En Nouvelle-Écosse – et presque partout ailleurs au Canada – il est fort probable que la plupart des gens ont entendu parler de Sidney Crosby ou Nathan
MacKinnon, deux fiers Néo-Écossais.
Mais combien de personnes peuvent nommer un joueur de hockey sur luge? Combien connaissent les Westlake, Bridges ou Bowden?
Probablement très peu, et Hockey Nouvelle-Écosse fait ce qu’elle pour changer la donne.
Au cours des dix dernières années, la province des Maritimes a lancé quelques programmes de hockey sur luge non seulement dans le but de favoriser la
croissance du sport à l’échelle locale, mais aussi d’accroître sa popularité partout au pays et de permettre à ceux qui veulent pratiquer le sport de
pouvoir y accéder facilement.
Même si elle ne représente que moins de trois pour cent de la population totale du Canada, la Nouvelle-Écosse se démarque comme une chef de file de ce
sport en établissant des racines au hockey sur luge qui s’étendent à travers le pays.
Que vous soyez originaire du Cap-Breton, de l’Acadie, de Dartmouth ou de Halifax, du comté de Lunenburg ou de la rive sud, ou que vous fassiez partie des
Easter Seals, il existe un programme de hockey sur luge pour vous.
Et selon Darren Cossar, directeur administratif de Hockey Nouvelle-Écosse, il y a une très bonne raison derrière cela.
« Nicole Durand », dit-il sans hésitation. « Je vous le dis tout de suite. Tout ça vient d’elle. C’est une personne fantastique. Une journée, elle est
venue à mon bureau dans son fauteuil roulant – elle est atteinte de spina bifida -, elle m’a regardé et m’a dit qu’elle voulait jouer au hockey. Elle était
tannée de se rendre à l’aréna voir son frère jouer et de ne pas pouvoir jouer. »
L’intérêt de Durand pour le hockey sur luge a pris naissance il y a plus de 10 ans lorsque le médaillé d’or paralympique Billy Bridges a présenté une
démonstration du sport en Nouvelle-Écosse. Elle était là et elle est devenue amoureuse du sport sur-le-champ.
« J’étais la plus grande partisane [de mon frère] et j’aimais tellement le sport », dit-elle. « Alors lorsque j’ai essayé le hockey sur luge cet été-là, je
me suis dit « ça, c’est mon hockey, et nous devons avoir une équipe pour toutes les autres personnes avec un handicap qui veulent pratiquer ce sport. » »
Après que Cossar eut invité Durand à s’adresser au conseil d’administration de Hockey Nouvelle-Écosse lors de sa réunion semestrielle, l’appui et le
financement de divers représentants de la division ont permis de lancer l’initiative visant à mettre en place des programmes de hockey sur luge. Depuis ce
temps, la province y contribue chaque année.
Durand et sa famille ont joué un rôle clé dans le développement du hockey sur luge à l’échelle locale en Nouvelle-Écosse et elles ont aidé à obtenir des
subventions pour l’achat de luges. Non seulement cela a motivé Cossar à continuer de participer, mais la division a pu en retirer des avantages imprévus.
Le sport est maintenant plus inclusif que jamais. La province compte actuellement cinq programmes qui regroupent des joueurs de l’âge de cinq ans à la fin
de la soixantaine, des personnes non handicapées, hommes et femmes.
Et que dire de l’aspect social; ces programmes permettent aux joueurs de garder la forme et de passer du temps de qualité en compagnie de membres de leur
famille et d’amis.
« Voir la différence chez quelques-uns de mes coéquipiers est ce dont je suis le plus fière », dit Durand de la confiance en soi accrue qu’elle croit que
le sport apporte aux nouveaux joueurs. « Avoir un sport et une équipe à eux est vraiment spécial pour la plupart d’entre eux. C’est une sensation
extraordinaire. »
Même si certaines subventions ont permis à différents arénas de mettre des luges à la disposition du public lors des séances de patinage libre ou des
activités scolaires, il reste des défis – les coûts de location de la glace et de l’équipement empêchent encore le hockey sur luge de connaître une
croissance plus rapide en Nouvelle-Écosse.
Malgré les programmes existants, le nombre de participants est faible comparativement au hockey mineur ce qui rend les coûts de location de la glace trop
élevés pour les répartir entre les joueurs qui aimeraient s’entraîner plus souvent. Puis, il y a le problème d’entrer en contact avec des groupes bien
précis.
« Nous avons appris que nous avons fait un très bon travail auprès des groupes et des personnes qui ont un handicap congénital », dit Cossar. « Mais nous
avons de la difficulté à avoir un bon impact sur les personnes qui ont été confrontées à des expériences de vie ou à des maladies qui ont entraîné une
incapacité quelconque. C’est une question de conscientisation et nous travaillons constamment là-dessus. »
Cossar et Durand sont tous les deux d’accord que le hockey sur luge est en pleine croissance en ce qui a trait à la visibilité, à l’accessibilité et à la
conscientisation, mais il y a encore des progrès à réaliser. Et puisque le Défi mondial de hockey sur luge 2016 a lieu à Bridgewater, Nouvelle-Écosse, la
visibilité à l’échelle nationale et internationale devrait aider.
« Au fil de toutes mes années dans le sport, j’ai remarqué une chose importante : vous ne reconnaissez pas vraiment les mérites du sport avant de voir les
athlètes qui participent à l’événement », affirme Cossar. « La vitesse, la robustesse et les habiletés dont ils font preuve… voilà des aspects que vous
pouvez vraiment apprécier lorsque vous êtes sur place. »
Quant à Durand, elle vise un objectif bien précis – voir un Néo-Écossais porter les couleurs d’Équipe Canada.
« Nos programmes sont encore relativement nouveaux comparativement à ceux d’autres provinces, dit-elle, mais nous avons vraiment hâte de voir un de nos
membres se joindre à l’équipe nationale. »
Si le sport continue de se développer comme il le fait, elle n’aura peut-être pas à attendre longtemps.