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Kenzie Lalonde observe un match de hockey qu’elle décrit en direct.

Dans mes propres mots : Kenzie Lalonde

La native d’Ottawa revient sur son parcours, de son expérience de jeune hockeyeuse jusqu’aux moments marquants de sa carrière à TSN en passant par ses débuts dans les médias

Kenzie Lalonde
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24 March 2023

C’est dans mon ADN de dire oui à ce qu’on me propose. J’ai bien retenu une phrase que j’ai lue au secondaire qui disait ceci : la vie nous donne ce qu’on a le courage de lui demander. Que ce soit pour enfiler ma première paire de patins, déménager dans les Maritimes ou porter un micro-casque pour la première fois, j’ai eu le courage de dire oui à des occasions qui m’effrayaient.

J’ai grandi dans une famille qui vibrait au rythme du hockey. Chaque matin avant l’école, je mangeais un bol de Froot Loops en regardant les nouvelles du sport à TSN, émerveillée par le fait qu’on puisse gagner sa vie en parlant de sports. Mon père et mon frère aîné jouaient tous deux au hockey, alors naturellement j’ai voulu faire comme eux. J’ai commencé au hockey masculin d’abord, puis je suis passé au hockey féminin au niveau M11. Le fait d’entrer dans un vestiaire et d’y retrouver 23 filles qui aiment le même sport que moi a fait croître ma passion pour le hockey exponentiellement. À ce jour, certaines de mes bonnes amies sont d’anciennes coéquipières au hockey mineur.

Kenzie Lalonde early in her minor hockey career and at Mount Allison University

En douzième année, je jouais pour les Junior Senators d’Ottawa. Tandis que mes coéquipières s’engageaient à fréquenter des universités, je ne savais toujours pas ce que je voulais faire de mon avenir. J’étais à la croisée des chemins. Je voulais un meilleur équilibre entre le hockey, l’école et le reste de ma vie. Andrea Leacock, une future enseignante qui était en stage dans ma classe, m’a recommandé son alma mater, l’Université Mount Allison. Dès ma visite de l’endroit, où j’ai rencontré l’entraîneur et quelques joueuses, je me suis sentie à ma place. Je n’avais jamais été dans les Maritimes auparavant, mais j’ai choisi d’élire domicile à Sackville, au Nouveau-Brunswick, pour les cinq années qui suivraient. J’y ai pratiqué mon sport et j’ai poursuivi des études en commerce tout en découvrant le domaine de la télévision en cours de route.

C’est à ma cinquième année d’université que j’ai su que je voulais faire de mon passe-temps un métier, quand j’ai été à même de constater l’effervescence qu’une entrevue pouvait entraîner chez une jeune athlète. On m’avait donné l’occasion de faire du bénévolat à Eastlink Community TV, une chaîne de télévision locale. C’était la première fois que je filmais un reportage, on couvrait un championnat de basketball féminin de niveau secondaire. Après le match, je me suis approchée de l’athlète nommée Joueuse par excellence pour lui poser la bonne vieille question : « Qu’est-ce que ça te fait d’avoir gagné? » Je n’oublierai jamais son regard, un parfait mélange de terreur, de joie et de fébrilité, tandis qu’elle était entourée de ses coéquipières bien amusées par la situation. C’est là que j’ai réalisé que je me reconnaissais en elle, que j’aurais réagi de la même manière si on était venu interviewer mes coéquipières et moi pour souligner notre réussite après une victoire. Je savais désormais que je voulais donner aux jeunes femmes la chance de faire connaître leur histoire et rendre hommage à leurs réalisations.

Kenzie Lalonde on the ice

Quand j’ai fait mes débuts à temps plein à Eastlink Community TV, c’est Brett Smith, mon directeur de station, qui m’a poussée vers la description de matchs en direct. Pendant les semaines qui ont suivi, j’ai vécu mes premières expériences. Je ne connaissais pas grand-chose du travail derrière la diffusion d’un événement en direct. J’ai vite compris que, en télévision, tu apprends sur le tas, tu gagnes en expérience d’une fois à l’autre. Soit tu coules, soit tu nages. J’ai nagé. Après moins de deux mois, j’animais la diffusion des parties des Mooseheads de Halifax, et moins d’un mois plus tard, je décrivais du hockey. Cinq mois plus tard, je décrivais des matchs de soccer, de basketball, de volleyball et même de ringuette. J’ai commencé à animer une émission communautaire hebdomadaire, où j’étais à la fois aux commandes de la caméra et de la réalisation. J’ai touché à tout et j’ai adoré ça. J’ai développé une affection pour le sport à l’échelle locale et je sentais peu à peu que j’avais un devoir chaque fois que je commentais une partie. Un devoir de prononcer les noms correctement, de faire découvrir au public les personnes derrière les athlètes et, surtout, de donner une plateforme à ces athlètes.

La veille de ma première affectation à un match de la LHJMQ, j’étais nerveuse. J’allais être la première femme à décrire une partie de la ligue à la télévision. On me demande souvent c’était comment. Honnêtement, j’avais l’impression que, si je m’en sortais bien, on n’en ferait pas un plat, mais que si je me cassais la gueule, j’allais nuire aux futures occasions pour d’autres femmes. La veille du duel entre les Mooseheads de Halifax et les Islanders de Charlottetown, j’ai reçu un appel. C’était Leah Hextall, qui a elle-même vécu, à un degré bien plus grand, la pression de devoir faire honneur à son genre dans de telles situations. Ses conseils m’ont été précieux : fais-toi confiance, car tu mérites ce qui t’arrive, et reste ancrée dans le moment présent. À ce jour, je tâche de mettre ses paroles en pratique.

Kenzie sitting at the TSN desk with Tessa Bonhomme and Carla MacLeod

Peu après, j’ai reçu un autre appel, cette fois de TSN, pour le Championnat mondial féminin 2021 de l’IIHF à Calgary. Comme les parties du groupe B étaient télévisées pour la première fois, une deuxième équipe de commentatrices était requise. J’ai eu quelques semaines pour me préparer, apprivoiser le hockey féminin international et les noms européens, puis me rendre dans la bulle à Calgary afin de travailler pour le réseau qui avait inspiré la fanatique de sports et de Froot Loops que j’étais à neuf ans.

Depuis, j’ai eu la chance de vivre des expériences exceptionnelles en ondes. Couvrir le hockey féminin aux Jeux olympiques d’hiver de 2022 m’a marquée. Je me souviendrai toujours du caractère unique de cet événement, qui a rendu mon séjour à Beijing inoubliable et a fait de moi la journaliste que je suis aujourd’hui à Montréal. La dernière édition du Mondial junior à Halifax a été spéciale, parce que ça m’a permis de retourner à l’aréna où ma carrière télévisuelle a commencé, dans le même rôle de journaliste au niveau de la glace de la même patinoire. Je pense aussi au Championnat mondial féminin des M18 de l’IIHF au Wisconsin, car c’était la première fois que ce tournoi était diffusé à la télévision, et j’étais en poste pour l’occasion. La visibilité, c’est le nerf de la guerre pour l’essor du hockey féminin, et je suis fière de faire partie d’une équipe qui vise un meilleur équilibre de ce côté.

Et c’est ce que j’aime de la télévision, c’est un sport d’équipe. C’est grâce au travail de notre équipe en coulisse que la diffusion d’un match prend vie. Il faut savoir compter les uns sur les autres, une habileté que j’ai développée au hockey. J’ai appris à faire confiance aux membres de mon équipe, formée désormais d’analystes et de caméramans. Cela vaut aussi pour le personnel en régie, qui joue en quelque sorte le rôle du personnel entraîneur. Je sais comment se sent une recrue, comment reconnaître la valeur des sacrifices des autres et, surtout, comment me battre même quand le combat peut sembler perdu d’avance.

Troquer son bâton pour un sifflet

Même si elle a commencé à jouer au hockey tardivement, Ali Beres ne s’est pas empêchée d’atteindre ses buts et de devenir l’une des meilleures jeunes juges de lignes par la suite

Katie Brickman
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08 March 2024

Quand Ali Beres se fixe un objectif, c’est presque assuré qu’elle va le réaliser.

Passant de la ringuette au hockey, Ali a enfilé l’uniforme zébré après sa carrière de hockeyeuse au sein du réseau U SPORTS et s’est mise aussi à la pratique d’autres disciplines. Peu importe ce qu’elle entreprend, la détermination qu’elle a lui permet de toujours viser de nouveaux buts.

« Je suis chanceuse, car le sport a occupé une grande partie de ma jeunesse », lance la femme de 27 ans. « Je me sens vraiment privilégiée d’œuvrer dans le sport au niveau où je suis rendue et d’avoir eu plein de belles occasions. »

Ali a grandi en Colombie-britannique à environ 30 minutes de Vancouver, dans le village de Lions Bay. Comme aucun programme de hockey féminin n’y était offert, sa sœur Maegan et elle ont dû se rabattre sur la ringuette. C’est à l’âge de 13 ans qu’Ali a commencé à pratiquer le hockey avec l’intention de jouer au niveau universitaire.

La transition de la ringuette vers le hockey a forcé Ali à acquérir de nouvelles aptitudes, notamment dans le maniement du bâton et les tirs.

« Quand on passe de la ringuette au hockey, il y a des aptitudes et des connaissances à ajouter à son bagage », confirme-t-elle.

Elle a appris du personnel entraîneur qu’elle avait un manque à gagner par rapport à ses pairs du même âge et qu’elle perdait son temps. Toutefois, son désir de bien faire l’a poussée à participer à des camps de développement des habiletés et à tirer des centaines de rondelles dans le garage familial pour être en mesure de jouer.

« Je me souviens de cette conversation. J’avais 14 ans. Ce moment a été marquant et m’a permis de devenir la personne que je suis aujourd’hui. J’ai appris que si je veux réaliser quelque chose absolument et que je multiplie les efforts avec détermination, je peux atteindre mes objectifs. Surtout, il ne faut jamais lâcher quand on aime ce qu’on fait. »

Cet amour et cette passion l’ont aidée à avoir du succès au hockey; elle a joué pour la Colombie-Britannique au Championnat national féminin des moins de 18 ans 2013 et pour l’Université Western de London, en Ontario, où elle a remporté un titre national d’U SPORTS en 2015, une médaille d’argent au championnat national et deux titres du réseau du Sport universitaire de l’Ontario (SUO).

À la fin de son parcours universitaire, elle s’est mise à penser à la suite des choses. Elle savait qu’elle voulait demeurer dans le monde du hockey et elle s’est tournée vers un aspect du jeu qu’elle avait déjà apprivoisé, soit l’arbitrage.

« Je ne me sentais pas prête à accrocher mes patins après mon stage universitaire. L’aréna était ma deuxième maison depuis que j’avais trois ans. Dès la fin de mon dernier match, j’ai été prise par les émotions. Je savais que j’allais devoir trouver un emploi et arrêter de jouer. Je me suis souvenue que j’adorais l’arbitrage quand j’étais jeune. »

Ali a décidé qu’elle voulait enfiler un autre chandail, faire partie d’une nouvelle équipe et voir jusqu’où l’arbitrage allait la mener. Après l’université, elle a obtenu à nouveau une certification d’officielle en Ontario.

« J’ai enfilé les matchs avec différentes personnes et appris le plus possible, raconte-t-elle. J’ai constaté que plusieurs me devançaient dans le programme et été témoin de leurs réalisations. J’ai dit à mes mentors que j’aimerais un jour obtenir les mêmes affectations. »

Depuis sa transition vers l’arbitrage, Ali a eu l’occasion de faire partie du Programme d’excellence des officiels de Hockey Canada (POE), un cheminement qui permet aux arbitres et juges de lignes d’atteindre leurs objectifs de haut niveau.

Depuis, elle a été une juge de lignes à quelques événements importants, dont le Championnat mondial féminin des M18 2014 de l’IIHF (division 1B) et la Bataille de la rue Bay de la Ligue professionnelle de hockey féminin, un match qui a opposé Toronto à Montréal il y a quelques semaines.

« Je suis vraiment reconnaissante de toutes les occasions que j’ai eues grâce à l’arbitrage. J’aime mon rôle, car ça me permet de rester investie dans le hockey. C’est intense… Il y a de la pression et un esprit de compétition. Notre rôle est de veiller au franc-jeu et à la sécurité. »

Sans le soutien de sa famille, et en particulier de Maegan, Ali n’arriverait pas à concilier son métier d’ingénieure de solutions au sein d’une société d’approvisionnement avec son rôle d’officielle et de triathlonienne.

« Nous sommes comme de meilleures amies et notre esprit compétitif a toujours été très fort. Nous avons toujours cherché à nous pousser l’une et l’autre. Nos parents nous ont inculqué de fortes valeurs. Malgré la compétition, nous nous sommes toujours épaulées et savions que le succès de l’une n’empêchait pas le succès de l’autre. »

Comme Ali, Maegan avait des ambitions au hockey qu’elle voulait atteindre. En plus de jouer dans la NCAA au sein du Collège de Boston et dans la Premier Hockey Federation pour le Six de Toronto, elle a remporté une médaille d’argent avec le Canada au Championnat mondial féminin des M18 2017 de l’IIHF.

« Nous avons toujours été proches, et elle est devenue un excellent modèle pour moi, explique Maegan. En tant que petite sœur, j’en suis venue à prendre ma grande sœur comme idole. Quand j’avais beaucoup de succès pendant ma carrière de hockeyeuse, elle était la personne la plus proche de moi et je comptais toujours sur elle pour obtenir des conseils et du soutien. »

Pour jouer à un haut niveau, il est important d’être en bonne forme physique, mais pour Ali, ça lui permet également de rester saine mentalement et de garder un bon équilibre avec sa vie professionnelle. Quand elle n’arbitre pas, Ali participe à des triathlons, un sport dont elle est rapidement tombée amoureuse.

« Les joueuses donnent leur 100 %, donc nous devons faire la même chose pour les suivre, commente Ali. Je trouvais ça un peu ennuyant au gym. Pour sortir de ma zone de confort, je me suis inscrite à une compétition Ironman 70.3 (aussi connue sous le nom de demi-Ironman), et je suis devenue accro.

Tandis qu’Ali continue de se fixer des objectifs, comme participer aux Jeux olympiques à titre d’officielle, sa sœur sait que c’est sa détermination qui la mènera si loin.

« Une fois qu’elle a un objectif en tête, elle fera tout en son pouvoir pour l’atteindre, explique Maegan. Je suis vraiment fière d’elle, de ce qu’elle a accompli et de sa transition de joueuse de hockey à officielle. J’ai hâte de voir jusqu’où elle ira. »

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Jenn Berezowski officiating during the 2023 U18 Women's World Championship gold medal game.

Un rêve devenu réalité pour Berezowski, avec sa fille à ses côtés

Trois mois après la naissance de sa deuxième fille, Jenn Berezowski était de retour sur la glace en tant qu’officielle au Championnat mondial féminin des M18 de l’IIHF

Jonathan Yue
|
18 March 2023

Jenn Berezowski avait toujours rêvé d’arbitrer dans un tournoi de haut calibre de l’IIHF.

Cumulant 15 ans d’expérience comme officielle sur glace dans des ligues et des tournois partout au Canada, elle a enfin obtenu sa chance cette année à l’occasion du Championnat mondial féminin des M18 2023 de l’IIHF en Suède.

Un léger détail restait toutefois à régler. C’est que Berezowski venait de donner naissance à sa deuxième fille, Hannah.

« Quand on m’a annoncé en octobre 2022 que j’avais été sélectionnée en vue du Mondial féminin des M18 en janvier, il s’était écoulé un mois environ depuis mon accouchement, se remémore Berezowski. J’ai bien vu que ce serait serré, mais je ne pouvais pas dire non. »

Voilà qu’elle était de retour sur la glace, à peine un mois après la naissance de Hannah.

« J’ai recommencé à arbitrer, avec ma fille toujours à mes côtés », raconte-t-elle.

Le moment venu, Berezowski, qui vit à Trenton en Ontario, a mis le cap sur la Suède, accompagnée de sa mère et de son enfant. À la maison, son époux et leur fille aînée Scarlett, trois ans, ont pu regarder les trois matchs qu’elle a arbitrés, dont celui pour la médaille d’or – un duel face à la Suède qu’a remporté le Canada par la marque de 10-0 pour défendre son titre mondial.




Berezowski remercie ses proches et ses collègues qui l’ont aidée à prendre soin de sa fille, tant à la maison que sur la route.

« Il y avait toujours quelqu’un pour m’accompagner à l’aréna. Je pouvais continuer d’arbitrer tout en sachant ma fille près de moi. Je n’avais aucun souci pour la nourrir ou pour m’occuper d’elle. Mes collègues étaient derrière moi à cent pour cent. Personne ne sourcillait en me voyant nourrir Hannah entre les périodes ni quand il y avait quelqu’un sur place pour garder. Ça aide à normaliser la présence des tout-petits à l’aréna, tant à l’échelle locale que nationale, ou même internationale. »

Depuis son retour du Mondial féminin des M18 en Suède, Berezowski a recommencé à arbitrer dans différentes ligues aux quatre coins de l’Ontario, et sa fille n’est jamais bien loin. Cette semaine, Berezowski fait partie du groupe d’arbitres au Championnat de hockey féminin U SPORTS, à Montréal.

Être mère de deux enfants, voyager avec un bébé et travailler comme arbitre, tout cela demande déjà beaucoup d’organisation. Et si on vous disait que Berezowski est aussi comptable professionnelle agréée? Elle le dit sans détour, le printemps est l’une des périodes les plus occupées de l’année, avec les championnats provinciaux et les séries éliminatoires qui coïncident avec la saison des impôts au Canada.

« Si j’y arrive, c’est grâce à tout le soutien que je reçois, notamment de mes supérieurs, qui me permettent d’avoir un horaire flexible, souligne Berezowski. C’est très gentil de leur part. Le printemps, c’est la saison des championnats, mais aussi celle des impôts. Il s’agit de mettre les bouchées doubles et de faire des compromis. »

Normaliser la présence des nouveau-nés à l’aréna

Depuis ses débuts dans l’arbitrage à l’âge de 16 ans, Berezowski n’a vu qu’une seule maman avec son bébé à l’aréna. Elle a toutefois bon espoir qu’avec le temps, la présence des tout-petits fera partie de la normalité.

« Avant, j’aurais eu un choix à faire. Continuer d’arbitrer ou m’arrêter pour fonder une famille. Aujourd’hui, il y a une plus grande ouverture d’esprit, on voit qu’il est possible de faire les deux. Je n’ai pas eu à choisir, heureusement. »

Berezowski maintient également des liens avec la communauté des officielles, qui ne cesse de croître et qui est toujours d’une grande aide, qu’il s’agisse de partager des expériences ou de soumettre des idées, des réflexions. En racontant ce qu’elle vit, elle espère servir de modèle à d’autres femmes, en particulier les nouvelles mamans.

« J’ai beaucoup de collègues plus jeunes qui n’ont pas encore d’enfant. Ce groupe en ligne nous permet de faire découvrir notre réalité. En 2023, plus rien ne nous empêche de tracer notre propre voie, et j’en suis la preuve. Ça me réjouit de pouvoir servir d’exemple partout dans ma province et sur la glace. »

Le soutien que reçoit Berezowski de la communauté du hockey l’encourage beaucoup.

« Pouvoir combiner ma carrière, ma passion pour l’arbitrage et mon rôle de mère, c’est vraiment gratifiant, ajoute Berezowski. De voir ce que font des femmes comme Natalie Spooner, ça envoie un message puissant. Cela montre aux mères de famille tout ce que l’on peut accomplir si l’on y consacre les efforts nécessaires. »

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Isabelle Ethier

Isabelle Ethier, la Femme d’Hockey

Avec toute son authenticité et sa passion, Isabelle Ethier, animatrice du balado Femme d’Hockey, met en valeur les femmes de notre sport national et donne une voix à des gens de tous horizons

Eric Lavoie
|
13 March 2023

Son balado lancé en juin 2020 a déjà généré plusieurs millions d’impressions sur les différentes plateformes (YouTube, Instagram, Facebook, Spotify, etc.). À ce jour, 79 balados, 126 chroniques et 45 articles Notre étoile ont été publiés sur son site Web. Cinq commanditaires et plusieurs partenaires font équipe avec elle.

Elle reçoit des joueuses, des mamans, des administratrices, des politiciennes, mais aussi des hommes qui occupent divers postes de l’aréna local à la LNH. Tout le monde y est le bienvenu.

Dans le cadre de la Journée internationale des femmes, célébrée pendant tout le mois de mars sur nos plateformes, Isabelle Ethier, fondatrice et animatrice du balado Femme d’Hockey, a pris l’autre côté du micro pour nous parler de son influence positive sur la communauté du hockey.

Q : Avant de lancer ton balado en juin 2020, quel était ton lien avec le hockey?

R : J’ai grandi dans le hockey. Mon frère a joué, mon père a été un entraîneur et mes deux filleuls que je suis de près jouent. En janvier 2020, la Ligue de développement du hockey M18 AAA du Québec m’a donné le mandat d’élaborer son plan marketing. Dans ma tournée des équipes, j’ai constaté qu’il y avait énormément de femmes impliquées dans ce sport. J’ai voulu trouver une idée pour valoriser leur place au hockey et mettre de l’avant le côté humain. De là est né Femme d’Hockey!

Q : Les personnes qui ne te connaissent pas pourraient penser que Femme d’Hockey ne reçoit que des femmes, mais tu as aussi enregistré plusieurs balados avec des hommes qui gravitent dans ce sport. Pourquoi était-ce important pour toi de recevoir des gens de divers horizons?

R : Pour moi, l’inclusion n’exclut pas une catégorie de personnes. Je reçois des gens de différents profils; joueurs et joueuses, entraîneurs et entraîneuses, conjoints et conjointes, papas et mamans. Tous les types de hockey sont couverts aussi; hockey sur glace, dek hockey, parahockey, etc. Je trouve ça beaucoup plus fort comme message quand un Vincent Lecavalier me raconte à quel point sa mère et sa femme ont eu un impact sur son parcours que si je les questionne elles.

Q : Le slogan de ton balado est Le hockey ne se joue pas que sur la patinoire. Tu l’as même fait imprimer sur des chandails. Qu’est-ce que ça signifie pour toi?

R : Pour moi, c’est un environnement de vie. Peu importe à quel niveau tu joues, le hockey devient notre milieu de vie. Ce qui se passe avant et après un match ou un entraînement a un impact sur ta relation avec ce sport.

Isabelle Ethier

Q : Tu le demandes souvent à tes invités. Maintenant, c’est à ton tour d’y répondre… qu’est-ce qui nourrit ta passion?

R : Les gens! Le hockey me passionne, peu importe le niveau que je regarde, des plus jeunes jusqu’au hockey professionnel. Ça me fait vibrer! Mais au-delà de ça, ce sont les rencontres humaines. De voir le cheminement des athlètes, ce qui les a touchés dans les bons comme les moins bons moments. J’aime faire découvrir ces personnes autrement et les rendre accessibles au public par de bonnes discussions pendant lesquelles une belle complicité s’installe.

Q : Ton balado s’impose dans un univers médiatique qu’on pourrait dire déjà saturé de hockey. Pourquoi était-ce important pour toi de prendre ta place dans le milieu?

R : Je voulais amener une vision différente. Je ne crois pas qu’il y ait un autre balado comme Femme d’Hockey qui explore autant le côté humain, qui met en lumière les enjeux des femmes dans le sport et leur impact sur le parcours de joueurs et joueuses. Ça a permis de combler un espace qui n’était pas pris encore.

Q : La Journée internationale des femmes vise entre autres à sensibiliser le public à l’égalité des genres. Quels progrès souhaites-tu constater pour les femmes dans le hockey en général?

R : À la base, j’ai envie que les femmes aient les mêmes droits partout dans le monde. On est chanceux de vivre dans un pays démocratique, mais ce n’est pas la même réalité partout ailleurs. Ici, j’aimerais voir des entreprises oser investir dans le hockey féminin parce que le nerf de la guerre, c’est l’argent. Tu ne peux pas aimer quelque chose que tu ne connais pas. Il faut faire découvrir ce sport à plus de gens. J’aimerais qu’on atteigne un point où le bassin de joueuses de hockey soit équivalent au bassin de joueurs, parce que c’est possible.

Q : Quelle est la principale force de Femme d’Hockey?

R : L’accessibilité. Le balado est facile d’accès et donne accès à différentes personnes.

Q : Quelle femme t’inspire le plus au hockey?

R : Geneviève Paquette, la directrice générale de la Fondation des Canadiens pour l’enfance et vice-présidente de l’engagement communautaire de l’équipe. Tout le côté humain des Canadiens de Montréal, c’est elle qui s’en occupe : les joueurs, les conjointes, les familles. Pour moi, ça, c’est important. Elle s’implique beaucoup dans le hockey mineur et s’intéresse aux enjeux qui touchent ce sport. J’ai beaucoup d’admiration pour elle.

Q : On entend parler des femmes inspirantes qui brisent les plafonds de verre. Selon toi, quel serait le moment décisif où on pourrait dire que les femmes occupent une place égale à celle des hommes dans le milieu sportif?

R : On n’est pas là encore, mais on y arrive. Il faudra changer les critères de sélection. Par exemple, on m’a demandé d’être commentatrice des matchs de la Force de Montréal. Je ne suis pas une ancienne joueuse ou entraîneuse. On m’a dit de venir commenter le match comme moi je le vois, pas de l’analyser de façon traditionnelle. Ça, c’est un changement de paradigme. On ne m’a pas demandé d’imiter un comportement existant, on a valorisé la personne que je suis.

Q : Quel est ton plus beau moment au hockey?

R : Quand j’étais en 6e année, j’ai assisté à un match des Canadiens au Forum avec mon grand-papa. Il a aperçu Maurice et Henri Richard dans l’aréna et il s’est dirigé vers eux pour leur jaser. J’étais vraiment impressionnée de voir ces deux légendes de près. Après la discussion, j’ai dit à mon grand-père : « Tu les connais? ». Il m’a répondu :« Non, je voulais juste que tu les rencontres! ». Ça a été mon dernier moment avec lui, car peu de temps après, il a commencé à souffrir d’Alzheimer, il a dû être hospitalisé et il est décédé par après. Ce jour-là, mon grand-père m’a appris à aller vers les personnalités de hockey sans gêne, et j’ai vu de mes yeux comment il a été bien accueilli par les frères Richard.

Ceci ou cela?

Les habitués du balado d’Isabelle sauront que ses invités participent au traditionnel segment Ceci ou cela? C’est maintenant au tour d’Isabelle de se faire poser la question!

Q : Patinoire extérieure ou aréna?

R : Une patinoire extérieure, en fait une patinoire sur le lac. C’est juste magique!

Q : Chandail blanc, rouge ou noir?

R : Chandail rouge.

Q : Hockey féminin ou hockey masculin?

R : Je ne peux pas choisir. J’aime autant un que l’autre pour différentes raisons, car pour moi ce sont deux sports, au même titre que j’aime le football de la LCF et de la NFL.

Q : Jeux olympiques ou Championnat mondial féminin?

R : Il y a une magie autour des Jeux olympiques. Ça a lieu aux quatre ans. La planète est réunie dans plusieurs disciplines. Quand les Jeux olympiques commencent, je me mets en mode olympique chez moi. J’ai eu la chance d’y assister à Vancouver et à Londres.

Q : Orgue ou DJ à l’aréna?

R : Je suis vraiment rendue en 2023 pour ça. J’aime l’ambiance avec un DJ. J’aime quand il y a un lien entre la musique et ce qui se passe sur la glace. Par exemple, j’ai vraiment aimé entendre la chanson The Best de Tina Turner pendant l’hommage à Marie-Philip Poulin au match de la Série de la rivalité à Trois-Rivières. Ça m’a donné des frissons.

Échos de vestiaire

« Isabelle, c’est vraiment une femme passionnée et inclusive! S’il est question de hockey féminin, elle est assurément là pour aider à faire connaître les intervenantes du milieu. Elle appuie notre sport à tous les niveaux. On la voit un peu partout maintenant et ses connaissances sont respectées. »

-- Ann-Renée Desbiens, gardienne de but de l’équipe nationale féminine et médaillée d’or olympique en 2022

Isabelle Ethier et Ann-Renée Desbiens

« Elle donne une voix aux femmes dans le hockey et explore plus le côté humain et émotionnel de notre sport. Elle fait voir le hockey différemment grâce à des discussions en profondeur. J’ai vraiment aimé mon passage à son balado à mes débuts avec Hockey Québec, car ça m’a permis d’exprimer ma vision des choses dans un format moins traditionnel. »

-- Jocelyn Thibault, directeur général de Hockey Québec

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Manon Rhéaume

Un leadership inspirant

Pour la Journée internationale des femmes, certaines des plus influentes dans le monde du hockey parlent de l’importance de l’inclusion et de la représentation dans divers postes

Nicholas Pescod et Shannon Coulter
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08 March 2023

Dans le monde du hockey, la place des femmes n’a jamais été aussi grande.

Pour célébrer la Journée internationale des femmes, Hockey Canada s’est entretenue avec des femmes parmi les plus accomplies dans le milieu afin de répondre à une question :

Pourquoi est-ce important que des femmes occupent des postes d’influence au hockey?

Julie Duranceau (Saint-Bruno-de-Montarville, Qc)

Avocate d’expérience et médiatrice accréditée en matières civiles, commerciales et du travail ainsi qu’en droit de la famille, Julie Duranceau s’est jointe au conseil d’administration de Hockey Canada en décembre 2022. Depuis 2006, elle s’est acquittée de mandats dans des domaines d’intérêt comme le sport et la médiation, agissant en tant qu’enquêtrice dans le cadre de plaintes de harcèlement en milieu de travail et dans l’industrie du sport.

Manon Rhéaume (Lac-Beauport, Qc)

Manon Rhéaume est devenue la première femme — et la seule à ce jour — à disputer un match dans la LNH, réalisant l’exploit en 1992 avec le Lightning de Tampa Bay. Devant le filet de l’équipe nationale féminine du Canada, elle a remporté deux titres mondiaux et une médaille d’argent aux Jeux olympiques de 1998, soit la première année que le hockey féminin a été inclus aux Jeux.

Raphaëlle Tousignant (Terrebonne, Qc)

Étoile montante du parahockey, Raphaëlle Tousignant a gagné l’or avec Équipe Québec lors du Championnat canadien de parahockey 2022 et l’argent au tout premier Défi mondial féminin de parahockey sur glace. Alanna Mah, Christina Picton et Tousignant sont les seules femmes à avoir déjà participé à un camp de sélection de l’équipe nationale de parahockey du Canada.

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Alanna Mah
© Connor Mah

Transmettre sa passion pour le parahockey

À seulement 22 ans, Alanna Mah fait partie de l’équipe nationale féminine de parahockey du Canada depuis neuf ans et souhaite faire découvrir le sport qui lui a tant donné à d’autres jeunes filles

Bernadette Larose
|
30 March 2022

Jeune femme fougueuse et déterminée, Alanna Mah a connu une ascension directe jusqu’à l’équipe nationale féminine de parahockey du Canada.

À l’âge de six mois seulement, elle a reçu un diagnostic de neuroblastome lorsque les médecins ont décelé une tumeur autour de sa moelle épinière. Bien qu’elle ait remporté sa bataille contre le cancer, cette victoire lui a coûté une lésion médullaire partielle qui l’empêche d’avoir le plein usage de ses jambes.

Malgré tout, elle a été en mesure de connaître une belle carrière d’athlète en pratiquant différents sports au fil de son enfance grâce à l’association de sports paralympiques de sa ville natale d’Edmonton. Ayant grandi au sein d’une famille d’amateurs de hockey, Mah a sauté sur la première occasion de s’initier au parahockey.

« Je savais que le parahockey existait », dit Mah. « Mais je n’étais pas tellement au courant des détails. Donc, je me suis simplement présentée à un entraînement, on m’a permis de jouer, et je suis tombée en amour. »

Dès lors, Mah s’est entraînée avec l’équipe mixte de l’Impact d’Edmonton, qui fait partie du club de hockey sur luge d’Edmonton. Lorsqu’elle a atteint l’âge d’admissibilité de 14 ans, elle a pris part à un essai ouvert à toutes pour l’équipe nationale et a été retenue.

« Quand j’ai commencé à jouer au parahockey à neuf ans, j’étais la seule fille de mon équipe. Je ne connaissais pas d’autres joueuses dans la province ni même au Canada. Donc, quand j’ai été nommée à l’équipe nationale féminine à 14 ans, c’était la première fois que j’étais exposée à l’existence d’une équipe féminine. »

Huit ans plus tard, Mah et ses coéquipières de l’équipe nationale veulent changer la donne. Grâce à des subventions de la Fondation Hockey Canada, l’équipe féminine exploite un programme de développement local en organisant des événements d’initiation pour les jeunes filles partout au Canada dans le cadre de ses camps d’entraînement nationaux.

« Je crois que c’est essentiel que les filles voient qu’il est possible de jouer au parahockey dans un milieu réservé aux femmes », estime Mah. « Il faut leur permettre de baigner dans ce milieu aux côtés de joueuses de l’équipe nationale qui les encadrent et les dirigent. Leur montrer que nous sommes ici, que nous existons. Ça leur donne des modèles à suivre. »

Même si Mah s’investit surtout dans l’essor du parahockey féminin, l’avant de 22 ans aime compétitionner du côté mixte, où elle défend les couleurs d’Équipe Alberta, quadruple championne nationale en parahockey, en compagnie de Cody Dolan et d’Adam Kingsmill, deux membres de l’équipe nationale de parahockey du Canada.

« J’aime l’aspect robuste », révèle Mah au sujet du parahockey avec contact de niveau élite. « C’est l’un des éléments que je préfère de ce sport. Je suis petite, donc c’est épeurant par moments, mais on me traite de la même manière que n’importe qui d’autre. Tout le monde pratique le même sport, personne ne s’arrête au fait que je suis une fille, je suis comme les autres sur la glace. »

Avec l’Impact (équipe au sein de laquelle elle occupe le rôle d’entraîneuse et de joueuse) et Équipe Alberta, Mah s’entraîne chaque jour et saute sur la glace deux fois par semaine, tandis qu’elle partage son temps entre le parahockey et ses études à temps plein en kinésiologie à l’Université d’Edmonton.

Sa motivation ne passe pas inaperçue aux yeux de Derek Whitson, entraîneur adjoint pour l’équipe nationale féminine et ancien athlète paralympique.

« Je suis son coéquipier au sein d’Équipe Alberta, en plus d’être son entraîneur depuis huit ans, et c’est incroyable de voir son niveau de discipline et d’effort au cours des deux dernières années pour faire progresser son jeu comme jamais », raconte Whitson. « C’est une année de reconstruction, et elle s’impose vraiment comme l’une des meneuses de son équipe et se montre à la hauteur de ce rôle. Elle a une personnalité colorée qui ne correspond pas à un leadership traditionnel, mais ça permet de tirer le meilleur d’elle-même et de l’équipe, car elle crée une ambiance plaisante pour tout le monde. »

Whitson et l’entraîneuse-chef Tara Chisholm se préparent en vue d’un camp de sélection national sur invitation qui aura lieu à Yellowknife, dans les Territoires-du-Nord-Ouest, du 24 avril au 1er mai. Il y aura ensuite des camps régionaux en juin et en juillet avant la tenue d’un camp de l’équipe nationale à Calgary, du 27 au 31 juillet.

L’équipe poursuit ainsi ses préparatifs pour le Défi mondial féminin 2022 prévu cet automne.

« C’est une période exaltante pour nos joueuses, car elles se préparent pour ce qui sera probablement le plus grand événement mondial auquel elles auront participé », dit Whitson. « C’est une occasion rêvée de montrer ce pour quoi elles s’entraînent depuis des années, et comme elles représentent le Canada, elles ne visent rien de moins que la plus haute marche du podium. »

Bien que le parahockey soit un sport mixte, seulement trois femmes ont atteint les Jeux paralympiques, dont la Chinoise Yu Jing, qui a participé aux Jeux de 2022 plus tôt ce mois-ci. L’objectif de Mah et de Parahockey féminin du Canada, le groupe qui supervise le développement du parahockey féminin partout au pays, est de faire de ce sport une discipline paralympique, mais le manque de compétition internationale équitable représente un obstacle majeur.

Whitson et Chisholm ont multiplié les efforts de développement à l’échelle internationale, mais la sensibilisation et la participation au pays demeurent une priorité pour Mah et ses coéquipières de l’équipe nationale.

C’est un travail que Mah fait par amour pour un sport qui a forgé son existence.

« Rien ne se compare à ce milieu et aux personnes qu’on y fréquente. C’est comme une famille. »

« Beaucoup diraient la même chose pour bien d’autres sports, mais surtout pour une femme handicapée qui fait du sport, trouver un groupe où l’on se sent acceptée et comprise n’a rien d’égal. »

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L’importance de rester soi-même

De l’aréna Delaney à Thunder Bay aux feux de la rampe à TSN, Julia Tocheri incarne à merveille la présence que peuvent prendre les femmes à l’antenne

Hockey Northwestern Ontario
|
25 March 2022

Originaire de Thunder Bay, en Ontario, Julia Tocheri a fait sa marque dans l’industrie des médias sportifs au cours des dernières années. Julia, l’une des têtes d’affiche de l’émission BarDown et coanimatrice de l’émission Leafs Lunch à TSN, a entamé son parcours comme joueuse au hockey mineur auprès de Hockey Nord-Ouest de l’Ontario (HNO) et de l’Association de hockey féminin de l’Ontario (OWHA).

Déterminée à transformer sa passion pour le hockey en carrière, Julia s’est inscrite au programme de médias sportifs de l’Université Ryerson, où elle a fait ses débuts comme animatrice à l’émission Rams Live webdiffusée par l’université. Elle a ensuite agi à titre de présentatrice pour les matchs des Steelheads de Mississauga dans la Ligue de hockey de l’Ontario, avant de se joindre à TSN.

Elle vaut son succès actuel à sa grande détermination tout au long de son parcours et souhaite maintenant inspirer d’autres jeunes femmes.

Dans le cadre des célébrations entourant la Journée internationale des femmes, HNO a rencontré Julia pour discuter de différents sujets concernant les femmes dans le sport.

Comment se déroule ton travail pour TSN et l’émission Leafs Lunch?

J’y prends énormément de plaisir. C’est toute une aventure que d’avoir pu faire mes débuts avec l’équipe des médias sociaux de TSN pendant que j’allais à l’université, pour ensuite me joindre à celle de BarDown. Je me sens tellement privilégiée de pouvoir faire carrière dans le domaine du sport. J’aime le hockey et le sport depuis que je suis toute petite, et regarder des événements sportifs est l’un de mes passe-temps préférés. De pouvoir gagner ma vie ainsi est un grand honneur.

Quand as-tu réalisé que tu avais une passion pour le hockey?

Ça remonte à mes débuts au sein de mon équipe Timbits à l’aréna Delaney. Mon père était alors le président d’une association de hockey mineur locale, et tous ses amis avaient des fils qui s’inscrivaient au hockey. Il m’a mise sur des patins dès l’âge de trois ou quatre ans, puis m’a inscrite à une équipe Timbits dès que j’ai eu six ans; ça a été le coup de foudre.

J’ai tellement de souvenirs d’enfance et d’adolescence liés aux entraînements de hockey, aux arénas et aux fins de semaine de tournoi. La plupart de mes souvenirs préférés ont trait au hockey ainsi qu’au plaisir de jouer et de faire partie d’une équipe.

Que représente pour toi ton parcours de jeune hockeyeuse dans le Nord-Ouest de l’Ontario?

Le Nord-Ouest de l’Ontario fait partie intrinsèque de mon identité. Ça vaut pour mon image de marque aussi, je trouve que c’est un endroit unique au monde. Il suffit de voir combien de joueurs de la LNH cet endroit a produits. C’est plutôt incroyable si l’on considère le bassin de population.

Mon humilité, mon ardeur au travail et ma volonté de commencer au bas de l’échelle, des traits caractéristiques du Nord-Ouest de l’Ontario, où les gens n’ont pas peur de se retrousser les manches, m’ont beaucoup aidée dans ma carrière. Quand j’étais petite, je ne réalisais pas à quel point ça me serait utile, mais je suis très reconnaissante envers mes racines. J’ai grandi et joué au hockey dans un milieu où ce sport est au cœur du quotidien et des conversations à l’école. Tout ce qu’on faisait était en lien avec le hockey. Cette culture du sport et du travail ardu m’ont outillée plus que tout en vue de connaître du succès.

Vois-tu ton succès comme une source d’inspiration pour les jeunes femmes qui souhaitent explorer toutes les avenues qu’offre le monde du hockey?

Je reçois beaucoup de messages de filles qui disent aimer me voir à BarDown et à TSN, que ça les inspire. Ça me fait bizarre, car il y a deux ans, je sentais la même chose en regardant des femmes comme Chris Simpson, Kate Beirness, Tessa Bonhomme et Andi Petrillo. J’anime Leafs Lunch, qui était l’une de mes émissions préférées à regarder quand c’était Andi Petrillo qui l’animait. C’est grâce à ces femmes que j’ai su que c’était possible pour moi d’avoir une carrière dans le domaine du hockey, alors de penser que je pourrais en faire autant pour les filles qui me regardent… C’est vraiment spécial. Je ne le dirai jamais assez, et je ne peux qu’espérer que ça se poursuive.

Il pourrait y avoir beaucoup plus de femmes non seulement devant les caméras, mais aussi au sein des équipes de la LNH, des équipes juniors, partout dans les coulisses du sport. Les femmes que l’on voit à l’écran ne sont qu’une fraction des femmes qui travaillent dans les médias sportifs. De là l’importance de la représentativité. Le fait d’avoir des modèles permet de se projeter dans les mêmes rôles.

Y a-t-il des femmes influentes qui t’ont inspirée dans ton parcours?

J’en ai nommé quelques-unes, comme Kate Beirness et Andi Petrillo. Chris Simpson aussi, que je trouvais très bonne quand je l’écoutais et qui demeure une référence dans l’industrie. Il y a des hockeyeuses également, comme Hayley Wickenheiser. Beaucoup de femmes, en fait, même ma mère. Bien des mamans n’auraient pas soutenu une carrière dans les médias sportifs. Mais la mienne a toujours cru fermement que je pouvais me tailler une place n’importe où et aller au bout de toutes mes ambitions. L’appui des femmes de mon entourage est essentiel dans une carrière comme la mienne.

Quels conseils aimerais-tu donner aux jeunes filles partout dans le monde?

Tout d’abord, qu’il s’agisse de succès devant les caméras ou dans n’importe quelle industrie, c’est important de rester soi-même. Quand j’ai réellement commencé à assumer mon identité et à bâtir autour de celle-ci, plus je misais sur ma personne, sur Thunder Bay et mes goûts personnels à mesure que je forgeais mon image de marque et ma personnalité télévisuelle, plus j’avais du succès. L’authenticité prime pour tisser des liens, qu’on soit à l’antenne ou peu importe ce qu’on fait. C’est lorsque j’ai cessé de vouloir être quelqu’un d’autre que j’ai obtenu le plus de succès.

Un autre outil important est la solidarité féminine. Par exemple, je travaille avec une réalisatrice pour Leafs Lunch, ce qui est génial, car j’ai rarement la chance de côtoyer d’autres femmes dans cette industrie. J’ai l’habitude de travailler avec des hommes, mais c’est fantastique de collaborer avec des femmes. Cessez de percevoir les autres femmes comme des rivales et voyez-les plutôt comme des alliées. Votre vie et votre carrière s’en porteront d’autant mieux. C’est beaucoup plus facile de pouvoir compter sur des femmes qui comprennent votre réalité et vous soutiennent, que ce soit dans le sport ou dans toute autre industrie dominée par les hommes. Se serrer les coudes est le meilleur conseil que je puisse donner aux femmes.

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Association de hockey du nord de l’Ontario

L’arbitrage au féminin

Un petit groupe de femmes talentueuses se démarquent au hockey de haute performance dans le nord de l’Ontario

Lindsay Morell – Association de hockey du nord de l’Ontario
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19 March 2022

Au hockey de haute performance, le milieu des officiels a longtemps été la chasse gardée des hommes. Mais dans le nord de l’Ontario, quelques femmes d’élite prouvent que la gent féminine peut elle aussi s’y démarquer.

La Ligue de hockey junior du Nord de l’Ontario (NOJHL) a vu de plus en plus de femmes porter le chandail rayé au cours des dernières années, une tendance qui ne semble pas s’essouffler. L’Association de hockey du Nord de l’Ontario (NOHA) a eu la chance de s’entretenir avec deux officielles exceptionnelles, Brandy Dewar-Beecroft de Sault Ste. Marie et Joelle Ouellette de Sudbury, pour discuter de leur rôle d’arbitre et de pionnières au hockey junior.

Brandy a joué au hockey mineur toute son enfance à Sault Ste. Marie, puis a commencé à arbitrer pour gagner un peu plus d’argent. Bien vite, elle a été séduite par le rôle d’officielle et a continué à gravir les échelons pendant ses études à l’Université Brock. Pour faire le saut de joueuse à arbitre, elle a dû étudier diverses situations sous différentes perspectives (comme les dégagements refusés) et apprendre le livre des règles sur le bout des doigts.

Quant à Joelle, c’est son père qui a été son premier entraîneur au hockey, et elle a elle aussi commencé à arbitrer après avoir joué au hockey mineur. La communauté des officiels de Sudbury l’a immédiatement prise sous son aile, devenant pour elle une deuxième famille toujours prête à répondre à ses questions et à la guider. Elle s’est bientôt retrouvée à arbitrer au hockey AAA, et en 2017, elle a été invitée à la fin de semaine de développement de la NOHA.

Les deux officielles attribuent leur réussite à leur travail acharné et à leur détermination. Le parcours de Brandy ne manque pas d’impressionner : elle a participé plus d’une fois au Championnat mondial féminin de l’IIHF et s’est tout particulièrement démarquée à la finale de la Coupe Clarkson de la LCHF, en 2014. C’est ce match qui lui a confirmé qu’elle était sur la bonne voie et qui lui a donné la confiance et la motivation nécessaires pour atteindre ses objectifs. Récemment, on l’a sélectionnée comme arbitre pour le Championnat mondial féminin 2021 de l’IIHF (division I, groupe B) à Angers, en France (annulé en raison de la COVID-19), et pour le Championnat mondial féminin des M18 2022 de l’IIHF à Linköping et Mjölby, en Suède (invitation qu’elle a dû décliner pour accueillir son nouveau-né). Elle est de retour cette année pour sa première saison avec la NOJHL.

De son côté, Joelle continue de gravir les échelons, se taillant tranquillement une place dans le domaine : en 2018, on l’a invitée à la Séance d’exposition à l’arbitrage de la LNH. Elle reconnaît que, parfois, le gabarit des femmes peut être un désavantage au hockey masculin de haute performance, mais une bonne formation et le respect des procédures aident à assurer la sécurité de toutes et de tous. Elle travaille actuellement à obtenir sa certification de niveau 4 et vise les Jeux olympiques un jour.

Brandy et Joelle en avaient toutes deux long à dire sur leur deuxième famille – les officiels, superviseurs, coordonnateurs des heures et mentors qui les ont aidées tout au long de leur parcours – et sur le travail et les sacrifices requis pour grimper les échelons. Par exemple, certaines ligues ne remboursent toujours pas les frais de déplacement, ce qui gruge le salaire. En outre, les deux officielles trouvent difficile de voir les hommes monter en rang plus rapidement, bien qu’elles aient confiance que les femmes aussi peuvent y arriver et qu’elles ont des alliés prêts à les aider – dont Robert Mazzuca, commissaire de la NOJHL.

La saison dernière, Hillary Brennan est devenue la première femme à arbitrer un match dans la NOJHL. Aujourd’hui, Hillary occupe cette fonction dans sa ville d’origine, London.

« Le parcours impressionnant de Brandy, de Joelle et d’Hillary témoigne de leur dévouement à l’égard du jeu, affirme Mazzuca. Si elles arbitrent dans la Ligue de hockey junior de l’est de l’Ontario, c’est parce qu’elles en sont tout à fait capables. »

Ces trois femmes ont montré que le travail acharné et la détermination payent, et que la communauté des officiels s’ouvre de plus en plus à la présence des femmes. Les systèmes de hockey de haute performance ont encore beaucoup à faire pour faciliter le processus et réellement inciter les jeunes femmes à devenir officielles, mais grâce à ces pionnières, la voie est désormais ouverte.

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© SFU Hockey

Munro fait sa place

Les plans universitaires de Kayla Munro ont pâti de la pandémie de COVID-19, mais la gardienne de but est retombée sur ses patins à l’Université Simon Fraser, marquant l’histoire au passage

Ryan Sinclair – BC Hockey
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14 March 2022

Les deux dernières années ont été tout sauf normales pour Kayla Munro. Comme celui de bien d’autres athlètes, le quotidien de la jeune gardienne de but a été chamboulé par la pandémie, les annulations de saisons et les restrictions. Trouver des façons de jouer au hockey est devenu un véritable défi.

Le parcours unique de cette jeune et talentueuse joueuse l’a menée à l’équipe de hockey masculin de l’Université Simon Fraser (SFU), faisant ainsi tomber des barrières.

« Je ne savais pas si j’allais avoir la chance de rejouer au hockey, confie-t-elle. Je suis reconnaissante de faire partie de l’équipe de SFU. »

Munro et son équipe ont connu une saison régulière 2021-2022 exceptionnelle dans la British Columbia Intercollegiate Hockey League (BCIHL), enregistrant une fiche parfaite de 12-0-0. Pour sa part, Munro a marqué l’histoire à quelques reprises. Elle s’est d’abord taillé une place dans l’histoire de la BCIHL en devenant la première femme à disputer un match préparatoire lorsqu’elle s’est amenée devant le filet pendant la troisième période d’un affrontement contre les Lakers de l’Okanagan, le 25 septembre 2021. Elle a offert une solide performance, bloquant 13 des 14 tirs dirigés vers elle. Munro a une fois de plus laissé sa marque le 16 octobre 2021, jour où elle est devenue la première femme à obtenir un départ dans un match hors concours de la BCIHL, aussi contre les Lakers.

« J’étais un peu nerveuse », raconte-t-elle au sujet de sa première présence sur la patinoire. « Honnêtement, je ne le voyais pas comme un événement marquant. J’étais nerveuse parce que je n’avais pas disputé de match en presque deux ans. Je n’ai pas joué l’année dernière à Syracuse, et l’année d’avant, j’étais sur la touche après une opération à l’épaule. J’ai travaillé avec un psychologue du sport et j’ai appris de bons trucs pour contrôler ma nervosité et en faire une force positive sur la glace. J’étais un peu nerveuse, oui, mais je me sentais bien préparée. »

Munro a réalisé son plus grand accomplissement à ce jour le 5 février 2022, lorsqu’elle est devenue la première femme à jouer dans un match de saison régulière de la BCIHL. La gardienne de 19 ans a pris la relève en troisième période dans un match contre les Lakers de l’Okanagan qui s’est soldé par une victoire de 8-5 de SFU.

Pour Munro, l’idée de départ n’était pas d’écrire une page d’histoire en s’alignant avec l’équipe de hockey masculin de SFU, bien au contraire. Elle visait la NCAA, un but ambitieux qu’elle semblait avoir atteint en acceptant une bourse d’études pour jouer au hockey à l’Université de Syracuse, à New York, en 2019.

« Ce n’était rien de moins qu’un rêve devenu réalité que d’obtenir une bourse à Syracuse, souligne la native de North Vancouver. Jouer dans la NCAA a toujours été mon but depuis que j’ai commencé à pratiquer le hockey. Selon moi, mis à part les Jeux olympiques, c’est l’un des plus hauts niveaux que l’on peut atteindre en hockey féminin. »

Le confinement et les bouleversements dans le monde du sport ont poussé Munro à changer ses plans et à rester à la maison avec sa famille plutôt que de jouer chez nos voisins du sud. Ce ne fut pas une décision facile à prendre, mais elle s’est sentie comprise et appuyée.

« J’ai passé à peu près un mois à Syracuse en 2020. On ne pouvait pas s’entraîner ni rien faire d’autre; on était confinées à nos logements. J’ai décidé de revenir à la maison pour des raisons familiales. Ce devait être pour un semestre seulement, mais j’ai finalement décidé de rester. L’entraîneur-chef à Syracuse, Paul Flanagan, a été très compréhensif. C’est quelqu’un d’incroyable. Il veut le meilleur pour nous, et il m’a dit de faire ce qui me rendrait heureuse et ce qui serait le mieux pour ma santé mentale. »

Une fois la décision prise de rester à la maison en Colombie-Britannique, Munro a commencé à chercher une université où poursuivre ses études. Elle voulait aussi trouver un endroit où jouer au hockey, ce qui n’était pas chose facile vu toutes les restrictions sanitaires.

« J’ai fait une demande d’admission à l’Université Simon Fraser et j’ai été acceptée », raconte-t-elle.

La question de l’école étant réglée, elle a commencé à évaluer ses options pour le hockey.

« J’ai regardé un peu partout. Même une ligue intramurale ou maison m’aurait suffi. Tout ce que je voulais, c’était de jouer. »

« J’ai découvert que SFU avait une équipe de hockey masculin, alors j’ai envoyé un courriel à l’entraîneur-chef, Mark Coletta, pour lui demander un essai. Je lui ai parlé un peu de moi, des équipes pour lesquelles j’avais joué et du niveau que j’avais atteint au hockey. Il m’a soutenu dès le départ. »

« Kayla se cherchait une équipe, se rappelle Coletta. Je lui ai dit qu’elle était la bienvenue pour un essai, et que si elle était assez bonne pour jouer, elle jouerait. Connaissant sa situation, on voulait lui donner sa chance. »

Après un essai et un camp d’entraînement fructueux, le nom de Munro a été inscrit au sein de la formation de SFU pour 2021-2022.

« Elle sait jouer au hockey, ajoute Coletta. Elle a une très bonne technique devant le filet, elle bouge bien. L’important était donc de s’assurer qu’elle s’adapte bien. »

Coletta est catégorique : Munro a été choisie pour la qualité de son jeu. Il voit l’athlète, et non son genre.

« Kayla est une personne fantastique, vante-t-il. Chaque jour, elle arrive prête à travailler et à jouer. »

Munro apprécie énormément le fait que Coletta la traite comme tous les autres.

« Il veut que son équipe soit composée des meilleurs effectifs, dit-elle. Homme ou femme, ça n’a pas d’importance. La première fois que nous nous sommes parlé au téléphone, il m’a dit que je jouais au hockey, point. J’ai trouvé ça gratifiant et inspirant. Je me suis vraiment bien sentie. »

Au fil des années, Munro a eu beaucoup de modèles positifs qui l’ont aidée en tant que joueuse et en tant que personne. Elle a d’abord rencontré Jeff Eaton lorsqu’elle jouait pour l’Avalanche de North Shore dans l’Association de hockey sur glace féminin North Shore.

« Deux entraîneurs m’ont vraiment marquée, confie-t-elle. Eaton s’impliquait beaucoup avec l’Avalanche de North Shore, il nous aidait à développer nos habiletés. J’ai eu la chance de joueur dans son équipe féminine junior, les Pacific Steelers. C’est l’une des personnes les plus calées en hockey que je connaisse, et on peut toujours compter sur son soutien. Eaton a vraiment notre succès à cœur, et c’est en grande partie grâce à lui si j’ai décroché une bourse à Syracuse. Il m’a appris tout plein de choses. »

« Il y a aussi eu Delaney Collins, mon entraîneuse lors de ma première saison avec le Rush de Fraser Valley dans la division M18 AAA. »

Après 95 parties et neuf médailles d’or avec l’équipe nationale féminine, Collins, une habituée de la ligne bleue canadienne dans les années 2000, a décidé de faire le saut et de passer de joueuse à entraîneuse. Outre l’expérience d’une feuille de route bien garnie, Collins a transmis à Munro un message qui résonne encore chez elle.

« Collins croit fermement en l’importance de la valorisation des femmes, remarque Munro. Nous méritons d’être vues comme des égales, dans le sport comme dans tout. Elle m’a appris à avoir confiance en moi. Elle m’a appris qu’il n’y avait rien de mal à être forte et musclée, qu’on n’était pas obligées d’être menues et délicates. Elle m’a aidée à définir qui j’étais comme gardienne de but et comme personne. Elle a vraiment été un modèle important pour moi. »

« Ça a été un charme de travailler avec Kayla, se rappelle Collins. Son énergie et son leadership étaient contagieux, et ses coéquipières pouvaient toujours compter sur une fière compétitrice. C’est une gardienne très athlétique et rapide, et elle manie la rondelle presque comme une défenseure. L’entraîner est un plaisir. C’est une personne exceptionnelle et un très bon modèle pour les jeunes filles. »

Après tout ce qu’elle a vécu au cours de deux dernières années, Munro sait pertinemment que ses plans peuvent changer en un rien de temps. Cela ne l’empêche pas de se fixer des objectifs.

« Je veux terminer mes études. C’est très important pour moi. C’est ça la prochaine étape. Puis, je veux me trouver un emploi tout en continuant, je l’espère, de jouer au hockey. Je suis reconnaissante de pouvoir jouer, parce qu’à un certain moment, j’ignorais si j’allais avoir la chance de le faire. »

Le passage de Munro à SFU l’aidera à perfectionner son jeu, mais aussi à acquérir des aptitudes de vie.

« Ça a été tout un ajustement pour elle, souligne Coletta. Le fait que Kayla ait été capable de s’adapter lui sera assurément utile après cette année. »

« Elle a travaillé fort et a pris un engagement envers nous. Elle était prête à voir beaucoup de glace ou à assumer le rôle d’auxiliaire. Elle fait tout ce qu’il faut pour être prête à être la gardienne de but partante au cours de l’année prochaine, que ce soit dans une équipe féminine ou masculine. »

Munro a su rester forte malgré les embûches.

« Ces dernières années, mon plus grand défi a été de rester motivée, confie-t-elle. Mais je suis extrêmement contente d’être là où j’en suis aujourd’hui. Contente, et fière. »

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© SRM Photography

Faire une différence dans les Maritimes

Au Nouveau-Brunswick, quatre joueuses devenues entraîneuses redonnent au hockey et sont des modèles pour jeunes filles et femmes

Hockey New Brunswick
|
11 March 2022

Quatre anciennes joueuses de hockey élite passées derrière le banc s’appuient sur leur poste et leur expérience pour faire progresser le hockey féminin et servir de mentores aux jeunes joueuses du Nouveau-Brunswick.

L’entraîneuse-chef Geneviève David ainsi que les entraîneuses adjointes Jocelyn LeBlanc, Kristen McKinley et Taylor Maschmeyer forment le personnel d’entraînement entièrement féminin de l’équipe de hockey féminin des M18 qui représentera le Nouveau-Brunswick aux Jeux d’hiver du Canada 2023. Toutes les quatre ont joué au hockey de haut niveau et au hockey universitaire avant d’accrocher leurs patins pour diriger la prochaine génération.

« Voir notre personnel féminin pour les Jeux du Canada, je pense que c’est incroyable », dit Maschmeyer. « Nous faisons toutes partie du jeu de différentes manières, avec différentes expériences d’entraînement et de jeu. Il n’est pas nécessaire d’avoir joué pour être entraîneuse, mais il est assez remarquable de voir que nous avons toutes été joueuses et avons toutes de l’expérience en tant entraîneuses. Je pense que c’est vraiment unique et inspirant. »

David est actuellement entraîneuse adjointe de l’équipe féminine de l’Université St. Thomas qui a remporté le championnat de Sport universitaire de l’Atlantique (SUA) en 2019. Elle a également dirigé des équipes de hockey féminin de haute performance de Hockey Nouveau-Brunswick (HNB) et elle a mis la main sur quelques titres à la Coupe Défi Atlantique au cours des dernières années.

Ses réalisations en tant que joueuse comprennent deux médailles d’argent avec Équipe Québec au Championnat national féminin des moins de 18 ans, une saison au sein du Phénix du Québec dans la Ligue canadienne de hockey féminin (LCHF) et une carrière fructueuse à l’Université de Moncton. À sa première saison, David a remporté le championnat de SUA, a obtenu la médaille de bronze au championnat national U SPORTS et a été nommée Recrue de l’année de l’université. Elle a été nommée capitaine adjointe lors de sa deuxième année et capitaine lors de ses deux dernières saisons avec les Aigles Bleues.

LeBlanc a fait partie du programme de haute performance de HNB pendant quatre années, participant notamment aux Jeux d’hiver du Canada 2007. Elle a fréquenté l’Université Dalhousie, où elle a fait partie de l’équipe des étoiles de SUA à cinq reprises; elle demeure la meilleure pointeuse de tous les temps du programme de hockey féminin de Dalhousie. Elle a également remporté une médaille d’or avec Équipe Canada aux Jeux mondiaux universitaires de la FISU. LeBlanc a été entraîneuse pour le programme féminin de haute performance de HNB et a participé au camp de sélection de l’équipe nationale féminine des moins de 18 ans du Canada de Hockey Canada dans ce même rôle.

McKinley a joué dans le programme de haute performance de HNB pendant quatre ans, notamment comme membre d’Équipe Nouveau-Brunswick aux Jeux d’hiver du Canada 2015 et d’Équipe Atlantique au Championnat national féminin des moins de 18 ans en 2015 et 2016. Elle a été membre de l’équipe nationale féminine des moins de 18 ans du Canada pour une série de trois matchs contre les États-Unis en août 2016 avant de défendre les couleurs de l’Université St. Francis Xavier pendant quatre ans. McKinley, qui a assumé un rôle d’entraîneuse pour la première fois à l’âge de 12 ans, est l’actuelle entraîneuse des Hericanes de la ZRHE Sud (M15 AAA féminin); elle a joué dans la toute première équipe des Hericanes en 2011.

Maschmeyer a fait partie de l’équipe des M18 de HNB pendant deux ans, notamment en tant que capitaine adjointe d’Équipe Nouveau-Brunswick aux Jeux d’hiver du Canada 2011. Maschmeyer a ensuite joué pour l’Université St. Francis-Xavier, remportant le championnat de SUA et la médaille de bronze au championnat national U SPORTS à sa première saison. Elle a été nommée recrue de l’année de l’université avant de devenir capitaine adjointe de l’équipe lors de sa deuxième année. Maschmeyer a été nommée capitaine lors de ses deux dernières années et a reçu le prix de la Joueuse ayant le meilleur esprit sportif de SUA les deux saisons. Elle a été entraîneuse-chef de l’équipe de hockey féminin des M18 de HNB en 2021 et elle est l’actuelle entraîneuse-chef des Blues AAA de l’école secondaire d’Oromocto.

Le choix de passer de joueuse à entraîneuse a été facile pour les quatre joueuses, mais elles ont toutes été confrontées à un défi similaire : le manque de mentores comme celles qu’elles avaient en tant que joueuses.

« J’ai appris des choses des entraîneurs que j’ai eus dans le passé, mais je n’ai jamais eu de modèle féminin dans le rôle d’entraîneuse quand j’étais une joueuse », raconte David. « Cela a été un défi lorsque je suis devenue entraîneuse. Alors maintenant, je veux transmettre mes connaissances et m’assurer qu’il y a de jeunes entraîneuses qui peuvent servir de modèles ».

De plus, toutes les quatre ont joué dans diverses équipes de hockey masculin en grandissant, car jouer exclusivement avec les filles n’était généralement pas une option. Pourtant, elles constatent toutes que le vent tourne et que les possibilités offertes aux filles et aux femmes sont de plus en plus nombreuses.

« C’est très différent de ce qui se passait dans ma jeunesse », soutient LeBlanc. « Je n’ai commencé à jouer au hockey avec des filles qu’à l’école secondaire, alors que, maintenant, elles peuvent jouer dans une équipe entièrement féminine dès le départ. C’est important d’avoir cette option, car cela permet aux filles de choisir où elles vont ».

Les membres du personnel savent qu’on leur a confié un rôle important et reconnaissent que la situation est unique. Chaque entraîneuse a vécu ces expériences et peut s’identifier aux ambitions de ses joueuses.

« Lorsque j’étais au camp de l’équipe canadienne des moins de 18 ans, une citation qui m’a marquée est la suivante : "Nous sommes ici pour créer de bonnes joueuses de hockey et de meilleures personnes" », dit McKinley. « Nous jouons un rôle crucial dans leur développement. »

Par-dessus tout, elles reconnaissent l’importance d’être une ressource et une mentore pour les joueuses qui, un jour, pourraient aussi devenir des entraîneuses ou des meneuses.

« Je crois fermement qu’il est plus facile d’imiter ses modèles si on les voit à l’œuvre » , déclare LeBlanc. « Si vous pouvez voir cette représentation, non seulement comme joueuses, mais aussi comme entraîneuses et officielles, alors les filles peuvent viser de les imiter en vieillissant. HNB a rassemblé un personnel entièrement féminin, et cette visibilité est importante pour les jeunes joueuses. »

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Pour plus d'informations :

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(403) 284-6484 

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CHG : Coéquipiers – Caleb Desnoyers et Émile Guité
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BFL : Hommage aux meilleures derrière le banc
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FHC : Le Fonds d’aide en action – Simon
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FHC : Rêves devenus réalité à Membertou
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CMM : Faits saillants – SWE 4, CAN 2 (médaille de bronze)
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CMM : Faits saillants – SUI 3, CAN 2 TB (demi-finale)
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CMM : Faits saillants – CAN 6, SVK 3 (quart de finale)
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CMM : Faits saillants – CAN 4, CZE 3 Prol. (ronde préliminaire)
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CMM : Retour sur un parcours endiablé à Riga
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Coupe du Centenaire : Faits saillants – Collingwood 1, Melfort 0 (Match pour le médaille d'or)
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CMM : Faits saillants – CAN 3, SUI 2 (ronde préliminaire)
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CMM : Faits saillants – CAN 5, FIN 3 (ronde préliminaire)
Horaire
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San Jose, CA | Salt Lake City, UT | Boise, ID | Halifax, NS | Summerside, PE, Canada et États-Unis
nov. 6 - févr. 8
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Charlottetown, PE, Canada
déc. 8 - 14
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Ottawa, ON, Canada
déc. 10 - 13
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Tampere, Finlande
déc. 11 - 15
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Davos, SUI
déc. 26 - 31
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Ottawa, Ontario
déc. 26 - janv. 5