Dans mes propres mots : Bayne Pettinger
L’agent dans la LNH parle du dévoilement de son orientation sexuelle, de son implication auprès de Hockey Canada et de ses efforts pour rendre le hockey plus sain et inclusif pour la communauté queer
La COVID-19 a changé ma vie… de la meilleure façon qu’il soit. Étrange, je sais.
Ma famille et mes amis connaissaient mon orientation sexuelle avant le début de la pandémie. Mais dans le brouhaha de mon quotidien, j’étais trop occupé pour révéler des choses sérieuses, et je me disais que j’allais gérer ça plus tard. J’avais peur de mélanger ma vie personnelle et ma vie professionnelle.
Mais quand la pandémie est entrée dans nos vies, je suis retourné à la maison à Victoria. Le monde s’est arrêté, comme ma vie telle que je la connaissais. Mon téléphone ne sonnait plus. Ma boîte courriel ne se remplissait plus. Toutes ces choses qui me tenaient occupé étaient mises de côté. Ça m’a donné la chance de prendre du recul et de parler franchement.
Je me souviens de ma discussion avec Tyson Barrie, un de mes clients et bon ami avec qui j’ai grandi ensemble sur l’île de Vancouver. Je lui ai dit : « Tu sais quoi, je pense que je suis prêt à dévoiler mon orientation sexuelle. »
Je me disais que je ferais simplement une publication sur Instagram, rien de compliqué. Mais Tyson et d’autres personnes importantes dans ma vie pensaient que je devrais viser un plus grand impact. Que je pourrais devenir le visage de la communauté queer au hockey, car notre sport en avait grandement besoin.
C’était le point de départ de mon aventure. J’ai commencé à dévoiler mon orientation à d’autres, à des figures importantes du hockey que j’ai croisées sur mon chemin au fil des ans. Quand je l’ai dit à Connor McDavid, sa réponse a été simplement : « D’accord, ça ne change rien pour moi. » J’ai reçu un texto de Sidney Crosby, qui m’a félicité et qui m’a dit qu’il était là si j’avais besoin de quoi que ce soit.
Le 5 novembre 2020, par le truchement d’un article de Pierre Lebrun sur le site The Athletic, j’ai dévoilé mon orientation sexuelle publiquement.
Sans minimiser l’importance de cette décision pour ma santé mentale, je peux dire que cette nouvelle n’a pas vraiment changé grand-chose pour personne. La perception de la communauté du hockey à mon égard est demeurée la même. Les gens m’ont plutôt dit : « Hé! Tu es Bayne. Tu ne portes pas de jugement sur les autres quant à leurs fréquentations ou à leurs attirances. Alors pourquoi te jugerait-on? »
J’ai fait mes débuts à Hockey Canada à titre de stagiaire au sein du service des finances en 2009 (je ne suis pas vraiment un spécialiste des chiffres, mais c’était le seul poste offert à l’époque). Par la suite, en 2011, je me suis joint au service des activités hockey. Ma première affectation a été le Mondial junior 2012 en Alberta. J’ai fait le tour du monde avec Équipe Canada, j’ai vécu ces émotions grisantes des conquêtes de l’or aux Jeux olympiques, au Championnat mondial de l’IIHF et au Mondial junior. Et j’ai côtoyé la crème de la crème du hockey, les Doug Armstrong, Jon Cooper, McDavid et Crosby. J’ai quitté Hockey Canada en 2019 pour devenir agent certifié de l’AJLNH au sein de l’agence CAA (Creative Artist Agency) à Toronto. J’y ai trouvé ma place au hockey, mon havre de bonheur.
Cependant, j’avais toujours cette peur intérieure de ne pas pouvoir m’épanouir pleinement – être accepté en tant qu’homme gai – tout en réussissant sur le plan professionnel en tant que jeune agent. Cette crainte m’avait réduit au silence pendant longtemps.
Et je devais chasser cette peur. On pense toujours que les pires choses vont nous arriver, c’est la nature humaine, n’est-ce pas? On pense qu’après l’avoir dit à quelqu’un, cette personne va nous rejeter. Qu’on ne sera pas accepté, que le monde du hockey va nous mettre de côté.
Mais ce n’est pas ce qui est arrivé.
Quand j’y repense, je me demande pourquoi ça m’a rendu si anxieux. C’est ce qui me pousse à aider les personnes qui communiquent avec moi et qui craignent d’être rejetées si elles affirment qui elles sont vraiment. Tellement de gens partout sur la planète et dans le monde du hockey m’ont dit : « C’est merveilleux. Tu vas accomplir de grandes choses. » C’est incroyable, tout le soutien que j’ai reçu de mes amis, de mes proches et même de purs étrangers.
Et jamais je n’aurais pensé devenir le visage de la communauté queer au hockey. Mais depuis que j’ai fait ce pas en avant et que des gens sont entrés en contact avec moi pour échanger sur le sujet, je suis ravi d’en parler. Je crois que c’est important, il faut occuper cet espace, et ce n’est pas tout le monde qui a la chance d’avoir une plateforme pour s’exprimer publiquement.
C’est l’une des raisons pourquoi j’ai contribué au lancement d’ Alphabet Sports Collective (ASC) en mars. Nous sommes un organisme à but non lucratif dirigé par des personnes queers qui vise à valoriser les jeunes queers. Je travaille de concert avec mon coprésident, Brock McGillis, de même qu’avec les ambassadeurs Gord Miller, Jon Cooper, Morgan Rielly et l’ambassadrice Tessa Bonhomme, et le soutien qu’on a eu a été magistral.
Nous voulons que les personnes de notre communauté se sentent bien dans leur peau. Et que si elles veulent travailler à Hockey Canada ou au sein d’une agence de sport, ou jouer dans la LNH, elles aient ces modèles, ces alliés. Je pense vraiment que si on n’a jamais vu quelqu’un accomplir quelque chose sous nos yeux, on ne peut pas croire en nos chances de le faire nous-même.
Je collabore maintenant avec Hockey Canada au sein de son équipe de travail sur l’équité, la diversité et l’inclusion (EDI), ce qui me donne le sentiment de boucler la boucle avec l’organisation. C’est vraiment une belle expérience. Je pense que c’est important que toutes les sphères de notre sport soient représentées.
Pour moi, la clé, c’est de faire preuve de vulnérabilité. Hockey Canada doit être à l’écoute et ne pas supposer qu’elle a réponse à tout. On peut rédiger toutes les politiques et tenir tous les séminaires qu’on veut… mais on doit s’attarder à la base du hockey. Il faut écouter les gens de la communauté; il y a des groupes de personnes qui ont accompli du travail de leur côté et qui comprennent les tenants et les aboutissants de certains problèmes. Il n’est pas nécessaire de réinventer la roue – on doit écouter et apprendre.
Je suis vraiment fier que Hockey Canada ait formé ce nouveau groupe et que l’organisation prenne des notes au lieu de s’empresser à publier une déclaration. N’importe qui peut publier une déclaration. Il faut apprendre et instaurer de nouvelles procédures et formations pour veiller à ne pas tourner en rond et simplement cocher une case. C’est l’objectif.
Alors maintenant, c’est le temps de la question à un million de dollars – quelle sera la suite des choses?
La clé, c’est la représentation. Il faut que la communauté queer se sente acceptée et bien à propos d’elle-même, qu’elle fasse partie de la communauté dans son ensemble, qu’elle se joigne à des conseils d’administration, à Hockey Canada, dans la LNH et au hockey mineur, qu’elle figure parmi les membres du personnel entraîneur et soignant. Que cette représentation atteigne le plus haut de l’échelle, que cette voix et cette perspective résonnent dans les bureaux de direction, c’est l’objectif ultime. Chaque communauté doit être représentée… les personnes de couleur, de diverses communautés religieuses, de la communauté queer. Parce que c’est ça, le Canada. Si on veut un conseil d’administration à l’image de notre pays, une personne queer doit en faire partie.
Je veux qu’on se fasse entendre, engager un dialogue avec les gens, les informer et les sensibiliser. Ce n’est pas tout le monde qui va changer d’idée, mais ce n’est pas ce qu’on essaie de faire. On veut juste dire que les droits de la personne, l’égalité, les célébrations, on les veut pour les personnes queers aussi.
Je trouve que le sport est à la remorque de la société. Si je travaillais dans une banque, je n’aurais pas vraiment besoin de dévoiler mon orientation sexuelle. C’est un sujet qui attire l’attention au hockey, parce que ce n’est pas commun. C’est un sport macho, où on doit refouler nos émotions. On joue au hockey pour le logo devant, pas pour le nom dans le dos. On joue au hockey pour le logo devant, On doit laisser nos problèmes à la porte du vestiaire – c’est comme ça que j’ai grandi dans le monde des sports d’équipe.
Mais je pense qu’avec les événements qui ont fait les manchettes récemment au sujet des soirées de la Fierté, on a un peu fait tomber ces tabous et laissé place à des conversations honnêtes. On a fait comprendre que le milieu n’est pas encore sain pour tout le monde, qu’il y a encore de l’intolérance.
La plus récente nouvelle à ce sujet, selon laquelle les joueurs des équipes de la LNH ne porteront plus de chandails spéciaux lors de certains avant-matchs en appui à diverses causes, est vraiment décevante. Personne ne semble vouloir porter attention aux quelque 700 joueurs qui ont appuyé notre cause et porté le chandail de la Fierté la saison dernière; le point de mire est sur le minuscule groupe qui a refusé de le faire. Les soirées de la Fierté (sans oublier Le hockey pour vaincre le cancer et les initiatives pour appuyer les militaires et les Autochtones) ont été des succès partout dans la ligue. C’est une triste décision.
Cela dit, je suis persuadé qu’une vague de changement pointe devant nous, et ça commence avec nos jeunes.
Je dirige une équipe de hockey mineur de M14 à Toronto. Quand je leur ai dévoilé mon orientation, personne n’a bronché. Ça n’a rien changé pour eux. Quand je l’ai appris à certains de mes jeunes clients, ils m’ont dit : « Si ça te rend heureux, je suis content pour toi. »
Compréhension, compassion, indifférence totale (mais d’une façon positive) sont des mots qui caractérisent les réactions des jeunes d’aujourd’hui à l’égard de l’orientation sexuelle d’autrui. Bien des gens semblent avoir une mauvaise opinion de la génération Y – qu’elle passe son temps à jouer à des jeux vidéo, qu’elle est lâche. On se plaît à observer ces jeunes et à se dire que dans notre temps, ça ne se passait pas comme ça. Mais la prochaine génération est si ouverte d’esprit et dans l’acceptation que je trouve notre avenir très prometteur. Je pense que sur les plans de la diversité et de l’inclusion, notre société est entre bonnes mains avec la jeunesse d’aujourd’hui.
Pour conclure, je veux que les personnes qui vivent des difficultés sachent qu’elles ne sont pas seules. Il existe des ressources et des gens qui sont disponibles pour nous aider à nous sentir acceptés. C’est dans la nature humaine de ne voir que le côté négatif, mais plusieurs d’entre nous essaient de faire tomber les barrières pour que les personnes queers se sentent à l’aise de travailler dans le monde du sport ou d’y jouer en accord avec leur véritable identité.
« Jamais je ne voudrais être exclu du sport que j’adore en raison de mon orientation sexuelle. Pendant un moment, j’ai pensé que ce serait le cas, mais c’est le contraire qui s’est passé. »
Qui l’eût cru? Le monde du hockey, ce sport malsain, n’est peut-être pas si malsain que ça après tout.
Deux Canadiens admis au Temple
Shea Weber et Colin Campbell font partie de la cuvée 2024 du Temple de la renommée du hockey
La cuvée 2024 aura une saveur légèrement canadienne lors de la cérémonie d’intronisation au Temple de la renommée du hockey cet automne.
Des sept noms annoncés mardi, deux viennent du pays de l’unifolié – Shea Weber sera admis dans la catégorie des joueurs, tandis que Colin Campbell fera son entrée en tant que bâtisseur.
Regardons les nouveaux membres de plus près…
Shea Weber est l’un des défenseurs les plus décorés de l’histoire d’Équipe Canada, fort de deux médailles d’or olympiques, une médaille d’or au Championnat mondial de l’IIHF et au Championnat mondial junior de l’IIHF, en plus d’un titre de la Coupe du monde de hockey.
L’athlète originaire de Sicamous, en Colombie-Britannique, a porté l’uniforme orné de la feuille d’érable à six reprises, remportant les grands honneurs chaque fois, sauf au Championnat mondial 2009 de l’IIHF, où le Canada a mis la main sur la médaille d’argent.
Malgré tout, c’est à ce Mondial masculin 2009 qu’il a offert sans aucun doute sa meilleure performance sur la scène internationale. Il a terminé au premier rang des pointeurs parmi les défenseurs avec 12 points (4-8—12) en sept rencontres, ayant été nommé Meilleur défenseur et à l’équipe des étoiles des médias.
Weber a fait partie de l’équipe de rêve qu’a été celle du Canada au Mondial junior 2005, remportant l’or, et par la suite, au Championnat mondial 2007 de l’IIHF, il a répété l’exploit après sa deuxième saison dans la LNH. Trois ans plus tard, il a récolté six points (2-4—6) en sept matchs pour aider le Canada à gagner l’or olympique à Vancouver. En 2014 à Sotchi, il a obtenu une autre médaille d’or olympique, terminant le tournoi avec six points (3-3—6) en six affrontements.
C’est là qu’il a offert sa plus grande contribution à Équipe Canada en marquant le but de la victoire en troisième période dans un gain de 2-1 en quart de finale aux dépens de la Lettonie.
Weber n’a pas brillé uniquement à l’international. Il a été trois fois finaliste au trophée Norris (2010-2011, 2011-2012, 2013-2014), a gagné le trophée Mark-Messier pour le leadership (2015-2016) et a été invité au Match des étoiles de la LNH à six reprises. Il a porté le « C » chez les Predators de Nashville (2010-2016) et les Canadiens de Montréal (2018-2022).
Colin Campbell, qui est premier vice-président directeur des activités hockey à la Ligue nationale de hockey depuis 1998, a passé cinq décennies dans les rangs de la LNH à titre de joueur, entraîneur et dirigeant.
Natif de Tillsonburg, en Ontario, Campbell a joué 636 matchs avec Vancouver, Pittsburgh, Colorado, Edmonton et Detroit. Il a aussi passé 12 saisons derrière le banc de Detroit et des Rangers de New York, aidant les Rangers à mettre fin à une disette de 54 ans sans Coupe Stanley en 1994, lorsqu’il était entraîneur associé de l’équipe. Lors des trois saisons suivantes, il a occupé le poste d’entraîneur-chef.
Au cours des 26 dernières années, Campbell a contribué à façonner le hockey tel qu’il est pratiqué aujourd’hui en faisant sa marque au sein des services des activités hockey, de l’arbitrage et de la centrale de recrutement de la LNH.
Weber et Campbell seront admis lors de la cérémonie d’intronisation le 11 novembre au Temple de la renommée du hockey à Toronto. Natalie Darwitz, Pavel Datsyuk, David Poile, Jeremy Roenick et Krissy Wendell-Pohl recevront le même honneur.
Dans mes propres mots : Emerance Maschmeyer
La gardienne de l’équipe nationale féminine se confie sur sa vie avec sa partenaire Geneviève Lacasse, la fondation d’une famille, son rôle de pionnière dans la LPHF et l’importance d’être soi-même
Geneviève et moi avions décidé de ne pas faire de coming out officiel. Nous avions plutôt simplement choisi de publier des photos de notre mariage en juillet dernier. Nos proches – les personnes les plus importantes dans nos vies – étaient déjà au courant de notre relation.
Nous étions sceptiques à l’idée d’en faire une grosse histoire d’affirmation. Nous avons pensé que publier des photos de notre mariage serait une façon amusante de dire : « C’est nous. Nous sommes maintenant mariées ». Comme n’importe qui le ferait. Nous étions rendues là. Nous voulions le dire, sans peur. La vague d’amour et de soutien qui a suivi notre publication était si grande, et ça a été très inspirant d’en constater l’impact.
Nous avons une plateforme et une influence. Plusieurs suivent nos aventures. Les personnes qui sont derrière nous sans hésitation, nous les voulons dans nos vies. Nous tenons à maintenir un lien avec elles. Pour les autres, ce n’est pas plus grave que ça.
Nous savions que notre dévoilement pourrait avoir une influence. Une influence positive. Nous espérions pouvoir aider d’autres personnes qui vivent une situation similaire. Je crois qu’on avait le courage, à notre âge, d’aller de l’avant pour raconter notre histoire. Nous avons tout le soutien dont nous avons besoin. Après coup, pour nous, la question était de savoir comment nous pouvions aider les autres maintenant.
Annoncer publiquement notre relation nous a libérées d’un énorme poids qui, sans qu’on en soit conscientes, pesait sur nos épaules. Aujourd’hui, je sens vraiment que nous sommes ouvertes à l’idée d’engager des conversations à propos de notre relation. Nous n’avons pas peur d’être nous-mêmes. Tout ça a été une aventure gratifiante pour nous. Ça fait seulement un an que nous avons officialisé notre union, et nous nous amusons tellement depuis. Nous sommes un couple. Et les gens le savent.
Geneviève et moi avons commencé à nous fréquenter en 2015. Ça n’a pas été trop long avant que je parle à ma sœur de notre relation. Geneviève était la première femme dans ma vie. Donc, avant de l’annoncer à toute ma famille, je voulais m’assurer que notre couple soit solide. C’est ce que j’aurais fait pour n’importe quelle relation.
J’étudiais à Harvard à ce moment. Mes coéquipières et amis à l’école l’ont su assez rapidement. Je voulais le dire à ma famille, mais je voulais l’annoncer en personne. Je ne tenais pas à en faire toute une histoire. Mais je sais bien aussi que, encore à ce jour dans notre société, une personne est hétérosexuelle jusqu’à preuve du contraire. Il faut faire un coming out, raconter son histoire. Je voulais l’annoncer de la façon la plus normale possible, mais je me devais d’avoir des conversations en personne avec ma famille aussi.
Un an après le début de notre fréquentation, j’ai commencé à en parler. Je l’ai dit à mes parents, un à la fois. J’ai fait le tour de ma famille, qui est nombreuse, donc des conversations, il y en a eu beaucoup! J’étais jeune (j’avais 20 ans), donc je ressentais pas mal de nervosité, mais mes proches m’ont manifesté un si grand soutien. J’ai retenu de chacune de mes discussions que ma famille était là pour moi et qu’elle allait m’aimer coûte que coûte. Je sais que ce n’est pas tout le monde qui a cette chance, mais je suis vraiment bénie des dieux d’avoir une famille qui me soutient quoi qu’il arrive. Tout le monde était juste heureux que je sois en amour.
Nous avons hésité à en parler publiquement, mais ça n’avait rien à voir avec notre orientation sexuelle. C’était plus en raison de notre implication avec l’équipe nationale féminine. Nous n’étions pas vraiment friandes à l’idée que les nouvelles autour de nous soient à propos de notre relation ou de notre orientation. Nous voulions qu’elles portent sur le hockey et nos performances.
C’est assurément un défi lorsqu’on pratique la même profession que sa partenaire. Au début, nous avons convenu que, à plus d’un égard, notre relation devait primer sur le reste. Mais il nous fallait aussi réserver une place de choix à notre carrière au hockey. Non pas d’une manière égoïste, mais plutôt… Si tu fais tout ce que tu peux pour être sélectionnée à une équipe et que tu es disposée à jouer, et que je fais tout ce que je peux pour être sélectionnée à une équipe et que je suis disposée à jouer, et bien notre couple ne fait pas partie de l’équation dans ce cas. Ce sont des facteurs externes qui décideront de notre sort… le personnel entraîneur et de dépistage.
Nous étions ensemble dans cette même aventure. Sur le plan individuel, nous ne ménagions pas les efforts et faisions tout notre possible pour arriver à nos fins. Mais une fois une décision rendue, il n’y avait aucune rancœur entre nous. Nous pouvions éprouver de l’empathie si l’une s’était démarquée par rapport à l’autre, mais en fin de compte, si l’une d’entre nous était désignée pour défendre la cage, nous étions là pour nous épauler.
Nous avons eu quelques obstacles en cours de route. Je n’ai pas été choisie pour les Jeux olympiques de 2018. Elle, oui. Le contraire s’est produit pour les Jeux de 2022. J’étais de l’aventure, mais pas elle. Ça nous a donné de la très belle matière pour apprendre de notre relation. La première fois, quand c’est moi qui ai subi le couperet, nous n’avions pas vraiment les aptitudes pour bien réagir. Je caressais ce grand rêve de jouer aux Jeux olympiques. Alors, que dire à sa partenaire, à celle qui y va, ou à celle qui n’y va pas? C’était une situation complexe à gérer pour nous. Nous nous soutenions mutuellement, alors nous avons senti qu’il valait mieux nous abstenir de parler de hockey. Pour le bien de notre couple.
La deuxième fois, pour les Jeux de Beijing, nous avons appris comment en parler. Nous avons appris à dialoguer dans des circonstances périlleuses. À nous ouvrir franchement à l’autre. Il aurait été préférable que ces situations ne se produisent jamais, mais en fait, elles ont contribué à solidifier notre relation. Nous avons acquis les aptitudes pour bien nous épauler l’une l’autre à travers les tempêtes et communiquer de la bonne façon. Nous avons pris conscience de l’importance de toujours faire mieux dans ces moments.
Au début de l’année 2023, quelques mois après notre mariage, nous avons appris que nous allions avoir un enfant. Par chance, nous avons des amies qui avaient déjà suivi un traitement de fertilité. Nous avons pu leur poser une tonne de questions. Faire plusieurs recherches sur le sujet. Nous vivions au Québec, et heureusement, des mesures financières sont en place pour aider. Et la fécondation s’est faite assez rapidement. Nous en sommes très reconnaissantes.
Ça a été une belle expérience. Nous sommes très heureuses de fonder notre famille et d’accueillir notre petit garçon. Nous attendons ce moment depuis si longtemps. Étant donné nos carrières sur la glace, ce n’était pas une possibilité, surtout sans les salaires et la sécurité financière d’une ligue professionnelle. Mais aujourd’hui, je joue dans la LPHF, et Geneviève occupe un emploi stable à titre de responsable des commandites et des ventes de la ligue. Il y a longtemps que nous avions goûté à une telle sécurité et stabilité. Nous sommes emballées de fonder notre famille.
Nous souhaitons que notre garçon grandisse auprès de femmes fortes. Et nous sommes certaines qu’il sera un être respectueux des femmes et que lorsqu’il verra des athlètes féminines, il ne verra que des athlètes tout court.
Le dévoilement du sexe de notre bébé est un souvenir récent qui me revienten mémoire constamment! J’étais assise dans l’autobus avec Emily Clark lors d’un voyage cette année, et nous nous sommes mises à discuter de la façon dont nous pourrions l’annoncer Geneviève et moi. Des idées ont germé. Puis, nous avons réalisé qu’une course à obstacles avec l’équipe pourrait être très amusante. Nous sommes passés d’un duel Clark contre Jenner, à un duel Équipe gars contre Équipe fille.
Geneviève et moi, nous voulions vivre l’effet de surprise, donc nous avons donné aux autres membres de l’équipe le lien vers la confirmation du sexe de notre bébé. Un jour, après un entraînement, Clarky et Jenner ont expliqué le déroulement de la course. Tout a si bien fonctionné!
La dernière année a été un vrai tourbillon. Le mariage, l’annonce de la création de la LPHF, ma signature avec Ottawa, la nouvelle de notre enfant, le lancement de la ligue, la conquête d’un autre championnat… c’est difficile de croire que tout cela s’est passé dans les 11 derniers mois seulement.
C’est tellement incroyable, l’élan que nous donne la LPHF, l’appui des partisans et partisanes, le soutien de partout, les investissements et la visibilité. Et la croissance que nous avons connue à notre première saison seulement. Mais la fierté que j’ai ressentie chaque fois que j’ai sauté sur la glace avec mes coéquipières à Ottawa cette saison… je n’ai pas de mots pour décrire à quel point c’est spécial.
Évidemment, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour atteindre l’équité et la parité, mais nous avons fait quelques pas de géant au cours des dernières années. Même à l’échelle locale, il y a un effet d’entraînement généré par la LPHF pour que les femmes s’initient au sport et continuent de le pratiquer.
À nos matchs, je vois des jeunes (pas seulement des petites filles, mais aussi des petits garçons) qui nous perçoivent simplement comme des athlètes qui pratiquent le hockey. Ces jeunes ne nous considèrent pas comme des joueuses de hockey féminin. Garçons et filles voient simplement leur avant ou cerbère modèle. On n’entend pas : « Tu es ma gardienne de but favorite… au hockey féminin. » C’est fantastique de voir l’évolution de l’état d’esprit. Et il y a tant de jalons à venir.
Puisque c’est le Mois de la fierté, un événement qui a une grande signification pour moi, je voulais conclure sur ce sujet.
Individuellement, tout le monde peut faire une introspection et trouver des pistes d’amélioration. Je pense que souvent, des présomptions sont faites lorsque deux personnes se rencontrent pour la première fois. Mais nous pouvons faire mieux en laissant l’autre raconter son histoire au lieu de l’étiqueter en lui disant : « Tu es ceci ou tu es cela. » Il peut être intimidant d’être soi-même. Les idées préconçues sont un frein.
Malheureusement, il y aura toujours de la haine sur Internet. À l’ère des médias sociaux, c’est inévitable. Mais je pense qu’autant que possible, nous devons nous accrocher à l’amour et au soutien, et veiller à ce que les voix bienveillantes, aimantes et encourageantes l’emportent sur les voix négatives.
En tant que personne en couple avec une personne du même sexe, je suis parfois un peu timide ou hésitante de montrer la vraie version de moi-même. Mais aux personnes de notre communauté, je dis : soyez aussi braves que possible. Soyez vous-mêmes. Si vous participez aux conversations et que vous laissez aller votre vraie personnalité, les mentalités commenceront à changer lentement. Une personne à la fois.
Nous avançons dans la bonne direction. Et c’est ensemble que nous continuerons de le faire.
L’inclusion au premier plan
Près d’un an après s’être associée au groupe You Can Play, la Ligue de hockey du Grand Toronto demeure résolue à créer un milieu sécuritaire pour la communauté 2SLGBTQ+
Au mois d’août dernier, la Ligue de hockey du Grand Toronto (GTHL) a conclu un partenariat de trois ans avec You Can Play, un organisme sans but lucratif qui s’est donné comme mission de veiller à la sécurité et à l’inclusion de la communauté 2SLGBTQ+ dans le sport, dont au hockey, qu’il s’agisse d’athlètes, du personnel entraîneur, des arbitres ou des juges de lignes.
Depuis, le groupe You Can Play a offert des formations sur l’inclusion aux membres du conseil d’administration, au personnel, aux entraîneurs et entraîneuses ainsi qu’aux athlètes de la GTHL, ce qui a permis de sensibiliser environ 300 personnes dans le milieu du hockey. Plus grande organisation de hockey mineur au monde, la GTHL a aussi aidé à faire rayonner You Can Play dans les médias sociaux et s’est tournée plus d’une fois vers l’organisme pour du soutien lors de différents événements, notamment le défilé de la Fierté.
Scott Oakman, directeur administratif et chef de l’exploitation de la GTHL, s’est entretenu avec Hockey Canada au sujet de ce partenariat et de l’influence de celui-ci sur l’organisation.
Hockey Canada (HC) : Qu’est-ce qui vous a incités à vous associer à You Can Play?
Scott Oakman (SO) : Après la diffusion de notre plan stratégique au début de 2022, le rapport d’un comité indépendant sur le racisme et la discrimination a révélé qu’il serait hautement souhaitable pour notre organisation de s’associer à d’autres groupes qui défendent les communautés sous-représentées dans le sport. You Can Play en est un excellent exemple. Voilà un partenariat qui nous a permis d’en apprendre nous-mêmes sur ces enjeux qui touchent la communauté LGBTQ+ et de sensibiliser l’ensemble de nos parties prenantes, du conseil d’administration jusqu’aux membres du personnel et à d’autres intervenants, sur ces questions importantes.
HC : Quels sont les aspects sur lesquels la GTHL s’est concentrée au cours de la première année de ce partenariat?
SO : Notre travail se fait sur plusieurs fronts, que ce soit en matière de sensibilisation ou dans le cadre de célébrations, ou pour la révision de certaines politiques. You Can Play s’est révélé un partenaire exceptionnel en nous orientant afin de mieux changer nos façons de faire et conscientiser nos parties prenantes pour que chacun et chacune sentent qu’ils ont leur place.
En cette première année de partenariat, les efforts ont été axés sur notre direction organisationnelle. Nous souhaitons maintenant travailler avec les responsables de You Can Play pour que puisse s’amorcer la sensibilisation auprès de nos organisations individuelles, qui sauront à leur tour ce qu’elles ont à faire pour exercer une influence positive.
HC : Quel a été l’impact de You Can Play sur la GTHL? SO : L’équipe de You Can Play a créé un cadre où tout le monde se sent à l’aise de poser des questions de nature délicate. Elle est toujours prête à nous répondre de façon franche et directe. Plus cette aisance sera présente au sein des organisations et des équipes, plus nous serons gagnants.
Voilà que nous avons à notre disposition une ressource vers laquelle toute équipe de la GTHL qui éprouve des difficultés peut se tourner pour obtenir des conseils. Je ne peux que me réjouir du résultat jusqu’ici, il ne reste qu’à continuer de faire passer le mot au sein de l’organisation pour que tous et toutes soient bien au fait de cette aide mise à leur disposition.
HC : Comment l’initiative est-elle reçue par les athlètes, le personnel entraîneur, les arbitres, les juges de lignes et les autres intervenants?
SO : Les réactions sont très positives jusqu’ici. Certaines équipes devaient composer avec des situations difficiles à l’interne, et You Can Play a su les orienter de brillante façon. On a vu la même chose se répéter à plusieurs occasions, que ce soit dans le cadre du travail qu’a accompli You Can Play individuellement avec certaines équipes ou de son travail de sensibilisation avec nous.
HC : Quelles sont les prochaines étapes pour la GTHL en ce qui a trait à son partenariat avec You Can Play? SO : L’objectif est de faire en sorte que ces efforts de sensibilisation se rendent jusqu’à la base. Le personnel a suivi toute une panoplie de formations cette année. Nous en sommes maintenant à lancer des initiatives de sensibilisation en groupe de manière proactive, plutôt qu’en réaction à un incident donné. Le vrai défi tiendra davantage au déploiement à grande échelle des activités de sensibilisation offertes par l’intermédiaire de You Can Play. Il faudrait que tous et toutes y aient accès en permanence, pour que ce soit plus qu’une simple case à cocher. Ce que nous voulons, c’est offrir ces activités de façon continue, dans un format convivial où les participants et participantes ne sont pas submergés de notions en un seul coup. L’idée est de poursuivre l’apprentissage tout au long de la saison, avec des suivis ici et là.
Nous cherchons en fait un moyen de communiquer positivement, de joindre les parties prenantes régulièrement plutôt que de manière ponctuelle, afin qu’elles soient à même de comprendre les enjeux avec lesquels doit composer la communauté 2SLGBTQ+, et de faire en sorte que chaque équipe contribue à créer un milieu sécuritaire pour tous et toutes.
Heidi Johnston, responsable des partenariats avec les organismes sportifs à You Can Play, s’est elle aussi entretenue avec Hockey Canada au sujet du travail de son organisation et de l’importance de celui-ci.
Hockey Canada (HC) : Quelle est la mission globale de You Can Play?
Heidi Johnston (HJ) : Notre mission consiste à créer un milieu sécuritaire et inclusif pour la communauté LGBTQ+, principalement par la sensibilisation. Nous participons également à toutes sortes d’événements et de défilés de la Fierté, en plus de collaborer avec la LNH pour faire la promotion du Mois de la fierté.
HC : Parlez-nous du travail de sensibilisation de You Can Play. À quoi ressemble ce travail auprès des équipes et des athlètes?
HJ : Nous travaillons entre autres à sensibiliser le personnel entraîneur, qui a l’impact et le lien les plus directs avec les jeunes. Par exemple, que doit-on faire lorsqu’un jeune sort du placard? Pour une équipe entière, les thèmes sont variés. Il est question notamment de l’usage des pronoms, de l’importance de pouvoir s’exprimer librement et du fait que nos coéquipiers demeurent nos coéquipiers, peu importe les circonstances.
D’autres activités visent à favoriser la participation, par exemple, la création d’un logo qui représente l’athlète en tant que personne. Ici, l’objectif est de faire comprendre à chacun et chacune que tout le monde est différent, et que c’est justement cette diversité qui fait la richesse des communautés, surtout au hockey.
HC : Pourriez-vous parler de votre travail auprès de la GTHL?
HJ : Notre collaboration mise sur la sensibilisation. Nous offrons une grande variété d’activités s’adressant aux responsables de la ligue, au personnel entraîneur, aux arbitres. Et lorsqu’un incident se produit, c’est là que nous intervenons et offrons des formations à l’équipe ou au groupe concernés. En huit mois depuis mon arrivée à You Can Play, six ou sept formations d’équipe ont été données. À cela s’ajoutent plus de 20 athlètes, ainsi que leurs parents, avec qui nous avons travaillé individuellement en un court laps de temps, sans compter les séances en grand groupe auprès des arbitres et du personnel entraîneur.
C’est un partenariat qui rapporte, notamment grâce à la volonté de l’organisation d’opérer des changements concrets. De voir un groupe de la taille de la GTHL aussi résolu à mettre la diversité à l’avant-plan, à créer des milieux sécuritaires tant pour le personnel entraîneur que pour les jeunes, c’est formidable. Un tel partenariat nous permet d’étendre encore davantage notre influence.
HC : Qu’est-ce qui rend votre travail si important?
HJ : C’est chez les jeunes LGBTQ+ que l’on observe le plus haut taux de suicide, et d’après les recherches, 83 % des partisanes et partisans ouvertement gais ne se sentiraient pas en sécurité dans les événements sportifs, et 86 % des jeunes LGBTQ+ disent ne pratiquer aucun sport à l’école. Il reste donc du chemin à faire sur le plan de l’acceptation. Tous les jeunes devraient pouvoir jouer à leur guise et faire partie d’une équipe. Le sport doit être pour quiconque souhaite y participer, peu importe son genre ou son orientation sexuelle.
Cinq grands noms admis au Temple
Hitchcock, Lacroix, Ouellette, Turgeon et Vernon font partie de la cuvée 2023 du Temple de la renommée du hockey
La cuvée 2023 aura une saveur particulièrement canadienne lors de la cérémonie d’intronisation au Temple de la renommée du hockey cet automne.
Des sept noms annoncés mercredi, cinq proviennent du Canada – Caroline Ouellette, Pierre Turgeon et Mike Vernon seront admis dans la catégorie des joueurs, tandis que Ken Hitchcock et Pierre Lacroix feront leur entrée en tant que bâtisseurs.
Regardons les nouveaux membres de plus près…
Caroline Ouellette est l’une des joueuses les plus décorées de l’histoire du hockey féminin international, forte de ses quatre médailles d’or olympiques et de ses six médailles d’or au Championnat mondial féminin de l’IIHF obtenues au fil de sa carrière de 20 ans avec l’équipe nationale féminine du Canada.
La hockeyeuse native de Montréal a inscrit 242 points (87-155—242) en 220 matchs, ce qui lui donne le troisième rang pour le plus grand nombre de points de tous les temps avec Équipe Canada. Elle a conclu sa carrière olympique avec brio, ornée du « C » sur son chandail du Canada, qui a atteint la plus haute marche du podium à Sotchi en 2014. Ouellette a réussi ses plus belles performances sur la plus grande scène de son sport, accumulant 26 points (9-17—26) en 20 matchs aux Jeux olympiques.
En plus de ses exploits avec Équipe Canada, Ouellette a remporté quatre championnats de la Coupe Clarkson avec les Canadiennes/Stars de Montréal dans la Ligue canadienne de hockey féminin (LCHF), raflant au passage les honneurs de Joueuse par excellence de la LCHF en 2008-2009 et 2010-2011.
Pierre Turgeon a porté les couleurs d’Équipe Canada à une seule occasion. Il a obtenu trois buts en six parties lors du Championnat mondial junior 1987 de l’IIHF.
Il a récolté 1 327 points (515-812—1 327) au cours sa carrière de 19 ans dans la LNH disputée au sein de six équipes – Buffalo, les Islanders de New York, Montréal, St. Louis, Dallas et Colorado – et a gagné le trophée commémoratif Lady-Byng en 1992-1993.
Mike Vernon a représenté le Canada à deux occasions, défendant le filet de l’équipe nationale junior du Canada qui a remporté le bronze au Championnat mondial junior 1983 de l’IIHF avant de mettre la main sur la médaille d’argent avec l’équipe nationale masculine du Canada au Championnat mondial 1991 de l’IIHF.
Le cerbère de Calgary a pris part à six rencontres lors de ses deux tournois. Il a conservé une fiche de 2-2 et une moyenne de buts alloués de 3,78.
Pendant sa carrière de 19 ans dans la LNH passée avec Calgary, Detroit, San Jose et la Floride, Vernon a affiché une moyenne de buts alloués de 2,98 et un pourcentage d’arrêts de 0,889 au fil de 782 matchs, remportant la Coupe Stanley avec les Flames (1989) et les Red Wings (1997). Il a aussi obtenu le trophée Conn-Smythe en 1997.
Ken Hitchcocka été une figure familière derrière le banc d’Équipe Canada durant les années 2000, lui qui a été entraîneur adjoint lors de quatre éditions des Jeux olympiques (2002, 2006, 2010, 2014), remportant trois médailles d’or au passage. Il a également occupé le poste d’entraîneur-chef du Canada au Championnat mondial de l’IIHF en 2008 (argent) et en 2011 et celui d’entraîneur adjoint lors de l’édition de 2022, en plus d’avoir aidé l’équipe canadienne à remporter la Coupe du monde en 2004.
C’est en 1988 qu’Hitchcock a fait son entrée sur la scène internationale, au Championnat mondial junior de l’IIHF, remportant l’or à titre d’entraîneur adjoint.
Dans la LNH, l’homme de hockey originaire d’Edmonton a mené les Stars de Dallas à la conquête de la Coupe Stanley en 1999 et a remporté le trophée Jack-Adams remis à l’Entraîneur de l’année avec les Blues de St. Louis pour la campagne 2011-2012. Ce ne sont là que quelques faits marquants d’une carrière de 23 ans à titre d’entraîneur-chef pour Hitchcock, qui a remporté au total 849 victoires – ce qui lui vaut le quatrième rang dans l’histoire de la LNH – avec cinq équipes différentes (Dallas, Philadelphie, Columbus, St. Louis, Edmonton).
Pierre Lacroix, qui est décédé en 2020 et qui sera intronisé à titre posthume, a passé 20 saisons dans le giron de l’Avalanche du Colorado (dont une campagne avec les Nordiques de Québec avant la relocalisation du club à Denver en 1995) en tant que directeur général, puis comme président. C’est à lui que l’on doit la construction des équipes championnes de la Coupe Stanley en 1996 et en 2001.
Les cinq seront admis lors de la cérémonie d’intronisation le 13 novembre au Temple de la renommée du hockey à Toronto, en compagnie de Tom Barrasso et de Henrik Lundqvist.
Un admirable duo admis au Temple
Roberto Luongo et Herb Carnegie font partie de la cuvée 2022 de six nouveaux membres du Temple de la renommée du hockey
Deux grands Canadiens seront de la cuvée 2022 qui sera intronisée au Temple de la renommée du hockey cet automne.
Des six noms annoncés lundi, deux ont un lien avec Hockey Canada – le légendaire gardien de but Roberto Luongo sera admis dans la catégorie des joueurs, tandis que Herb Carnegie fera son entrée en tant que bâtisseur.
Regardons les nouveaux membres de plus près…
Peu de gardiens de but peuvent se targuer d’avoir un parcours international aussi bien garni que celui de Roberto Luongo, qui a disputé 34 matchs en 10 événements répartis sur 17 saisons, du Championnat mondial junior 1998 de l’IIHF aux Jeux olympiques d’hiver de 2014.
Après avoir été désigné Meilleur gardien de but et membre de l’équipe des étoiles des médias au Mondial junior 1999, où il a mené le Canada à la médaille d’argent devant le filet à Winnipeg, Luongo est allé quatre fois au Championnat mondial de l’IIHF en cinq ans, de 2001 à 2005, y gagnant deux médailles d’or consécutives en 2003 et en 2004. Dans l’ensemble, seuls Sean Burke et Cam Ward ont passé plus de temps devant les buts du Canada que Luongo (856 minutes de jeu).
En plus d’avoir fait partie de l’équipe championne du Canada à la Coupe du monde de hockey 2004, le portier natif de Montréal s’est également joint à trois délégations canadiennes aux Jeux olympiques d’hiver. On se rappellera surtout sa présence aux Jeux de 2010 à Vancouver, où il a conclu son tournoi avec une performance de 34 arrêts pour permettre aux siens de triompher des États-Unis au match pour la médaille d’or.
Honoré à titre posthume, Herb Carnegie est reconnu comme l’un des meilleurs joueurs de son équipe et un pionnier pour les hockeyeurs noirs au Canada. Carnegie a lutté contre le racisme et la discrimination tout au long de sa carrière de joueur, alors que bon nombre sont d’avis que les portes de la LNH ne se sont jamais ouvertes pour lui simplement du fait qu’il était noir.
L’avant originaire de Toronto s’est démarqué dans les lignes semi-professionnelles de l’Ontario et du Québec, obtenant trois titres consécutifs du Joueur par excellence de la Ligue de hockey senior du Québec de 1947 à 1949. Il s’est joint aux Aces de Québec en 1949-1950, où il a agi à titre de mentor pour Jean Béliveau, une autre légende canadienne. Ensemble, ils ont remporté le championnat de la ligue en 1952-1953. Après avoir pris sa retraite en 1954, il s’est lancé avec succès dans une carrière d’investisseur et a fondé l’une des premières écoles de hockey au Canada, les Future Aces, en 1955.
La famille et les amis de Carnegie ont uni leurs voix pour militer en faveur de son intronisation au Temple de la renommée du hockey. De concert avec l’Alliance pour la diversité dans le hockey, ils ont lancé une pétition pour son admission dans la catégorie des bâtisseurs en guise d’hommage à sa carrière historique qui a influencé des générations de joueurs de hockey noirs. Carnegie a également été intronisé au Panthéon des sports canadiens en 2001 et à l’Ontario Sports Hall of Fame en 2014.
Luongo et Carnegie seront admis lors de la cérémonie d’intronisation le 14 novembre au Temple de la renommée du hockey à Toronto.
Un début d’année faste pour le Québec au hockey
En ce jour de Fête nationale du Québec, soulignons quelques moments de personnalités québécoises gravitant dans le monde du hockey qui ont marqué la première moitié de l’année 2022
Bonne Saint-Jean tout le monde!
Avant ou après une bonne poutine au dîner et les feux d’artifice en soirée, prenons le temps aujourd’hui pour revenir sur des exploits accomplis par des personnalités québécoises qui ont brillé à l’échelle provinciale, nationale ou internationale depuis le début de l’année!
ÉQUIPE NATIONALE FÉMININE
Commençons par l’équipe qui a ramené l’une des quatre médailles d’or aux Jeux olympiques d’hiver de 2022 à Beijing. Marie-Philip Poulin a de nouveau mené la charge en inscrivant six buts et 11 passes en sept parties, dont une performance de trois points lors du match pour la médaille d’or face aux États-Unis. Notons aussi la superbe tenue d’Ann-Renée Desbiens devant le filet, comme en témoignent sa moyenne de buts alloués de 1,80 et son pourcentage d’arrêts de 0,940 en cinq rencontres.
Qui d'autre? La capitaine frappe encore dans une grande finale! 💪 @pou29 | #ÉquipeCanada | #Beijing2022 pic.twitter.com/8tbzyRx353
— Hockey Canada FR (@HockeyCanada_fr) February 17, 2022
Quelques mois plus tôt, Mélodie Daoust a mené le Canada vers un 11 e titre au Championnat mondial féminin en obtenant six buts et autant de mentions d’aide en sept parties. En plus d’être sélectionnée à l’équipe d’étoiles du tournoi, Daoust a aussi été nommée Joueuse par excellence de la compétition.
Plus récemment, Alexia Aubin et Karel Préfontaine ont contribué à la conquête de la médaille d’or au Championnat mondial féminin des M18. Aubin a terminé à égalité au premier rang des meilleures pointeuses de son équipe avec cinq points, tandis que Préfontaine en a obtenu quatre.
ÉQUIPE NATIONALE MASCULINE
En ce qui concerne l’équipe qui a participé au Championnat mondial masculin présenté en Finlande, elle était menée par Thomas Chabot qui avait été nommé capitaine de la formation. Pierre-Luc Dubois, l’un des capitaines adjoints, a conclu le tournoi parmi les meilleurs pointeurs grâce à ses sept buts et six passes.
Belle manoeuvre de @18Dubois dans l'enclave. 👌#MondialIIHFpic.twitter.com/yfjNbGGEuX
— Hockey Canada FR (@HockeyCanada_fr) May 24, 2022
À Beijing, lors des Jeux olympiques, Maxim Noreau et David Desharnais ont été des éléments clés de la formation canadienne. Noreau a terminé la compétition avec une récolte d’un but et trois mentions d’aide , alors que Desharnais a obtenu une passe.
ÉQUIPE NATIONALE PARALYMPIQUE
Lors du tournoi de parahockey aux Jeux paralympiques, Antoine Lehoux a obtenu une mention d’aide. Le joueur de 28 ans en était à une première participation aux Jeux puisqu’il n’avait pas été sélectionné en 2018.
Dominic Larocque a obtenu deux jeux blancs - dont un partagé - en quatre rencontres. Il s’agissait d’une la troisième présence aux Jeux paralympiques pour le gardien de but.
On ❤️ les gardiens de but et leur univers!@TheRock_26_, de l’ENP, présente les options d’équipement qui s’offrent aux gardiens de but au parahockey. Il précise aussi ce qui distingue les portiers canadiens de ceux d’autres pays.#NotreSportEstDeRetour | @HockeyQuebec pic.twitter.com/20MUGlYOXV
— Hockey Canada FR (@HockeyCanada_fr) November 17, 2021
CHAMPIONNATS NATIONAUX
À la Coupe TELUS, les Cantonniers de Magog se sont rendus jusqu’en finale du tournoi à Okotoks, en Alberta . Tirant de l’arrière par deux buts contre les Flyers de Moncton dans les dernières minutes du match, la formation du Québec est parvenue à créer l’égalité alors qu’il ne restait que quelques secondes à jouer au temps réglementaire. La prolongation s’est toutefois soldée par un revers pour les hommes de Stéphane Robidas.
Du côté de la Coupe du Centenaire, présentée par Tim Hortons, le Collège Français de Longueuil a accédé aux demi-finales avant de s’incliner face aux Bandits de Brooks qui allaient éventuellement remporter les grands honneurs de ce tournoi de hockey junior A, qui a eu lieu à Estevan, en Saskatchewan.
Merci, @cflongueuilaaa! ❤️#CoupeDuCentenaire | @timhortonsqc | @cjhlhockey | @LHJAAAQ1 pic.twitter.com/a4xr7tF7X6
— Hockey Canada FR (@HockeyCanada_fr) May 29, 2022
Enfin, les Remparts du Richelieu ont représenté le Québec à la Coupe Esso . La formation n’a toutefois pas été en mesure de se qualifier pour le tour éliminatoire.
LAURÉATS ET LAURÉATES DE TROPHÉES
Plusieurs personnalités québécoises ont été récompensées pour leurs efforts dans le monde du hockey.
Pierre Verville a remporté le prix du Bénévole de l’année après avoir été un administrateur à la Fédération québécoise de hockey sur glace (FQHG) pendant plus de 50 ans.
Prix du bénévole de l'année : Pierre Verville Membre fondateur de @HockeyQuebec, Pierre a consacré plus de 50 ans au hockey à titre d’administrateur auprès de sa division membre. Merci, Pierre! 👏 INFOS ➡️ https://t.co/g5h0A73byx pic.twitter.com/sC7ZI794Lk
— Hockey Canada FR (@HockeyCanada_fr) June 10, 2022
Joël Bouchard s’est vu décerner le prix Gordon-Juckes remis à une personne qui a contribué de façon marquée au développement du hockey amateur au Canada, à l’échelle nationale.
Mélodie Daoust a remporté le prix Isobel-Gathorne-Hardy qui récompense une personne qui s’est démarquée par son engagement, son leadership, sa participation communautaire et sa promotion des valeurs du hockey féminin.
N’oublions pas non plus Patrice Bergeron qui a mis la main sur le trophée Frank-J-Selke pour la cinquième fois de sa carrière, ce qui constitue un record. Cet honneur est remis annuellement au meilleur attaquant défensif de la LNH.
OFFICIELS ET OFFICIELLES
Élizabeth Mantha est devenue la première femme à arbitrer un match de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) le 26 février dernier. Quelques mois plus tôt, l’arbitre de 31 ans avait fait partie d’un groupe de 10 femmes qui ont été affectées à des matchs de la Ligue américaine de hockey (AHL). Au cours de sa saison, Mantha s’est aussi rendue aux Jeux olympiques d’hiver et a d’ailleurs été nommée l’une des deux arbitres en vue du match pour la médaille de bronze.
Olivier Gouin a pris part à ses deuxièmes Jeux en tant qu’arbitre, se rendant lui aussi jusqu’au match pour la médaille de bronze.
UNE PORTION D’UN MATCH MONDIAL EN SOL QUÉBÉCOIS
Le 6 mars dernier, du côté de la Place Bell à Laval, a eu lieu le volet canadien du Match mondial de hockey féminin . La rencontre a opposé les Remparts du Richelieu aux Amazones de Laval-Montréal et s’est terminée par un verdict nul de 4 à 4.
Le volet canadien du Match mondial de hockey féminin de l’IIHF, présenté par @BFLCanada, a lieu aujourd’hui! 🇨🇦 Un duel Remparts du Richelieu c. Amazones de Laval-Montréal contribuera au pointage mondial. 🙌 Détails ➡️ https://t.co/EYSESG526l @HockeyQuebec | @LHEQ_hockey pic.twitter.com/Wxc5ZLEoZ1
— Hockey Canada FR (@HockeyCanada_fr) March 6, 2022
HOMMAGE À DEUX LÉGENDES
Enfin, il était impossible de ne pas revenir sur le décès de deux grands joueurs québécois.
Le 15 avril, Mike Bossy s’est éteint à l’âge de 65 ans. Il a contribué aux quatre conquêtes consécutives de la coupe Stanley par les Islanders de New York dans les années 1980. L’ailier droit originaire de Montréal est le seul joueur dans l’histoire de la LNH à avoir marqué 50 buts lors de neuf saisons de suite. Bossy a aussi représenté le Canada à deux reprises, soit aux éditions 1981 et 1984 de la Coupe Canada. Il y a accumulé 13 buts et 7 aides en 15 matchs. Bossy a été intronisé au Temple de la renommée du hockey en 1991 avant d’être nommé parmi les 100 plus grands joueurs de la LNH en marge des célébrations du Centenaire de la ligue en 2017.
Nous sommes attristés par le décès de Mike Bossy, une légende d’Équipe Canada qui a porté la 🍁 aux éditions 1981 et 1984 de la Coupe Canada. Nos sincères condoléances à sa famille et à ses amis. ❤️ pic.twitter.com/CSQZD88v4o
— Hockey Canada FR (@HockeyCanada_fr) April 15, 2022
Guy Lafleur a rendu l’âme à l’âge de 70 ans une semaine après le décès de Bossy . Il a remporté la coupe Stanley à cinq occasions avec les Canadiens de Montréal avant de conclure sa carrière avec les Rangers de New York et les Nordiques de Québec. Natif de Thurso, il est devenu le premier joueur dans l’histoire de la LNH à récolter 50 buts et 100 points lors de six saisons consécutives. Lafleur a fait partie des équipes canadiennes à la Coupe Canada en 1976 et 1981, de même qu’au Championnat mondial de 1981. Il y a totalisé quatre buts et 14 mentions d’aide en 21 rencontres. Après sa première retraite, le Temple de la renommée du hockey lui a ouvert ses portes en 1988 et, tout comme Bossy, il figure parmi les 100 plus grands joueurs de la LNH.
Quel début d’année pour les personnalités du hockey québécois ! Les prochains mois seront tout aussi plaisants à suivre.
Profitez du beau temps, et bonne Fête nationale!
Le pouvoir de la visibilité
Harrison Browne, ancien d’Équipe Canada, champion de la Coupe Isobel et défenseur des droits des personnes transgenres, utilise sa plateforme pour sensibiliser le monde du hockey, et la société
Le hockey a fourni à Harrison Browne l’occasion de se sentir totalement à l’aise et une voix pour parler fièrement de son parcours.
Maintenant qu’il est à la retraite, son message et son leadership sont probablement plus importants et mieux accueillis que lorsqu’il jouait.
« Je ne serais pas où je suis aujourd’hui sans le hockey », affirme Browne, double champion de la Coupe Isobel avec les Beauts de Buffalo de la Premier Hockey Federation (PHF). « Je ne serais pas qui je suis et n’aurais pas la plateforme que j’ai sans le hockey.
« C’est le premier endroit où je me suis senti assez à l’aise pour être moi-même et où j’ai pu tisser des liens avec des personnes avec qui je me sentais soutenu et à qui je savais que je pouvais révéler mon identité sans craindre d’être jugé. »
En tant que personne transgenre et ancien athlète, Browne est reconnaissant d’avoir une tribune à partir de laquelle il peut parler des enjeux de la communauté LGBTQ+ et de son acceptation, et sensibiliser la population à cet égard.
Aujourd’hui, cette tribune s’étend au-delà du hockey, jusque dans la société en général.
« Je n’avais pas prévu être un militant, explique-t-il. Mais lorsque j’ai constaté l’impact de la visibilité trans et LGBTQ+, j’ai senti que j’avais le devoir de m’exprimer et d’être visible afin d’aider celles et ceux qui ne peuvent l’être.
« Je suis très protecteur de ma communauté, alors oui, maintenant, je me considère comme un militant. »
Le Mois de la fierté, fêté en juin au Canada et dans de nombreux autres pays du monde, est une occasion de célébrer et de soutenir les personnes LGBTQ+ au moyen de parades, de danses, de festivals et d’autres événements.
Pour Harrison Browne, le Mois de la fierté, c’est tout ça et bien plus.
« Il s’agit de souligner tout le chemin parcouru tout en reconnaissant qu’il y a encore beaucoup de pain sur la planche, précise le résident de Toronto. C’est un excellent rappel de la force et de la solidarité de cette communauté, ainsi qu’une bonne façon de célébrer qui nous sommes en tant que personnes. »
Browne, qui a grandi à Oakville, en Ontario, a commencé à jouer au hockey à neuf ans, « un âge avancé », selon ses dires.
Âge avancé ou non, c’était le début d’une solide carrière qui a duré 16 ans, au cours de laquelle Browne a porté les couleurs d’Équipe Canada au Championnat mondial féminin des M18 2011 de l’IIHF et joué au hockey universitaire pendant quatre saisons aux États-Unis, les trois dernières à l’Université du Maine, après avoir accepté une bourse d’études.
Il a ensuite fait le saut chez les professionnels, passant trois saisons dans la PHF (alors nommée la National Women’s Hockey League) : deux avec Buffalo et la dernière, en 2018, avec les Metropolitan Riveters.
Il fut le premier athlète ouvertement transgenre à participer à un sport d’équipe au niveau professionnel.
Browne, âgé de 29 ans, se consacre aujourd’hui à ses carrières de conférencier et de comédien, qui sont toutes deux des plateformes pour la visibilité trans et LBGTQ+ et la défense des droits de ces communautés.
« J’ai eu beaucoup de chance. Même après ma retraite sportive, je suis encore une voix qu’on écoute dans la communauté du hockey. J’ai intégré cela à ma carrière de comédien. Je peux faire côtoyer ces deux mondes et je sais que ma voix porte. J’en suis très fier et ce n’est pas quelque chose que je prends à la légère. »
Browne a notamment pris part à des matchs de hockey et à des événements mettant en vedette des célébrités, donné des conférences, participé à des publicités de la Banque Scotia et joué dans un épisode de Y, Le dernier homme, une série télévisée adaptée de la bande dessinée du même nom.
Browne avoue que sa nouvelle carrière et son horaire ne lui permettent plus tant de jouer au hockey récréatif, ce qu’il déplore.
Il affirme que ses coéquipières ainsi que la PHF et ses partisans lui ont offert un immense soutien lors de sa transition sociale, qui s’est avérée un moment charnière dans l’inclusion des personnes LBGTQ+ dans le sport.
« Toutes ces personnes m’ont permis d’accepter qui je suis. Quand j’ai fait mon dévoilement au monde du hockey, je crois que ma visibilité a aidé beaucoup de gens, et la communauté du hockey m’a aidé en retour. »
Browne croit que le hockey féminin, par son rôle crucial dans l’inclusion, l’acceptation, la visibilité et l’égalité des personnes LGBTQ+, a été un phare pour les autres sports.
« Les autres sports et la société en général devraient suivre l’exemple du hockey féminin pour ce qui est de l’inclusion de la communauté LGBTQ+ et de la célébration de la différence. Dans ce sport, tout le monde fait partie de la même équipe. »
En ce mois de célébrations, Browne s’inquiète toutefois des obstacles qui nuisent à l’avancée des droits de la communauté LGBTQ+.
L’influence récente de lois et de projets de loi « non inclusifs » un peu partout en Amérique du Nord est une grande source de préoccupation.
À certains endroits, ces lois visent à restreindre l’accès au sport pour les jeunes personnes LBGTQ+. Pour Browne, c’est un recul pour la société.
« J’ai constaté beaucoup de progrès au cours des cinq dernières années, mais c’est malheureux que ce soit accompagné d’une certaine opposition.
« Nous devons encore lutter pour faire notre place, mais je vois beaucoup d’espoir. »
Avec fierté et authenticité
Depuis sa transition en 2018, Dee McWatters se donne pour mission de créer un espace de confiance et de confort pour les autres membres transgenres de la communauté du hockey
Pour Dee McWatters, fierté rime avec respect, honneur, détermination, et surtout, acceptation.
En 2018, l’officielle de hockey mineur et gardienne de but de hockey récréatif originaire de Summerland (C.-B.) se dévoile à la communauté et au monde entier en annonçant sa transition d’homme à femme.
Officielle de l’Association de hockey mineur de Penticton et joueuse elle-même, McWatters a surmonté l’adversité grâce au sport.
« Ça va au-delà de mon histoire, confie-t-elle à propos de l’acceptation immédiate que lui a témoignée la communauté. Soyons honnêtes, le milieu du hockey peut être assez macho. Ce n’est pas l’endroit le plus facile où dévoiler son identité de genre.
« Je me rappelle de l’ambiance des vestiaires du temps où j’étais ado. C’était une autre époque. Maintenant, ce sont mes enfants qui entraînent et dirigent les vestiaires. Ils sont bien placés pour instaurer un milieu sans jugements. L’idée, c’est de vivre une expérience sportive ensemble en acceptant les différences. »
« Peut-être que nous avons raté le prochain McDavid, Gretzky ou Ovechkin parce qu’il a abandonné le hockey à 14 ans à cause de l’hostilité de l’environnement, spécule celle qui a aujourd’hui 48 ans. Ce serait vraiment dommage. Personne ne devrait arrêter le sport à cause de son identité. Tout le monde devrait se sentir bienvenu. On se rapproche de ce monde-là. »
McWatters, aussi gestionnaire de l’exploitation chez TIME Family of Wines, tente maintenant de bâtir un espace où règne la confiance pour les autres athlètes transgenres.
Elle se remémore de son dévoilement devant la communauté, après qu’elle se soit acceptée elle-même il y a cinq ans.
« À l’époque, je passais beaucoup de temps à entraîner et à arbitrer à Summerland. Pour que mes activités d’entraîneuse ne soient pas affectées, j’ai confié à l’Association que j’allais transitionner. Je voulais également leur signifier mon soutien, de la même manière que je m’attendais au leur. »
Elle était alors arbitre, mais ne jouait pas.
« J’étais gardienne de but, mais je ne m’intéressais pas vraiment aux ligues de garage. Par contre, j’aimais les arbitrer. C’était un bon exercice et ça me rapportait un peu d’argent. Quelques années plus tard, j’ai arbitré quelques matchs de la ligue de hockey féminin de South Okanagan. Lors de la fête de fin de saison, quelqu’un m’a demandé si je jouais encore.
« J’ai répondu "Pas vraiment. J’entraîne, mais je n’ai pas été devant le filet depuis un moment". On m’a alors dit "Tu es gardienne de but? C’est encore plus important". J’ai expliqué "Gardienne? En fait, je ne suis pas encore une femme à part entière". On m’a répondu "Bien sûr que si. Tu t’identifies comme une femme, donc oui, tu es une des nôtres". »
À partir de cet instant, McWatters a renoué avec son amour pour le jeu et a rejoint une équipe à l’automne 2019.
« Il y avait une seule fille qui me connaissait, et les autres se demandaient "c’est qui la nouvelle? Elle est super. Elle va rester avec nous pour la saison?". Elles m’ont acceptée en tant qu’égale. C’était fantastique. »
Au même moment, elle a entendu parler d’une équipe de joueuses transgenres qui allait à Boston affronter la Boston Pride, une équipe de joueuses gaies, pendant une fin de semaine. Elles avaient un autre évènement planifié l’année suivante, cette fois-ci à Madison, dans le Wisconsin.
« Je voulais aller à Madison, alors j’ai commencé à recueillir de l’argent pour le voyage, et mon initiative a suscité tellement de soutien que je l’ai transformée en collecte de fonds pour des programmes locaux qui accompagnent la jeunesse LGBTQ. Ensuite, la pandémie a frappé et j’ai dû faire une croix sur Madison. Le hockey s’est arrêté pour une saison. La vie a continué son cours, se remémore-t-elle.
« Les choses recommencent à bouger depuis l’année dernière. J’ai organisé une autre collecte de fonds pour aider cinq organisations pour les jeunes et deux bourses pour des athlètes d’écoles secondaires locales, et j’ai fait don d’une partie de l’argent à la Team Trans North America. Je voulais aider les personnes qui n’auraient pas eu la possibilité d’aller en tournoi autrement. »
Elle a finalement pu jouer au Wisconsin l’année dernière, à 47 ans, encouragée de voir des athlètes dans leur vingtaine pratiquer le sport qu’elles aiment sans avoir à cacher leur identité.
McWatters a donné forme à son idée lorsqu’elle a proposé à Hockey C.-B. de créer un programme de formation visant à promouvoir la diversité et à appuyer les associations de hockey.
Elle a récemment rencontré sur Zoom l’Association de hockey mineur de Kamloops, dont la direction compte une de ses amies.
« Une de leurs joueuses [et sa famille] vit le processus de transition, et l’association veut s’assurer que tout est en place pour les accompagner, raconte McWatters, qui s’est naturellement portée volontaire pour aider.
« C’est mon objectif, que personne n’abandonne le hockey. Quiconque aime ce sport ne devrait pas avoir à s’en écarter parce qu’il ou elle n’est pas bien dans sa peau, que ce soit une question d’identité ou de préférence sexuelle. Tout ça ne devrait pas faire de différence. On est simplement là pour jouer à ce sport merveilleux. »
Elle a également arbitré le tournoi provincial des M15 à Kelowna.
« L’arbitre en chef de l’Association de hockey mineur de Penticton a appuyé ma candidature, mais je voulais surtout montrer qu’il y avait des gens comme moi dans le monde du hockey.
« Je suis particulièrement visible. Je n’oublie pas que je suis là pour arbitrer, mais je veux aussi que les gens remarquent mon identité. Peut-être que certains joueurs, entraîneurs ou officiels me verront et réaliseront qu’ils peuvent continuer de jouer au hockey en affirmant leur véritable identité. »
Elle se passionne pour ce sport depuis ses huit ans et a commencé à arbitrer à douze. Aujourd’hui, elle espère faire office de modèle pour les autres. Elle encourage d’ailleurs les gens à lui demander ce qu’ils peuvent faire pour aider les joueurs qui vivent la même expérience.
« Je suis passée par de nombreuses étapes : m’accepter comme je suis, me faire accepter par les autres, transitionner socialement, puis physiquement, partage Dee. J’ai choisi l’hormonothérapie et la chirurgie de réassignation sexuelle, mais ce n’est pas le seul choix valide. C’était le mien. Je vis chaque jour et sans réserve dans la peau de la femme que j’ai toujours été. »
Mario Annicchiarico est un rédacteur pigiste vivant à Victoria. Il a déjà couvert les activités des Oilers d’Edmonton dans la Ligue nationale de hockey et celles de la Ligue de hockey de l’Ouest.
Guy Lafleur : 1951-2022
C’est avec tristesse que Hockey Canada commémore cet ancien de Hockey Canada, véritable légende du hockey et personnalité honorée de l’Ordre du hockey au Canada
C’est le cœur lourd que Hockey Canada souligne le décès de Guy Lafleur à l’âge de 70 ans.
L’une des plus grandes étoiles franco-canadiennes de l’histoire du hockey, Lafleur a été nommé personnalité honorée de l’Ordre du hockey au Canada de 2022 en janvier.
Il entrera dans l’Ordre à titre posthume pendant le Gala de la Fondation Hockey Canada le 23 juin à Niagara Falls, en Ontario, aux côtés de Lanny McDonald et de Kim St-Pierre.
« Hockey Canada est profondément attristée par le décès de Guy Lafleur, légende du hockey et personnalité honorée de l’Ordre du hockey au Canada de 2022 », ont affirmé Tom Renney, chef de la direction de Hockey Canada, et Scott Smith, président et chef de la direction de l’organisation. « Au nom de toute l’organisation, nos plus sincères sympathies à sa femme Lise, à ses enfants Mark et Martin, à toute sa famille, à ses proches et à l’ensemble des personnes qui ont connu Guy et qui ont eu le privilège de jouer à ses côtés ou de l’affronter.
« Guy n’a pas seulement marqué notre sport, il l’a transformé. Il est un héros pour toute la population du Québec ainsi que pour le Canada et le monde entier. Il était un grand ambassadeur pour le hockey. »
Le joueur natif de Thurso, au Québec, a représenté son pays à trois occasions – aux éditions 1976 et 1981 de la Coupe Canada ainsi qu’au Championnat mondial 1981 de l’IIHF. Il a inscrit quatre buts et 14 aides en 21 matchs d’Équipe Canada, avec laquelle il a remporté le titre de la Coupe Canada 1976.
Lafleur est une icône des Canadiens de Montréal. Il a passé 14 saisons avec le Bleu-Blanc-Rouge de 1971 à 1985, menant l’équipe à cinq championnats de la Coupe Stanley (1973, 1976, 1977, 1978, 1979). Il a terminé sa carrière au premier rang des pointeurs de l’histoire de la franchise, fort d’une récolte de 1 246 points (518-728—1 246) en 961 matchs.
Parmi la myriade de distinctions qu’il a reçues, il a notamment remporté le trophée Hart, remis au Joueur par excellence de la LNH, à deux reprises (1976-1977, 1977-1978) et le trophée Art-Ross à trois occasions (1975-1976, 1976-1977, 1977-1978), en plus d’être nommé six fois à la première équipe des étoiles (1974-1975, 1975-1976, 1976-1977, 1977-1978, 1978-1979, 1979-1980).
L’impact de Lafleur transcende le hockey. On lui a remis le trophée Lou-Marsh de l’athlète canadien par excellence en 1977, année où il a obtenu 136 points, un sommet en carrière, avant d’en inscrire 26 autres en séries éliminatoires, ce qui lui a valu le trophée Conn-Smythe en tant que Joueur par excellence de la valse printanière.
Ses prouesses offensives au hockey junior sont encore plus époustouflantes que ses succès dans la LNH. Lors de ses deux dernières saisons avec les Remparts de Québec dans la LHJMQ, Lafleur a été l’auteur d’un total incroyable de 233 buts et 379 points, marquant 130 de ces buts pendant la saison 1970-1971, au cours de laquelle il a mené les Remparts à la conquête de la coupe Memorial comme capitaine de l’équipe.
Il a été intronisé au Temple de la renommée du hockey en 1988, la même année où il a mis fin à sa retraite après trois ans pour revenir au jeu dans la LNH, cette fois avec les Rangers de New York. Après une saison dans l’uniforme new-yorkais, il a disputé deux autres campagnes avec les Nordiques de Québec, pour ensuite mettre fin à sa carrière de manière définitive en 1991.
Lafleur a été intronisé au Panthéon des sports canadiens en 1996 et au Panthéon des sports du Québec en 1993. Il a aussi été nommé Officier de l’Ordre du Canada en 1980 et chevalier de l’Ordre national du Québec en 2005.
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