1948 mwc  r c a f

Jamais trop vieux pour le hockey

66 ans après avoir gagné l’or olympique, Andy Gilpin patine encore

Wendy Graves
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9 février 2014
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En tant que membre de l’Aviation royale canadienne (ARC), le sergent Andy Gilpin s’est engagé à servir et à protéger son pays. Il n’aurait pu deviner qu’en 1948, il aurait défendu les honneurs du Canada au hockey aux Jeux olympiques d’hiver de Saint-Moritz, Suisse.

Au départ, le Canada n’était pas censé envoyer une équipe aux Jeux. Toutefois, Sandy Watson, alors un commandant d’aviation au quartier général de l’ARC, à Ottawa, s’est porté volontaire pour former une équipe avec des joueurs provenant de différentes bases au pays. Ils sont devenus, les RCAF Flyers.

En 1947, Gilpin, aujourd’hui âgé de 93 ans, était basé à Whitehorse, Yukon. Lorsqu’il était jeune, il jouait au hockey à Montréal et en 1940, il a fait partie de l’équipe junior A de Westmount. Andy avait apporté ses patins et son bâton à Whitehorse et lorsque le lac était gelé, il jouait au hockey. Puis, un jour, il a reçu un message en provenance de la base d’Ottawa : ils cherchaient des joueurs de hockey. « Avant que j’arrive [à Whitehorse], un autre joueur était leur meilleur joueur », se souvient Gilpin. « Le commandant lui a téléphoné pour lui annoncer qu’ils allaient mettre son nom sur la liste et celui-ci lui a dit qu’il ferait mieux d’inscrire aussi le nom d’Andy Gilpin, car celui-ci avait tout le temps la rondelle. »

Gilpin et deux autres joueurs se sont rendus à Edmonton pour un essai. Ensuite, ils ont été envoyés à Ottawa : ils avaient été choisis pour faire partie de l’équipe.

Après que les Flyers ont partagé les honneurs de deux matchs hors concours, quelques joueurs ont été retranchés et de nouveaux ont été recrutés, dont deux civils. Les journalistes affirmaient que le Canada serait chanceux s’il finissait au quatrième rang aux Jeux.

Le Canada a mis le cap sur l’Europe à partir de New York, à bord du Queen Elizabeth. L’équipe était accompagnée de ses homologues américains qui ont commencé à la narguer au beau milieu de l’Atlantique. « Ils ont commencé à se vanter et à dire que nous n’avions aucune chance contre eux », explique Gilpin. « Nous les avons seulement battus 12-3, donc ils ont dû se calmer un peu dans leur prétention. »

Les règles olympiques de l’époque stipulaient que seuls 12 joueurs, dont deux gardiens de but, pouvaient être en uniforme. Cela voulait dire que Gilpin et quatre autres joueurs ne joueraient pas.

Le Canada a remporté ses cinq premiers matchs du tournoi à la ronde à huit équipes. Lors du sixième duel, il a affronté la Tchécoslovaquie, qui elle aussi n’avait pas encore subi la défaite. Le match s’est soldé par un verdict nul de 0-0, la seule partie de l’histoire olympique canadienne au cours de laquelle aucun but n’a été inscrit. Les Canadiens ont complété la ronde préliminaire face aux hôtes, les Suisses, et sur la patinoire extérieure, la foule locale a bombardé les Canadiens de balles de neige.

« Tu levais les yeux et tout ce que tu voyais, c’étaient des balles de neige », se souvient Gilpin, en riant. « Certaines nous ont atteints. » Le Canada a gagné 3-0. Les Flyers ont terminé le tournoi avec un dossier de 7-0-1, le même que les Tchèques. Grâce à un meilleur différentiel de buts, les Canadiens ont remporté l’or.

Les joueurs n’ont pas seulement ramené une médaille à la maison. Le père de l’un des joueurs était propriétaire d’un magasin d’alcool à Toronto et leur a remis chacun une bouteille pour les féliciter. Watson avait interdit la boisson, mais au moins un joueur a ignoré cette règle ce soir-là. « Il a bu sa bouteille et s’est endormi », ricane Gilpin. « Il n’a pas pris part à la photo d’équipe finale. »

Gilpin a continué de jouer au hockey dans les années 60. Lui et sa femme, Ellen, ont déménagé à London en 1984 et un jour son regard a croisé une publicité de Huff ’n’ Puffs, une organisation pour les retraités qui veulent demeurer actifs. Après avoir pris l’équipement de son gendre, Gilpin s’est dirigé vers l’aréna. « J’ai ouvert la porte et dit "Cherchez-vous des joueurs de hockey?". » Les organisateurs n’ont eu besoin que de quelques matchs simulés pour remarquer ses habiletés. « Le type qui s’occupait de l’endroit a dit "Tu fais partie de mon équipe." » Andy a joué dans cette ligue et a arrêté peu de temps après son 70e anniversaire.

Les Gilpins ont déménagé à Grand Bend, Ont., et ils y sont restés pendant 10 ans. Puisqu’il n’y avait pas de patinoire, Gilpin a dû accrocher ses patins. En 2000, ils sont retournés dans la région de London. L’année suivante, Ellen est décédée. « Je ne savais pas quoi faire », dit-il. « Trois ans plus tard, j’ai regardé mes patins et je me suis dit “C’est ça que je vais faire”. »

Comme pour les enfants de trois à, eh bien, 93 ans, c’est la communauté sociale qui pousse Gilpin à retourner sur la patinoire. Chaque lundi, il passe une partie de l’après-midi à patiner au Nichols Recreation Centre.

« Je pense qu’il est aussi passionné par le patinage, le hockey et les sports qu’il l’était à huit ou neuf ans », confie Dave Smith, l’un des nombreux amis que Gilpin a rencontrés lors de ses séances hebdomadaires de patinage. « Dans le vestiaire, il est une icône. C’est un groupe d’aînés, la plupart d’entre nous ont dans les 60-70 ans et Andy a 93 ans. Nous l’admirons. »

Chris Payne a connu Gilpin il y a trois ans et le partisan des Canadiens s’est rapidement lié d’amitié avec l’homme natif de Montréal. Chris aide aujourd’hui le médaillé d’or olympique sur la glace. « C’est facile de patiner avec Andy parce qu’il fait de bonnes foulées et garde un excellent rythme. Il m’a dit qu’il était un patineur très rapide et je le crois puisque sa technique est bonne.

« Personne n’a vraiment réalisé son âge parce qu’il arrive et commence à patiner », souligne Carroll Grenier, qui explique que Gilpin est toujours la première personne à qui on présente les nouveaux venus. « Je crois qu’il était probablement un joueur d’une immense ténacité. Il adore ce sport, tout type de hockey. Vous pouvez le sentir chaque fois que vous jasez avec lui. »

Alors que les Jeux de 2014 s’amorcent le 7 février, Gilpin a été honoré par la 427 (London) Wing of the Air Force Association of Canada pour ses réalisations militaires et sportives. Les RCAF Flyers ont gagné leur médaille d’or le 8 février 1948 et Andy a autant confiance aux chances de l’équipe de cette année que de celles de sa formation il y a 66 ans. « Tant que nous avons Crosby dans l’équipe, nous avons le meilleur joueur au monde. »

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