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Sept questions à Vanessa Stratton

L’entraîneuse en arbitrage et juge de lignes d’expérience parle de ses moments préférés sur la glace et du bonheur de travailler avec de jeunes officielles

Jason LaRose
|
06 March 2025

L’une des juges de lignes canadiennes les plus décorées, Vanessa Stratton a fait une transition naturelle vers le rôle d’entraîneuse en arbitrage, se joignant à un groupe sélect de 36 personnes de partout dans le monde.

La feuille de route de cette femme de Toronto est bien garnie : dix affectations à des championnats nationaux, sept à des championnats mondiaux, des championnats universitaires d’U SPORTS et plusieurs finales de la Coupe Clarkson dans la défunte Ligue canadienne de hockey féminin. Seule femme à siéger au comité d’arbitrage de l’IIHF, elle occupe un poste de responsable des officielles de la haute performance auprès de Hockey Colombie-Britannique.

Le HockeyCanada.ca a eu la chance s’entretenir avec Stratton et de lui poser des questions sur son parcours, ses moments préférés et ses conseils aux jeunes qui en sont à leurs premiers coups de patin dans le domaine de l’arbitrage.

HC : Vous êtes passée du patinage artistique compétitif au hockey à l’âge de 13 ans. Qui vous a inspirée à devenir une officielle?

VS : J’ai eu la chance de grandir avec des patins dans les pieds. Dès que nous avons commencé à marcher, ma sœur et moi avons été inscrites au patinage artistique. Nous avons pris goût à ce sport et participé à des compétitions de divers niveaux. Lorsque nous avons déménagé à Windsor, j’ai pris part à un entraînement sur glace et j’ai dit à mes parents que j’étais mûre pour essayer quelque chose de différent, que je voulais jouer au hockey.

Ma transition vers le hockey m’a menée à faire mes débuts en arbitrage. Beaucoup de mes amies et coéquipières se trouvaient différents emplois à temps partiel. Mon père m’a suggéré d’essayer l’arbitrage. C’était un moyen d’amasser des sous, mais aussi de faire mon propre horaire. Je me suis inscrite à un cours de certification et j’ai été mise en contact avec l’association locale et l’arbitre en chef; c’est là que mon aventure a commencé.

Ce qui est cool, c’est que mon père avait un intérêt pour ce domaine. Il a joué dans l’OHL et la NCAA, puis, comme moi, on lui a recommandé d’essayer l’arbitrage. Il a rapidement gravi les échelons pour finir par obtenir des affectations dans l’OHL et l’IHL, et a il a fait un bref passage dans la LNH pour des matchs hors concours. C’est plaisant de constater aujourd’hui que, bien que nos parcours aient été différents, notre cheminement a été similaire. Je lui donne énormément de crédit de m’avoir parlé de l’arbitrage, car ce n’est pas quelque chose que j’aurais considéré à l’époque.

HC : Quel est le match le plus mémorable auquel vous avez été affectée en tant qu’officielle?

VS : C’est toujours un privilège d’arbitrer sur la scène internationale, mais il n’y a rien qui peut battre un duel entre le Canada et les États-Unis. J’ai eu la chance d’en vivre plus d’un. Kamloops a accueilli la Coupe des 4 nations en 2014 et le Mondial féminin en 2016, et j’ai été sélectionnée pour les deux événements. J’étais sur la glace au match pour la médaille d’or de 2014, qui a opposé ces deux puissances. Le match était présenté à guichets fermés. Le hockey féminin commençait à prendre de l’ampleur, et l’ambiance dans l’aréna était tellement électrique.

Cette expérience est d’autant plus mémorable par le fait qu’elle a permis en quelque sorte de boucler la boucle récemment. Avant certains matchs, de jeunes officielles nous accompagnaient sur la glace pour l’entrée sur la patinoire et les hymnes nationaux. Pour cette partie, nous avions quatre jeunes officielles avec nous. Quelques années plus tard, lorsque j’ai accepté mon poste auprès de Hockey Colombie-Britannique, j’ai réalisé que deux des officielles dans le programme étaient sur la patinoire avec moi ce jour-là. Des années plus tard, tout ça a donc rendu ce match encore plus spécial.

HC : Quel est l’aspect préféré de votre rôle à titre d’entraîneuse en arbitrage?

VS : D’abord, il y a une chose qui est unique lorsqu’on porte l’uniforme zébré ou qu’on dirige un groupe d’arbitres et de juges de lignes : l’équipe avec laquelle tu travailles est très rarement la même. Dans les deux cas, il faut s’adapter pour travailler avec les autres, bien interagir avec ses collègues et tirer profit des forces de tout le monde dans le cadre d’une compétition de courte durée. Cet aspect est encore plus vrai dans mon rôle d’entraîneuse en arbitrage, et j’apprécie le défi qui vient avec.

Aussi, voir les officielles avec qui je fais équipe obtenir du succès et réaliser leurs objectifs, c’est tellement spécial. Enfin, ce sont les gens qui forgent l’expérience vécue. J’ai la chance de travailler avec une grande variété de personnes dans ce domaine – que ce soit au niveau provincial, national ou international – et j’ai noué des liens avec plusieurs d’entre elles pour la vie. Gabrielle Ariano-Lortie et moi avons participé à presque tous nos événements internationaux ensemble, nous avons été cochambreuses presque chaque fois et avons arbitré bon nombre de matchs ensemble. Maintenant, nous sommes des entraîneuses en arbitrage, et elle est devenue l’une de mes très bonnes amies.

HC : Quels sont les éléments que vous voulez observer chez une jeune officielle qui l’aideront à atteindre le prochain niveau?

VS : Évidemment, il y a les habiletés techniques, le coup de patin de prime abord. L’agilité et la mobilité, de même que la puissance et la vitesse, font partie de l’arsenal recherché. Ensuite, j’observe comment elles réagissent pendant un match – leur positionnement et leurs déplacements – et comment elles appliquent et gèrent les règles. La communication est également la clé – je veux voir comment une officielle s’adresse au personnel entraîneur, aux athlètes et à ses partenaires de travail. Il s’agit d’un aspect qui prend de plus en plus d’importance pour une officielle qui veut atteindre les plus hauts niveaux du hockey.

Ce sport évolue à tous les égards, et l’un des aspects sur lesquels nos différents groupes de leaders en arbitrage se penchent, c’est l’observation de l’officielle dans son ensemble. Nous voulons les meilleures et celles qui ont le potentiel de gravir les échelons – il faut qu’elles aient des habiletés techniques et un coffre d’outils bien rempli. Elles doivent aussi posséder des aptitudes qui leur permettent d’être à la fois une bonne partenaire de travail à l’aréna et une bonne personne à l’extérieur de la patinoire.

HC : Nous avons pu constater à quel point le hockey féminin a pris de l’ampleur au cours des dernières années; qu’est-ce que ça signifie pour les officielles et en quoi ça leur a donné plus d’occasions de démontrer leurs habiletés?

VS : Le hockey féminin à l’international est en plein essor. Des ligues professionnelles féminines dans des pays comme la Suisse et la Suède continuent de croître et d’offrir des occasions à des officielles de se faire valoir à l’étranger. En Amérique du Nord, la LPHF a insufflé une énergie renouvelée si on la compare aux ligues qui l’ont précédée et a adopté une véritable approche professionnelle à l’égard du hockey féminin dans les deux plus grands marchés au monde.

Cependant, il y a encore un manque à gagner en ce qui a trait à ces occasions, particulièrement pour les officielles. Nous n’avons pas besoin d’offrir l’égalité des chances, mais nous devons être équitables. Et même s’il y a eu un nombre phénoménal d’occasions pour les joueuses, les entraîneuses et les administratrices de la ligue, et une grande attention sur elles, on ose peu parler du fait que l’équité n’a pas encore été au rendez-vous en ce qui a trait au choix des arbitres et juges de lignes. C’est quelque chose que j’aimerais changer en faisant valoir mes points auprès des parties prenantes et des décideurs. Nous devons combler le fossé dans toutes les facettes du hockey et vraiment devenir équitables en offrant des occasions aux femmes dans l’ensemble de ce sport.

HC : En 2023, vous êtes devenue l’une des quatre personnes, la seule femme par surcroît, élues au comité d’arbitrage de l’IIHF. Qu’est-ce que ça signifie pour vous d’avoir un impact sur le développement des arbitres et juges de lignes de partout dans le monde?

VS : C’est sûr que, dit ainsi, on peut deviner que mon rôle me permet d’exercer une certaine influence. La vérité, c’est que je me sentais un peu comme une impostrice lorsque j’ai commencé. Tout d’abord, je suis reconnaissante envers la confiance de l’IIHF et de Hockey Canada, qui, grâce à leur soutien de ma candidature, m’ont permis de profiter de cette occasion. C’est fantastique de contribuer au développement des arbitres et juges de lignes à l’échelle planétaire.

L’IIHF est en train d’opérer un changement – la façon dont nous administrons les certifications et les sélections, le développement et l’augmentation des associations nationales membres (ANM), de même que l’entraînement et l’éducation sont des éléments clés en évolution. Mon rôle dans ce processus et la chance que j’ai d’influencer de tels changements représentent une chance unique. C’est emballant de faire partie d’une telle transformation profonde dont tant de personnes à travers le monde pourront profiter et qui, espérons-le, se fera sentir pendant longtemps.

HC : Quel conseils avez-vous pour les jeunes femmes qui en sont à leurs débuts dans le domaine de l’arbitrage?

VS : J’en ai quelques-uns :

- Avoir une forte connaissance du hockey – Ne cessez jamais d’apprendre.

- Une bonne forme physique est importante – Elle vous permettra d’être plus performante et d’augmenter votre confiance en vous.

- Faire appel à du mentorat – Trouvez des arbitres ou juges de lignes d’expérience pour vous guider dans votre parcours.

- Apprendre de ses erreurs – Tout le monde en commet; ça fait partie de l’apprentissage et du développement.

- Croire en soi– La confiance, c’est la clé.

- Défendre ses intérêts – Exprimez-vous lorsqu’il le faut; il est important de communiquer vos préoccupations et de rechercher activement des occasions qui vous seront bénéfiques.

- Faire preuve de résilience – C’est particulièrement important pour les jeunes officielles; vous ferez face à des problèmes et serez confrontées à des préjugés. Il vous faut donc rester résilientes et concentrées sur vos buts.

- Savourer l’expérience – Prenez le temps de vous amuser, car c’est vraiment une aventure peu commune!

Julie Hamel, entourée d’un joueur et de deux mascottes, tient un trophée.

Un vent de renouveau au Tournoi pee-wee de Québec

Julie Hamel, future DG du Tournoi international de hockey pee-wee de Québec, revient sur sa première année comme gestionnaire du tournoi de hockey mineur le plus prestigieux au monde

Eric Lavoie
|
24 March 2025

La tradition du Tournoi international de hockey pee-wee de Québec fait la fierté des passionnés de notre sport national depuis plus d’un demi-siècle. La 65e édition, présentée en février dernier, n’a pas fait exception à cette règle.

Et surtout pas pour Julie Hamel.

La future directrice générale du tournoi, âgée de 33 ans, faisait alors ses premiers pas comme directrice générale adjointe. C’était en quelque sorte un avant-goût de ce qui l’attend dans environ trois ans, lorsqu’elle prendra les rênes de l’événement.

« J'aime tout du tournoi! », lance la mère de deux enfants de 5 et 7 ans. « On fait vivre un rêve à des jeunes qui est carrément leur Coupe Stanley. J’aime aussi travailler pour les bénévoles et gérer un événement majeur pour la ville de Québec. On va chercher beaucoup de reconnaissance quand on organise un tournoi d’une aussi grande envergure. »

Encore une fois cette année, le bilan du tournoi de hockey mineur le plus prestigieux au monde est impressionnant : 175 matchs en 12 jours. 120 équipes, dont 12 féminines, provenant de 17 pays. 1 012 bénévoles. 206 698 spectatrices et spectateurs.

Pendant le tournoi, la native de L’Ancienne-Lorette a eu droit à de premiers bains de foule au Centre Vidéotron et au Pavillon Guy-Lafleur de Québec.

C’est là qu’elle a pu saisir pleinement la signification de sa nomination, annoncée officiellement en août dernier.

Le Centre Vidéotron de Québec rassemble une grosse foule
pour un match du Tournoi international de hockey pee-wee de Québec.Encore une fois cette année, le tournoi a attiré plus de 200 000 personnes qui sont venues acclamer des jeunes de 12 et 13 ans de partout dans le monde. (Tournoi international de hockey pee-wee de Québec)


« C’est vraiment une grande fierté pour moi, je l’avoue. C’est fou, tout le monde venait me voir dans l’aréna pour me féliciter et me dire à quel point ils étaient fiers qu’une femme accède à ce poste. »

Et sa sélection, Julie ne l’a pas volée.

Déjà à l’emploi du tournoi depuis six ans en tant que responsable des communications et du marketing, elle a dû se soumettre à un processus d’embauche extrêmement rigoureux qui a duré trois mois.

« On a reçu 51 candidatures et à la dernière étape, il nous en restait trois », confirme Patrick Dom, directeur général du Tournoi international de hockey pee-wee de Québec depuis 24 ans. « Ça venait de tous les milieux. J’ai réalisé que c’était vraiment un poste convoité. »

De son propre aveu, Patrick ne s’attendait pas à avoir autant de noms bien connus du public parmi la pile de candidatures qui ont abouti sur son bureau. Et il assure que Julie, déjà bien connue de l’organisation, n’a eu droit à aucun traitement de faveur. À la fin du processus, des tests psychométriques sont venus confirmer son choix.

Patrick Dom, assis à une table, participe à une conférence
de presse.Patrick Dom a un réseau de contacts et une expérience au tournoi qui seront très profitables pour Julie Hamel au fil de sa transition vers la direction générale de cet événement majeur. (Tournoi international de hockey pee-wee de Québec)


« Elle connaissait bien la culture du tournoi, c’était un avantage pour elle. Mais au niveau de la gestion, elle partait à la même place que les autres. Elle m’avait dit que, si elle n’était pas plus forte que les autres, elle ne voulait pas la job. »

Julie admet elle-même qu’elle a encore des croûtes à manger avant de pleinement maîtriser tous les dossiers inhérents à un poste aussi niché.

« Cela fait six ans que je gère tout le volet communications-marketing de l’événement! Je connais donc tout le tournoi dans son ensemble, mais beaucoup moins le volet hockey en soi. Je n’aurais pas été prête à me lancer seule dans ce volet. Je pense ici à la sélection des équipes ou à l’horaire complet des parties, par exemple. La gestion du budget complet du tournoi et les demandes de subventions sont aussi des aspects que je devrai développer davantage avec Patrick au courant des trois prochaines années. »

Sourire aux lèvres, des joueurs sud-coréens célèbrent leur
conquête du championnat sur la patinoire.Dans la classe AA, le Zenith Hockey Club a été la première équipe sud-coréenne à remporter un titre dans l’histoire du tournoi. (Tournoi international de hockey pee-wee de Québec)


Mais Patrick n’est aucunement inquiet – sa précieuse collègue saura bien collaborer avec les commanditaires, les ministres ou les anciens de la LNH de passage au tournoi.

« Julie, c’est un diamant à polir. Elle a du chien, et dans ce poste-là, si tu n’as pas de colonne, tu vas te faire manger la laine sur le dos. Ça, je pense que ça ne s’apprend pas. C’était la meilleure candidate. »

Prête pour la prochaine étape

Julie est bien consciente de l’énorme défi de chausser les bottines de celui qui œuvre au sein de l’organisation depuis 34 ans, où il a fait son entrée comme bénévole en 1985.

Mais elle sait aussi qu’elle a une chance en or de faire sa marque à sa façon et de montrer l’exemple aux filles et femmes qui gravitent dans le hockey. Elle dit avoir été elle-même inspirée par la gardienne de but Manon Rhéaume et la communicatrice Chantal Machabée, qui ont pavé la voie à bon nombre de femmes dans ce sport.

« J’avoue qu’au début du processus, je me disais : "Une jeune femme qui va gérer le Tournoi pee-wee, je n’ai pas beaucoup de chances". Et je trouve ça triste que je me sois dit ça. En tant que femme, on devrait se faire confiance autant qu’un homme. »

Et sur le sujet, Patrick tient à ce que les choses soient bien claires.

« On a pris Julie parce qu’elle le mérite et que c’était la meilleure. C'est aussi simple que ça. Je le dis juste parce que j'ai l'impression que ça arrive trop souvent maintenant qu'on va choisir une femme au lieu d’un homme pour bien paraître. C’est le fun d'avoir une femme avec nous, mais ce n’est pas une femme que je recherchais, mais plutôt une personne compétente. »

L’entraîneuse-chef Danielle Ward suit l’action depuis le
banc de son équipe.Seule entraîneuse au banc lors des matchs des Jr. Rangers de Mid Fairfield (Connecticut), Danielle Ward a mené son équipe au titre dans la classe AAA pour couronner une saison sans revers. (Tournoi international de hockey pee-wee de Québec)


Julie a passé le plus clair de son temps durant l’an 1 de cette transition professionnelle à apprendre, à former son remplaçant aux communications et au marketing et à exécuter des mandats spéciaux pour le 65 e anniversaire. Mais à présent, elle compte marquer davantage son empreinte au sein de l’équipe qu’elle dirigera dans quelques années.

Elle aménagera son espace de travail dans le bureau de Patrick dès septembre pour apprendre absolument tous les rudiments du poste. Comment négocier avec un client par rapport à un autre? Comment aborder les différents paliers de gouvernement? Ce sont toutes des questions auxquelles elle aura ses réponses.

Mais si elle compte profiter de l’immense bagage d’expérience et du vaste réseau de contacts que seul Patrick peut lui transmettre, Julie entend exercer un style de gestion qui lui est propre.

« Je suis une personne rassembleuse, confie-t-elle. J'aime ça quand les gens embarquent avec moi et ont envie de me suivre pour les bonnes raisons. Le sentiment d’appartenance au tournoi est vraiment très fort et je veux faire en sorte qu’autant les bénévoles que les partenaires de longue date ont envie de continuer à nous suivre. Je pense que j'ai cette force de réussir à garder ces bons liens. »

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L’histoire à l’honneur

L’équipe préparatoire féminine des M18 de la Shawnigan Lake School s’est inspirée de l’histoire canadienne du hockey pour célébrer les succès et l’impact des femmes dans le sport

Katie Brickman
|
19 March 2025

La place que les femmes et les filles occupent aujourd’hui au hockey est l’œuvre de nombreuses femmes talentueuses et dévouées.

Sur l’île de Vancouver, à la Shawnigan Lake School, ce volet de l’histoire du hockey ne laisse personne indifférent auprès du personnel entraîneur et des joueuses de l’équipe préparatoire féminine des M18.

C’est aussi cette page d’histoire qui nourrit la culture de mentorat, d’inclusion et de bénévolat communautaire de l’équipe et permettra à la prochaine génération de viser encore plus haut.

« On essaie d’apprendre aux filles que ce ne sont pas les occasions qui manquent et qu’il n’y a pas que le hockey dans la vie », raconte Carly Haggard, entraîneuse-chef de l’équipe. « Le hockey occupe une place centrale dans nos activités, et c’est beaucoup ce qui les attire dans notre programme. Oui, on célèbre ce sport, mais il y a bien plus qu’on essaie d’enseigner aux filles pour les préparer aux prochaines étapes de leur vie – que ce soit à l’université ou dans tout ce qu’elles souhaitent entreprendre.

Haggard a aidé à lancer le programme féminin à Shawnigan il y a près de 10 ans et a supervisé son développement sur la glace et partout ailleurs. Comme enseignante de l’établissement scolaire, elle vit dans l’une des résidences sur le campus.

« Les enfants qui fréquentent notre école sont certainement l’une des raisons pour lesquelles j’aime être une entraîneuse à Shawnigan, dit-elle. Les élèves savent que c’est bien plus qu’une question de hockey. On y crée des liens profonds et on y forme une famille. »

Chaque année, l’équipe organise une soirée thématique où elle dispute un match et recueille des dons pour l’occasion. Précédemment, l’événement a servi entre autres à souligner le Nouvel An lunaire, la Journée mondiale contre le cancer et le Mois de la sensibilisation au cancer du sein.

Cette année, avec le hockey féminin sous les projecteurs en mars, l’équipe a choisi de rendre hommage aux femmes dans le sport, notamment au hockey. Pour la soirée du cycle supérieur où l’équipe était opposée aux Comets de Greater Vancouver, les joueuses ont porté des chandails répliques d’Équipe Canada du Championnat mondial féminin 1990 de l’IIHF. Les dons amassés ont été remis à l’initiative Hockey pour elle de la Fondation Hockey Canada.

« Cette célébration nous semblait tout indiquée pour honorer les femmes dans le sport et les générations précédentes sans lesquelles notre équipe n’aurait pas les occasions qu’elle a aujourd’hui, estime Haggard. On a opté pour les chandails répliques roses d’Équipe Canada, c’était cool et unique, et les filles ont aimé ça. Revêtir ces chandails les remplissaient de fierté, elles en comprenaient l’importance. »

Pour la capitaine adjointe Dawson Benson, une des vétéranes de l’équipe, porter ce chandail a été un honneur qu’elle n’oubliera pas de sitôt.

« Nos soirées thématiques vont bien au-delà du sport. On avait l’impression de prendre part à un moment important, c’était vraiment magique. On était tellement fières de représenter les hockeyeuses et les autres femmes dans le sport. »

Ces fameux chandails roses se voulaient symboliques, car ils ont été portés lors de la première édition officielle du Mondial féminin, un moment déterminant dans l’histoire du hockey, sans compter qu’Équipe Canada a remporté l’or à domicile, à Ottawa. Chaque joueuse a vécu le fait de porter ce chandail à sa façon.

« On voulait qu’elles comprennent le parcours des femmes et des hockeyeuses qui ont pavé la voie – non seulement pour nos joueuses, mais aussi pour la nouvelle génération de jeunes filles qui s’intéressent au hockey », soutient Lexxi Smith, une entraîneuse adjointe de l’équipe. « Chaque joueuse a vécu l’émancipation des femmes à sa manière, mais c’était spécial pour elles de pouvoir célébrer cet événement. La fébrilité était au rendez-vous. »

Haggard et Smith ont été les architectes du développement du hockey dans leur région en tâchant de transmettre leurs connaissances et leur passion aux équipes et aux associations de hockey féminin.

« Ça fait maintenant cinq ans que je suis à Shawnigan, et l’une des premières choses que j’ai remarquées, qui est demeurée une constante pendant mon temps ici, est la qualité de la culture au sein du programme et la reconnaissance que le hockey est plus grand que nous, affirme Smith. Le hockey féminin est en constante croissance sur l’île de Vancouver, mais le soutien obtenu par l’intermédiaire d’un programme comme celui de Shawnigan est essentiel dans une petite communauté. »

Chaque année, le programme offre des occasions de mentorat aux filles de l’association de hockey mineur de Kerry Park, qui sont ainsi invitées à se joindre à l’équipe. Ces invitées viennent sur le campus et peuvent sauter sur la glace avec l’équipe ainsi que participer aux activités avant et après les matchs.

« Nos joueuses cherchent toujours des moyens de s’impliquer dans la communauté et de partager leur passion pour le hockey avec la génération suivante, raconte Smith. Elles adorent ça quand on organise nos matchs de mentorat. Elles aiment beaucoup accueillir les jeunes filles dans leur vestiaire et leur partager ce que signifie de jouer au hockey à Shawnigan. »

Pour Benson, il n’y a rien comme cette chance de communiquer sa passion pendant ces matchs de mentorat.

« C’est tellement spécial de pouvoir inspirer les jeunes filles. J’ai joué avec des garçons pratiquement toute mon enfance, donc je trouve important que la prochaine génération puisse jouer contre d’autres filles et avoir des mentores. Je regarde la passion dont elles font preuve et les rêves auxquelles elles aspirent et je me trouve chanceuse de pouvoir les aider. »

Haggard tient à laisser le legs d’un meilleur avenir aux jeunes hockeyeuses.

« On parle beaucoup de l’impact qu’elles ont sans même le savoir. On parle beaucoup de leur rôle de modèles et de leur impact sur la relève, qui pourra ainsi éviter les mêmes écueils. Nous pouvons ouvrir la voie aux générations futures. »

Cette philosophie fait partie intrinsèque de la culture dans laquelle les joueuses baignent chaque jour à Shawnigan.

« C’est un honneur pour moi d’avoir passé les dernières années à Shawnigan, dit Benson. Je vis quelque chose qui m’est précieux. C’est un grand privilège de jouer ici et de porter cet écusson. Le programme a pour priorité le développement des joueuses sur la glace, mais aussi à l’extérieur de la patinoire. On y prend soin de chaque joueuse. Je suis contente de ce que je laisse derrière moi. C’est merveilleux que d’autres joueuses se joignent à nous et continuent d’écrire l’histoire de Shawnigan. »

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Troquer son bâton pour un sifflet

Même si elle a commencé à jouer au hockey tardivement, Ali Beres ne s’est pas empêchée d’atteindre ses buts et de devenir l’une des meilleures jeunes juges de lignes par la suite

Katie Brickman
|
08 March 2024

Quand Ali Beres se fixe un objectif, c’est presque assuré qu’elle va le réaliser.

Passant de la ringuette au hockey, Ali a enfilé l’uniforme zébré après sa carrière de hockeyeuse au sein du réseau U SPORTS et s’est mise aussi à la pratique d’autres disciplines. Peu importe ce qu’elle entreprend, la détermination qu’elle a lui permet de toujours viser de nouveaux buts.

« Je suis chanceuse, car le sport a occupé une grande partie de ma jeunesse », lance la femme de 27 ans. « Je me sens vraiment privilégiée d’œuvrer dans le sport au niveau où je suis rendue et d’avoir eu plein de belles occasions. »

Ali a grandi en Colombie-britannique à environ 30 minutes de Vancouver, dans le village de Lions Bay. Comme aucun programme de hockey féminin n’y était offert, sa sœur Maegan et elle ont dû se rabattre sur la ringuette. C’est à l’âge de 13 ans qu’Ali a commencé à pratiquer le hockey avec l’intention de jouer au niveau universitaire.

La transition de la ringuette vers le hockey a forcé Ali à acquérir de nouvelles aptitudes, notamment dans le maniement du bâton et les tirs.

« Quand on passe de la ringuette au hockey, il y a des aptitudes et des connaissances à ajouter à son bagage », confirme-t-elle.

Elle a appris du personnel entraîneur qu’elle avait un manque à gagner par rapport à ses pairs du même âge et qu’elle perdait son temps. Toutefois, son désir de bien faire l’a poussée à participer à des camps de développement des habiletés et à tirer des centaines de rondelles dans le garage familial pour être en mesure de jouer.

« Je me souviens de cette conversation. J’avais 14 ans. Ce moment a été marquant et m’a permis de devenir la personne que je suis aujourd’hui. J’ai appris que si je veux réaliser quelque chose absolument et que je multiplie les efforts avec détermination, je peux atteindre mes objectifs. Surtout, il ne faut jamais lâcher quand on aime ce qu’on fait. »

Cet amour et cette passion l’ont aidée à avoir du succès au hockey; elle a joué pour la Colombie-Britannique au Championnat national féminin des moins de 18 ans 2013 et pour l’Université Western de London, en Ontario, où elle a remporté un titre national d’U SPORTS en 2015, une médaille d’argent au championnat national et deux titres du réseau du Sport universitaire de l’Ontario (SUO).

À la fin de son parcours universitaire, elle s’est mise à penser à la suite des choses. Elle savait qu’elle voulait demeurer dans le monde du hockey et elle s’est tournée vers un aspect du jeu qu’elle avait déjà apprivoisé, soit l’arbitrage.

« Je ne me sentais pas prête à accrocher mes patins après mon stage universitaire. L’aréna était ma deuxième maison depuis que j’avais trois ans. Dès la fin de mon dernier match, j’ai été prise par les émotions. Je savais que j’allais devoir trouver un emploi et arrêter de jouer. Je me suis souvenue que j’adorais l’arbitrage quand j’étais jeune. »

Ali a décidé qu’elle voulait enfiler un autre chandail, faire partie d’une nouvelle équipe et voir jusqu’où l’arbitrage allait la mener. Après l’université, elle a obtenu à nouveau une certification d’officielle en Ontario.

« J’ai enfilé les matchs avec différentes personnes et appris le plus possible, raconte-t-elle. J’ai constaté que plusieurs me devançaient dans le programme et été témoin de leurs réalisations. J’ai dit à mes mentors que j’aimerais un jour obtenir les mêmes affectations. »

Depuis sa transition vers l’arbitrage, Ali a eu l’occasion de faire partie du Programme d’excellence des officiels de Hockey Canada (POE), un cheminement qui permet aux arbitres et juges de lignes d’atteindre leurs objectifs de haut niveau.

Depuis, elle a été une juge de lignes à quelques événements importants, dont le Championnat mondial féminin des M18 2014 de l’IIHF (division 1B) et la Bataille de la rue Bay de la Ligue professionnelle de hockey féminin, un match qui a opposé Toronto à Montréal il y a quelques semaines.

« Je suis vraiment reconnaissante de toutes les occasions que j’ai eues grâce à l’arbitrage. J’aime mon rôle, car ça me permet de rester investie dans le hockey. C’est intense… Il y a de la pression et un esprit de compétition. Notre rôle est de veiller au franc-jeu et à la sécurité. »

Sans le soutien de sa famille, et en particulier de Maegan, Ali n’arriverait pas à concilier son métier d’ingénieure de solutions au sein d’une société d’approvisionnement avec son rôle d’officielle et de triathlonienne.

« Nous sommes comme de meilleures amies et notre esprit compétitif a toujours été très fort. Nous avons toujours cherché à nous pousser l’une et l’autre. Nos parents nous ont inculqué de fortes valeurs. Malgré la compétition, nous nous sommes toujours épaulées et savions que le succès de l’une n’empêchait pas le succès de l’autre. »

Comme Ali, Maegan avait des ambitions au hockey qu’elle voulait atteindre. En plus de jouer dans la NCAA au sein du Collège de Boston et dans la Premier Hockey Federation pour le Six de Toronto, elle a remporté une médaille d’argent avec le Canada au Championnat mondial féminin des M18 2017 de l’IIHF.

« Nous avons toujours été proches, et elle est devenue un excellent modèle pour moi, explique Maegan. En tant que petite sœur, j’en suis venue à prendre ma grande sœur comme idole. Quand j’avais beaucoup de succès pendant ma carrière de hockeyeuse, elle était la personne la plus proche de moi et je comptais toujours sur elle pour obtenir des conseils et du soutien. »

Pour jouer à un haut niveau, il est important d’être en bonne forme physique, mais pour Ali, ça lui permet également de rester saine mentalement et de garder un bon équilibre avec sa vie professionnelle. Quand elle n’arbitre pas, Ali participe à des triathlons, un sport dont elle est rapidement tombée amoureuse.

« Les joueuses donnent leur 100 %, donc nous devons faire la même chose pour les suivre, commente Ali. Je trouvais ça un peu ennuyant au gym. Pour sortir de ma zone de confort, je me suis inscrite à une compétition Ironman 70.3 (aussi connue sous le nom de demi-Ironman), et je suis devenue accro.

Tandis qu’Ali continue de se fixer des objectifs, comme participer aux Jeux olympiques à titre d’officielle, sa sœur sait que c’est sa détermination qui la mènera si loin.

« Une fois qu’elle a un objectif en tête, elle fera tout en son pouvoir pour l’atteindre, explique Maegan. Je suis vraiment fière d’elle, de ce qu’elle a accompli et de sa transition de joueuse de hockey à officielle. J’ai hâte de voir jusqu’où elle ira. »

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Kenzie Lalonde observe un match de hockey qu’elle décrit en direct.

Dans mes propres mots : Kenzie Lalonde

La native d’Ottawa revient sur son parcours, de son expérience de jeune hockeyeuse jusqu’aux moments marquants de sa carrière à TSN en passant par ses débuts dans les médias

Kenzie Lalonde
|
24 March 2023

C’est dans mon ADN de dire oui à ce qu’on me propose. J’ai bien retenu une phrase que j’ai lue au secondaire qui disait ceci : la vie nous donne ce qu’on a le courage de lui demander. Que ce soit pour enfiler ma première paire de patins, déménager dans les Maritimes ou porter un micro-casque pour la première fois, j’ai eu le courage de dire oui à des occasions qui m’effrayaient.

J’ai grandi dans une famille qui vibrait au rythme du hockey. Chaque matin avant l’école, je mangeais un bol de Froot Loops en regardant les nouvelles du sport à TSN, émerveillée par le fait qu’on puisse gagner sa vie en parlant de sports. Mon père et mon frère aîné jouaient tous deux au hockey, alors naturellement j’ai voulu faire comme eux. J’ai commencé au hockey masculin d’abord, puis je suis passé au hockey féminin au niveau M11. Le fait d’entrer dans un vestiaire et d’y retrouver 23 filles qui aiment le même sport que moi a fait croître ma passion pour le hockey exponentiellement. À ce jour, certaines de mes bonnes amies sont d’anciennes coéquipières au hockey mineur.

Kenzie Lalonde early in her minor hockey career and at Mount Allison University

En douzième année, je jouais pour les Junior Senators d’Ottawa. Tandis que mes coéquipières s’engageaient à fréquenter des universités, je ne savais toujours pas ce que je voulais faire de mon avenir. J’étais à la croisée des chemins. Je voulais un meilleur équilibre entre le hockey, l’école et le reste de ma vie. Andrea Leacock, une future enseignante qui était en stage dans ma classe, m’a recommandé son alma mater, l’Université Mount Allison. Dès ma visite de l’endroit, où j’ai rencontré l’entraîneur et quelques joueuses, je me suis sentie à ma place. Je n’avais jamais été dans les Maritimes auparavant, mais j’ai choisi d’élire domicile à Sackville, au Nouveau-Brunswick, pour les cinq années qui suivraient. J’y ai pratiqué mon sport et j’ai poursuivi des études en commerce tout en découvrant le domaine de la télévision en cours de route.

C’est à ma cinquième année d’université que j’ai su que je voulais faire de mon passe-temps un métier, quand j’ai été à même de constater l’effervescence qu’une entrevue pouvait entraîner chez une jeune athlète. On m’avait donné l’occasion de faire du bénévolat à Eastlink Community TV, une chaîne de télévision locale. C’était la première fois que je filmais un reportage, on couvrait un championnat de basketball féminin de niveau secondaire. Après le match, je me suis approchée de l’athlète nommée Joueuse par excellence pour lui poser la bonne vieille question : « Qu’est-ce que ça te fait d’avoir gagné? » Je n’oublierai jamais son regard, un parfait mélange de terreur, de joie et de fébrilité, tandis qu’elle était entourée de ses coéquipières bien amusées par la situation. C’est là que j’ai réalisé que je me reconnaissais en elle, que j’aurais réagi de la même manière si on était venu interviewer mes coéquipières et moi pour souligner notre réussite après une victoire. Je savais désormais que je voulais donner aux jeunes femmes la chance de faire connaître leur histoire et rendre hommage à leurs réalisations.

Kenzie Lalonde on the ice

Quand j’ai fait mes débuts à temps plein à Eastlink Community TV, c’est Brett Smith, mon directeur de station, qui m’a poussée vers la description de matchs en direct. Pendant les semaines qui ont suivi, j’ai vécu mes premières expériences. Je ne connaissais pas grand-chose du travail derrière la diffusion d’un événement en direct. J’ai vite compris que, en télévision, tu apprends sur le tas, tu gagnes en expérience d’une fois à l’autre. Soit tu coules, soit tu nages. J’ai nagé. Après moins de deux mois, j’animais la diffusion des parties des Mooseheads de Halifax, et moins d’un mois plus tard, je décrivais du hockey. Cinq mois plus tard, je décrivais des matchs de soccer, de basketball, de volleyball et même de ringuette. J’ai commencé à animer une émission communautaire hebdomadaire, où j’étais à la fois aux commandes de la caméra et de la réalisation. J’ai touché à tout et j’ai adoré ça. J’ai développé une affection pour le sport à l’échelle locale et je sentais peu à peu que j’avais un devoir chaque fois que je commentais une partie. Un devoir de prononcer les noms correctement, de faire découvrir au public les personnes derrière les athlètes et, surtout, de donner une plateforme à ces athlètes.

La veille de ma première affectation à un match de la LHJMQ, j’étais nerveuse. J’allais être la première femme à décrire une partie de la ligue à la télévision. On me demande souvent c’était comment. Honnêtement, j’avais l’impression que, si je m’en sortais bien, on n’en ferait pas un plat, mais que si je me cassais la gueule, j’allais nuire aux futures occasions pour d’autres femmes. La veille du duel entre les Mooseheads de Halifax et les Islanders de Charlottetown, j’ai reçu un appel. C’était Leah Hextall, qui a elle-même vécu, à un degré bien plus grand, la pression de devoir faire honneur à son genre dans de telles situations. Ses conseils m’ont été précieux : fais-toi confiance, car tu mérites ce qui t’arrive, et reste ancrée dans le moment présent. À ce jour, je tâche de mettre ses paroles en pratique.

Kenzie sitting at the TSN desk with Tessa Bonhomme and Carla MacLeod

Peu après, j’ai reçu un autre appel, cette fois de TSN, pour le Championnat mondial féminin 2021 de l’IIHF à Calgary. Comme les parties du groupe B étaient télévisées pour la première fois, une deuxième équipe de commentatrices était requise. J’ai eu quelques semaines pour me préparer, apprivoiser le hockey féminin international et les noms européens, puis me rendre dans la bulle à Calgary afin de travailler pour le réseau qui avait inspiré la fanatique de sports et de Froot Loops que j’étais à neuf ans.

Depuis, j’ai eu la chance de vivre des expériences exceptionnelles en ondes. Couvrir le hockey féminin aux Jeux olympiques d’hiver de 2022 m’a marquée. Je me souviendrai toujours du caractère unique de cet événement, qui a rendu mon séjour à Beijing inoubliable et a fait de moi la journaliste que je suis aujourd’hui à Montréal. La dernière édition du Mondial junior à Halifax a été spéciale, parce que ça m’a permis de retourner à l’aréna où ma carrière télévisuelle a commencé, dans le même rôle de journaliste au niveau de la glace de la même patinoire. Je pense aussi au Championnat mondial féminin des M18 de l’IIHF au Wisconsin, car c’était la première fois que ce tournoi était diffusé à la télévision, et j’étais en poste pour l’occasion. La visibilité, c’est le nerf de la guerre pour l’essor du hockey féminin, et je suis fière de faire partie d’une équipe qui vise un meilleur équilibre de ce côté.

Et c’est ce que j’aime de la télévision, c’est un sport d’équipe. C’est grâce au travail de notre équipe en coulisse que la diffusion d’un match prend vie. Il faut savoir compter les uns sur les autres, une habileté que j’ai développée au hockey. J’ai appris à faire confiance aux membres de mon équipe, formée désormais d’analystes et de caméramans. Cela vaut aussi pour le personnel en régie, qui joue en quelque sorte le rôle du personnel entraîneur. Je sais comment se sent une recrue, comment reconnaître la valeur des sacrifices des autres et, surtout, comment me battre même quand le combat peut sembler perdu d’avance.

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Jenn Berezowski officiating during the 2023 U18 Women's World Championship gold medal game.

Un rêve devenu réalité pour Berezowski, avec sa fille à ses côtés

Trois mois après la naissance de sa deuxième fille, Jenn Berezowski était de retour sur la glace en tant qu’officielle au Championnat mondial féminin des M18 de l’IIHF

Jonathan Yue
|
18 March 2023

Jenn Berezowski avait toujours rêvé d’arbitrer dans un tournoi de haut calibre de l’IIHF.

Cumulant 15 ans d’expérience comme officielle sur glace dans des ligues et des tournois partout au Canada, elle a enfin obtenu sa chance cette année à l’occasion du Championnat mondial féminin des M18 2023 de l’IIHF en Suède.

Un léger détail restait toutefois à régler. C’est que Berezowski venait de donner naissance à sa deuxième fille, Hannah.

« Quand on m’a annoncé en octobre 2022 que j’avais été sélectionnée en vue du Mondial féminin des M18 en janvier, il s’était écoulé un mois environ depuis mon accouchement, se remémore Berezowski. J’ai bien vu que ce serait serré, mais je ne pouvais pas dire non. »

Voilà qu’elle était de retour sur la glace, à peine un mois après la naissance de Hannah.

« J’ai recommencé à arbitrer, avec ma fille toujours à mes côtés », raconte-t-elle.

Le moment venu, Berezowski, qui vit à Trenton en Ontario, a mis le cap sur la Suède, accompagnée de sa mère et de son enfant. À la maison, son époux et leur fille aînée Scarlett, trois ans, ont pu regarder les trois matchs qu’elle a arbitrés, dont celui pour la médaille d’or – un duel face à la Suède qu’a remporté le Canada par la marque de 10-0 pour défendre son titre mondial.




Berezowski remercie ses proches et ses collègues qui l’ont aidée à prendre soin de sa fille, tant à la maison que sur la route.

« Il y avait toujours quelqu’un pour m’accompagner à l’aréna. Je pouvais continuer d’arbitrer tout en sachant ma fille près de moi. Je n’avais aucun souci pour la nourrir ou pour m’occuper d’elle. Mes collègues étaient derrière moi à cent pour cent. Personne ne sourcillait en me voyant nourrir Hannah entre les périodes ni quand il y avait quelqu’un sur place pour garder. Ça aide à normaliser la présence des tout-petits à l’aréna, tant à l’échelle locale que nationale, ou même internationale. »

Depuis son retour du Mondial féminin des M18 en Suède, Berezowski a recommencé à arbitrer dans différentes ligues aux quatre coins de l’Ontario, et sa fille n’est jamais bien loin. Cette semaine, Berezowski fait partie du groupe d’arbitres au Championnat de hockey féminin U SPORTS, à Montréal.

Être mère de deux enfants, voyager avec un bébé et travailler comme arbitre, tout cela demande déjà beaucoup d’organisation. Et si on vous disait que Berezowski est aussi comptable professionnelle agréée? Elle le dit sans détour, le printemps est l’une des périodes les plus occupées de l’année, avec les championnats provinciaux et les séries éliminatoires qui coïncident avec la saison des impôts au Canada.

« Si j’y arrive, c’est grâce à tout le soutien que je reçois, notamment de mes supérieurs, qui me permettent d’avoir un horaire flexible, souligne Berezowski. C’est très gentil de leur part. Le printemps, c’est la saison des championnats, mais aussi celle des impôts. Il s’agit de mettre les bouchées doubles et de faire des compromis. »

Normaliser la présence des nouveau-nés à l’aréna

Depuis ses débuts dans l’arbitrage à l’âge de 16 ans, Berezowski n’a vu qu’une seule maman avec son bébé à l’aréna. Elle a toutefois bon espoir qu’avec le temps, la présence des tout-petits fera partie de la normalité.

« Avant, j’aurais eu un choix à faire. Continuer d’arbitrer ou m’arrêter pour fonder une famille. Aujourd’hui, il y a une plus grande ouverture d’esprit, on voit qu’il est possible de faire les deux. Je n’ai pas eu à choisir, heureusement. »

Berezowski maintient également des liens avec la communauté des officielles, qui ne cesse de croître et qui est toujours d’une grande aide, qu’il s’agisse de partager des expériences ou de soumettre des idées, des réflexions. En racontant ce qu’elle vit, elle espère servir de modèle à d’autres femmes, en particulier les nouvelles mamans.

« J’ai beaucoup de collègues plus jeunes qui n’ont pas encore d’enfant. Ce groupe en ligne nous permet de faire découvrir notre réalité. En 2023, plus rien ne nous empêche de tracer notre propre voie, et j’en suis la preuve. Ça me réjouit de pouvoir servir d’exemple partout dans ma province et sur la glace. »

Le soutien que reçoit Berezowski de la communauté du hockey l’encourage beaucoup.

« Pouvoir combiner ma carrière, ma passion pour l’arbitrage et mon rôle de mère, c’est vraiment gratifiant, ajoute Berezowski. De voir ce que font des femmes comme Natalie Spooner, ça envoie un message puissant. Cela montre aux mères de famille tout ce que l’on peut accomplir si l’on y consacre les efforts nécessaires. »

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Isabelle Ethier

Isabelle Ethier, la Femme d’Hockey

Avec toute son authenticité et sa passion, Isabelle Ethier, animatrice du balado Femme d’Hockey, met en valeur les femmes de notre sport national et donne une voix à des gens de tous horizons

Eric Lavoie
|
13 March 2023

Son balado lancé en juin 2020 a déjà généré plusieurs millions d’impressions sur les différentes plateformes (YouTube, Instagram, Facebook, Spotify, etc.). À ce jour, 79 balados, 126 chroniques et 45 articles Notre étoile ont été publiés sur son site Web. Cinq commanditaires et plusieurs partenaires font équipe avec elle.

Elle reçoit des joueuses, des mamans, des administratrices, des politiciennes, mais aussi des hommes qui occupent divers postes de l’aréna local à la LNH. Tout le monde y est le bienvenu.

Dans le cadre de la Journée internationale des femmes, célébrée pendant tout le mois de mars sur nos plateformes, Isabelle Ethier, fondatrice et animatrice du balado Femme d’Hockey, a pris l’autre côté du micro pour nous parler de son influence positive sur la communauté du hockey.

Q : Avant de lancer ton balado en juin 2020, quel était ton lien avec le hockey?

R : J’ai grandi dans le hockey. Mon frère a joué, mon père a été un entraîneur et mes deux filleuls que je suis de près jouent. En janvier 2020, la Ligue de développement du hockey M18 AAA du Québec m’a donné le mandat d’élaborer son plan marketing. Dans ma tournée des équipes, j’ai constaté qu’il y avait énormément de femmes impliquées dans ce sport. J’ai voulu trouver une idée pour valoriser leur place au hockey et mettre de l’avant le côté humain. De là est né Femme d’Hockey!

Q : Les personnes qui ne te connaissent pas pourraient penser que Femme d’Hockey ne reçoit que des femmes, mais tu as aussi enregistré plusieurs balados avec des hommes qui gravitent dans ce sport. Pourquoi était-ce important pour toi de recevoir des gens de divers horizons?

R : Pour moi, l’inclusion n’exclut pas une catégorie de personnes. Je reçois des gens de différents profils; joueurs et joueuses, entraîneurs et entraîneuses, conjoints et conjointes, papas et mamans. Tous les types de hockey sont couverts aussi; hockey sur glace, dek hockey, parahockey, etc. Je trouve ça beaucoup plus fort comme message quand un Vincent Lecavalier me raconte à quel point sa mère et sa femme ont eu un impact sur son parcours que si je les questionne elles.

Q : Le slogan de ton balado est Le hockey ne se joue pas que sur la patinoire. Tu l’as même fait imprimer sur des chandails. Qu’est-ce que ça signifie pour toi?

R : Pour moi, c’est un environnement de vie. Peu importe à quel niveau tu joues, le hockey devient notre milieu de vie. Ce qui se passe avant et après un match ou un entraînement a un impact sur ta relation avec ce sport.

Isabelle Ethier

Q : Tu le demandes souvent à tes invités. Maintenant, c’est à ton tour d’y répondre… qu’est-ce qui nourrit ta passion?

R : Les gens! Le hockey me passionne, peu importe le niveau que je regarde, des plus jeunes jusqu’au hockey professionnel. Ça me fait vibrer! Mais au-delà de ça, ce sont les rencontres humaines. De voir le cheminement des athlètes, ce qui les a touchés dans les bons comme les moins bons moments. J’aime faire découvrir ces personnes autrement et les rendre accessibles au public par de bonnes discussions pendant lesquelles une belle complicité s’installe.

Q : Ton balado s’impose dans un univers médiatique qu’on pourrait dire déjà saturé de hockey. Pourquoi était-ce important pour toi de prendre ta place dans le milieu?

R : Je voulais amener une vision différente. Je ne crois pas qu’il y ait un autre balado comme Femme d’Hockey qui explore autant le côté humain, qui met en lumière les enjeux des femmes dans le sport et leur impact sur le parcours de joueurs et joueuses. Ça a permis de combler un espace qui n’était pas pris encore.

Q : La Journée internationale des femmes vise entre autres à sensibiliser le public à l’égalité des genres. Quels progrès souhaites-tu constater pour les femmes dans le hockey en général?

R : À la base, j’ai envie que les femmes aient les mêmes droits partout dans le monde. On est chanceux de vivre dans un pays démocratique, mais ce n’est pas la même réalité partout ailleurs. Ici, j’aimerais voir des entreprises oser investir dans le hockey féminin parce que le nerf de la guerre, c’est l’argent. Tu ne peux pas aimer quelque chose que tu ne connais pas. Il faut faire découvrir ce sport à plus de gens. J’aimerais qu’on atteigne un point où le bassin de joueuses de hockey soit équivalent au bassin de joueurs, parce que c’est possible.

Q : Quelle est la principale force de Femme d’Hockey?

R : L’accessibilité. Le balado est facile d’accès et donne accès à différentes personnes.

Q : Quelle femme t’inspire le plus au hockey?

R : Geneviève Paquette, la directrice générale de la Fondation des Canadiens pour l’enfance et vice-présidente de l’engagement communautaire de l’équipe. Tout le côté humain des Canadiens de Montréal, c’est elle qui s’en occupe : les joueurs, les conjointes, les familles. Pour moi, ça, c’est important. Elle s’implique beaucoup dans le hockey mineur et s’intéresse aux enjeux qui touchent ce sport. J’ai beaucoup d’admiration pour elle.

Q : On entend parler des femmes inspirantes qui brisent les plafonds de verre. Selon toi, quel serait le moment décisif où on pourrait dire que les femmes occupent une place égale à celle des hommes dans le milieu sportif?

R : On n’est pas là encore, mais on y arrive. Il faudra changer les critères de sélection. Par exemple, on m’a demandé d’être commentatrice des matchs de la Force de Montréal. Je ne suis pas une ancienne joueuse ou entraîneuse. On m’a dit de venir commenter le match comme moi je le vois, pas de l’analyser de façon traditionnelle. Ça, c’est un changement de paradigme. On ne m’a pas demandé d’imiter un comportement existant, on a valorisé la personne que je suis.

Q : Quel est ton plus beau moment au hockey?

R : Quand j’étais en 6e année, j’ai assisté à un match des Canadiens au Forum avec mon grand-papa. Il a aperçu Maurice et Henri Richard dans l’aréna et il s’est dirigé vers eux pour leur jaser. J’étais vraiment impressionnée de voir ces deux légendes de près. Après la discussion, j’ai dit à mon grand-père : « Tu les connais? ». Il m’a répondu :« Non, je voulais juste que tu les rencontres! ». Ça a été mon dernier moment avec lui, car peu de temps après, il a commencé à souffrir d’Alzheimer, il a dû être hospitalisé et il est décédé par après. Ce jour-là, mon grand-père m’a appris à aller vers les personnalités de hockey sans gêne, et j’ai vu de mes yeux comment il a été bien accueilli par les frères Richard.

Ceci ou cela?

Les habitués du balado d’Isabelle sauront que ses invités participent au traditionnel segment Ceci ou cela? C’est maintenant au tour d’Isabelle de se faire poser la question!

Q : Patinoire extérieure ou aréna?

R : Une patinoire extérieure, en fait une patinoire sur le lac. C’est juste magique!

Q : Chandail blanc, rouge ou noir?

R : Chandail rouge.

Q : Hockey féminin ou hockey masculin?

R : Je ne peux pas choisir. J’aime autant un que l’autre pour différentes raisons, car pour moi ce sont deux sports, au même titre que j’aime le football de la LCF et de la NFL.

Q : Jeux olympiques ou Championnat mondial féminin?

R : Il y a une magie autour des Jeux olympiques. Ça a lieu aux quatre ans. La planète est réunie dans plusieurs disciplines. Quand les Jeux olympiques commencent, je me mets en mode olympique chez moi. J’ai eu la chance d’y assister à Vancouver et à Londres.

Q : Orgue ou DJ à l’aréna?

R : Je suis vraiment rendue en 2023 pour ça. J’aime l’ambiance avec un DJ. J’aime quand il y a un lien entre la musique et ce qui se passe sur la glace. Par exemple, j’ai vraiment aimé entendre la chanson The Best de Tina Turner pendant l’hommage à Marie-Philip Poulin au match de la Série de la rivalité à Trois-Rivières. Ça m’a donné des frissons.

Échos de vestiaire

« Isabelle, c’est vraiment une femme passionnée et inclusive! S’il est question de hockey féminin, elle est assurément là pour aider à faire connaître les intervenantes du milieu. Elle appuie notre sport à tous les niveaux. On la voit un peu partout maintenant et ses connaissances sont respectées. »

-- Ann-Renée Desbiens, gardienne de but de l’équipe nationale féminine et médaillée d’or olympique en 2022

Isabelle Ethier et Ann-Renée Desbiens

« Elle donne une voix aux femmes dans le hockey et explore plus le côté humain et émotionnel de notre sport. Elle fait voir le hockey différemment grâce à des discussions en profondeur. J’ai vraiment aimé mon passage à son balado à mes débuts avec Hockey Québec, car ça m’a permis d’exprimer ma vision des choses dans un format moins traditionnel. »

-- Jocelyn Thibault, directeur général de Hockey Québec

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Manon Rhéaume

Un leadership inspirant

Pour la Journée internationale des femmes, certaines des plus influentes dans le monde du hockey parlent de l’importance de l’inclusion et de la représentation dans divers postes

Nicholas Pescod et Shannon Coulter
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08 March 2023

Dans le monde du hockey, la place des femmes n’a jamais été aussi grande.

Pour célébrer la Journée internationale des femmes, Hockey Canada s’est entretenue avec des femmes parmi les plus accomplies dans le milieu afin de répondre à une question :

Pourquoi est-ce important que des femmes occupent des postes d’influence au hockey?

Julie Duranceau (Saint-Bruno-de-Montarville, Qc)

Avocate d’expérience et médiatrice accréditée en matières civiles, commerciales et du travail ainsi qu’en droit de la famille, Julie Duranceau s’est jointe au conseil d’administration de Hockey Canada en décembre 2022. Depuis 2006, elle s’est acquittée de mandats dans des domaines d’intérêt comme le sport et la médiation, agissant en tant qu’enquêtrice dans le cadre de plaintes de harcèlement en milieu de travail et dans l’industrie du sport.

Manon Rhéaume (Lac-Beauport, Qc)

Manon Rhéaume est devenue la première femme — et la seule à ce jour — à disputer un match dans la LNH, réalisant l’exploit en 1992 avec le Lightning de Tampa Bay. Devant le filet de l’équipe nationale féminine du Canada, elle a remporté deux titres mondiaux et une médaille d’argent aux Jeux olympiques de 1998, soit la première année que le hockey féminin a été inclus aux Jeux.

Raphaëlle Tousignant (Terrebonne, Qc)

Étoile montante du parahockey, Raphaëlle Tousignant a gagné l’or avec Équipe Québec lors du Championnat canadien de parahockey 2022 et l’argent au tout premier Défi mondial féminin de parahockey sur glace. Alanna Mah, Christina Picton et Tousignant sont les seules femmes à avoir déjà participé à un camp de sélection de l’équipe nationale de parahockey du Canada.

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Alanna Mah
© Connor Mah

Transmettre sa passion pour le parahockey

À seulement 22 ans, Alanna Mah fait partie de l’équipe nationale féminine de parahockey du Canada depuis neuf ans et souhaite faire découvrir le sport qui lui a tant donné à d’autres jeunes filles

Bernadette Larose
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30 March 2022

Jeune femme fougueuse et déterminée, Alanna Mah a connu une ascension directe jusqu’à l’équipe nationale féminine de parahockey du Canada.

À l’âge de six mois seulement, elle a reçu un diagnostic de neuroblastome lorsque les médecins ont décelé une tumeur autour de sa moelle épinière. Bien qu’elle ait remporté sa bataille contre le cancer, cette victoire lui a coûté une lésion médullaire partielle qui l’empêche d’avoir le plein usage de ses jambes.

Malgré tout, elle a été en mesure de connaître une belle carrière d’athlète en pratiquant différents sports au fil de son enfance grâce à l’association de sports paralympiques de sa ville natale d’Edmonton. Ayant grandi au sein d’une famille d’amateurs de hockey, Mah a sauté sur la première occasion de s’initier au parahockey.

« Je savais que le parahockey existait », dit Mah. « Mais je n’étais pas tellement au courant des détails. Donc, je me suis simplement présentée à un entraînement, on m’a permis de jouer, et je suis tombée en amour. »

Dès lors, Mah s’est entraînée avec l’équipe mixte de l’Impact d’Edmonton, qui fait partie du club de hockey sur luge d’Edmonton. Lorsqu’elle a atteint l’âge d’admissibilité de 14 ans, elle a pris part à un essai ouvert à toutes pour l’équipe nationale et a été retenue.

« Quand j’ai commencé à jouer au parahockey à neuf ans, j’étais la seule fille de mon équipe. Je ne connaissais pas d’autres joueuses dans la province ni même au Canada. Donc, quand j’ai été nommée à l’équipe nationale féminine à 14 ans, c’était la première fois que j’étais exposée à l’existence d’une équipe féminine. »

Huit ans plus tard, Mah et ses coéquipières de l’équipe nationale veulent changer la donne. Grâce à des subventions de la Fondation Hockey Canada, l’équipe féminine exploite un programme de développement local en organisant des événements d’initiation pour les jeunes filles partout au Canada dans le cadre de ses camps d’entraînement nationaux.

« Je crois que c’est essentiel que les filles voient qu’il est possible de jouer au parahockey dans un milieu réservé aux femmes », estime Mah. « Il faut leur permettre de baigner dans ce milieu aux côtés de joueuses de l’équipe nationale qui les encadrent et les dirigent. Leur montrer que nous sommes ici, que nous existons. Ça leur donne des modèles à suivre. »

Même si Mah s’investit surtout dans l’essor du parahockey féminin, l’avant de 22 ans aime compétitionner du côté mixte, où elle défend les couleurs d’Équipe Alberta, quadruple championne nationale en parahockey, en compagnie de Cody Dolan et d’Adam Kingsmill, deux membres de l’équipe nationale de parahockey du Canada.

« J’aime l’aspect robuste », révèle Mah au sujet du parahockey avec contact de niveau élite. « C’est l’un des éléments que je préfère de ce sport. Je suis petite, donc c’est épeurant par moments, mais on me traite de la même manière que n’importe qui d’autre. Tout le monde pratique le même sport, personne ne s’arrête au fait que je suis une fille, je suis comme les autres sur la glace. »

Avec l’Impact (équipe au sein de laquelle elle occupe le rôle d’entraîneuse et de joueuse) et Équipe Alberta, Mah s’entraîne chaque jour et saute sur la glace deux fois par semaine, tandis qu’elle partage son temps entre le parahockey et ses études à temps plein en kinésiologie à l’Université d’Edmonton.

Sa motivation ne passe pas inaperçue aux yeux de Derek Whitson, entraîneur adjoint pour l’équipe nationale féminine et ancien athlète paralympique.

« Je suis son coéquipier au sein d’Équipe Alberta, en plus d’être son entraîneur depuis huit ans, et c’est incroyable de voir son niveau de discipline et d’effort au cours des deux dernières années pour faire progresser son jeu comme jamais », raconte Whitson. « C’est une année de reconstruction, et elle s’impose vraiment comme l’une des meneuses de son équipe et se montre à la hauteur de ce rôle. Elle a une personnalité colorée qui ne correspond pas à un leadership traditionnel, mais ça permet de tirer le meilleur d’elle-même et de l’équipe, car elle crée une ambiance plaisante pour tout le monde. »

Whitson et l’entraîneuse-chef Tara Chisholm se préparent en vue d’un camp de sélection national sur invitation qui aura lieu à Yellowknife, dans les Territoires-du-Nord-Ouest, du 24 avril au 1er mai. Il y aura ensuite des camps régionaux en juin et en juillet avant la tenue d’un camp de l’équipe nationale à Calgary, du 27 au 31 juillet.

L’équipe poursuit ainsi ses préparatifs pour le Défi mondial féminin 2022 prévu cet automne.

« C’est une période exaltante pour nos joueuses, car elles se préparent pour ce qui sera probablement le plus grand événement mondial auquel elles auront participé », dit Whitson. « C’est une occasion rêvée de montrer ce pour quoi elles s’entraînent depuis des années, et comme elles représentent le Canada, elles ne visent rien de moins que la plus haute marche du podium. »

Bien que le parahockey soit un sport mixte, seulement trois femmes ont atteint les Jeux paralympiques, dont la Chinoise Yu Jing, qui a participé aux Jeux de 2022 plus tôt ce mois-ci. L’objectif de Mah et de Parahockey féminin du Canada, le groupe qui supervise le développement du parahockey féminin partout au pays, est de faire de ce sport une discipline paralympique, mais le manque de compétition internationale équitable représente un obstacle majeur.

Whitson et Chisholm ont multiplié les efforts de développement à l’échelle internationale, mais la sensibilisation et la participation au pays demeurent une priorité pour Mah et ses coéquipières de l’équipe nationale.

C’est un travail que Mah fait par amour pour un sport qui a forgé son existence.

« Rien ne se compare à ce milieu et aux personnes qu’on y fréquente. C’est comme une famille. »

« Beaucoup diraient la même chose pour bien d’autres sports, mais surtout pour une femme handicapée qui fait du sport, trouver un groupe où l’on se sent acceptée et comprise n’a rien d’égal. »

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L’importance de rester soi-même

De l’aréna Delaney à Thunder Bay aux feux de la rampe à TSN, Julia Tocheri incarne à merveille la présence que peuvent prendre les femmes à l’antenne

Hockey Northwestern Ontario
|
25 March 2022

Originaire de Thunder Bay, en Ontario, Julia Tocheri a fait sa marque dans l’industrie des médias sportifs au cours des dernières années. Julia, l’une des têtes d’affiche de l’émission BarDown et coanimatrice de l’émission Leafs Lunch à TSN, a entamé son parcours comme joueuse au hockey mineur auprès de Hockey Nord-Ouest de l’Ontario (HNO) et de l’Association de hockey féminin de l’Ontario (OWHA).

Déterminée à transformer sa passion pour le hockey en carrière, Julia s’est inscrite au programme de médias sportifs de l’Université Ryerson, où elle a fait ses débuts comme animatrice à l’émission Rams Live webdiffusée par l’université. Elle a ensuite agi à titre de présentatrice pour les matchs des Steelheads de Mississauga dans la Ligue de hockey de l’Ontario, avant de se joindre à TSN.

Elle vaut son succès actuel à sa grande détermination tout au long de son parcours et souhaite maintenant inspirer d’autres jeunes femmes.

Dans le cadre des célébrations entourant la Journée internationale des femmes, HNO a rencontré Julia pour discuter de différents sujets concernant les femmes dans le sport.

Comment se déroule ton travail pour TSN et l’émission Leafs Lunch?

J’y prends énormément de plaisir. C’est toute une aventure que d’avoir pu faire mes débuts avec l’équipe des médias sociaux de TSN pendant que j’allais à l’université, pour ensuite me joindre à celle de BarDown. Je me sens tellement privilégiée de pouvoir faire carrière dans le domaine du sport. J’aime le hockey et le sport depuis que je suis toute petite, et regarder des événements sportifs est l’un de mes passe-temps préférés. De pouvoir gagner ma vie ainsi est un grand honneur.

Quand as-tu réalisé que tu avais une passion pour le hockey?

Ça remonte à mes débuts au sein de mon équipe Timbits à l’aréna Delaney. Mon père était alors le président d’une association de hockey mineur locale, et tous ses amis avaient des fils qui s’inscrivaient au hockey. Il m’a mise sur des patins dès l’âge de trois ou quatre ans, puis m’a inscrite à une équipe Timbits dès que j’ai eu six ans; ça a été le coup de foudre.

J’ai tellement de souvenirs d’enfance et d’adolescence liés aux entraînements de hockey, aux arénas et aux fins de semaine de tournoi. La plupart de mes souvenirs préférés ont trait au hockey ainsi qu’au plaisir de jouer et de faire partie d’une équipe.

Que représente pour toi ton parcours de jeune hockeyeuse dans le Nord-Ouest de l’Ontario?

Le Nord-Ouest de l’Ontario fait partie intrinsèque de mon identité. Ça vaut pour mon image de marque aussi, je trouve que c’est un endroit unique au monde. Il suffit de voir combien de joueurs de la LNH cet endroit a produits. C’est plutôt incroyable si l’on considère le bassin de population.

Mon humilité, mon ardeur au travail et ma volonté de commencer au bas de l’échelle, des traits caractéristiques du Nord-Ouest de l’Ontario, où les gens n’ont pas peur de se retrousser les manches, m’ont beaucoup aidée dans ma carrière. Quand j’étais petite, je ne réalisais pas à quel point ça me serait utile, mais je suis très reconnaissante envers mes racines. J’ai grandi et joué au hockey dans un milieu où ce sport est au cœur du quotidien et des conversations à l’école. Tout ce qu’on faisait était en lien avec le hockey. Cette culture du sport et du travail ardu m’ont outillée plus que tout en vue de connaître du succès.

Vois-tu ton succès comme une source d’inspiration pour les jeunes femmes qui souhaitent explorer toutes les avenues qu’offre le monde du hockey?

Je reçois beaucoup de messages de filles qui disent aimer me voir à BarDown et à TSN, que ça les inspire. Ça me fait bizarre, car il y a deux ans, je sentais la même chose en regardant des femmes comme Chris Simpson, Kate Beirness, Tessa Bonhomme et Andi Petrillo. J’anime Leafs Lunch, qui était l’une de mes émissions préférées à regarder quand c’était Andi Petrillo qui l’animait. C’est grâce à ces femmes que j’ai su que c’était possible pour moi d’avoir une carrière dans le domaine du hockey, alors de penser que je pourrais en faire autant pour les filles qui me regardent… C’est vraiment spécial. Je ne le dirai jamais assez, et je ne peux qu’espérer que ça se poursuive.

Il pourrait y avoir beaucoup plus de femmes non seulement devant les caméras, mais aussi au sein des équipes de la LNH, des équipes juniors, partout dans les coulisses du sport. Les femmes que l’on voit à l’écran ne sont qu’une fraction des femmes qui travaillent dans les médias sportifs. De là l’importance de la représentativité. Le fait d’avoir des modèles permet de se projeter dans les mêmes rôles.

Y a-t-il des femmes influentes qui t’ont inspirée dans ton parcours?

J’en ai nommé quelques-unes, comme Kate Beirness et Andi Petrillo. Chris Simpson aussi, que je trouvais très bonne quand je l’écoutais et qui demeure une référence dans l’industrie. Il y a des hockeyeuses également, comme Hayley Wickenheiser. Beaucoup de femmes, en fait, même ma mère. Bien des mamans n’auraient pas soutenu une carrière dans les médias sportifs. Mais la mienne a toujours cru fermement que je pouvais me tailler une place n’importe où et aller au bout de toutes mes ambitions. L’appui des femmes de mon entourage est essentiel dans une carrière comme la mienne.

Quels conseils aimerais-tu donner aux jeunes filles partout dans le monde?

Tout d’abord, qu’il s’agisse de succès devant les caméras ou dans n’importe quelle industrie, c’est important de rester soi-même. Quand j’ai réellement commencé à assumer mon identité et à bâtir autour de celle-ci, plus je misais sur ma personne, sur Thunder Bay et mes goûts personnels à mesure que je forgeais mon image de marque et ma personnalité télévisuelle, plus j’avais du succès. L’authenticité prime pour tisser des liens, qu’on soit à l’antenne ou peu importe ce qu’on fait. C’est lorsque j’ai cessé de vouloir être quelqu’un d’autre que j’ai obtenu le plus de succès.

Un autre outil important est la solidarité féminine. Par exemple, je travaille avec une réalisatrice pour Leafs Lunch, ce qui est génial, car j’ai rarement la chance de côtoyer d’autres femmes dans cette industrie. J’ai l’habitude de travailler avec des hommes, mais c’est fantastique de collaborer avec des femmes. Cessez de percevoir les autres femmes comme des rivales et voyez-les plutôt comme des alliées. Votre vie et votre carrière s’en porteront d’autant mieux. C’est beaucoup plus facile de pouvoir compter sur des femmes qui comprennent votre réalité et vous soutiennent, que ce soit dans le sport ou dans toute autre industrie dominée par les hommes. Se serrer les coudes est le meilleur conseil que je puisse donner aux femmes.

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