Jonah Chambers a joué au basketball et il a adoré ça, mais il n’a pas eu à
se créer une routine d’avant-match. Il était un bon joueur de rugby, mais
il ne devait pas commencer ses préparatifs d’avant-match aussi tôt que ce
qu’il doit faire à l’aréna.
Chambers est l’un des deux excellents gardiens de but des Buffaloes de
Calgary, représentants de la région du Pacifique à la Coupe TELUS 2019.
Jouant aux côtés du talentueux Garin Bjorklund, Chambers, âgé de 17 ans, a
accumulé une moyenne de buts alloués de 1,80 et un pourcentage d’arrêts de
0,925 en 15 matchs de la saison régulière. Il a également pris part à trois
matchs avec les Canucks de Calgary de la Ligue de hockey junior de
l’Alberta.
Son entraîneur, Brent Harrison est entraîneur en performance sur glace au
Skillz, Skating and Shooting Center à Calgary. Il dit que Chambers est « un
excellent coéquipier qui a permis aux Buffaloes de connaître beaucoup de
succès cette saison. »
« C’est un très bon jeune », dit Harrison. « Mais surtout, il est un bon
coéquipier. Nous avons deux très bons gardiens et nous avons décidé, les
éliminatoires venues, d’y aller avec celui qui performait le mieux, Garin.
Jonah n’a participé à aucun match des éliminatoires, et je crois que cela a
été difficile pour lui, car lorsque Garin est parti pour jouer [au Défi
mondial de hockey des moins de 17 ans], Jonah a pris la relève et nous a
aidés pendant l’absence de Garin.
« Nous avons fait appel à l’autre gars pour les éliminatoires, mais Jonah a
été un coéquipier exceptionnel. Il menait les encouragements pour Garin et
il l’a appuyé de toutes les façons possibles. Jonah ne s’est jamais plaint
et il a très bien géré la situation. Une équipe ne peut connaître du succès
s’il n’y a pas de gens comme Jonah dans l’équipe. »
Jonah, qui a grandi à Winnipeg, a commencé à jouer comme gardien de but à
neuf ans parce que, selon lui, il n’était pas un très bon joueur. Il est
arrivé à Calgary à 13 ans et il ne connaissait presque personne dans sa
nouvelle ville. Pour lui, faire partie de cette excellente équipe des
Buffaloes lui a facilité la tâche en tant que gardien de but no
2.
« Je trouve que c’est très difficile pour un gardien de but de faire preuve
d’endurance mentale tout le temps », explique Chambers. « J’aime aborder
chaque match comme si j’allais être le gardien partant. Je me prépare
toujours comme si j’allais jouer. Même comme substitut, tu dois être
mentalement prêt à jouer en tout temps.
« Je m’efforce aussi, le plus possible, d’être détendu dans le vestiaire.
Et pendant l’échauffement, quand je prends place devant le filet et que
Garin patine, je fais de mon mieux pour toujours défier nos tireurs. Je
fais de mon mieux pour bloquer leurs tirs afin de faire ressortir leur
esprit de compétition. Garder les buts est mentalement beaucoup plus
difficile que tout ce que j’ai vécu en pratiquant d’autres sports, c’est
pourquoi j’ai créé ma propre routine d’avant-match que j’utilise depuis
deux ou trois ans.
« C’est difficile d’être un substitut. Tout le monde veut jouer, moi aussi,
mais nous avons une si bonne équipe, Garin est tellement un bon gardien et
nous avons tellement un bon groupe que c’est plus facile pour moi
d’accepter le fait que je ne joue pas autant que je le voudrais. »
Si Chambers semble être un jeune de 17 ans d’une bienveillance
exceptionnelle, c’est qu’il l’est. Et pour lui, l’aspect mental du jeu est
tout aussi important loin de l’aréna que sur la glace.
« Lorsque j’étais en neuvième année à l’école St. Matthews, un conseiller a
choisi deux élèves et moi pour assister à une conférence sur la santé
mentale », dit-il. « Je pense qu’il m’a choisi parce que j’étais un joueur
de hockey et que Sheldon Kennedy (ancien de la LNH) allait être là.
« Il y avait plusieurs excellents conférenciers, mais celui qui a vraiment
retenu mon attention, c’est Sheldon Kennedy. Ce qui m’a vraiment touché,
c’est lorsqu’il traversait cette période difficile alors qu’il jouait au
hockey junior de haut niveau et qu’il ne pouvait en parler ou n’en a pas parlé. Ne pas être capable d’en parler est quelque chose qui m’a touché.
« Nous sommes retournés à l’école, et pour sensibiliser les gens à la santé
mentale, nous avons organisé un concours de lip-sync dans le gymnase. Les
jeunes qui ne peuvent pas parler peuvent le faire par l’intermédiaire de
quelqu’un. Nous avions 700 jeunes qui faisaient du lip-sync et qui
dansaient; le tout s’est transformé en un mini concours de talents. Mon ami
a joué du piano et tout le monde a participé pendant plus de 90 minutes.
C’est quelque chose que je n’oublierai jamais.
« Au cours des dernières années, j’ai été jumelé à des jeunes qui ont des
problèmes de santé mentale et j’essaie de les aider avec leurs travaux
scolaires, le sport ou la vie de tous les jours. J’essaie simplement
d’apporter de l’aide. »
Cette année, Chambers sera un des finissants de l’école secondaire Bishop
Grandin à Calgary, mais il poursuivra ses études l’an prochain pour
améliorer ses notes dans « quelques cours ». Il a signé une lettre
d’intention de jouer avec les Kodiaks de Camrose de l’AJHL et il espère, un
jour, obtenir une bourse d’études de la division I de la NCAA.
D’ici là, il se prépare à prendre part au Championnat national midget du
Canada cette semaine. Il est certainement prêt mentalement et il est
convaincu que son équipe l’est tout autant.
« Je suis certain à 100 %, je n’ai aucun doute que nous pouvons gagner ici
», dit-il. « Avec le talent qu’il y a dans cette équipe, je crois que nous
avons une très bonne chance. »