussi fait des démonstrations d’entraînement.
L’initiative rassemble des modèles et sert en quelque sorte de programme de
mentorat. »
C’est du donnant-donnant. Autant les gens de l’autre côté de l’écran tirent
profit de la présence de Bach, autant cette dernière profite de leur
participation qui l’aide à consolider sa compréhension de la culture
autochtone au fil des conversations.
Bach n’a pas grandi dans une réserve, et ainsi, c’est à travers les
histoires de sa grand-mère et de son grand-père qu’elle s’est approprié ses
racines mohawks et qu’elle pave la voie de sa propre famille.
« Je n’ai pas eu la chance de goûter à cette culture », souligne-t-elle,
notant au passage qu’elle suit des cours portant sur la culture autochtone
à l’Université Queen’s. « C’est important d’apprendre l’histoire, les
difficultés et les différentes langues de mon peuple et tout ce qui a trait
au fait d’être d’origine autochtone. »
Si tout se déroule comme prévu, elle pourra profiter d’une plateforme
d’envergure pour raconter son histoire au cours des huit prochains mois.
Bach est l’une des 28 joueuses qui ont été sélectionnées pour faire partie
de la centralisation avec l’équipe nationale féminine du Canada en
prévision des Jeux olympiques d’hiver de 2022. De ce groupe, 25 seront
choisies pour représenter le Canada au Mondial féminin à Calgary, qui se
mettra en branle le 20 août.
Elle a vécu ce parcours en montagnes russes qui a caractérisé
l’organisation du Mondial féminin au cours des 16 derniers mois – le
Mondial féminin 2020 a été annulé dès les premiers jours de la pandémie,
puis, en avril, la province de la Nouvelle-Écosse a décidé de ne pas donner
le feu vert pour la présentation du tournoi en 2021, à seulement deux
semaines des premières parties. Cependant, il semble que tout soit en place
pour la tenue de l’événement dans la ville du Stampede.
« Nous avons tellement hâte d’aller à Calgary, de jouer des matchs et de
partir à la conquête du titre de ce championnat mondial », confie
l’ancienne porte-couleurs de l’Université de Boston. « Depuis un an et
demi, on attend pour avoir la chance de participer à cet événement.
Finalement, ça s’en vient. »
Bach a été remarquable avec l’équipe nationale féminine de développement du
Canada, obtenant 33 points en 35 parties de 2015 à 2018, avant de faire ses
débuts avec l’équipe nationale féminine à la Coupe des 4 nations 2018.
Avec la formation senior, elle a touché la cible quatre fois en 15
rencontres, inscrivant notamment ce but mémorable face aux États-Unis lors
de la Série de la rivalité en février 2020, juste avant que la COVID-19 ne
mette la vie sur pause partout dans le monde.
(
Blayre Turnbull cogne à la porte et laisse l’honneur de l’ouvrir à
Victoria Bach. VICTORIA DONNE LA VICTOIRE AU CANADA À VICTORIA!
)
Le prochain Mondial féminin ne représente que la première étape. Dès la
remise des médailles d’or en Alberta, l’attention convergera immédiatement
vers Beijing et l’aventure de six mois de la centralisation olympique.
« Nous sommes ici pour compétitionner en groupe et nous améliorer », lance
Bach. « Après le Championnat mondial, un nouveau chapitre se mettra en
branle. Nous nous poussons nous-mêmes et entre nous. Je suis vraiment ravie
d’avoir la chance d’être en compétition au quotidien avec d’autres. Je
pense que ce sera une superbe expérience. »
Avec autant de projets, on pourrait pardonner Bach de ne pas avoir un seul
objectif en tête. Tout est une question de savoir qui elle est, d’où elle
vient et ce qu’elle représente.
« J’espère être un modèle et une inspiration pour les jeunes filles et
garçons autochtones. »