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Portraits de Messier, Yzerman, Robitaille et Lemieux menant le Canada vers la victoire

Barrie Stafford raconte l'influence des Oilers sur la scène internationale

par David Staples – Edmonton Journal
|
25 February 2013
|

Les joueurs, les entraîneurs et les responsables d’équipe se sont succédé dans l’équipe canadienne entre la Coupe Canada de 1984 et la Coupe du monde de 2004, mais une constante se dégage des plus grandes victoires de cette époque : le soigneur Barrie Stafford qui travaillait en coulisse comme responsable de l’équipement de l’équipe.

« J’ai été assez chanceux d’être derrière le banc pour quelques-uns des plus grands matchs joués à cette époque, » pense Stafford.
Ce qui a marqué Stafford le plus a été la détermination féroce de gagner des joueurs canadiens comme l’ont prouvé des joueurs étoiles tels Steve Yzerman et Mario Lemieux, qui ont joué malgré de graves blessures, et Mark Messier, qui a pris le contrôle avec son style de jeu robuste.

Stafford a le plus grand respect pour les joueurs qui représentent si bien le Canada malgré une pression écrasante. « Que ce soit les Olympiques ou la Coupe Canada, tu vas laisser tomber ton pays si tu perds, » dit-il. « Les gens ne réalisent pas l’énorme pression exercée sur ces gars. »

Le tournoi de 1984 était le premier match de Stafford sur la scène internationale. L’entraîneur des Oilers, Glen Sather, était l’entraîneur du Canada et il pouvait inviter son personnel à l’accompagner. Pour Sather, la décision a été facile : « Barrie avait une excellente relation avec les joueurs », dit-il. « Il dirigeait bien le navire. Je le trouvais fantastique. S’il existait un Temple de la renommée des soigneurs, Barrie devrait y être. »

En 1984, Canada cherchait à prendre sa revanche après avoir subi une défaite écrasante aux mains des Soviétiques en 1981 et lors de la Coupe du défi 1979. Les Oilers étaient notamment représentés au sein de la formation canadienne par Messier, dont les exploits de la saison l’avaient consacré comme l’un des joueurs les plus redoutés de la Ligue nationale de hockey.

Stafford se souvient du développement rapide de la force intimidante de Messier à la suite de la finale de la Coupe Stanley de 1983 qui avait vu les Oilers s’incliner devant les Islanders de New York. Lors de cette série, Bryan Trottier des Islanders n’a fait qu’une bouchée des gros canons des Oilers. « Trottier était le leader de l’équipe », raconte Stafford. « Tout le monde du hockey était en admiration devant lui, pas seulement nous. »

Mais Stafford se souvient comment Messier a renversé la vapeur pendant un match contre Trottier et les Islanders lors de la saison régulière 1983-84. « Trottier a remporté la mise au jeu et Mark a répliqué par un solide double-échec qui a presque brisé son bâton et a fait tomber son adversaire à genoux. Je me suis alors dit que nos gars voulaient vraiment gagner. À mon avis, c’était un tournant. C’était un peu David contre Goliath. Si vous respectez trop votre adversaire, vous ne prenez pas les choses en main et c’est ce que font les équipes championnes, elles prennent les choses en main. »

Stafford n’a-t-il jamais pensé que Messier était allé trop loin?

« Je pense que personne ne pensait qu’il allait trop loin, parce que tout ce qu’il faisait, il le faisait pour l’équipe. »

Mais que penser du célèbre coup de coude au visage de Vladimir Kovin lors de la Coupe Canada 1984 qui a laissé le joueur russe se tordre de douleur sur la glace avec une balafre qui a nécessité 28 points de suture? « Je ne crois pas qu’il est allé trop loin », soutient Stafford. « Il a frappé le joueur pour donner le ton dès le début du match. Ce n’était pas seulement pour son équipe, mais aussi pour son pays. Il voulait faire passer le message que le Canada était là pour gagner. »

Le style des Oilers a eu une incidence sur la Coupe Canada 1987 où Mario Lemieux, alors jeune joueur des Penguins de Pittsburgh, a fait ses débuts en suivant l’exemple de Gretzky et de Messier. « Il était effacé et respectueux et Wayne l’a pris sous son aile, » se remémore Stafford.

Mario Lemieux raconte avoir observé l’éthique et la minutie de Gretzky et des autres joueurs des Oilers. À l’époque, Pittsburgh avait une équipe moyenne et Lemieux n’avait pas l’habitude d’une telle intensité. « La mentalité était complètement différente. »

La présence de Stafford dans le vestiaire d’Équipe Canada était réconfortante et accueillante, se souvient Lemieux. « Il était toujours de bonne humeur et optimiste. Barrie veillait à ce que je me sente à l’aise parmi les autres joueurs. »

Mais surtout, Lemieux dit que Stafford l’a aidé à sentir qu’il faisait partie de l’équipe en lui offrant la même expertise technique pour son équipement qu’à toutes les vedettes des Oilers. « Il réservait le même traitement à tout le monde, même aux joueurs qui restaient sur le banc. »

« Les joueurs des autres équipes remarquaient la qualité du travail de Stafford », rapporte Gretzky. « Ils ont vu à quel point les soigneurs étaient talentueux, mais surtout importants au sein de notre équipe et je crois que ça a ouvert les yeux de plusieurs personnes. »

Stafford a travaillé pour la première fois sur les patins de Luc Robitaille, le franc-tireur des Kings de Los Angeles, lors de la Coupe Canada 1991 en aplatissant leur courbure pour leur donner une forme semblable (mais moins extrême) à celle des patins de Paul Coffey d’Edmonton que Stafford avait travaillés pour augmenter leur vitesse et leur glisse.

« Sur la glace, je me sentais glisser parfaitement, explique Robitaille. La sensation était extraordinaire. Mon dos ne me faisait plus aussi mal et je me sentais beaucoup mieux. Je n’étais pas considéré comme un bon patineur et les nouveaux patins m’ont donné un bon coup de main. »

« Je disais souvent à Barrie qu’il m’a ruiné », s’esclaffe Robitaille en racontant qu’il a ensuite poussé ses propres soigneurs à reproduire le travail de Stafford. « Quand j’arrêtais de travailler avec lui, je devenais un enfer pour notre soigneur. Barrie était bon et extrêmement précis. Grâce à lui, l’aiguisage de patins est entré dans une autre dimension. »

En 2002, Lemieux et Stafford se sont retrouvés à nouveau dans l’équipe canadienne pour les Jeux olympiques de Salt Lake City. Lemieux était alors âgé de 35 ans, sa carrière était sur le déclin et il avait subi une blessure très sévère à la hanche qui nécessiterait une opération tout de suite après le tournoi. Il ne faisait cependant aucun doute que Lemieux était le leader d’Équipe Canada, dit Stafford. « Nous étions très heureux de l’avoir comme capitaine. On disait qu’il était en fin de carrière, mais dès le premier jour, il a été notre meilleur joueur. »

« Je savais que ma carrière tirait à sa fin », raconte Lemieux à propos de ces Jeux olympiques. « Mais je voulais vraiment faire partie de l’équipe et j’ai tout donné. »

Yzerman était un autre joueur canadien incommodé par une blessure grave. Il a remporté la Coupe Stanley en 2002, mais le succès sur la scène internationale lui avait échappé jusque-là.

Il le souhaitait ardemment, mais au début du tournoi, son genou blessé était en si mauvais état qu’on pensait qu’il serait considérablement ralenti. Il avait subi une opération chirurgicale en 2000 et une autre quelques semaines avant le début des Jeux olympiques.

Gretzky et le responsable de l’équipe se rappellent avoir rendu visite à Yzerman quelques heures avant la finale contre les États-Unis. Le soigneur Kenny Lowe était en train de lui donner des traitements pour diminuer l’enflure et la douleur.

« Je demandais à Stevie comment il se sentait et il semblait très optimiste », se remémore Gretzky. « En quittant la salle d’entraînement, Kenny Lowe vient me rejoindre et me dit : “Je dois te dire quelque chose tout de suite. Je ne laisserai jamais un gars dans un tel état jouer si c’était le septième match de la finale de la Coupe Stanley”. Je lui ai répondu que, Dieu merci, nous ne jouions pas le septième match. »

Yzerman voulait vraiment jouer. En finale, il a obtenu une mention d’aide sur un but important de Jarome Iginla.

En 2002, Stafford vivait un passage à vide depuis une dizaine d’années avec les Oilers, mais c’était une tout autre histoire avec l’équipe canadienne. Quelques heures avant le premier match important du Canada à Salt Lake City, Stafford s’est rendu compte qu’il avait affaire à des joueurs à part. Il s’est assuré que l’équipement de chacun des joueurs était au point tout en profitant de l’occasion pour distribuer ses encouragements.

« Allez les gars! » les encourageaient-ils. « Montrons-leur ce que nous avons dans le ventre. »

Stafford a alors regardé autour de lui. « Je me suis dit qu’il y avait Steve Yzerman, Mario Lemieux, Joe Sakic, Chris Pronger et j’ai pensé qu’ils n’avaient pas besoin qu’on les motive. Ça en était presque drôle. »

Tous les amateurs de hockey canadien connaissent les grandes victoires dans les tournois importants, mais l’un des plus beaux souvenirs de Stafford reste le Championnat mondial de hockey de 1994. Le tournoi n’a pas marqué les annales du hockey canadien, sauf pour les membres de l’équipe qui se saluent encore comme de vieux amis. Pour remporter le tournoi, ils ont surmonté l’adversité, même s’ils s’étaient imposé celle-ci par eux-mêmes.

Le Canada ne connaissait pas beaucoup de succès aux Championnats mondiaux de hockey. Il n’avait rien gagné depuis les Smoke Eaters de Trail en 1961. Les joueurs de la LNH y participaient à contrecœur parce qu’ils n’avaient pas réussi à faire les séries éliminatoires de la Coupe Stanley ou qu’ils avaient été éliminés. « Ils voyaient un peu le tournoi d’un mauvais œil », dit Stafford. « Ils venaient jouer au hockey, mais aussi s’amuser. »

Mais l’équipe de 1994, dont l’entraîneur était George Kingston, avait recruté un groupe de bons joueurs composé de jeunes vedettes comme Rob Blake, Luc Robitaille, Joe Sakic et Brendan Shanahan. Encore dans ses belles années, Billy Ranford des Oilers gardait les buts.

L’équipe avait remporté ses premiers matchs avant de bénéficier d’un congé de deux jours. Parce qu’ils n’avaient qu’un entraînement au programme le lendemain matin, les joueurs ont décidé de s’amuser un peu. Plusieurs d’entre eux ont fait la fête à l’hôtel jusqu’aux petites heures du matin.

Le lendemain, Stafford s’est rendu à la patinoire à 8 h et plusieurs joueurs étaient déjà sur place. « Le vestiaire sentait le fond de tonne, » raconte-t-il.

Les entraîneurs étaient au courant qu’un groupe de joueurs s’était mal conduit. Au lieu d’aller sur la glace, ils les ont laissé mariner dans leur équipement. « Les pauvres entraîneurs étaient anéantis, se rappelle Stafford. Ils étaient très déçus que notre équipe se comporte aussi mal. »

Vingt minutes après l’heure prévue du début de l’entraînement, Kingston est arrivé et a servi à ses joueurs le plus beau sermon que Stafford avait jamais entendu.

Kingston avait une pile de passeports canadiens dans les mains pendant qu’il parlait. « Il n’aurait pas pu être plus patriotique qu’à ce moment-là », dit Stafford. « Il a dit aux joueurs : vous avez agi en égoïstes parce qu’en ce moment, vous vous trouvez sur la scène internationale et vous représentez le Canada. Le Canada n’a pas une bonne réputation dans ce tournoi et nous ne l’avons jamais gagné. Mais cette fois, nous avons un bon groupe de joueurs. Nous avons la possibilité de passer à l’histoire et de remettre le Canada sur la carte en remportant le tournoi. Vous ne réalisez pas à quel point c’est important. »

Et puis, Kingston a lancé les passeports par terre pour ponctuer ce qu’il venait de dire.

Kingston a envoyé les joueurs réfléchir dans leur chambre d’hôtel. « Pour moi, ça a été le tournant du tournoi », ajoute Stafford. « Beaucoup de choses se sont replacées après ça. »

L’équipe canadienne a remporté tous les matchs suivants. En finale, Luc Robitaille a marqué deux fois en tir de barrage et Ranford n’a laissé passer aucune rondelle. « L’intensité du jeu était semblable à un septième match en finale de la Coupe Stanley, » dit Stafford. « La pression était à son maximum. »

Stafford se souvient d’un Ranford parfaitement concentré qui revenait au banc prendre une gorgée d’eau entre les arrêts en tir de barrage. « Je me souviens d’avoir pensé que c’était impossible qu’ils réussissent à le déjouer! J’étais fébrile. Je n’avais jamais vu un joueur dans un état de transe comme ça. »

Après le match, les joueurs ont célébré comme s’ils avaient gagné la Coupe Stanley. C’était un sentiment extraordinaire, raconte Stafford, mais comme toujours, il devait immédiatement commencer à ranger l’équipement en vue du départ de l’équipe. Il s’est remis au travail et s’est rendu dans une salle retirée de l’aréna, loin des bruyantes festivités du vestiaire. « Je vois (l’allier) Steve Thomas , tout seul dans un coin. Ce n’était pas normal. »

« Dans le vestiaire, c’est le chaos et les joueurs jubilent comme s’ils avaient gagné la Coupe Stanley et quelques pas plus loin, Steve Thomas est assis tout seul et il pleure. Je m’approche de Stevie et je lui demande si tout va bien. Il me répond les yeux pleins d’eau : “C’est la première fois de ma vie que je gagne quelque chose. C’est la première fois que je gagne quelque chose.” »

« C’était un moment émouvant. »

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