Hockey Canada place la programmation adaptée à l'avant-scène pour 2017-2018
Une nouvelle politique entraîne l'adoption du hockey sur la largeur de la patinoire ou une demi-glace pour les joueurs de la catégorie initiation
CALGARY, Alb. – Hockey Canada veut que tout le Canada soit sur la même longueur d'onde en ce qui a trait à la présentation de son programme d'initiation – traditionnellement, le premier contact des jeunes de cinq ou six ans avec le hockey organisé.
Bien que le programme d’initiation – créé initialement il y a plus de 35 ans - ait toujours préconisé les matchs sur la largeur de la patinoire ou sur une demi-glace, sa présentation diffère d'une communauté à l'autre. À compter de la saison 2017-2018, une nouvelle politique de Hockey Canada stipulera que les joueurs du groupe d'âge correspondant au programme d'initiation doivent recevoir un programme adapté à leur âge sur la largeur de la patinoire ou sur une demi-glace.
« Vous ne placeriez jamais un enfant de cinq ou six ans sur un terrain de soccer pleine grandeur et vous ne vous attendriez pas à ce qu'il joue au basketball sans apporter de modifications en raison de sa taille. Le hockey ne fait pas exception, » a dit Paul Carson, vice-président du développement des adhésions à Hockey Canada, qui souligne que bien que certaines provinces et communautés offrent déjà une programmation sur la largeur de la patinoire pour la catégorie initiation, d'autres ont toujours tenu leurs séances d'entraînement et leurs matchs sur une pleine glace.
« Le programme d’initiation a été développé pour permettre aux enfants de s'amuser, d'apprendre des habiletés et de développer leur confiance en eux », a dit Carson. « Adapter la surface de jeu en jouant sur la largeur de la patinoire ou sur une demi-glace fait en sorte que les jeunes touchent la rondelle plus souvent, qu'ils ont plus d'occasions de s'exercer au contrôle de la rondelle et aux tirs en plus de profiter d'un meilleur développement des habiletés motrices et de mouvement – mouvement de rotation, virages, équilibre, coordination, agilité. Leur terrain de jeu correspond à leur taille et ces joueurs se concentrent sur le développement de leurs habiletés, ce que les surfaces plus grandes ne favorisent pas. »
Les écarts dans les occasions de développement des habiletés sur la largeur de la patinoire ou sur une demi-glace sont importants : les joueurs reçoivent cinq fois plus de passes et décochent six fois plus de tirs. On leur demande de prendre plus de décisions plus rapidement, et, règle générale, ils participent plus au jeu.
Des bandes spéciales et des pare-chocs ont été développés pour permettre une division rapide et facile d'une patinoire de taille normale en deux demi-glaces ou en trois patinoires sur la largeur avec des options pour adopter diverses configurations avec un espace restreint. L'adaptation de la taille de la surface de jeu permet aux joueurs d'âge correspondant au programme d'initiation de développer leurs habiletés pour le hockey plus efficacement tout en permettant aux communautés de maximiser le temps de glace puisqu'il y a plus d'équipes et de matchs sur la glace en même temps.
Hockey Canada et ses 13 membres au pays travaillent à la coordination d'un plan de communication pour que les administrateurs et les entraîneurs reçoivent les ressources nécessaires pour se conformer au nouveau mandat.
Des ressources comme le Réseau Hockey Canada – une des meilleures ressources pour le développement des habiletés destinées aux entraîneurs – comprennent de l'information sur le but du hockey sur la largeur de la patinoire et sur comment animer des séances sur glace efficaces pour le groupe d'âge des cinq et six ans du programme d'initiation.
Une formation sur la façon de présenter des programmes adaptés à l'âge sera également offerte aux entraîneurs formés en vertu du Programme national de certification des entraîneurs (PNCE) Entraîneur 1 – Introduction à l'entraînement. Ce stage, présenté par les 13 membres de Hockey Canada, est axé sur les entraîneurs de jeunes joueurs à leurs débuts dans le hockey dans le but de leur fournir des ressources aidant à la mise en place du développement des habiletés et de matchs.
Hockey Canada a aussi produit une vidéo mettant en vedette le Dr Steve Norris, un scientifique du sport renommé; Sidney Crosby (Cole Harbour, N.-É./Pittsburgh, LNH), champion olympique, de la Coupe du monde, du Championnat mondial de l'IIHF et de la coupe Stanley; et Marie-Philip Poulin (Beauceville, Qc/Montréal, LCHF), double médaillée d'or olympique, médaillée d’or et quintuple médaillée d'argent du Championnat mondial féminin de l'IIHF décrivant l'importance des matchs dans des espaces restreints et du hockey sur la largeur de la patinoire et une demi-glace.
Pour de plus amples renseignements sur Hockey Canada et le programme d'initiation , veuillez consulter le HockeyCanada.ca ou suivre les médias sociauxFacebook et Twitter.
Maman, entraîneuse et leader au hockey
Passionnée et désireuse d’aider les femmes à prendre confiance derrière le banc, Jamie Keeley a ouvert les possibilités au sein de son association, à Calgary et dans toute l’Alberta
Le parcours de Jamie Keeley comme entraîneuse au hockey mineur a commencé comme celui de bien d’autres parents au Canada qui souhaitent accompagner leur enfant dans le monde du hockey.
« C’est en voyant mon fils sur la glace que j’ai eu envie d’être là avec lui pour qu’on vive ça ensemble et de l’aider à apprendre », se souvient la principale intéressée.
C’était il y a presque six ans.
Aujourd’hui, Keeley est la lauréate nationale du Prix des entraîneuses BFL CANADA dans le volet communautaire et la créatrice d’un florissant programme de développement des entraîneuses au sein du Club de hockey des Knights à Calgary.
« Il est important que les femmes réalisent qu’elles ont beaucoup à offrir et que ce qu’elles ont à offrir est reconnu et apprécié », dit Keeley à propos de la reconnaissance de BFL CANADA. « Et c’est la visée de ce prix, il met en lumière le fait que nous en sommes capables. Nous y sommes maintenant. Continuons à ouvrir la voie et à briser des plafonds de verre, c’est merveilleux. »
Petite, Keeley a évolué à la ringuette et a aussi joué au hockey quand le nombre de joueurs dans sa collectivité du nord de la Saskatchewan était insuffisant pour compléter la formation de l’équipe masculine. Elle n’avait jamais vraiment songé à devenir entraîneuse avant que son fils fasse ses débuts au hockey avec les M7 Timbits, à l’automne 2018.
La saison suivante, elle n’a pas été sélectionnée pour entraîner chez les M9. Elle est donc revenue à ses premières amours et a rejoint l’Association de ringuette Bow View à titre d’entraîneuse adjointe et d’entraîneuse-chef chez les M10 et les M12.
« J’ai beaucoup appris et j’ai gagné la confiance dont j’avais besoin pour revenir au hockey et contribuer à changer les choses », dit-elle à propos de ses trois saisons auprès de Bow View.
Keeley évoque souvent ce processus, elle qui a passé ces années à observer d’autres personnes derrière le banc, à veiller à bien s’entourer, à bâtir son réseau et ses appuis, à se doter d’outils et apprendre à entraîner dans le volet compétitif.
Elle en retient surtout qu’on n’y arrive pas en faisant cavalier seul.
« Selon moi, ce qui détermine la réussite d’une personne en entraînement, c’est sa capacité de s’entourer de personnes qui ont des habiletés dont elle-même ne dispose pas encore. Je m’assure donc toujours d’avoir une équipe bien équilibrée formée de personnes desquelles je peux apprendre et qui peuvent compenser mes lacunes. »
À l’amorce de la saison de hockey 2022-2023, Keeley était prête à s’impliquer auprès de l’équipe de son fils chez les M11.
Mais elle n’est pas revenue au hockey les mains vides. En plus des compétences acquises avec Bow View, Keeley est arrivée en proposant un programme de développement en entraînement destiné aux femmes.
« Le programme ne visait pas simplement à donner aux femmes les outils dont elles ont besoin pour diriger une équipe. Il faut d’abord avoir confiance en soi pour lever la main, proposer sa candidature et croire qu’on a quelque chose à offrir. Le programme visait essentiellement à inciter les femmes à se porter volontaires et à les aider à gagner la confiance de sauter sur la glace.
« L’un des objectifs était de veiller à ce qu’il y ait des femmes dans des rôles de premier plan pour garder les filles dans le sport, car c’est important. On se doutait qu’en voyant des personnes du même sexe qu’elles exercer leur leadership sur la glace, les filles voudraient peut-être rester impliquées au hockey. »
L’association a sauté sur la proposition, et Keeley est allée de l’avant.
« J’ai commencé par organiser une première séance sur glace, et 12 femmes se sont inscrites et sont venues. Il s’agissait avant tout de leur présenter le programme.
« J’avais réservé la glace pour une heure et demie, mais je pense que nous y avons été 20 minutes. Nous avons essentiellement discuté afin de savoir si ça leur convenait vraiment et si elles avaient la confiance nécessaire pour se lancer, de leur expliquer à quoi ça ressemblerait si elles étaient sélectionnées pour être sur la glace avec leur enfant. C’était incroyable d’entendre ces femmes parler de défis, d’obstacles et de barrières, et pour moi qui lançais ce programme, d’être en mesure de leur offrir cet espace pour discuter ouvertement et librement, ce qu’elles n’avaient nulle part ailleurs. »
Ce qui devait initialement être une initiative locale s’adressant aux femmes du programme des Knights s’est rapidement transformé en quelque chose de beaucoup plus important, à la grande joie de Keeley.
Une formation a par la suite été créée avec l’aide de Hockey Alberta – le premier stage Entraîneur 2 de la province réservé aux femmes.
« J’ai commencé par ouvrir les inscriptions au stage au groupe local qui avait manifesté de l’intérêt, puis nous avons décidé de les étendre à toute la province. C’est ainsi que, par un jour de novembre bien enneigé, 24 femmes venant de partout en Alberta se sont réunies dans une salle. Nous avons suivi les quatre heures de cours, puis le lendemain, nous nous sommes retrouvées pour sept autres heures.
« C’est là que le réseau s’est formé. Beaucoup d’entre nous avons gardé contact. Nous échangeons des courriels, et lorsqu’un événement s’adresse aux entraîneuses, nous veillons à relayer l’information et à y assister. »
Lors de cette première saison, on comptait neuf femmes derrière le banc des Knights. En 2023-2024, ce nombre est passé à 14, soit 2 entraîneuses-chefs et 12 adjointes.
Keeley a organisé une réunion de début de saison en septembre pour enseigner aux entraîneuses à préparer un plan saisonnier et à élaborer des plans d’entraînement. Par la suite, elle a fait le point régulièrement avec chaque entraîneuse du programme en les aidant à surmonter les difficultés et en veillant à ce que l’expérience leur soit bénéfique.
Elle travaille toujours en étroite collaboration avec Hockey Calgary et participe à des occasions d’apprentissage continu réservées aux entraîneuses, par exemple des séances de développement sur glace et hors glace.
Mais son rôle le plus important demeure celui de mère, et peu de choses lui procurent plus de joie que de participer au hockey avec son fils. Cette saison, Keeley a dirigé l’équipe de niveau 4 des M13.
« Je lui demande toujours s’il veut que j’entraîne », dit-elle à propos de son fils. « Je le faisais même pour mon implication comme entraîneuse sans enfant à la ringuette, car ça me demandait du temps loin de lui. Je m’assurais d’obtenir son accord.
« Quand j’étais avec l’équipe M12 AA, au printemps 2022, je devais souvent m’absenter. Nous étions sur la glace cinq fois par semaine. Pour la première fois, il m’a dit qu’il s’ennuyait de moi et m’a demandé d’être son entraîneuse.
« Nous sommes en train de remplir notre dossier d’inscription pour la saison à venir, qui sera sa deuxième année chez les M13. Quand il m’a demandé si j’allais entraîner l’équipe, j’ai voulu savoir si lui avait envie que je m’implique, et il m’a répondu que je pourrais diriger son équipe aussi longtemps que je le voudrai. Donc oui, je vais de nouveau soumettre ma candidature pour être entraîneuse. »
C’est une grande chance pour le fils et l’association que de bénéficier de ce que Keeley a à offrir.
Mais elle-même vous dira bien humblement le contraire – que c’est elle qui a de la chance et qui bénéficie de ce que les jeunes peuvent lui offrir.
« J’ai vécu des expériences extraordinaires sur la glace et ailleurs auprès de ces équipes, et j’ai beaucoup appris. Il y a tant de choses que l’on peut apprendre quand on s’arrête et qu’on tend l’oreille, c’est incroyable. Et les jeunes nous font toujours sourire. »
Redonner comme entraîneuse
Profondément marquée par ses anciennes entraîneuses, Shakita Jensen a toujours su qu’elle voudrait s’impliquer, ce qu’elle fait en œuvrant à son tour derrière le banc dans sa ville natale
Il faut savoir qu’elle avait elle-même été du tournoi en Alaska comme joueuse en 2014. Et voilà qu’une décennie plus tard, à l’âge de 26 ans, elle y était à nouveau. Cette fois comme entraîneuse.
« C’était un moment chargé d’émotions », soutient Jensen, lauréate nationale du Prix des entraîneuses BFL CANADA dans le volet compétitif.
Issue de la Première Nation de Tahltan, Jensen a fait ses débuts comme bénévole en 2014, sur la glace, au sein de l’Association de hockey mineur de Yellowknife. Elle poursuit depuis son parcours en entraînement, toujours animée de la même passion, du même désir de s’impliquer.
« La communauté du hockey m’a tant apporté, je me devais de redonner comme je le pouvais. Après mes études, j’ai eu l’idée de m’essayer comme entraîneuse, question de voir si ça pouvait me plaire. Pas besoin de vous le dire, j’ai eu la piqûre dès les premiers instants. »
Comme joueuse, Jensen a pu s’inspirer de ses entraîneuses. Des femmes qui ont eu une grande influence sur elle et qui lui ont en quelque sorte ouvert les yeux sur un monde de possibilités.
« Jouer pour la première fois sous les ordres d’une femme, c’était super. Ça m’a donné envie de me lancer dans l’entraînement. Plus jeune, j’étais parfois la seule fille de mon équipe. On voyait rarement des femmes derrière le banc. Mes premières entraîneuses, je les trouvais tellement inspirantes. J’ai voulu suivre leurs traces. »
Servir de modèle et de leader pour les jeunes de sa communauté a aussi été une grande source de motivation pour Jensen. C’est ce qu’elle cherchait à travers l’entraînement.
« Comme joueuse, j’ai eu tellement d’entraîneuses et d’entraîneurs marquants. C’est un rôle si important, qui permet aux jeunes de tirer des enseignements qui auront un impact durable non seulement sur la glace, mais dans toutes les sphères de leur vie. Un rôle dans lequel je sentais que j’avais beaucoup à offrir. Je voulais être une présence dans la vie des jeunes. »
Pour ses débuts en tant qu’entraîneuse-chef, Jensen était tout simplement au bon endroit au bon moment. Comme il manquait d’entraîneurs et d’entraîneuses dans son association, on lui a demandé si le rôle l’intéressait. Il faut dire que Jensen avait déjà soumis sa candidature, mais seulement pour donner un coup de main sur la glace.
« J’ai dû apprendre sur le tas, mais j’ai toujours gardé confiance en moi. J’ai demandé conseil auprès d’anciens entraîneurs et entraîneuses pour que je puisse aider l’équipe à connaître une bonne saison. Je crois que ça m’a bien servie. »
Jensen avait également soumis sa candidature pour faire partie du personnel entraîneur d’Équipe Territoires du Nord-Ouest aux Jeux d’hiver du Canada 2023, mais n’avait pas été sélectionnée. On lui avait toutefois suggéré de se tourner vers le Programme d’apprentis entraîneurs autochtones offert par le Cercle sportif autochtone.
« Ils choisissaient un homme et une femme pour tout le territoire, tous sports confondus. Je savais que mes chances étaient minces. J’ai sauté de joie en apprenant que j’étais retenue. »
Grâce au programme, Jensen a pu assister aux Jeux d’hiver du Canada de l’année dernière à l’Île-du-Prince-Édouard et travailler avec Équipe Territoires du Nord-Ouest à l’approche du tournoi. Elle est ensuite devenue entraîneuse adjointe de l’équipe pour les Jeux d’hiver de l’Arctique 2023, avant d’être promue entraîneuse-chef pour l’édition 2024.
« Ça m’a ouvert bien des portes. C’était génial de voir la progression de l’équipe. Sans compter que j’ai acquis au passage les outils et les ressources nécessaires pour bien préparer notre groupe. »
Dans ce rôle d’entraîneuse-chef d’Équipe Territoires du Nord-Ouest, il est parfois difficile de gérer les horaires, puisque les joueuses vivent souvent éloignées les unes des autres. Les occasions de tenir des entraînements complets se font parfois rares avant le début des compétitions.
« Avec une équipe aussi dispersée, ce n’était pas évident de bâtir une culture d’équipe et de peaufiner nos stratégies en vue d’un tournoi de la haute performance de courte durée. Certaines membres de l’équipe vivent dans des communautés accessibles par avion seulement, d’autres doivent composer avec des obstacles financiers. Le fait d’avoir gardé contact virtuellement à l’approche des Jeux nous a aidées énormément. »
Cette année, l’équipe de Jensen a eu l’occasion de participer à un autre événement d’envergure, à savoir la célébration Ensemble pour elles tenue en février à Yellowknife. Elles sont plus de 300 à avoir pris part à l’événement d’une durée de quatre jours, qui se voulait une célébration du hockey féminin et qui proposait des activités d’initiation au hockey, des séances de développement des habiletés sur glace, des stages en entraînement, et plus encore.
Pour l’occasion, Équipe Territoires du Nord-Ouest et Équipe Nunavut se sont réunies pour des entraînements et un affrontement hors concours.
« Ce fut un succès sur toute la ligne », relate Jensen, qui était de l’événement à titre de bénévole. « Des jeunes qui enfilaient l’équipement de hockey pour la toute première fois, côtoyant d’autres qui étaient en fin de parcours au hockey mineur. C’était super d’y contribuer. J’espère que ça deviendra un rendez-vous annuel. »
Apprendre qu’elle était la lauréate du Prix des entraîneuses BFL CANADA pour Hockey Nord dans le volet compétitif a eu l’effet d’un choc pour Jensen.
« J’ai vraiment été étonnée. J’ai ressenti tant de fierté, tant de reconnaissance. »
Jensen ne savait trop si elle avait le bagage nécessaire pour rivaliser avec les candidates provinciales et territoriales de choix de partout au pays. Puis, il y a eu cet appel vidéo de Cassie Campbell-Pascall pour féliciter les lauréates nationales. Là encore, elle n’en revenait pas.
« Il n’y a pas de mots pour le décrire », dit-elle sur ce qu’elle a ressenti en apprenant la nouvelle. « Il y a tant d’entraîneuses remarquables qui ne reçoivent pas toujours la reconnaissance qu’elles méritent pour le travail qu’elles accomplissent. Je suis très fière de moi, mais aussi de chacune de ces femmes aux quatre coins du pays qui en font tant pour le hockey féminin. »
L’importance du mentorat
À ses débuts en entraînement, l’ancienne joueuse Kelly Paton a pu compter sur l’aide de ses mentors pour prendre confiance en elle derrière le banc
Les coulisses du hockey ont toujours attiré Kelly Paton. Même quand elle était joueuse, elle tentait à chaque occasion d’approfondir ses connaissances auprès du personnel entraîneur, s’intéressant notamment à l’appui que recevaient les étudiantes-athlètes lorsqu’elle évoluait avec l’équipe de l’Université du New Hampshire.
Cet intérêt n’est pas passé inaperçu, et son sens du hockey non plus. C’est d’ailleurs ce qui a incité son entraîneur-chef Brian McCloskey à l’orienter vers l’entraînement. Pour lui, Paton était une entraîneuse dans l’âme.
« Il me répétait sans cesse que c’était naturel chez moi », se rappelle Paton, lauréate nationale d’un Prix des entraîneuses BFL CANADA dans le volet haute performance. « C’est vrai que l’intérêt était là, mais la suite n’était pas claire dans mon esprit. Je cherchais un moyen de rester impliquée au hockey. Il faut dire que les possibilités comme joueuse étaient limitées au-delà des rangs collégiaux pour moi, alors devenir entraîneuse m’apparaissait comme la meilleure solution. »
Paton a passé les six dernières saisons en tant qu’entraîneuse-chef de l’équipe de hockey féminin à l’Université Wilfrid-Laurier. Originaire de Woodstock, en Ontario, elle est issue d’une famille où le sport occupe une place de choix. Lorsque son grand frère a commencé à jouer au hockey, elle a voulu suivre ses traces.
« On passait beaucoup de temps à jouer dans la rue à la maison. Je finissais toujours devant le filet, à tenter de bloquer les tirs de ses amis. C’est probablement là que mon intérêt est né. »
Paton a commencé à jouer aux côtés des garçons dans sa ville natale avant de passer au hockey féminin avec les Devilettes de London. Après sa dernière année de hockey mineur, elle a passé quatre ans au New Hampshire, où elle a été capitaine et fait partie des trois finalistes pour le prix Patty-Kazmaier à sa dernière saison en 2009-2010.
« Mon passage chez les Wildcats m’a apporté une bonne dose de confiance. Non seulement en mes capacités comme joueuse, mais aussi dans les possibilités devant moi. Je voulais l’occasion de m’impliquer et de contribuer au développement d’autres joueuses. C’est là que j’ai compris que j’avais un bon sens du hockey, et que cela cadrait parfaitement avec l’entraînement. »
Si elle se savait prête pour cette nouvelle discipline au terme de ses études de premier cycle, Paton hésitait entre s’y adonner bénévolement et en faire une carrière proprement dite. Après avoir obtenu un diplôme d’études supérieures de l’Université Mercyhurst et habité quelque temps sur l’île de Vancouver, elle a pris la décision de rentrer chez elle, dans le sud-ouest de l’Ontario, et de s’impliquer dans le sport qu’elle aimait tant.
Elle a alors renoué avec ses racines dans le hockey mineur en acceptant un rôle d’entraîneuse au sein du programme junior des Devilettes. Paton rend crédit à Dwayne Blais, l’un de ses mentors à ses débuts en entraînement.
« J’étais entraîneuse-chef, mais il m’a beaucoup aidée en m’apprenant comment gérer les conflits et les attentes, et surtout, à préparer des plans d’entraînement qui favorisent le développement de l’athlète. »
Après avoir repris contact avec l’un de ses entraîneurs dans le junior, Paton a eu l’occasion de se joindre à l’Université Western à titre d’entraîneuse adjointe.
« J’arrivais dans un contexte où les Mustangs venaient de remporter le titre national. On peut donc dire que les attentes étaient élevées. Heureusement, nous avons continué sur cette lancée, et l’équipe est demeurée parmi les meilleures dans le réseau du SUO. »
Paton a conservé ce poste pendant deux ans avant d’être promue entraîneuse-chef à l’Université Western. Puis, elle a rejoint Wilfrid-Laurier avant le début de la saison 2018-2019.
« Nous venons de conclure une excellente saison. Nos leaders ont été remarquables en me donnant l’espace nécessaire pour que je puisse bien accomplir mon travail. Difficile de demander mieux. Oui, les attentes envers nous sont élevées. Wilfrid-Laurier a une longue tradition d’excellence au hockey, et c’est à nous de perpétuer cette tradition. La progression demeure notre priorité, notre objectif. Et à mon avis, nous sommes sur la bonne voie, en grande partie grâce aux joueuses au sein de notre programme. »
L’une des plus grandes leçons tirées durant son parcours d’entraîneuse au sein du réseau U SPORTS a été l’importance d’adapter sa façon de communiquer à chaque joueuse de l’équipe.
« Dans les rangs universitaires, il peut devenir difficile de changer constamment son style d’enseignement dans l’espoir de rejoindre chacune des 25 joueuses et de repartir avec le sentiment d’avoir fait ce qui était au programme cette journée-là. Mais au fil du temps, j’ai compris que ça faisait partie du processus. Plus jeune, j’ai dû m’habituer à suivre l’évolution de chaque joueuse au quotidien. Et le seul moyen d’y arriver, c’est de poser des questions, d’où l’importance d’une bonne communication. »
Nouer des relations s’est révélé un élément clé dans le parcours de Paton, elle qui poursuit son développement comme entraîneuse et se dit reconnaissante du soutien qu’elle a reçu en cours de route.
« Cet appui a été déterminant, puisque cela m’a permis de prendre confiance en moi. Je pense à certaines personnes plus particulièrement, qui m’ont aidée à définir mon propre style en tant qu’entraîneuse et communicatrice, et à parfaire mes connaissances. Dwayne a eu une grande influence sur moi, tout comme Rachel Flanagan. Sans oublier Brian, mon entraîneur dans les rangs collégiaux. Je lui parle encore aujourd’hui, 14 ans plus tard. »
Pour celles qui songent à se lancer comme elle en entraînement ou qui aspirent à poursuivre leur progression comme entraîneuses jusqu’à la haute performance, deux mots viennent à l’esprit de Paton : honnêteté et imputabilité.
« Quand une erreur survient, c’est important d’en assumer la responsabilité. Si certains éléments nous donnent du fil à retordre ou nécessitent des éclaircissements, c’est là que le mentorat devient utile. Il n’y a rien de mieux que de pouvoir faire appel à quelqu’un de neutre qui nous aide à prendre des décisions sans aucun parti pris.
« Je me sens chanceuse d’avoir été aussi bien entourée. C’est justement ce qui m’a permis de garder confiance en moi malgré les erreurs. Cette confiance, elle finit par se répercuter sur les joueuses. »
Laisser sa marque dans le Nord
Figure marquante du hockey féminin dans les territoires, Kaylee Grant n’hésite jamais à donner de son temps bénévolement pour offrir plus d’occasions aux femmes et aux filles
Dès son arrivée à Yellowknife, Kaylee Grant s’est empressée de se trouver une équipe de hockey.
L’ingénieure d’exploitation y était pour un mandat d’un an en vue d’acquérir de l’expérience dans son domaine. Douze ans plus tard, elle vit toujours dans les Territoires du Nord-Ouest. Et si elle a choisi d’y élire domicile, le hockey y est certainement pour quelque chose.
« On tend souvent à chercher nos repères, et le sport en était un pour moi, décrit Grant. Se joindre à une équipe sportive, c’est aussi se faire un cercle d’amies. On fait partie d’un groupe où l’on se sent acceptée, où toutes sont unies par un but et un intérêt communs. À mon arrivée dans le Nord, je ne savais pas trop comment m’y prendre pour rencontrer des gens, d’où l’idée de tenter ma chance à l’aréna. »
C’est sur les patinoires que Grant a passé la majeure partie de sa jeunesse à Antigonish, en Nouvelle-Écosse. Il faut dire que le hockey est roi et maître dans sa ville natale, où l’enthousiasme de la population pour ses équipes junior A, junior B et universitaire est toujours palpable. Cette passion collective pour le sport est ce qui explique l’importance du hockey dans la vie de Grant.
« Le hockey prenait toute la place. On sentait l’appui de la communauté pour nos équipes. Les arénas étaient toujours pleins, l’ambiance était électrisante. »
Grant a fait son hockey mineur en Nouvelle-Écosse avant de s’installer à Terre-Neuve-et-Labrador, où elle a évolué avec l’équipe de l’Université Memorial. Puis, à 23 ans, elle plie bagage et prend la direction de Yellowknife. Elle se doutait bien qu’elle retrouverait le même esprit de communauté dans un aréna.
« Rien ne favorise les nouvelles rencontres autant que le sport. Quand on vient d’ailleurs, il n’y a pas meilleur moyen. En rejoignant une équipe de hockey, je me créais d’emblée un petit réseau de gens aux intérêts similaires, plus ou moins du même âge. Et puis, il y a tant de possibilités dans le Nord pour se développer, que l’on s’intéresse à l’entraînement ou au mentorat ou que l’on souhaite parfaire notre jeu sur la glace. Ça m’a beaucoup aidée. »
La passion de Grant pour le sport ne se limitait pas à sa qualité de joueuse, elle qui a su trouver d’autres voies pour élargir ses connaissances lorsqu’elle était encore en Nouvelle-Écosse. C’est à titre de coordonnatrice hors glace avec l’équipe féminine des moins de 18 ans des Bulldogs d’Antigonish qu’elle a fait ses débuts en entraînement.
Grant a obtenu la certification d’évaluation après avoir suivi les formations Développement 1 et Haute performance 1. D’autres formations et certifications en entraînement ont suivi au fil des ans, toujours dans une optique de perfectionnement et d’implication communautaire.
« De voir l’essor continu du hockey féminin, c’est ce qui me motive. J’adore voir la progression de mes joueuses. Les voir se développer et évoluer comme personnes. Et quand elles décident de s’impliquer comme entraîneuses, je suis comblée. »
La philosophie de Grant derrière le banc? Nourrir la passion des joueuses pour le sport, montrer l’exemple et créer un milieu positif pour les femmes et les filles.
L’entraînement et l’accompagnement des filles sont des aspects que Grant a à cœur. Pour elle, la voie la plus efficace pour faire évoluer les choses était d’agir à un plus haut niveau, notamment en jouant le rôle de personne-ressource pour inciter davantage de joueuses à s’intéresser à l’entraînement. C’est d’ailleurs ce qui l’a menée à travailler avec Hockey Nord et le programme des formatrices de responsables du développement des entraîneuses de Hockey Canada, qui vise à éliminer les obstacles à la formation des entraîneuses.
« Kaylee a connu tout un parcours, elle qui a été bénévole à pratiquement tous les niveaux et qui s’implique de plus en plus dans la formation d’entraîneuses et en tant qu’instructrice », souligne Kyle Kugler, directeur administratif de Hockey Nord et ami proche de Grant. « C’est une excellente ambassadrice de notre sport qui sait comment mettre à profit son propre vécu pour aider d’autres entraîneuses dans leur développement. »
En tant qu’entraîneuse bénévole, Grant a connu des moments forts avec ses équipes, notamment à titre d’entraîneuse-chef lors des Jeux d’hiver de l’Arctique et des Jeux d’hiver du Canada et en tant qu’entraîneuse adjointe d’Équipe Nord au Championnat national autochtone de hockey.
« J’ai eu tellement d’occasions grâce à Hockey Nord, reprend Grant. Cet appui a eu un énorme impact sur mon parcours comme entraîneuse. Que de beaux moments passés avec ces équipes des territoires. J’ai fait le choix de rester ici, et c’est en grande partie en raison de ces expériences et des occasions en entraînement. C’est plaisant de savoir que nous avons toujours la possibilité de progresser, d’aller plus loin. »
Grant était aussi parmi les principales bénévoles lors de la toute première célébration Ensemble pour elles tenue à Yellowknife en février. L’événement de quatre jours destiné aux femmes et aux filles de partout aux Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut proposait entre autres des stages pour gardiennes de but, des jeux dirigés sur glace et diverses activités hors glace. Née d’un partenariat entre Hockey Canada et Hockey Nord, l’initiative se veut une célébration du sport en soutien au hockey local dans le Nord.
« Kaylee est l’une des coresponsables dans la région, alors quand nous avons décidé de lancer cette initiative à Yellowknife, qu’elle en fasse partie allait de soi », explique Katie Greenway, responsable du hockey féminin à Hockey Canada. « Fidèle à ses habitudes, elle a saisi la balle au bond et s’est investie pleinement. Des gens comme elle, qui s’impliquent autant pour leur communauté et pour leur sport, c’est précieux. »
S’impliquer comme Grant le fait en entraînement, c’est dans sa nature. Elle le fait pour les autres, pour que les femmes prennent encore plus leur place dans le sport. Et jamais dans le but d’en retirer elle-même quelque chose.
« Cela fait quelques années maintenant que je connais Kaylee, et je sais à quel point elle est occupée, poursuit Greenway. Pourtant, elle ne dit jamais non. Et elle aide non pas pour qu’on l’encense, mais bien par bonté de cœur, toujours le sourire aux lèvres. C’est une personne formidable qui a un impact positif sur chaque personne qu’elle croise. »
L’impact de Grant sur le hockey dans le Nord, que ce soit à titre d’entraîneuse, de mentore ou de coéquipière, elles sont nombreuses à l’avoir ressenti au cours des 12 dernières années. Mais la principale intéressée préfère remettre les choses en perspective.
« Je n’irais pas jusqu’à dire que j’ai eu une grande influence sur le hockey féminin dans le Nord. Je ne suis qu’une infime partie de tout ce qui est en train de bouger dans cette partie du pays depuis la dernière décennie. J’aime à penser que j’ai aidé à former d’autres entraîneuses, et que j’ai donné le bon exemple dans mon parcours. S’il s’avère que j’ai eu un impact, ç’aura été en incitant les joueuses à se tourner vers l’entraînement. Mais ça reste un travail collectif – tout le monde qui participe aura laissé sa marque sur le hockey féminin. »
Pour Kyle Kugler, seul administrateur de Hockey Nord, la présence de bénévoles comme Kaylee est essentielle à son travail et au développement des joueuses.
« Les bénévoles jouent un rôle crucial dans toute programmation offerte aux petites communautés dans le Nord, conclut-il. Kaylee en fait encore plus que nous ne le pensons. Les entraîneuses et entraîneurs ont une grande influence sur les équipes et les athlètes. Kaylee est un modèle positif et une fière porte-parole du hockey féminin qui donne de son temps sans compter les heures. Une bénévole qui a le cœur sur la main. »
Vous aimeriez vous impliquer derrière le banc? Rendez-vous au HockeyCanada.ca/Entraineurs ou communiquez avec votre association de hockey locale, ou encore, avec votre membre régional, provincial ou territorial de Hockey Canada.
Huit étudiantes-athlètes participeront au programme Entraîneuses en herbe
La troisième cohorte du programme Entraîneuses en herbe sera suivie jusqu’en 2024-2025
CALGARY, Alb. – Hockey Canada et U SPORTS ont annoncé les huit étudiantes-athlètes choisies pour participer à la troisième cohorte du programme Entraîneuses en herbe pendant les saisons 2023-2024 et 2024-2025.
Née en 2021 d’un partenariat entre Hockey Canada, U SPORTS et la Fondation Hockey Canada, l’initiative Entraîneuses en herbe vise à accroître le nombre de femmes derrière le banc au hockey au Canada. De la formation et du mentorat sont offerts à des étudiantes-athlètes qui évoluent au sein d’U SPORTS et qui désirent devenir entraîneuses. Les participantes au programme occuperont un poste d’entraîneuse adjointe au sein d’une équipe de hockey féminin de M13, M15 ou M18 pendant les deux saisons et recevront une formation en entraînement, des occasions de perfectionnement professionnel et une rétribution.
La cohorte de cette année est composée d’étudiantes-athlètes provenant de huit programmes de hockey féminin U SPORTS représentant trois de ses conférences :
• Alexis Anonech (Université York, SUO)
• Emmy Fecteau (Université Concordia, RSEQ)
• Lyndsey Janes (Université Mount Royal, CW)
• Madison Laberge (Université Nipissing, SUO)
• Isabelle Lajoie (Université de l’Alberta, CW)
• Sophie Lalor (Université de la Saskatchewan, CW)
• Sarah-Maude Lavoie (Université McGill, RSEQ)
• Chihiro Suzuki (Université de Guelph, SUO)
« Nous sommes ravis d’accueillir ces huit étudiantes-athlètes accomplies au sein du programme Entraîneuses en herbe et d’avoir le plaisir de collaborer avec elles au cours des deux prochaines saisons », a commenté Marin Hickox, vice-présidente du hockey féminin à Hockey Canada. « L’initiative Entraîneuses en herbe est un programme important pour appuyer et développer la prochaine génération de meneuses au hockey, et nous remercions le personnel entraîneur de U SPORTS ayant proposé la candidature de ces athlètes de talent.
« Les filles qui sont dirigées par une femme sont plus susceptibles de se tourner vers le rôle d’entraîneuse à la fin de leur parcours de joueuse, et nous espérons que ce programme aura une influence positive sur le recrutement et la rétention des filles dans des rôles de meneuses au hockey. »
Depuis sa création, le programme a guidé des étudiantes-athlètes provenant de 16 programmes de hockey féminin U SPORTS représentant les quatre conférences de l’alliance.
« Les huit étudiantes-athlètes sélectionnées pour Entraîneuses en herbe sont d’excellentes ambassadrices pour le hockey et le sport universitaire au Canada », a affirmé Lisette Johnson-Stapley, directrice en chef du sport à U SPORTS. « Nous voyons déjà l’impact positif du programme, véritable source d’inspiration pour les jeunes filles partout au pays. Nous sommes heureux qu’Alexis, Chihiro, Emmy, Isabelle, Lyndsey, Madison, Sarah-Maude et Sophie fassent leurs débuts derrière le banc tout en continuant à représenter fièrement leur université respective en tant qu’étudiantes-athlètes. »
Le comité de sélection d’Entraîneuses en herbe est composé de représentants et représentantes de Hockey Canada, d’U SPORTS, des membres régionaux, provinciaux et territoriaux de Hockey Canada ainsi que du conseil d’administration de la Fondation Hockey Canada.
Pendant la Semaine nationale des entraîneurs, Hockey Canada souligne l’influence positive du personnel entraîneur sur les athlètes aux quatre coins du pays avec des ressources pour dire #MerciCoach et une série d’articles que vous trouverez ici.
Pour de plus amples renseignements sur Hockey Canada, veuillez consulter le HockeyCanada.ca ou suivre les médias sociaux Facebook, X et Instagram.
Des outils pour le personnel entraîneur
Des formations à venir jusqu’à des démonstrations d’habiletés et d’exercices, Hockey Canada propose une variété de ressources pour les entraîneurs et entraîneuses de tous les niveaux du pays
Les entraîneurs et entraîneuses sont la pierre angulaire de la communauté du hockey. Que vous soyez derrière le banc depuis longtemps ou en pleine découverte de ce rôle, Hockey Canada vous offre bon nombre de ressources pour réussir dans votre parcours.
Par où commencer?
Le point de départ, c’est le Programme national de certification des entraîneurs (PNCE) de Hockey Canada. Il permet aux entraîneurs et entraîneuses de se donner les outils nécessaires et de parfaire leurs connaissances du jeu afin de pouvoir travailler de façon efficace auprès de leurs athlètes. Hockey Canada offre six stages en entraînement et cinq champs de compétence au sein du profil Instruction.
Pour obtenir un statut « Formé » permettant de diriger une équipe au sein du profil sport communautaire, vous pouvez suivre les formations Entraîneur 1 — Intro à l’entraînement ou Entraîneur 2 – niveau Entraîneur. À ces niveaux, il n’est pas requis de détenir une certification du PNCE; un entraîneur ou une entraîneuse peut conserver le statut « Formé » pour une période indéfinie après avoir complété ces profils. Inscrivez-vous à un stage en entraînement ou visitez le site Web de votre membre pour plus d’information.
Respect et sport
Le programme Respect et sport pour leaders d’activité et entraîneurs est une formation en ligne amusante et conviviale qui aide les entraîneurs et entraîneuses ainsi que les chefs de file qui travaillent auprès des jeunes à reconnaître et comprendre les cas d’intimidation, de mauvais traitements, de harcèlement et de discrimination et à y réagir. La formation vise à établir une culture holistique de respect au sein de la communauté sportive et à fournir les outils fondamentaux qui permettent à tout membre du personnel entraîneur de devenir de meilleurs modèles pour les jeunes athlètes qui sont sous leur responsabilité.
Dans l’écosystème du hockey canadien, plus de 230 000 entraîneurs et entraîneuses ont obtenu une certification du Respect Group.
Habiletés et exercices
Le Réseau Hockey Canada offre aux entraîneurs et entraîneuses et aux athlètes les outils pour réussir sous forme d’exercices, d’habiletés, de vidéos, de plans d’entraînements et d’articles accessibles au moyen d’une tablette ou d’un téléphone. L’appli compte plus de 1 500 exercices et 100 plans de leçons, et d’autres sont ajoutés pendant la saison.
Vous manquez d’inspiration pour vos exercices? Hockey Canada publie fréquemment dans ses réseaux sociaux des vidéos d’habiletés qui peuvent être intégrées à vos plans d’entraînement. Recherchez les mots-clics #EntraîneursHabiletésHC et #EntraîneursGardiensHC sur X (anciennement Twitter), Facebook et Instagram pour trouver plus de vidéos d’exercices.
L’Accès aux exercices est une ressource qui permet de trouver des démonstrations d’habiletés et d’exercices pour les athlètes. Offerte gratuitement, elle contient des centaines d’exercices et de vidéos. Elle comprend aussi des plans d’entraînement préconçus offerts en téléchargement avec des gabarits pour les formations lors de matchs, les statistiques individuelles, les rapports de dépistage et bien plus.
L’entraînement au féminin
Programme Les entraîneuses
Le programme Les entraîneuses est une formation en entraînement gratuite réservée aux femmes qui a été conçue pour accroître le nombre d’entraîneuses formées au Canada et ainsi offrir des mentores et des modèles aux jeunes participantes. Il vise à mettre en place des infrastructures pour favoriser et soutenir la participation des filles et des femmes au hockey partout au pays, à contribuer au développement de modèles et chefs de file au sein de la communauté du hockey et à éliminer les barrières à la formation des entraîneuses.
Formatrices de responsables du développement des entraîneuses
Lancé en 2019, le programme des formatrices de responsables du développement des entraîneuses (FRDE) offre des programmes d’entraînement au hockey dirigés par des femmes. Jusqu’à maintenant, le programme a outillé 38 entraîneuses émérites non seulement pour présenter des stages sur l’entraînement, mais aussi pour former des personnes-ressources et des évaluatrices au sein de chaque membre.
Les membres ont l’occasion de soumettre des candidatures de déléguées chaque saison. Une fois qu’elles ont suivi des formations et obtenu des certifications du programme, les déléguées peuvent jouer un rôle de meneuse pour assurer la meilleure exécution possible du programme Les entraîneuses et soutenir les entraîneuses au sein de leur communauté.
Entraîneuses en herbe
En 2021, la Fondation Hockey Canada s’est associée à U SPORTS pour lancer Entraîneuses en herbe, un programme conçu pour accroître le nombre de femmes dans des rôles d’entraîneuses au Canada. Ce programme de mentorat de deux ans vise à former, à mentorer et à valoriser les femmes derrière le banc.
Les candidates sont proposées par leur entraîneur ou entraîneuse du réseau U SPORTS.
Y a-t-il d’autres ressources pour m’appuyer dans mon rôle derrière le banc?
Vous êtes à la recherche de ressources additionnelles? Vous avez une question à propos de l’entraînement dans votre région? Hockey Canada et ses membres ont des personnes-ressources prêtes à vous aider dans votre parcours.
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Vous avez d’autres questions? Visitez les foires aux questions suivantes pour en apprendre davantage sur divers sujets :
Des modèles bien réels
Véritables ambassadrices de leur sport, Courtney Birchard-Kessel, Tara Watchorn et Stefanie McKeough sont passées à l’histoire en formant la première équipe d’entraîneuses entièrement féminine du programme des M18
Sur la glace, l’équipe nationale féminine des moins de 18 ans du Canada a balayé ses trois matchs contre les États-Unis pour la première fois depuis 2007 dans le cadre de sa série estivale. Mais derrière le banc, une autre page d’histoire a été écrite grâce au personnel d’entraîneuses.
L’entraîneuse-chef Courtney Birchard-Kessel et ses adjointes Stefanie McKeough et Tara Watchorn ont formé la première équipe d’entraîneuses entièrement féminine de l’histoire du programme féminin des M18 du Canada. Sans négliger l’importance de la performance contre les Américaines, il reste que l’impact de la série sur l’essor du hockey féminin va bien au-delà de la patinoire.
« Il y a un bel élan en ce moment pour les femmes qui s’impliquent dans l’entraînement, soutient Watchorn. Grâce à des pionnières comme Hayley Wickenheiser et Caroline Ouellette, on a le plaisir de voir des femmes qui s’investissent comme entraîneuses, et c’est maintenant possible d’en faire une carrière, alors que c’était extrêmement difficile d’y parvenir auparavant. J’aime vraiment voir cette transition où une génération de joueuses qui ont fait carrière au hockey peut maintenant aspirer à décrocher un poste en entraînement. »
S’ajoute à cette réalisation le fait que les trois membres du personnel d’entraîneuses sont des anciennes du programme national féminin qui ont foulé la glace ensemble lors de différents camps et événements au fil des 15 dernières années. Elles ont notamment goûté à l’or avec l’équipe nationale féminine de développement du Canada à la Coupe MLP 2011, le seul événement où elles ont représenté leur pays au sein d’une même équipe.
Ensemble, les trois ont un bagage de 183 matchs sur la scène internationale. Birchard-Kessel a pris part à trois éditions du Championnat mondial féminin de l’IIHF, gagnant l’or en 2012, Watchorn est devenue une médaillée d’or olympique en 2014, en plus de participer trois fois au Mondial féminin, et McKeough faisait partie de la formation canadienne au Championnat mondial féminin des M18 2009 de l’IIHF.
Ces retrouvailles derrière le banc pour le programme national revêtent ainsi une couleur particulière pour les trois hockeyeuses.
« Nos trois parcours se sont croisés tellement souvent pendant nos carrières de joueuses, et nous avons beaucoup d’expériences et de valeurs apprises en cours de route que nous partageons, raconte Watchorn. Dans le cas des M18, elles sont plutôt jeunes et, pour bon nombre d’entre elles, il s’agit d’une initiation au milieu de la haute performance. Donc, on est en mesure de comprendre ces sources d’anxiété et d’en tenir compte. On leur dit de simplement se concentrer sur l’instant présent et de profiter du temps qu’elles passent avec leurs coéquipières, car ça ne fait que les rendre meilleures. »
Watchorn a toujours voulu être entraîneuse. Déjà, au cours de son illustre carrière de joueuse, marquée par les Jeux olympiques, le Mondial féminin et une conquête de la coupe Clarkson avec les Blades de Boston dans la LCHF en 2015, Watchorn savait qu’elle souhaitait transmettre ses expériences positives vécues au hockey.
« Je suis tellement chanceuse d’avoir pu m’imprégner de cultures et m’inspirer d’équipes qui ont véritablement changé ma vie », affirme l’entraîneuse native de Newcastle, en Ontario, qui est la toute première pilote du programme féminin au Collège Stonehill, « et je souhaite donc recréer de tels environnements et de telles cultures pour d’autres jeunes femmes qui peuvent cheminer, être inspirées, repousser leurs limites et devenir des meneuses capables de faire leur marque. »
Jouer au hockey ne mène pas forcément à un parcours en entraînement, mais c’est une transition qui finit parfois par s’opérer à force de baigner dans le milieu. Après avoir accroché ses patins à la suite d’une carrière collégiale de cinq ans à l’Université du Wisconsin (où elle a remporté le titre national de la NCAA en 2011), McKeough ne s’attendait aucunement à ce que ce soit l’entraînement qui finisse par occuper ses temps libres.
Mais son parcours de joueuse l’a menée en Suède, où elle a eu la piqûre après avoir été initiée à ce travail. À ce jour, McKeough se dit encore surprise de se présenter à l’aréna à titre d’entraîneuse à temps plein.
« Les joueuses de hockey sont d’abord et avant tout des humains, explique la native de Carlsbad Springs, en Ontario. J’ai appris grâce à l’entraînement qu’il faut d’abord aider la personne avant d’aider la joueuse, et le fait de pouvoir soutenir les autres est un aspect qui me motive chaque jour à l’aréna. »
Entraîneuse adjointe à l’Université d’Ottawa, McKeough a l’occasion d’apprendre d’entraîneuses vétéranes d’U SPORTS comme Vicky Sunohara (Toronto), Rachel Flanagan (Guelph) et Chelsea Grills, l’entraîneuse-chef des Gee-Gees, des femmes qu’elle côtoie au quotidien dans le cadre de son travail. Elles ont servi d’exemples à McKeough d’abord pendant qu’elle était joueuse, puis maintenant dans son rôle d’entraîneuse.
« En fait, Vicky a été l’une de mes entraîneuses à mon premier camp des M18, et Rachel était entraîneuse adjointe lors de l’une de mes années au sein de l’équipe des moins de 22 ans. Maintenant que je travaille à leurs côtés, je suis à même d’apprécier encore plus ce qu’elles accomplissent comme entraîneuses.
« En ayant des modèles bien réels, j’ai pu continuer à développer ces liens avec d’autres entraîneuses et les joueuses. »
La croissance et la visibilité des femmes en entraînement et dans des postes de leadership ne font que prendre de l’ampleur. Pas plus tard que cet été, l’ancienne de Hockey Canada Jessica Campbell a été embauchée à titre d’entraîneuse adjointe par les Firebirds de Coachella Valley dans l’AHL, Laura Fortino, qui a connu une longue carrière de défenseure avec l’équipe nationale, a obtenu le même rôle pour les Bulldogs de Hamilton dans l’OHL, et les médaillées d’or olympiques de 2022 Marie-Philip Poulin et Rebecca Johnston ont accepté des postes de développement des joueurs respectivement avec les Canadiens de Montréal et les Flames de Calgary.
« Un leadership diversifié n’a pas de prix, soutient Watchorn. C’est essentiel de pouvoir profiter des différents bagages de chacun et tisser des liens avec les joueuses. Ça prend des modèles bien réels. »
Dans mes propres mots : Troy Ryan
L’entraîneur-chef médaillé d’or se rappelle ses premiers pas au hockey féminin, raconte ce qui rend l’équipe nationale féminine si spéciale et parle du meilleur conseil qu’il a reçu
Ma première implication au hockey féminin ne date pas d’hier. Il faut remonter à quand je jouais au hockey pour l’Université du Nouveau-Brunswick, au milieu des années 1990. Il n’y avait pas d’équipe au sein de l’université, mais il y avait un club de hockey féminin. De temps en temps, ce club avait besoin d’aide. Donc, pendant une brève période, alors que j’étais encore un joueur, je leur donnais aussi un coup de main dans un rôle d’entraîneur.
Après ça, j’ai amorcé ma carrière d’entraîneur au hockey masculin. Je me trouvais à Calgary au camp des moins de 17 ans de Hockey Canada. J’ai reçu un appel de Darren Sutherland, de Hockey Nouvelle-Écosse. Il voulait me dire qu’il y avait eu un changement de dernière minute derrière le banc de son équipe de hockey féminin en vue des Jeux d’hiver du Canada et il voulait savoir si j’avais une personne à lui recommander. Je pense que je lui ai suggéré trois noms, mais deux n’étaient pas disponibles et un n’avait pas d’intérêt pour ce poste. Il m’a rappelé pour me demander si je voulais accepter ce défi. J’ai sauté sur cette occasion et dirigé l’équipe aux Jeux d’hiver du Canada en 2015.
L’année suivante, ces filles se sont réunies et ont envoyé une lettre à Hockey Nouvelle-Écosse afin de proposer ma candidature pour un prix remis à un entraîneur ou à une entraîneuse… c’est moi qui l’a gagné. Je sais que ça fait un peu cliché, mais elles m’ont un peu eu par les sentiments. J’ai aussitôt eu la piqûre du hockey féminin.
C’est principalement en raison de la passion que ces femmes ont pour leur sport que j’aime diriger au hockey féminin. Aussi, elles sont de vraies professionnelles, donc l’aspect haute performance de mon rôle d’entraîneur est comblé. Elles consacrent essentiellement tout leur temps à leur art. Tout est une question de passion. La passion qu’elles ont pour le hockey, pour le fait de représenter leur pays, et pour chacune de leurs coéquipières… je n’ai jamais rien vu de tel dans ma carrière d’entraîneur. Ce sont des athlètes spéciales.
Chaque fois que je travaille auprès de l’équipe nationale féminine du Canada, je suis aux oiseaux. Côtoyer ces joueuses et membres du personnel, c’est plaisant au quotidien. Ce qui me stimule le plus dans mon rôle, c’est que je sais que ce groupe peut encore faire mieux. Nous avons effectué des pas de géant dans la bonne direction. Notre équipe est meilleure aujourd’hui qu’elle l’était hier. Les joueuses tiennent énormément au succès de leurs coéquipières et elles les vivent ensemble. Je pense quand même que nous pouvons apporter des améliorations, et si je n’y croyais pas, je ne ferais pas bien mon travail.
L’un des plus beaux aspects de mon rôle d’entraîneur avec cette équipe, c’est l’accès que j’ai à des choses que les autres ne peuvent voir. Comme quand j’ai une séance vidéo avec une athlète qui lui permet de franchir un obstacle et que je peux la voir réussir ensuite sur la glace. Ce petit regard qu’elle vous jette quand elle revient au banc après avoir accompli quelque chose dont vous avez discuté avec elle, ça veut tout dire. Ces moments sont très spéciaux pour moi. Les victoires et tout ça, c’est évidemment plaisant, mais souvent, elles nous font vivre davantage un soulagement que des émotions fortes. Ce sont tous les petits moments au fil de nos parcours que je retiens surtout.
J’ai un exemple des Jeux olympiques de Beijing… en raison de la COVID-19, ce sont les athlètes qui devaient mettre les médailles autour du cou de leurs coéquipières. C’était tellement unique et spécial. J’ai observé chacune de mes joueuses et pour chacune d’elle, j’avais une histoire qui me passait par la tête. Ça pouvait être un obstacle qu’une avait dû surmonter pour se retrouver là. Plusieurs d’entre elles n’avaient pas été choisies en vue du Mondial, et elles ont travaillé fort pour nous forcer à brasser nos cartes. J’ai vraiment décroché mentalement pendant ces cinq minutes de la cérémonie des médailles; je me remémorais de belles histoires de résilience que chacune de ces femmes avait dû affronter pour savourer ce moment. C’était une expérience vraiment cool de voir les joueuses recevoir une médaille d’or olympique à tour de rôle d’une de leurs équipières.
Mike Johnston m’a dirigé à l’Université du Nouveau-Brunswick. C’est inusité, parce qu’il est l’oncle de Rebecca Johnston. À mes débuts derrière le banc, il m’a dit de ne jamais oublier ma province, peu importe ce que j’allais accomplir au hockey. Plusieurs personnes oublient leur programme provincial quand elles ont leur première chance chez les M18 ou au hockey junior. J’admirais tellement Mike quand j’étais jeune, donc je me suis toujours assuré d’être là pour faire du bénévolat et aider si Hockey Nouvelle-Écosse faisait appel à mes services, peu importe mon poste au hockey. Si je n’avais pas dévié de mon parcours d’entraîneur au hockey junior ou au hockey universitaire, je n’aurais probablement jamais vécu les expériences auprès de mon membre provincial qui sont les plus bénéfiques pour moi dans mon rôle aujourd’hui. Des expériences comme la participation à des événements de courte durée, la collaboration avec des athlètes et entraîneurs de premier plan et l’acquisition d’expérience à l’échelle de la haute performance.
Il y a longtemps, on m’a donné ce conseil bien simple : sois à l’écoute des autres, même avec une équipe nationale. Certaines de nos athlètes ont participé quatre fois aux Jeux olympiques, d’autres espèrent faire partie de notre formation centralisée avant les Jeux, et d’autres encore visent un poste au championnat mondial. Comme entraîneur, il faut comprendre les différentes dynamiques au sein de l’équipe; au hockey féminin, ces dynamiques ont tendance à être bien différentes de celles au hockey masculin.
Quand j’ai commencé derrière le banc, l’une des questions typiques qu’on me posait, c’était d’expliquer la différence entre diriger des hommes et diriger des femmes. Plusieurs entraîneurs font l’erreur d’avoir une approche uniforme auprès de l’ensemble des membres de leur groupe. J’ai toujours trouvé que les bons entraîneurs ont une approche individuelle au lieu de collective pour diriger les athlètes qui composent leur équipe. Il faut prendre le temps de connaître ses athlètes, leurs objectifs et leurs ambitions. Maintenant, nous nous affairons à bâtir notre programme en vue de notre quête de la médaille d’or aux Jeux olympiques de 2026. Pour y arriver, nous devons suivre de près de multiples histoires individuelles en lien avec notre équipe. Ce sera pas mal mon point de mire au fil des premières années de ce cycle de quatre ans en vue de ces Jeux.
Partager sa passion du hockey
Lauréate nationale du prix de l’Entraîneuse de l’année BFL (volet compétitif), Laurence Beaulieu est motivée par la passion qu’elle a pour son sport et continue de gravir les échelons
Il y a quelques années à peine, jamais Laurence Beaulieu ne se serait vu occuper un poste d'entraîneuse à longueur d’année.
Après avoir obtenu un baccalauréat en psychologie à l’Université de Montréal puis un diplôme d’études supérieures spécialisées (D.E.S.S.) en gestion ― management du sport à HEC Montréal, et avoir joué cinq années avec les Carabins en plus d’avoir remporté le championnat national d’U SPORTS en 2016, la défenseure s’est jointe aux Canadiennes de Montréal dans la LCHF en 2017.
Alors qu’elle n’avait que 26 ans, Beaulieu a mis un terme à sa carrière de hockeyeuse à la fin de sa première saison avec les Canadiennes pour devenir entraîneuse.
« C’est plus ou moins tombé par hasard, révèle la lauréate nationale de l’Entraîneuse de l’année BFL pour le volet compétitif. J’ai commencé quand j’avais 16 ans. De cet âge-là jusqu’à mon année avec les Canadiennes, j’étais entraîneuse l’été au niveau AAA. J’étais une technicienne privée autant pour les gars que pour les filles, mais je n’ai jamais vraiment pensé à diriger durant une saison complète. J’étais tellement débordée par ce que je faisais en tant qu’athlète que je n’ai jamais pensé qu’il y aurait une suite. »
Beaulieu a obtenu un emploi à temps plein d’adjointe au développement des joueurs avec Hockey Québec, mais pour ce faire, il lui fallait abandonner son rêve de jouer au hockey. La jeune femme était toutefois prête à cela, car elle était en mesure de voir les bénéfices de cette décision à long terme.
« Mon travail à Hockey Québec m’a donné l’occasion d’en apprendre davantage sur le développement, raconte celle qui est originaire de Stoneham. Quelqu’un de la région de Richelieu m’a approchée, car il voulait vraiment diriger une équipe avec une fille. Je ne sais ni comment il m’a trouvé ni de quel contact cela provenait, mais c’est le père d’une joueuse qui m’a rencontrée pour me dire qu’il voulait vraiment diriger l’équipe avec moi. Je lui ai dit que je voulais être adjointe, sans plus. J’ai ensuite découvert que j’aimais plus ça que je pensais. »
L’année suivante, la jeune femme est devenue l’entraîneuse-chef des Remparts du Richelieu et a continué à occuper son poste d’entraîneuse adjointe avec le Cégep André-Laurendeau.
« Je n’étais pas surprise d’aimer diriger des athlètes, mais d’aimer ça autant, pour faire ça à l’année, les fins de semaine, les soirs… Disons que je voulais le faire plus que deux mois par année », affirme Beaulieu qui est maintenant âgée de 30 ans.
Beaulieu prend beaucoup de plaisir à enseigner aux jeunes. Le fait que ses joueuses n’aient pas encore plafonné lui permet de maximiser le rôle qu’elle joue dans leur développement.
« Les jeunes s’amusent encore dans tout ce qu’ils font, pense celle qui a maintenant quatre années d’expérience à diriger des équipes à temps plein. Elles apprécient beaucoup l’investissement que tu mets et le temps que tu prends pour elles. C’est quelque chose que j’aime beaucoup de ce groupe d’âge. Elles sont passionnées et ont encore plein d’objectifs à atteindre aux niveaux universitaire ou national. C'est un groupe d’âge qui est rempli d’objectifs et de potentiel. »
Il n’en demeure pas moins qu’il est très important de se plaire sur la patinoire à cet âge-là. Si Beaulieu est bien au fait de cela, elle est aussi d’avis qu’il est possible de jumeler à la fois plaisir et dépassement de soi.
« Je veux que les filles aiment se dépasser tout en sachant qu’il faut toujours s’amuser, explique celle qui est depuis cette saison l’entraîneuse des défenseures avec les Titans du Cégep Limoilou. Il est possible de s’amuser en travaillant 100 % du temps. Si chaque jour tu vas sur la glace et tu aimes ce que tu fais, tu vas t’améliorer. À la fin de l’année, ce sont les filles qui viennent me voir pour recevoir plus de commentaires, faire plus de vidéos. C’est une mentalité qui s’enseigne et les filles veulent en avoir davantage. Au final, ça fonctionne! »
Il est évident que la jeune entraîneuse est passionnée par son sport, que ce soit lorsqu’elle était sur la glace ou derrière le banc.
Cependant, rien ne peut battre la fierté qu’elle ressent lorsqu’elle parvient à transmettre sa passion à autrui.
« Je suis très fière lorsque je vois la passion d’une joueuse grandir au cours de l’année, réalise Beaulieu. Elle aimait déjà le hockey, mais elle ne réalisait pas à quel point elle aimait ça pour des détails qui l’échappaient probablement au début. Au fil du temps, à force de s’exercer, elle demande encore plus de rétroactions et d’information. Je suis très fière d’être capable de transmettre des connaissances, c’est ma plus belle réalisation même si ce n’est pas réellement la mienne. Ça prend une athlète qui est prête à le faire pour réussir à se rendre là, mais c’est quelque chose que j’aime vraiment faire. »
Après avoir entraîné des formations aux niveaux collégial et midget AAA, celle qui occupe aussi le poste de coordonnatrice du hockey féminin pour la région de Québec/Rive-Nord n’entend pas s’arrêter là. Même si rien ne presse, elle commence à penser aux prochaines marches qu’elle pourrait gravir.
« C’est sûr que je veux me rendre le plus haut que je peux, mais je pense qu’il y a des étapes à franchir avant ça, reconnaît-elle. En ce moment, je suis à Limoilou et je suis vraiment fière de ce que je fais. Peut-être que ma prochaine étape serait de joindre les rangs d’Équipe Québec au niveau provincial. C’est la prochaine marche que je veux atteindre, mais je ne me mets pas de limite. On verra où ça me mène. »
Jusqu’où se rendra Laurence Beaulieu? Elle seule peut le savoir, mais une chose est sûre, son bagage d’expérience commence à devenir très intéressant.
Une féroce défenseure du hockey féminin
Amy Doerksen, lauréate nationale du prix de l’Entraîneuse de l’année BFL (volet communautaire), est plus qu’une entraîneuse : c’est une militante qui lutte pour l’avancement du hockey féminin
Le nom du camp de hockey d’Amy Doerksen n’est pas le fruit du hasard.
L’édition inaugurale, tenue au début juin à Brandon, au Manitoba, fut un succès retentissant : plus de 130 jeunes filles y ont participé, apprenant des habiletés sur glace enseignées par 12 entraîneuses aux expériences diverses, de l’échelle locale au hockey élite AAA.
Et quel est ce nom?
Le Fierce Female Hockey Camp (camp de hockey Femme féroce).
Doerksen, la lauréate nationale du prix de l’Entraîneuse de l’année BFL 2022 du volet communautaire, croit au pouvoir d’être féroce. C’est ainsi, selon elle, que le hockey féminin défoncera des portes, surmontera des obstacles et atteindra le statut qu’il mérite.
« J’ai été soufflée par les commentaires que m’ont faits les parents des joueuses et les entraîneuses qui ont participé au camp », admet Doerksen, joueuse et entraîneuse de hockey de longue date et fervente défenseure du hockey féminin. « Une joueuse de moins de 18 ans m’a dit quelque chose qui résume parfaitement pourquoi j’ai créé ce camp. Elle venait de remporter un championnat provincial au plus haut niveau du hockey mineur féminin au Manitoba, et certaines personnes lui disaient encore que ça ne valait rien parce que c’était du hockey de filles.
« C’est inacceptable. Ces filles doivent se sentir féroces et extraordinaires. »
Doerksen sait de quoi elle parle. Comme plusieurs femmes dans le monde du hockey, elle a dû se battre pour être vue et entendue, le genre d’épreuve que la plupart des hommes n’ont pas à traverser. Enfant, elle jouait à la ringuette – « Les filles ne jouaient pas au hockey; elles étaient dirigées vers la ringuette » – mais elle est tombée en amour avec le hockey alors qu’elle était à l’école intermédiaire. À cette époque, au Manitoba, il y avait peu de joueuses de hockey, et Doerksen se rappelle qu’à 12 ans, elle côtoyait des filles de 16 et 17 ans dans le vestiaire avant les entraînements.
Elle a continué d’exceller au hockey et a fini par porter les couleurs de l’Université du Manitoba. Après son séjour avec les Bisons, Doerksen a fréquenté l’Université Ryerson, à Toronto (où elle a joué au soccer avec les Rams, preuve de son talent dans plusieurs sports). Diplôme en poche, elle est partie vivre à Kenora, en Ontario. C’est là qu’elle a fait ses premiers pas derrière le banc, dirigeant une équipe d’une école secondaire.
Doerksen, mère de trois enfants et belle-mère d’un autre, est aussi auteure de livres pour enfants. Sur son blogue, qu’on peut lire au AmyDoerksen.com, elle énumère ses cinq passions : sa famille, le féminisme, le hockey, le Nord canadien et les livres.
Elle a habité à Yellowknife, dans les Territoires du Nord-Ouest, pendant près de cinq ans, un séjour qui l’a profondément marquée.
« J’admire à quel point le Nord a investi dans le développement des entraîneuses. Je crois que le reste du Canada a beaucoup à apprendre de la vision progressiste des gens du Nord. Ils sont à l’avant-garde. »
Doerksen a occupé divers postes d’entraîneuse et de dirigeante dans le hockey, à commencer par celui d’entraîneuse adjointe des Broncos de l’école secondaire Beaver Brae de Kenora de 2001 à 2003. Elle fut également présidente de la Ligue de hockey féminin de Yellowknife de 2007 à 2011 et, pendant son séjour dans le nord, fut entraîneuse adjointe de l’équipe féminine des Territoires du Nord-Ouest aux Jeux d’hiver de l’Arctique.
Cette saison, on a pu voir Doerksen sur la glace avec une équipe locale de M7, mais aussi avec les athlètes de haute performance du club féminin de M15 des Wheat Kings de Brandon.
À l’extérieur de la patinoire, elle a siégé à des conseils d’administration d’organisations de hockey et a été directrice de la division M7 de Hockey Brandon de 2020 à 2022. Les équipes pour lesquelles elle a travaillé, ses réalisations et les honneurs qu’elle a reçus sont très impressionnants et trop nombreux pour être énumérés.
Mais elle refuse de s’asseoir sur ses lauriers. Trop souvent, dans ce milieu dominé par les hommes, Doerksen a été la seule femme sur la glace ou dans la salle du conseil. Bien qu’elle ait constaté du progrès pendant ses 20 ans comme entraîneuse et dirigeante, elle soutient que l’avancement devrait être beaucoup plus rapide.
« Je me suis mise à pleurer », dit-elle à propos de sa réaction lorsqu’elle a appris qu’elle était lauréate du prix de l’Entraîneuse de l’année BFL. « C’était le lendemain du dernier jour de mon camp de hockey et l’expérience m’avait laissée dans tous mes états. J’étais sur un nuage tellement la fin de semaine avait été extraordinaire. Je suis reconnaissante. Encore maintenant, je deviens émotive. C’est incroyable. Les femmes doivent chercher à… Il faut se tenir debout et dire haut et fort que nous sommes bonnes et fières de ce que nous faisons. C’est important d’être valorisées.
« Ça me rend émotive parce qu’on ne se rendait pas toujours compte de la valeur que je pouvais apporter. Quand on se bute sans cesse à ce genre d’obstacle, c’est merveilleux d’avoir une organisation comme Hockey Canada qui nous reconnaît et reconnaît notre travail. »
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Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
Hockey Canada
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