Quand elle est devenue la première Britanno-Colombienne de l’histoire à se
tailler un poste au sein de l’équipe olympique féminine du Canada, Micah
Zandee-Hart savait que d’autres suivraient ses traces.
« En toute franchise, je n’avais pas pensé à ça avant de revenir des Jeux
olympiques, lance-t-elle. Tout le monde me disait que j’avais été la
première à le faire. Je ne l’avais même pas réalisé. J’ai été la première,
mais plusieurs autres vont y arriver, je ne faisais qu’ouvrir la porte pour
ces jeunes. »
Zandee-Hart, âgée de 25 ans, patrouille la ligne bleue pour l’équipe
nationale féminine du Canada. Elle a trimé dur pour se rendre là où elle
est aujourd’hui. Produit de Saanichton, en Colombie-Britannique, une petite
communauté située à 22 km de Victoria sur l’île de Vancouver, elle en a
passé du temps sur le traversier pour aller jouer au hockey. Sa famille a
multiplié les sacrifices pour qu’elle puisse poursuivre son chemin dans son
sport et vivre ses rêves.
« Je dis toujours que la Colombie-Britannique est magnifique, mais notre
géographie n’est pas idéale pour le hockey, car les déplacements sont
nombreux, explique Zandee-Hart. Je voyage depuis que j’ai sept ou huit ans
pour le hockey. Mes parents ont investi beaucoup d’argent pour que je
puisse participer à des tournois et des camps. Il n’y avait pas tant
d’occasions de jouer au hockey féminin sur l’île, donc je devais souvent
prendre la route. »
Plus jeune, Zandee-Hart a évolué au sein de l’Association de hockey mineur
Peninsula, qui offre des programmes de hockey mineur pour les enfants dans
la péninsule de Saanich. Elle a porté les couleurs des Peninsula Eagles
jusqu’à l’âge de 15 ans.
Au fil de son travail pour développer ses habiletés, elle cherchait des
occasions de se perfectionner et d’évoluer dans son sport.
Jeff Eaton est à la tête du Advantage Hockey Group, un programme de
développement du hockey pour les joueurs et joueuses de tous âges en
Colombie-Britannique. Il a fait la connaissance de Zandee-Hart quand elle
avait 12 ans; elle s’était inscrite à un camp de développement qu’il tenait
à Vancouver. Il a aussitôt su qu’il avait affaire à une personne et à une
joueuse spéciale.
« Elle est unique et spéciale à plusieurs points de vue, commente Eaton.
Elle a fait le programme, et j’ai vu qu’elle était différente. Elle a un
don naturel pour paver la voie et penser aux autres en premier. On a gardé
contact, et chaque fois que je lui parle, elle m’enseigne toujours à me
surpasser. »
Tout au long de sa carrière, Zandee-Hart a prouvé qu’elle était une
gagnante et une coéquipière hors pair. Elle a remporté quatre médailles,
dont une d’or aux Jeux olympiques à Beijing, et une autre d’or au
Championnat mondial féminin des M18 2014 de l’IIHF. À titre de capitaine du
Canada, elle a mené l’équipe à une médaille d’argent l’année suivante,
obtenant une place au sein de l’équipe des étoiles du tournoi.
« Micah est tellement animée par un désir de briller, mais du même coup,
son attention est toujours dirigée vers ses coéquipières, elle veut
travailler en équipe avec elles, raconte Eaton. C’est une joueuse complète
et mature, et quand elle n’est pas sur la glace, elle a un comportement
irréprochable. Tout le monde veut la côtoyer, elle rend les personnes
autour d’elles meilleures. »
Après avoir goûté à l’or olympique (et au titre mondial remporté par le
Canada il y a un an à Calgary), Zandee-Hart a repris le collier cet été.
Elle a fait partie des 142 joueuses invitées à la vitrine estivale BFL du Programme national féminin, aux côtés de 15 hockeyeuses originaires de la
Colombie-Britannique, soit le nombre le plus élevé de l’histoire.
Parmi les 14 autres de cette province, 10 ont été choisies pour porter
chandail orné de la feuille d’érable en compétition internationale. Sarah
Potomak et Zandee-Hart participeront au Championnat mondial féminin 2022 del’IIHF, six jouent pour l’équipe nationale féminine de développement du Canada dans une série de trois matchs face aux États-Unis (Anne Cherkowski,
Jennifer Gardiner, Rylind MacKinnon, Sarah Paul, Amy Potomak et Sara
Swiderski), tandis que trois autres portent les couleurs de l’équipe
nationale féminine des moins de 18 ans du Canada dans une autre série
contre les Américaines (Jordan Baxter, Morgan Jackson et Jaimee Spring).
« Maintenant qu’il y a toutes ces autres filles de la province avec ces
équipes, je suis tellement fière, je me renseigne sur leur carrière et je
veux qu’elles réussissent, confie Zandee-Hart. Je tiens à ce qu’il y ait
plus de joueuses de la Colombie-Britannique, et avec les résultats de la
province au Championnat national féminin des M18 et aux Jeux d’hiver du
Canada, je suis très enthousiaste pour l’avenir. Ce serait spécial d’avoir
encore plus de représentantes avec Équipe Canada. »
Eaton croit que les réussites de Zandee-Hart pendant sa carrière moussent
l’intérêt des plus jeunes et que le volet féminin est voué à prendre de
l’ampleur.
« Elle donne aux joueuses d’ici une visibilité qui n’a jamais existé avant,
affirme-t-il. Micah partage son expérience avec les jeunes et explique
comment elle s’est rendue là où elle est. Il y a eu plusieurs bonnes
joueuses de la Colombie-Britannique au cours des dix dernières années, et
elle y est pour quelque chose en raison de son aura et de son expérience. »