Nolan Lalonde et Chris Droulis ne sont pas différents d’un grand nombre
d’amis ces jours-ci.
Ils communiquent sur FaceTime quotidiennement. Ils vont marcher, font leur
jogging et s’entraînent ensemble. Ils passent du temps ensemble, tout
simplement.
Mais la relation qu’ont Lalonde et Droulis est assez unique. Lalonde, âgé
de 16 ans, est un cerbère prometteur qui a passé la dernière saison avec
les Jr. Gaels de Kingston (M18 mineur AAA). Il a été sélectionné au 49 e échelon par les Otters d'Erie lors de la sélection prioritaire
2020 de l’OHL, et cette semaine, il assiste au camp national de
développement des moins de 17 ans du Canada, présenté en ligne.
Droulis qui vient d’avoir 35 ans et qui a toujours été un fanatique de
hockey, est atteint de trisomie 21, un trouble génétique qui est souvent
associé aux retards de croissance, aux déficiences intellectuelles légères
ou modérées et aux traits physiques caractéristiques du visage.
Si vous les croisez ensemble, vous verrez qu’ils sont comme n’importe quels
amis; ils apprécient la présence de l’autre, se font rire et s’appuient
l’un et l’autre au fil des hauts et des bas de la vie.
« Ce gars-là est probablement le plus grand partisan de hockey que je
connaisse. Il peut te nommer n’importe quel joueur des Frontenacs de
Kingston des débuts de l’organisation à aujourd’hui », confie Lalonde. « Je
l’ai rencontré quelques fois à l’aréna, on a commencé à jaser et on s’est
rendu au point de s’appeler chaque jour. On parle sur FaceTime, on a
commencé à aller marcher et à faire de l’exercice ensemble au quotidien. »
« C’est incroyable. Il m’a donné une perspective complètement différente de
ce que c’est d’être heureux, de s’amuser, d’apprécier la vie. Parce que ça
ne vaut pas la peine de déprimer; c’est important d’être juste heureux. »
Droulis a grandi à l’aréna – son frère aîné Nick, 10 ans plus vieux, a joué
au hockey mineur et la famille Droulis détient des abonnements de saison
des Frontenacs de la Ligue de hockey de l’Ontario depuis près de 20 ans. Le
beau-frère de Droulis, Jeff Foster, a été entraîneur au hockey mineur
pendant des années et un entraîneur adjoint des Jr. Gaels. C’est ce qui a
mené à la rencontre de Nolan et Chris.
Karen Foster, la sœur de Chris, raconte que son frère n’a pas tardé à
développer un fort lien avec Lalonde.
« Tout le monde veut être entouré de gens qu’il aime, qui sont vrais,
naturels et loyaux », affirme Foster. « C’est vraiment spécial pour nous
parce que Chris et Nolan se sont bien entendus dès le départ. Nolan est une
personne très mature, très solidaire et compréhensive. Il prend Chris comme
il est et aime tout de lui. Leur relation est vraiment sincère. Chaque
jour, Chris a hâte à leur appel et à leur entraînement. Ces moments avec
lui ont une grande signification. »
Lalonde baigne lui aussi depuis longtemps dans le hockey. Dès son jeune
âge, il regardait le hockey à la télévision avec son père Rob Lalonde, qui
a joué au hockey junior A pour les Lasers de Kanata Valley, les Turbines de
Massena et les Braves de Brockville dans la vieille Ligue centrale de
hockey junior à la fin des années 1980, avant de passer une saison à
l’Université Laurentienne.
Nolan était attiré par la position de gardien de but (son père a joué à
toutes les positions sauf à celle de gardien de but), principalement parce
qu’il pensait qu’il n’aurait pas à patiner. C’est un mythe que ses parents
ont rapidement éteint; ils ont dit au jeune Nolan que les portiers sont
souvent les meilleurs patineurs d’une équipe. Il n’a jamais vraiment quitté
le filet depuis.
« J’aime tous les aspects de cette position », lance Lalonde. « C’est pas
mal cool de pouvoir être le quart-arrière de l’équipe. Tu vois tout ce qui
se passe sur la glace. Tu as une perspective complètement différente de
celles des autres joueurs qui voient le jeu en patinant… les gardiens de
but, on voit l’ensemble de la patinoire tout au long du match. C’est
vraiment plaisant de pouvoir arrêter la rondelle aussi. J’aime ça. »
Chaque fois que Chris voit Nolan avant un match, il lui donne un conseil
(et vraiment, que peut-on dire de plus à un gardien de but?) : « Il me dit
d’arrêter la rondelle », explique Lalonde en riant.
Lalonde n’est pas étranger aux enfants atteints de trisomie 21. Sa mère est
une enseignante de maternelle et Nolan l’a déjà aidée dans sa classe.
Parfois, elle avait des élèves qui avaient la trisomie 21. Il sait que cet
état peut avoir un impact sur le développement régulier et que certaines
personnes sont intimidées par ceux qui sont différents. On peut remarquer
la fierté de Lalonde quand il parle de Chris en tant que personne très
fonctionnelle qui excelle au basketball des Olympiques spéciaux et qui est
simplement quelqu’un parmi les autres.
« C’est un honneur d’être ami avec lui. À Kingston, tout le monde le
connaît. C’est incroyable », commente Lalonde. « Il me montre que c’est
possible d’être ami avec quelqu’un même s’il est différent. Que c’est
possible d’apprécier les différences d’une autre personne. C’est un de mes
amis et il n’est pas différent de plusieurs d’entre eux. »
« C’est formidable de voir comment il aime tout le monde. Il est l’ami de
tous. Il est tellement gentil avec tous les gens et heureux. Si j’ai une
mauvaise journée, il m’appelle, il est content, ça rend ma journée plus
plaisante. Honnêtement, c’est contagieux d’être avec quelqu’un qui est
toujours positif, qui est toujours là pour toi. »