Munro fait sa place
Les plans universitaires de Kayla Munro ont pâti de la pandémie de COVID-19, mais la gardienne de but est retombée sur ses patins à l’Université Simon Fraser, marquant l’histoire au passage
Les deux dernières années ont été tout sauf normales pour Kayla Munro. Comme celui de bien d’autres athlètes, le quotidien de la jeune gardienne de but a été chamboulé par la pandémie, les annulations de saisons et les restrictions. Trouver des façons de jouer au hockey est devenu un véritable défi.
Le parcours unique de cette jeune et talentueuse joueuse l’a menée à l’équipe de hockey masculin de l’Université Simon Fraser (SFU), faisant ainsi tomber des barrières.
« Je ne savais pas si j’allais avoir la chance de rejouer au hockey, confie-t-elle. Je suis reconnaissante de faire partie de l’équipe de SFU. »
Munro et son équipe ont connu une saison régulière 2021-2022 exceptionnelle dans la British Columbia Intercollegiate Hockey League (BCIHL), enregistrant une fiche parfaite de 12-0-0. Pour sa part, Munro a marqué l’histoire à quelques reprises. Elle s’est d’abord taillé une place dans l’histoire de la BCIHL en devenant la première femme à disputer un match préparatoire lorsqu’elle s’est amenée devant le filet pendant la troisième période d’un affrontement contre les Lakers de l’Okanagan, le 25 septembre 2021. Elle a offert une solide performance, bloquant 13 des 14 tirs dirigés vers elle. Munro a une fois de plus laissé sa marque le 16 octobre 2021, jour où elle est devenue la première femme à obtenir un départ dans un match hors concours de la BCIHL, aussi contre les Lakers.
« J’étais un peu nerveuse », raconte-t-elle au sujet de sa première présence sur la patinoire. « Honnêtement, je ne le voyais pas comme un événement marquant. J’étais nerveuse parce que je n’avais pas disputé de match en presque deux ans. Je n’ai pas joué l’année dernière à Syracuse, et l’année d’avant, j’étais sur la touche après une opération à l’épaule. J’ai travaillé avec un psychologue du sport et j’ai appris de bons trucs pour contrôler ma nervosité et en faire une force positive sur la glace. J’étais un peu nerveuse, oui, mais je me sentais bien préparée. »
Munro a réalisé son plus grand accomplissement à ce jour le 5 février 2022, lorsqu’elle est devenue la première femme à jouer dans un match de saison régulière de la BCIHL. La gardienne de 19 ans a pris la relève en troisième période dans un match contre les Lakers de l’Okanagan qui s’est soldé par une victoire de 8-5 de SFU.
Pour Munro, l’idée de départ n’était pas d’écrire une page d’histoire en s’alignant avec l’équipe de hockey masculin de SFU, bien au contraire. Elle visait la NCAA, un but ambitieux qu’elle semblait avoir atteint en acceptant une bourse d’études pour jouer au hockey à l’Université de Syracuse, à New York, en 2019.
« Ce n’était rien de moins qu’un rêve devenu réalité que d’obtenir une bourse à Syracuse, souligne la native de North Vancouver. Jouer dans la NCAA a toujours été mon but depuis que j’ai commencé à pratiquer le hockey. Selon moi, mis à part les Jeux olympiques, c’est l’un des plus hauts niveaux que l’on peut atteindre en hockey féminin. »
Le confinement et les bouleversements dans le monde du sport ont poussé Munro à changer ses plans et à rester à la maison avec sa famille plutôt que de jouer chez nos voisins du sud. Ce ne fut pas une décision facile à prendre, mais elle s’est sentie comprise et appuyée.
« J’ai passé à peu près un mois à Syracuse en 2020. On ne pouvait pas s’entraîner ni rien faire d’autre; on était confinées à nos logements. J’ai décidé de revenir à la maison pour des raisons familiales. Ce devait être pour un semestre seulement, mais j’ai finalement décidé de rester. L’entraîneur-chef à Syracuse, Paul Flanagan, a été très compréhensif. C’est quelqu’un d’incroyable. Il veut le meilleur pour nous, et il m’a dit de faire ce qui me rendrait heureuse et ce qui serait le mieux pour ma santé mentale. »
Une fois la décision prise de rester à la maison en Colombie-Britannique, Munro a commencé à chercher une université où poursuivre ses études. Elle voulait aussi trouver un endroit où jouer au hockey, ce qui n’était pas chose facile vu toutes les restrictions sanitaires.
« J’ai fait une demande d’admission à l’Université Simon Fraser et j’ai été acceptée », raconte-t-elle.
La question de l’école étant réglée, elle a commencé à évaluer ses options pour le hockey.
« J’ai regardé un peu partout. Même une ligue intramurale ou maison m’aurait suffi. Tout ce que je voulais, c’était de jouer. »
« J’ai découvert que SFU avait une équipe de hockey masculin, alors j’ai envoyé un courriel à l’entraîneur-chef, Mark Coletta, pour lui demander un essai. Je lui ai parlé un peu de moi, des équipes pour lesquelles j’avais joué et du niveau que j’avais atteint au hockey. Il m’a soutenu dès le départ. »
« Kayla se cherchait une équipe, se rappelle Coletta. Je lui ai dit qu’elle était la bienvenue pour un essai, et que si elle était assez bonne pour jouer, elle jouerait. Connaissant sa situation, on voulait lui donner sa chance. »
Après un essai et un camp d’entraînement fructueux, le nom de Munro a été inscrit au sein de la formation de SFU pour 2021-2022.
« Elle sait jouer au hockey, ajoute Coletta. Elle a une très bonne technique devant le filet, elle bouge bien. L’important était donc de s’assurer qu’elle s’adapte bien. »
Coletta est catégorique : Munro a été choisie pour la qualité de son jeu. Il voit l’athlète, et non son genre.
« Kayla est une personne fantastique, vante-t-il. Chaque jour, elle arrive prête à travailler et à jouer. »
Munro apprécie énormément le fait que Coletta la traite comme tous les autres.
« Il veut que son équipe soit composée des meilleurs effectifs, dit-elle. Homme ou femme, ça n’a pas d’importance. La première fois que nous nous sommes parlé au téléphone, il m’a dit que je jouais au hockey, point. J’ai trouvé ça gratifiant et inspirant. Je me suis vraiment bien sentie. »
Au fil des années, Munro a eu beaucoup de modèles positifs qui l’ont aidée en tant que joueuse et en tant que personne. Elle a d’abord rencontré Jeff Eaton lorsqu’elle jouait pour l’Avalanche de North Shore dans l’Association de hockey sur glace féminin North Shore.
« Deux entraîneurs m’ont vraiment marquée, confie-t-elle. Eaton s’impliquait beaucoup avec l’Avalanche de North Shore, il nous aidait à développer nos habiletés. J’ai eu la chance de joueur dans son équipe féminine junior, les Pacific Steelers. C’est l’une des personnes les plus calées en hockey que je connaisse, et on peut toujours compter sur son soutien. Eaton a vraiment notre succès à cœur, et c’est en grande partie grâce à lui si j’ai décroché une bourse à Syracuse. Il m’a appris tout plein de choses. »
« Il y a aussi eu Delaney Collins, mon entraîneuse lors de ma première saison avec le Rush de Fraser Valley dans la division M18 AAA. »
Après 95 parties et neuf médailles d’or avec l’équipe nationale féminine, Collins, une habituée de la ligne bleue canadienne dans les années 2000, a décidé de faire le saut et de passer de joueuse à entraîneuse. Outre l’expérience d’une feuille de route bien garnie, Collins a transmis à Munro un message qui résonne encore chez elle.
« Collins croit fermement en l’importance de la valorisation des femmes, remarque Munro. Nous méritons d’être vues comme des égales, dans le sport comme dans tout. Elle m’a appris à avoir confiance en moi. Elle m’a appris qu’il n’y avait rien de mal à être forte et musclée, qu’on n’était pas obligées d’être menues et délicates. Elle m’a aidée à définir qui j’étais comme gardienne de but et comme personne. Elle a vraiment été un modèle important pour moi. »
« Ça a été un charme de travailler avec Kayla, se rappelle Collins. Son énergie et son leadership étaient contagieux, et ses coéquipières pouvaient toujours compter sur une fière compétitrice. C’est une gardienne très athlétique et rapide, et elle manie la rondelle presque comme une défenseure. L’entraîner est un plaisir. C’est une personne exceptionnelle et un très bon modèle pour les jeunes filles. »
Après tout ce qu’elle a vécu au cours de deux dernières années, Munro sait pertinemment que ses plans peuvent changer en un rien de temps. Cela ne l’empêche pas de se fixer des objectifs.
« Je veux terminer mes études. C’est très important pour moi. C’est ça la prochaine étape. Puis, je veux me trouver un emploi tout en continuant, je l’espère, de jouer au hockey. Je suis reconnaissante de pouvoir jouer, parce qu’à un certain moment, j’ignorais si j’allais avoir la chance de le faire. »
Le passage de Munro à SFU l’aidera à perfectionner son jeu, mais aussi à acquérir des aptitudes de vie.
« Ça a été tout un ajustement pour elle, souligne Coletta. Le fait que Kayla ait été capable de s’adapter lui sera assurément utile après cette année. »
« Elle a travaillé fort et a pris un engagement envers nous. Elle était prête à voir beaucoup de glace ou à assumer le rôle d’auxiliaire. Elle fait tout ce qu’il faut pour être prête à être la gardienne de but partante au cours de l’année prochaine, que ce soit dans une équipe féminine ou masculine. »
Munro a su rester forte malgré les embûches.
« Ces dernières années, mon plus grand défi a été de rester motivée, confie-t-elle. Mais je suis extrêmement contente d’être là où j’en suis aujourd’hui. Contente, et fière. »
Publication d’un document de discussion sur le hockey féminin
Le document fait état de six domaines lacunaires qui nuisent au hockey féminin
CALGARY (Alberta) – Hockey Canada a publié Bâtir l’avenir du hockey féminin, un document de discussion dont l’élaboration a été supervisée par un comité directeur formé de 15 personnes possédant une expérience significative du hockey et du sport féminins et présidé par Gillian Apps, membre du conseil d’administration de Hockey Canada et ancienne joueuse de l’équipe nationale féminine.
Ce document vise à expliquer à toutes les personnes au pays qui ont à cœur le hockey féminin les obstacles auxquels est confronté le sport afin que, tous ensemble, nous puissions éliminer ces obstacles à tous les niveaux et aider le hockey féminin à atteindre son plein potentiel au Canada.
« Il est passionnant de réfléchir à l’avenir du hockey féminin au Canada, et nous espérons qu’à la lecture de ce document, les gens au Canada se sentiront galvanisés et interpellés à s’impliquer avec nous, a exprimé Apps. Nous avons une occasion en or de miser sur l’intérêt grandissant envers le hockey féminin, et notre comité s’est engagé à aider Hockey Canada et ses membres à continuer de faire croître le sport.
« Nous espérons que le jour viendra où toutes les filles qui le souhaitent pourront jouer au hockey, car les obstacles liés au genre seront éliminés, mais nous savons qu’il reste encore beaucoup à faire pour assurer l’avenir du hockey féminin. »
Le document de discussion fait état de six domaines grandement lacunaires qui nuisent à l’essor et au potentiel du hockey féminin : structure; affectation équitable des ressources; politiques et gouvernance; formation; données; visibilité et célébration.
Le document se penche également sur l’état actuel du hockey féminin au Canada et présente la Vision 2030, qui a pour objectif de faire passer le nombre de hockeyeuses au pays à plus de 170 000 d’ici 2030.
Au cours des prochaines semaines, IMI International lancera un processus de recherche officiel et sondera des athlètes, des entraîneuses et entraîneurs, des officielles et officiels, des administratrices et administrateurs, des bénévoles, des amatrices et amateurs, ainsi que d’autres Canadiennes et Canadiens. Ces recherches soutiendront le travail du comité, qui doit élaborer des recommandations afin d’orienter le prochain plan stratégique de Hockey Canada – et du Canada – pour le hockey féminin.
Le document Bâtir l’avenir du hockey féminin est disponible ici.
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Neuf étudiantes-athlètes ajoutées au programme Entraîneuses en herbe
La quatrième cohorte du programme Entraîneuses en herbe sera suivie jusqu’en 2025-2026
CALGARY, Alberta – Hockey Canada et U SPORTS ont annoncé les neuf étudiantes-athlètes choisies pour participer à la quatrième cohorte du programme Entraîneuses en herbe, qui vise à accroître le nombre de femmes derrière le banc au Canada.
Ces femmes auront droit à de la formation et à du mentorat pendant les saisons 2024-2025 et 2025-2026.
Née en 2021 d’un partenariat entre Hockey Canada, U SPORTS et la Fondation Hockey Canada, l’initiative Entraîneuses en herbe vise à offrir des occasions à des étudiantes-athlètes du réseau U SPORTS pour amorcer leur carrière d’entraîneuse tout en jouant au hockey universitaire féminin.
Les participantes au programme occuperont un poste d’entraîneuse adjointe au sein d’une équipe de hockey féminin de M13, M15 ou M18 et recevront une formation en entraînement, des occasions de perfectionnement professionnel et une rétribution.
La cohorte de cette année est composée d’étudiantes-athlètes provenant de neuf programmes de hockey féminin d’U SPORTS représentant les quatre conférences :
- Allie Barter (Université Saint Mary's, SUA)
- Jordyn Blais (Université de Regina, CW)
- Annick Boudreau (Université de Moncton, SUA)
- Brianna Bowman (Université Wilfrid-Laurier, SUO)
- Madison Cronkwright (Université Brock, SUO)
- Maggi Dewolf-Russ (Université de Windsor, SUO)
- Jessymaude Drapeau (Université Concordia, RSEQ)
- Charlotte Melindy (Université Queen’s, SUO)
- Keiara Raitt (Université de Waterloo, SUO)
« Nous sommes tellement reconnaissants envers les entraîneurs et entraîneuses du réseau U SPORTS qui ont soumis le nom de ces neuf femmes remarquables pour faire partie du programme Entraîneuses en herbe en cette période charnière pour les femmes et les filles au hockey ici au pays », a déclaré Marin Hickox, vice-présidente du hockey féminin à Hockey Canada. « Les trois premières cohortes de participantes ont eu une influence positive sur notre sport à tant d’égards, et notre organisation est ravie d’accueillir ce groupe d’étudiantes-athlètes méritantes grâce au généreux soutien financier de la Fondation Hockey Canada.
« Les filles dirigées par une femme sont plus susceptibles de se tourner vers le rôle d’entraîneuse à la fin de leur parcours de joueuse, et nous espérons que ce programme continuera de favoriser le recrutement et la rétention des filles dans des rôles de leaders au hockey. »
Depuis sa création, le programme a guidé des étudiantes-athlètes provenant de 19 programmes de hockey féminin d’U SPORTS représentant les quatre conférences de l’alliance.
« Nous sommes immensément fiers des étudiantes-athlètes d’U SPORTS sélectionnées au sein du programme Entraîneuses en herbe », a affirmé Pierre Arsenault, chef de la direction d’U SPORTS. « Elles représentent l’avenir du leadership dans le sport, et leur implication dans ce programme non seulement leur permettra de donner un élan à leur carrière, mais servira également de source d’inspiration pour tant d’autres personnes. En prenant place derrière le banc, elles aident à forger une communauté sportive plus forte et plus inclusive dans l’ensemble du pays. »
Le comité de sélection d’Entraîneuses en herbe est composé de représentants et représentantes de Hockey Canada, d’U SPORTS, des membres régionaux, provinciaux et territoriaux de Hockey Canada ainsi que du conseil d’administration de la Fondation Hockey Canada.
Pendant la Semaine nationale des entraîneurs, Hockey Canada souligne l’influence positive du personnel entraîneur sur les athlètes aux quatre coins du pays en proposant des ressources pour dire #MerciCoach et une série d’articles que vous trouverez ici.
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Maman, entraîneuse et leader au hockey
Passionnée et désireuse d’aider les femmes à prendre confiance derrière le banc, Jamie Keeley a ouvert les possibilités au sein de son association, à Calgary et dans toute l’Alberta
Le parcours de Jamie Keeley comme entraîneuse au hockey mineur a commencé comme celui de bien d’autres parents au Canada qui souhaitent accompagner leur enfant dans le monde du hockey.
« C’est en voyant mon fils sur la glace que j’ai eu envie d’être là avec lui pour qu’on vive ça ensemble et de l’aider à apprendre », se souvient la principale intéressée.
C’était il y a presque six ans.
Aujourd’hui, Keeley est la lauréate nationale du Prix des entraîneuses BFL CANADA dans le volet communautaire et la créatrice d’un florissant programme de développement des entraîneuses au sein du Club de hockey des Knights à Calgary.
« Il est important que les femmes réalisent qu’elles ont beaucoup à offrir et que ce qu’elles ont à offrir est reconnu et apprécié », dit Keeley à propos de la reconnaissance de BFL CANADA. « Et c’est la visée de ce prix, il met en lumière le fait que nous en sommes capables. Nous y sommes maintenant. Continuons à ouvrir la voie et à briser des plafonds de verre, c’est merveilleux. »
Petite, Keeley a évolué à la ringuette et a aussi joué au hockey quand le nombre de joueurs dans sa collectivité du nord de la Saskatchewan était insuffisant pour compléter la formation de l’équipe masculine. Elle n’avait jamais vraiment songé à devenir entraîneuse avant que son fils fasse ses débuts au hockey avec les M7 Timbits, à l’automne 2018.
La saison suivante, elle n’a pas été sélectionnée pour entraîner chez les M9. Elle est donc revenue à ses premières amours et a rejoint l’Association de ringuette Bow View à titre d’entraîneuse adjointe et d’entraîneuse-chef chez les M10 et les M12.
« J’ai beaucoup appris et j’ai gagné la confiance dont j’avais besoin pour revenir au hockey et contribuer à changer les choses », dit-elle à propos de ses trois saisons auprès de Bow View.
Keeley évoque souvent ce processus, elle qui a passé ces années à observer d’autres personnes derrière le banc, à veiller à bien s’entourer, à bâtir son réseau et ses appuis, à se doter d’outils et apprendre à entraîner dans le volet compétitif.
Elle en retient surtout qu’on n’y arrive pas en faisant cavalier seul.
« Selon moi, ce qui détermine la réussite d’une personne en entraînement, c’est sa capacité de s’entourer de personnes qui ont des habiletés dont elle-même ne dispose pas encore. Je m’assure donc toujours d’avoir une équipe bien équilibrée formée de personnes desquelles je peux apprendre et qui peuvent compenser mes lacunes. »
À l’amorce de la saison de hockey 2022-2023, Keeley était prête à s’impliquer auprès de l’équipe de son fils chez les M11.
Mais elle n’est pas revenue au hockey les mains vides. En plus des compétences acquises avec Bow View, Keeley est arrivée en proposant un programme de développement en entraînement destiné aux femmes.
« Le programme ne visait pas simplement à donner aux femmes les outils dont elles ont besoin pour diriger une équipe. Il faut d’abord avoir confiance en soi pour lever la main, proposer sa candidature et croire qu’on a quelque chose à offrir. Le programme visait essentiellement à inciter les femmes à se porter volontaires et à les aider à gagner la confiance de sauter sur la glace.
« L’un des objectifs était de veiller à ce qu’il y ait des femmes dans des rôles de premier plan pour garder les filles dans le sport, car c’est important. On se doutait qu’en voyant des personnes du même sexe qu’elles exercer leur leadership sur la glace, les filles voudraient peut-être rester impliquées au hockey. »
L’association a sauté sur la proposition, et Keeley est allée de l’avant.
« J’ai commencé par organiser une première séance sur glace, et 12 femmes se sont inscrites et sont venues. Il s’agissait avant tout de leur présenter le programme.
« J’avais réservé la glace pour une heure et demie, mais je pense que nous y avons été 20 minutes. Nous avons essentiellement discuté afin de savoir si ça leur convenait vraiment et si elles avaient la confiance nécessaire pour se lancer, de leur expliquer à quoi ça ressemblerait si elles étaient sélectionnées pour être sur la glace avec leur enfant. C’était incroyable d’entendre ces femmes parler de défis, d’obstacles et de barrières, et pour moi qui lançais ce programme, d’être en mesure de leur offrir cet espace pour discuter ouvertement et librement, ce qu’elles n’avaient nulle part ailleurs. »
Ce qui devait initialement être une initiative locale s’adressant aux femmes du programme des Knights s’est rapidement transformé en quelque chose de beaucoup plus important, à la grande joie de Keeley.
Une formation a par la suite été créée avec l’aide de Hockey Alberta – le premier stage Entraîneur 2 de la province réservé aux femmes.
« J’ai commencé par ouvrir les inscriptions au stage au groupe local qui avait manifesté de l’intérêt, puis nous avons décidé de les étendre à toute la province. C’est ainsi que, par un jour de novembre bien enneigé, 24 femmes venant de partout en Alberta se sont réunies dans une salle. Nous avons suivi les quatre heures de cours, puis le lendemain, nous nous sommes retrouvées pour sept autres heures.
« C’est là que le réseau s’est formé. Beaucoup d’entre nous avons gardé contact. Nous échangeons des courriels, et lorsqu’un événement s’adresse aux entraîneuses, nous veillons à relayer l’information et à y assister. »
Lors de cette première saison, on comptait neuf femmes derrière le banc des Knights. En 2023-2024, ce nombre est passé à 14, soit 2 entraîneuses-chefs et 12 adjointes.
Keeley a organisé une réunion de début de saison en septembre pour enseigner aux entraîneuses à préparer un plan saisonnier et à élaborer des plans d’entraînement. Par la suite, elle a fait le point régulièrement avec chaque entraîneuse du programme en les aidant à surmonter les difficultés et en veillant à ce que l’expérience leur soit bénéfique.
Elle travaille toujours en étroite collaboration avec Hockey Calgary et participe à des occasions d’apprentissage continu réservées aux entraîneuses, par exemple des séances de développement sur glace et hors glace.
Mais son rôle le plus important demeure celui de mère, et peu de choses lui procurent plus de joie que de participer au hockey avec son fils. Cette saison, Keeley a dirigé l’équipe de niveau 4 des M13.
« Je lui demande toujours s’il veut que j’entraîne », dit-elle à propos de son fils. « Je le faisais même pour mon implication comme entraîneuse sans enfant à la ringuette, car ça me demandait du temps loin de lui. Je m’assurais d’obtenir son accord.
« Quand j’étais avec l’équipe M12 AA, au printemps 2022, je devais souvent m’absenter. Nous étions sur la glace cinq fois par semaine. Pour la première fois, il m’a dit qu’il s’ennuyait de moi et m’a demandé d’être son entraîneuse.
« Nous sommes en train de remplir notre dossier d’inscription pour la saison à venir, qui sera sa deuxième année chez les M13. Quand il m’a demandé si j’allais entraîner l’équipe, j’ai voulu savoir si lui avait envie que je m’implique, et il m’a répondu que je pourrais diriger son équipe aussi longtemps que je le voudrai. Donc oui, je vais de nouveau soumettre ma candidature pour être entraîneuse. »
C’est une grande chance pour le fils et l’association que de bénéficier de ce que Keeley a à offrir.
Mais elle-même vous dira bien humblement le contraire – que c’est elle qui a de la chance et qui bénéficie de ce que les jeunes peuvent lui offrir.
« J’ai vécu des expériences extraordinaires sur la glace et ailleurs auprès de ces équipes, et j’ai beaucoup appris. Il y a tant de choses que l’on peut apprendre quand on s’arrête et qu’on tend l’oreille, c’est incroyable. Et les jeunes nous font toujours sourire. »
Redonner comme entraîneuse
Profondément marquée par ses anciennes entraîneuses, Shakita Jensen a toujours su qu’elle voudrait s’impliquer, ce qu’elle fait en œuvrant à son tour derrière le banc dans sa ville natale
Il faut savoir qu’elle avait elle-même été du tournoi en Alaska comme joueuse en 2014. Et voilà qu’une décennie plus tard, à l’âge de 26 ans, elle y était à nouveau. Cette fois comme entraîneuse.
« C’était un moment chargé d’émotions », soutient Jensen, lauréate nationale du Prix des entraîneuses BFL CANADA dans le volet compétitif.
Issue de la Première Nation de Tahltan, Jensen a fait ses débuts comme bénévole en 2014, sur la glace, au sein de l’Association de hockey mineur de Yellowknife. Elle poursuit depuis son parcours en entraînement, toujours animée de la même passion, du même désir de s’impliquer.
« La communauté du hockey m’a tant apporté, je me devais de redonner comme je le pouvais. Après mes études, j’ai eu l’idée de m’essayer comme entraîneuse, question de voir si ça pouvait me plaire. Pas besoin de vous le dire, j’ai eu la piqûre dès les premiers instants. »
Comme joueuse, Jensen a pu s’inspirer de ses entraîneuses. Des femmes qui ont eu une grande influence sur elle et qui lui ont en quelque sorte ouvert les yeux sur un monde de possibilités.
« Jouer pour la première fois sous les ordres d’une femme, c’était super. Ça m’a donné envie de me lancer dans l’entraînement. Plus jeune, j’étais parfois la seule fille de mon équipe. On voyait rarement des femmes derrière le banc. Mes premières entraîneuses, je les trouvais tellement inspirantes. J’ai voulu suivre leurs traces. »
Servir de modèle et de leader pour les jeunes de sa communauté a aussi été une grande source de motivation pour Jensen. C’est ce qu’elle cherchait à travers l’entraînement.
« Comme joueuse, j’ai eu tellement d’entraîneuses et d’entraîneurs marquants. C’est un rôle si important, qui permet aux jeunes de tirer des enseignements qui auront un impact durable non seulement sur la glace, mais dans toutes les sphères de leur vie. Un rôle dans lequel je sentais que j’avais beaucoup à offrir. Je voulais être une présence dans la vie des jeunes. »
Pour ses débuts en tant qu’entraîneuse-chef, Jensen était tout simplement au bon endroit au bon moment. Comme il manquait d’entraîneurs et d’entraîneuses dans son association, on lui a demandé si le rôle l’intéressait. Il faut dire que Jensen avait déjà soumis sa candidature, mais seulement pour donner un coup de main sur la glace.
« J’ai dû apprendre sur le tas, mais j’ai toujours gardé confiance en moi. J’ai demandé conseil auprès d’anciens entraîneurs et entraîneuses pour que je puisse aider l’équipe à connaître une bonne saison. Je crois que ça m’a bien servie. »
Jensen avait également soumis sa candidature pour faire partie du personnel entraîneur d’Équipe Territoires du Nord-Ouest aux Jeux d’hiver du Canada 2023, mais n’avait pas été sélectionnée. On lui avait toutefois suggéré de se tourner vers le Programme d’apprentis entraîneurs autochtones offert par le Cercle sportif autochtone.
« Ils choisissaient un homme et une femme pour tout le territoire, tous sports confondus. Je savais que mes chances étaient minces. J’ai sauté de joie en apprenant que j’étais retenue. »
Grâce au programme, Jensen a pu assister aux Jeux d’hiver du Canada de l’année dernière à l’Île-du-Prince-Édouard et travailler avec Équipe Territoires du Nord-Ouest à l’approche du tournoi. Elle est ensuite devenue entraîneuse adjointe de l’équipe pour les Jeux d’hiver de l’Arctique 2023, avant d’être promue entraîneuse-chef pour l’édition 2024.
« Ça m’a ouvert bien des portes. C’était génial de voir la progression de l’équipe. Sans compter que j’ai acquis au passage les outils et les ressources nécessaires pour bien préparer notre groupe. »
Dans ce rôle d’entraîneuse-chef d’Équipe Territoires du Nord-Ouest, il est parfois difficile de gérer les horaires, puisque les joueuses vivent souvent éloignées les unes des autres. Les occasions de tenir des entraînements complets se font parfois rares avant le début des compétitions.
« Avec une équipe aussi dispersée, ce n’était pas évident de bâtir une culture d’équipe et de peaufiner nos stratégies en vue d’un tournoi de la haute performance de courte durée. Certaines membres de l’équipe vivent dans des communautés accessibles par avion seulement, d’autres doivent composer avec des obstacles financiers. Le fait d’avoir gardé contact virtuellement à l’approche des Jeux nous a aidées énormément. »
Cette année, l’équipe de Jensen a eu l’occasion de participer à un autre événement d’envergure, à savoir la célébration Ensemble pour elles tenue en février à Yellowknife. Elles sont plus de 300 à avoir pris part à l’événement d’une durée de quatre jours, qui se voulait une célébration du hockey féminin et qui proposait des activités d’initiation au hockey, des séances de développement des habiletés sur glace, des stages en entraînement, et plus encore.
Pour l’occasion, Équipe Territoires du Nord-Ouest et Équipe Nunavut se sont réunies pour des entraînements et un affrontement hors concours.
« Ce fut un succès sur toute la ligne », relate Jensen, qui était de l’événement à titre de bénévole. « Des jeunes qui enfilaient l’équipement de hockey pour la toute première fois, côtoyant d’autres qui étaient en fin de parcours au hockey mineur. C’était super d’y contribuer. J’espère que ça deviendra un rendez-vous annuel. »
Apprendre qu’elle était la lauréate du Prix des entraîneuses BFL CANADA pour Hockey Nord dans le volet compétitif a eu l’effet d’un choc pour Jensen.
« J’ai vraiment été étonnée. J’ai ressenti tant de fierté, tant de reconnaissance. »
Jensen ne savait trop si elle avait le bagage nécessaire pour rivaliser avec les candidates provinciales et territoriales de choix de partout au pays. Puis, il y a eu cet appel vidéo de Cassie Campbell-Pascall pour féliciter les lauréates nationales. Là encore, elle n’en revenait pas.
« Il n’y a pas de mots pour le décrire », dit-elle sur ce qu’elle a ressenti en apprenant la nouvelle. « Il y a tant d’entraîneuses remarquables qui ne reçoivent pas toujours la reconnaissance qu’elles méritent pour le travail qu’elles accomplissent. Je suis très fière de moi, mais aussi de chacune de ces femmes aux quatre coins du pays qui en font tant pour le hockey féminin. »
L’importance du mentorat
À ses débuts en entraînement, l’ancienne joueuse Kelly Paton a pu compter sur l’aide de ses mentors pour prendre confiance en elle derrière le banc
Les coulisses du hockey ont toujours attiré Kelly Paton. Même quand elle était joueuse, elle tentait à chaque occasion d’approfondir ses connaissances auprès du personnel entraîneur, s’intéressant notamment à l’appui que recevaient les étudiantes-athlètes lorsqu’elle évoluait avec l’équipe de l’Université du New Hampshire.
Cet intérêt n’est pas passé inaperçu, et son sens du hockey non plus. C’est d’ailleurs ce qui a incité son entraîneur-chef Brian McCloskey à l’orienter vers l’entraînement. Pour lui, Paton était une entraîneuse dans l’âme.
« Il me répétait sans cesse que c’était naturel chez moi », se rappelle Paton, lauréate nationale d’un Prix des entraîneuses BFL CANADA dans le volet haute performance. « C’est vrai que l’intérêt était là, mais la suite n’était pas claire dans mon esprit. Je cherchais un moyen de rester impliquée au hockey. Il faut dire que les possibilités comme joueuse étaient limitées au-delà des rangs collégiaux pour moi, alors devenir entraîneuse m’apparaissait comme la meilleure solution. »
Paton a passé les six dernières saisons en tant qu’entraîneuse-chef de l’équipe de hockey féminin à l’Université Wilfrid-Laurier. Originaire de Woodstock, en Ontario, elle est issue d’une famille où le sport occupe une place de choix. Lorsque son grand frère a commencé à jouer au hockey, elle a voulu suivre ses traces.
« On passait beaucoup de temps à jouer dans la rue à la maison. Je finissais toujours devant le filet, à tenter de bloquer les tirs de ses amis. C’est probablement là que mon intérêt est né. »
Paton a commencé à jouer aux côtés des garçons dans sa ville natale avant de passer au hockey féminin avec les Devilettes de London. Après sa dernière année de hockey mineur, elle a passé quatre ans au New Hampshire, où elle a été capitaine et fait partie des trois finalistes pour le prix Patty-Kazmaier à sa dernière saison en 2009-2010.
« Mon passage chez les Wildcats m’a apporté une bonne dose de confiance. Non seulement en mes capacités comme joueuse, mais aussi dans les possibilités devant moi. Je voulais l’occasion de m’impliquer et de contribuer au développement d’autres joueuses. C’est là que j’ai compris que j’avais un bon sens du hockey, et que cela cadrait parfaitement avec l’entraînement. »
Si elle se savait prête pour cette nouvelle discipline au terme de ses études de premier cycle, Paton hésitait entre s’y adonner bénévolement et en faire une carrière proprement dite. Après avoir obtenu un diplôme d’études supérieures de l’Université Mercyhurst et habité quelque temps sur l’île de Vancouver, elle a pris la décision de rentrer chez elle, dans le sud-ouest de l’Ontario, et de s’impliquer dans le sport qu’elle aimait tant.
Elle a alors renoué avec ses racines dans le hockey mineur en acceptant un rôle d’entraîneuse au sein du programme junior des Devilettes. Paton rend crédit à Dwayne Blais, l’un de ses mentors à ses débuts en entraînement.
« J’étais entraîneuse-chef, mais il m’a beaucoup aidée en m’apprenant comment gérer les conflits et les attentes, et surtout, à préparer des plans d’entraînement qui favorisent le développement de l’athlète. »
Après avoir repris contact avec l’un de ses entraîneurs dans le junior, Paton a eu l’occasion de se joindre à l’Université Western à titre d’entraîneuse adjointe.
« J’arrivais dans un contexte où les Mustangs venaient de remporter le titre national. On peut donc dire que les attentes étaient élevées. Heureusement, nous avons continué sur cette lancée, et l’équipe est demeurée parmi les meilleures dans le réseau du SUO. »
Paton a conservé ce poste pendant deux ans avant d’être promue entraîneuse-chef à l’Université Western. Puis, elle a rejoint Wilfrid-Laurier avant le début de la saison 2018-2019.
« Nous venons de conclure une excellente saison. Nos leaders ont été remarquables en me donnant l’espace nécessaire pour que je puisse bien accomplir mon travail. Difficile de demander mieux. Oui, les attentes envers nous sont élevées. Wilfrid-Laurier a une longue tradition d’excellence au hockey, et c’est à nous de perpétuer cette tradition. La progression demeure notre priorité, notre objectif. Et à mon avis, nous sommes sur la bonne voie, en grande partie grâce aux joueuses au sein de notre programme. »
L’une des plus grandes leçons tirées durant son parcours d’entraîneuse au sein du réseau U SPORTS a été l’importance d’adapter sa façon de communiquer à chaque joueuse de l’équipe.
« Dans les rangs universitaires, il peut devenir difficile de changer constamment son style d’enseignement dans l’espoir de rejoindre chacune des 25 joueuses et de repartir avec le sentiment d’avoir fait ce qui était au programme cette journée-là. Mais au fil du temps, j’ai compris que ça faisait partie du processus. Plus jeune, j’ai dû m’habituer à suivre l’évolution de chaque joueuse au quotidien. Et le seul moyen d’y arriver, c’est de poser des questions, d’où l’importance d’une bonne communication. »
Nouer des relations s’est révélé un élément clé dans le parcours de Paton, elle qui poursuit son développement comme entraîneuse et se dit reconnaissante du soutien qu’elle a reçu en cours de route.
« Cet appui a été déterminant, puisque cela m’a permis de prendre confiance en moi. Je pense à certaines personnes plus particulièrement, qui m’ont aidée à définir mon propre style en tant qu’entraîneuse et communicatrice, et à parfaire mes connaissances. Dwayne a eu une grande influence sur moi, tout comme Rachel Flanagan. Sans oublier Brian, mon entraîneur dans les rangs collégiaux. Je lui parle encore aujourd’hui, 14 ans plus tard. »
Pour celles qui songent à se lancer comme elle en entraînement ou qui aspirent à poursuivre leur progression comme entraîneuses jusqu’à la haute performance, deux mots viennent à l’esprit de Paton : honnêteté et imputabilité.
« Quand une erreur survient, c’est important d’en assumer la responsabilité. Si certains éléments nous donnent du fil à retordre ou nécessitent des éclaircissements, c’est là que le mentorat devient utile. Il n’y a rien de mieux que de pouvoir faire appel à quelqu’un de neutre qui nous aide à prendre des décisions sans aucun parti pris.
« Je me sens chanceuse d’avoir été aussi bien entourée. C’est justement ce qui m’a permis de garder confiance en moi malgré les erreurs. Cette confiance, elle finit par se répercuter sur les joueuses. »
Hockey Canada forme un comité directeur sur le hockey féminin
15 parties prenantes dirigeront des travaux de réflexion sur l’état du hockey féminin
WINNIPEG, Manitoba – Hockey Canada a mis sur pied un comité de parties prenantes présidé par Gillian Apps, membre du conseil d’administration de Hockey Canada et ancienne joueuse de l’équipe nationale féminine, afin de superviser l’élaboration d’un document de discussion qui mènera à des recommandations officielles dans le but d’orienter le plan stratégique de l’organisation visant le hockey féminin.
L’annonce officielle du comité a été faite lors d’une conférence de presse tenue aujourd’hui à Winnipeg en marge du congrès printanier de Hockey Canada, qui se déroule en même temps que le symposium sur le hockey féminin. Ce symposium, qui regroupe des responsables des provinces et territoires des 13 membres de Hockey Canada, est animé par l’organisme Femmes et sport au Canada.
« À l’international, le Canada a toujours été une référence en ce qui a trait au hockey féminin, a commenté Mme Apps. Maintenant, nous devons tâcher de donner l’exemple dans la recherche et l’élimination des lacunes du système actuel pour multiplier les occasions offertes aux femmes et aux filles de s’épanouir. Les efforts du comité seront essentiels pour l’amélioration du hockey féminin à tous les niveaux, et nous sommes ravis que ce groupe ait accepté de donner de son temps pour accomplir ce travail important. »
Le comité rassemble 15 parties prenantes, dont six anciennes de l’équipe nationale féminine (ENF):
- Gillian Apps, membre du conseil d’administration de Hockey Canada et ancienne de l’ENF
- Pierre Arsenault, chef de la direction d’U SPORTS
- Thérèse Brisson, présidente-directrice générale de Canada Alpin et ancienne de l’ENF
- Cassie Campbell-Pascall, communicatrice, conseillère spéciale de la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF) et ancienne de l’ENF
- Debra Gassewitz, présidente et directrice générale du Centre de documentation pour le sport
- Jayna Hefford, première vice-présidente des activités hockey de la LPHF et ancienne de l’ENF
- Katherine Henderson, présidente et chef de la direction à Hockey Canada
- Marian Jacko, membre du conseil d’administration de Hockey Canada
- Angela James, membre du conseil d’administration de la Fondation Hockey Canada et ancienne de l’ENF
- Rob Knesaurek, premier vice-président du développement des jeunes et du fonds de croissance de l’industrie à la Ligue nationale de hockey
- Anne Merklinger, directrice générale d’À nous le podium
- Mary-Kay Messier, vice-présidente du marketing de Bauer Hockey
- Brad Morris, membre du conseil d’administration de la Fondation Hockey Canada
- Allison Sandmeyer-Graves, directrice générale de Femmes et sport au Canada
- Kim St-Pierre, responsable régionale de la Fondation Bon Départ de Canadian Tire et ancienne de l’ENF
« Favoriser l’essor du hockey féminin au Canada est une priorité de notre conseil d’administration, et la formation de ce comité s’avère une étape majeure pour nous aider à mieux comprendre et aborder les défis propres à notre sport », a déclaré Jonathan Goldbloom, président du conseil d’administration de Hockey Canada. « Nous voulons remercier Gillian pour son leadership dans ce projet et nous sommes certains que les efforts du comité seront bénéfiques pour notre organisation, les membres régionaux, provinciaux et territoriaux, les parties prenantes, ainsi que les Canadiens et Canadiennes des prochaines générations. »
Après des consultations auprès des membres de Hockey Canada, le comité prévoit publier son document de discussion sur le hockey féminin au début de l’été 2024. D’autres entrevues auront lieu avec des parties prenantes du hockey féminin et d’autres milieux. Le grand public pourra notamment contribuer à l’étude.
« Notre service du hockey féminin, mené par Marin Hickox, a fait des avancées importantes au cours des dernières années pour l’essor du hockey féminin à tous les niveaux, entre autres par la mobilisation des responsables de ce sport de chacun de nos membres, a commenté Mme Henderson. Nous sommes fébriles à l’idée que ce comité travaillera conjointement avec Marin et ces responsables pour examiner l’étude et établir une feuille de route qui façonnera l’avenir du hockey féminin, puisqu’il y a encore de nombreuses façons d’éliminer les barrières au hockey féminin. »
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Laisser sa marque dans le Nord
Figure marquante du hockey féminin dans les territoires, Kaylee Grant n’hésite jamais à donner de son temps bénévolement pour offrir plus d’occasions aux femmes et aux filles
Dès son arrivée à Yellowknife, Kaylee Grant s’est empressée de se trouver une équipe de hockey.
L’ingénieure d’exploitation y était pour un mandat d’un an en vue d’acquérir de l’expérience dans son domaine. Douze ans plus tard, elle vit toujours dans les Territoires du Nord-Ouest. Et si elle a choisi d’y élire domicile, le hockey y est certainement pour quelque chose.
« On tend souvent à chercher nos repères, et le sport en était un pour moi, décrit Grant. Se joindre à une équipe sportive, c’est aussi se faire un cercle d’amies. On fait partie d’un groupe où l’on se sent acceptée, où toutes sont unies par un but et un intérêt communs. À mon arrivée dans le Nord, je ne savais pas trop comment m’y prendre pour rencontrer des gens, d’où l’idée de tenter ma chance à l’aréna. »
C’est sur les patinoires que Grant a passé la majeure partie de sa jeunesse à Antigonish, en Nouvelle-Écosse. Il faut dire que le hockey est roi et maître dans sa ville natale, où l’enthousiasme de la population pour ses équipes junior A, junior B et universitaire est toujours palpable. Cette passion collective pour le sport est ce qui explique l’importance du hockey dans la vie de Grant.
« Le hockey prenait toute la place. On sentait l’appui de la communauté pour nos équipes. Les arénas étaient toujours pleins, l’ambiance était électrisante. »
Grant a fait son hockey mineur en Nouvelle-Écosse avant de s’installer à Terre-Neuve-et-Labrador, où elle a évolué avec l’équipe de l’Université Memorial. Puis, à 23 ans, elle plie bagage et prend la direction de Yellowknife. Elle se doutait bien qu’elle retrouverait le même esprit de communauté dans un aréna.
« Rien ne favorise les nouvelles rencontres autant que le sport. Quand on vient d’ailleurs, il n’y a pas meilleur moyen. En rejoignant une équipe de hockey, je me créais d’emblée un petit réseau de gens aux intérêts similaires, plus ou moins du même âge. Et puis, il y a tant de possibilités dans le Nord pour se développer, que l’on s’intéresse à l’entraînement ou au mentorat ou que l’on souhaite parfaire notre jeu sur la glace. Ça m’a beaucoup aidée. »
La passion de Grant pour le sport ne se limitait pas à sa qualité de joueuse, elle qui a su trouver d’autres voies pour élargir ses connaissances lorsqu’elle était encore en Nouvelle-Écosse. C’est à titre de coordonnatrice hors glace avec l’équipe féminine des moins de 18 ans des Bulldogs d’Antigonish qu’elle a fait ses débuts en entraînement.
Grant a obtenu la certification d’évaluation après avoir suivi les formations Développement 1 et Haute performance 1. D’autres formations et certifications en entraînement ont suivi au fil des ans, toujours dans une optique de perfectionnement et d’implication communautaire.
« De voir l’essor continu du hockey féminin, c’est ce qui me motive. J’adore voir la progression de mes joueuses. Les voir se développer et évoluer comme personnes. Et quand elles décident de s’impliquer comme entraîneuses, je suis comblée. »
La philosophie de Grant derrière le banc? Nourrir la passion des joueuses pour le sport, montrer l’exemple et créer un milieu positif pour les femmes et les filles.
L’entraînement et l’accompagnement des filles sont des aspects que Grant a à cœur. Pour elle, la voie la plus efficace pour faire évoluer les choses était d’agir à un plus haut niveau, notamment en jouant le rôle de personne-ressource pour inciter davantage de joueuses à s’intéresser à l’entraînement. C’est d’ailleurs ce qui l’a menée à travailler avec Hockey Nord et le programme des formatrices de responsables du développement des entraîneuses de Hockey Canada, qui vise à éliminer les obstacles à la formation des entraîneuses.
« Kaylee a connu tout un parcours, elle qui a été bénévole à pratiquement tous les niveaux et qui s’implique de plus en plus dans la formation d’entraîneuses et en tant qu’instructrice », souligne Kyle Kugler, directeur administratif de Hockey Nord et ami proche de Grant. « C’est une excellente ambassadrice de notre sport qui sait comment mettre à profit son propre vécu pour aider d’autres entraîneuses dans leur développement. »
En tant qu’entraîneuse bénévole, Grant a connu des moments forts avec ses équipes, notamment à titre d’entraîneuse-chef lors des Jeux d’hiver de l’Arctique et des Jeux d’hiver du Canada et en tant qu’entraîneuse adjointe d’Équipe Nord au Championnat national autochtone de hockey.
« J’ai eu tellement d’occasions grâce à Hockey Nord, reprend Grant. Cet appui a eu un énorme impact sur mon parcours comme entraîneuse. Que de beaux moments passés avec ces équipes des territoires. J’ai fait le choix de rester ici, et c’est en grande partie en raison de ces expériences et des occasions en entraînement. C’est plaisant de savoir que nous avons toujours la possibilité de progresser, d’aller plus loin. »
Grant était aussi parmi les principales bénévoles lors de la toute première célébration Ensemble pour elles tenue à Yellowknife en février. L’événement de quatre jours destiné aux femmes et aux filles de partout aux Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut proposait entre autres des stages pour gardiennes de but, des jeux dirigés sur glace et diverses activités hors glace. Née d’un partenariat entre Hockey Canada et Hockey Nord, l’initiative se veut une célébration du sport en soutien au hockey local dans le Nord.
« Kaylee est l’une des coresponsables dans la région, alors quand nous avons décidé de lancer cette initiative à Yellowknife, qu’elle en fasse partie allait de soi », explique Katie Greenway, responsable du hockey féminin à Hockey Canada. « Fidèle à ses habitudes, elle a saisi la balle au bond et s’est investie pleinement. Des gens comme elle, qui s’impliquent autant pour leur communauté et pour leur sport, c’est précieux. »
S’impliquer comme Grant le fait en entraînement, c’est dans sa nature. Elle le fait pour les autres, pour que les femmes prennent encore plus leur place dans le sport. Et jamais dans le but d’en retirer elle-même quelque chose.
« Cela fait quelques années maintenant que je connais Kaylee, et je sais à quel point elle est occupée, poursuit Greenway. Pourtant, elle ne dit jamais non. Et elle aide non pas pour qu’on l’encense, mais bien par bonté de cœur, toujours le sourire aux lèvres. C’est une personne formidable qui a un impact positif sur chaque personne qu’elle croise. »
L’impact de Grant sur le hockey dans le Nord, que ce soit à titre d’entraîneuse, de mentore ou de coéquipière, elles sont nombreuses à l’avoir ressenti au cours des 12 dernières années. Mais la principale intéressée préfère remettre les choses en perspective.
« Je n’irais pas jusqu’à dire que j’ai eu une grande influence sur le hockey féminin dans le Nord. Je ne suis qu’une infime partie de tout ce qui est en train de bouger dans cette partie du pays depuis la dernière décennie. J’aime à penser que j’ai aidé à former d’autres entraîneuses, et que j’ai donné le bon exemple dans mon parcours. S’il s’avère que j’ai eu un impact, ç’aura été en incitant les joueuses à se tourner vers l’entraînement. Mais ça reste un travail collectif – tout le monde qui participe aura laissé sa marque sur le hockey féminin. »
Pour Kyle Kugler, seul administrateur de Hockey Nord, la présence de bénévoles comme Kaylee est essentielle à son travail et au développement des joueuses.
« Les bénévoles jouent un rôle crucial dans toute programmation offerte aux petites communautés dans le Nord, conclut-il. Kaylee en fait encore plus que nous ne le pensons. Les entraîneuses et entraîneurs ont une grande influence sur les équipes et les athlètes. Kaylee est un modèle positif et une fière porte-parole du hockey féminin qui donne de son temps sans compter les heures. Une bénévole qui a le cœur sur la main. »
Vous aimeriez vous impliquer derrière le banc? Rendez-vous au HockeyCanada.ca/Entraineurs ou communiquez avec votre association de hockey locale, ou encore, avec votre membre régional, provincial ou territorial de Hockey Canada.
Troquer son bâton pour un sifflet
Même si elle a commencé à jouer au hockey tardivement, Ali Beres ne s’est pas empêchée d’atteindre ses buts et de devenir l’une des meilleures jeunes juges de lignes par la suite
Quand Ali Beres se fixe un objectif, c’est presque assuré qu’elle va le réaliser.
Passant de la ringuette au hockey, Ali a enfilé l’uniforme zébré après sa carrière de hockeyeuse au sein du réseau U SPORTS et s’est mise aussi à la pratique d’autres disciplines. Peu importe ce qu’elle entreprend, la détermination qu’elle a lui permet de toujours viser de nouveaux buts.
« Je suis chanceuse, car le sport a occupé une grande partie de ma jeunesse », lance la femme de 27 ans. « Je me sens vraiment privilégiée d’œuvrer dans le sport au niveau où je suis rendue et d’avoir eu plein de belles occasions. »
Ali a grandi en Colombie-britannique à environ 30 minutes de Vancouver, dans le village de Lions Bay. Comme aucun programme de hockey féminin n’y était offert, sa sœur Maegan et elle ont dû se rabattre sur la ringuette. C’est à l’âge de 13 ans qu’Ali a commencé à pratiquer le hockey avec l’intention de jouer au niveau universitaire.
La transition de la ringuette vers le hockey a forcé Ali à acquérir de nouvelles aptitudes, notamment dans le maniement du bâton et les tirs.
« Quand on passe de la ringuette au hockey, il y a des aptitudes et des connaissances à ajouter à son bagage », confirme-t-elle.
Elle a appris du personnel entraîneur qu’elle avait un manque à gagner par rapport à ses pairs du même âge et qu’elle perdait son temps. Toutefois, son désir de bien faire l’a poussée à participer à des camps de développement des habiletés et à tirer des centaines de rondelles dans le garage familial pour être en mesure de jouer.
« Je me souviens de cette conversation. J’avais 14 ans. Ce moment a été marquant et m’a permis de devenir la personne que je suis aujourd’hui. J’ai appris que si je veux réaliser quelque chose absolument et que je multiplie les efforts avec détermination, je peux atteindre mes objectifs. Surtout, il ne faut jamais lâcher quand on aime ce qu’on fait. »
Cet amour et cette passion l’ont aidée à avoir du succès au hockey; elle a joué pour la Colombie-Britannique au Championnat national féminin des moins de 18 ans 2013 et pour l’Université Western de London, en Ontario, où elle a remporté un titre national d’U SPORTS en 2015, une médaille d’argent au championnat national et deux titres du réseau du Sport universitaire de l’Ontario (SUO).
À la fin de son parcours universitaire, elle s’est mise à penser à la suite des choses. Elle savait qu’elle voulait demeurer dans le monde du hockey et elle s’est tournée vers un aspect du jeu qu’elle avait déjà apprivoisé, soit l’arbitrage.
« Je ne me sentais pas prête à accrocher mes patins après mon stage universitaire. L’aréna était ma deuxième maison depuis que j’avais trois ans. Dès la fin de mon dernier match, j’ai été prise par les émotions. Je savais que j’allais devoir trouver un emploi et arrêter de jouer. Je me suis souvenue que j’adorais l’arbitrage quand j’étais jeune. »
Ali a décidé qu’elle voulait enfiler un autre chandail, faire partie d’une nouvelle équipe et voir jusqu’où l’arbitrage allait la mener. Après l’université, elle a obtenu à nouveau une certification d’officielle en Ontario.
« J’ai enfilé les matchs avec différentes personnes et appris le plus possible, raconte-t-elle. J’ai constaté que plusieurs me devançaient dans le programme et été témoin de leurs réalisations. J’ai dit à mes mentors que j’aimerais un jour obtenir les mêmes affectations. »
Depuis sa transition vers l’arbitrage, Ali a eu l’occasion de faire partie du Programme d’excellence des officiels de Hockey Canada (POE), un cheminement qui permet aux arbitres et juges de lignes d’atteindre leurs objectifs de haut niveau.
Depuis, elle a été une juge de lignes à quelques événements importants, dont le Championnat mondial féminin des M18 2014 de l’IIHF (division 1B) et la Bataille de la rue Bay de la Ligue professionnelle de hockey féminin, un match qui a opposé Toronto à Montréal il y a quelques semaines.
« Je suis vraiment reconnaissante de toutes les occasions que j’ai eues grâce à l’arbitrage. J’aime mon rôle, car ça me permet de rester investie dans le hockey. C’est intense… Il y a de la pression et un esprit de compétition. Notre rôle est de veiller au franc-jeu et à la sécurité. »
Sans le soutien de sa famille, et en particulier de Maegan, Ali n’arriverait pas à concilier son métier d’ingénieure de solutions au sein d’une société d’approvisionnement avec son rôle d’officielle et de triathlonienne.
« Nous sommes comme de meilleures amies et notre esprit compétitif a toujours été très fort. Nous avons toujours cherché à nous pousser l’une et l’autre. Nos parents nous ont inculqué de fortes valeurs. Malgré la compétition, nous nous sommes toujours épaulées et savions que le succès de l’une n’empêchait pas le succès de l’autre. »
Comme Ali, Maegan avait des ambitions au hockey qu’elle voulait atteindre. En plus de jouer dans la NCAA au sein du Collège de Boston et dans la Premier Hockey Federation pour le Six de Toronto, elle a remporté une médaille d’argent avec le Canada au Championnat mondial féminin des M18 2017 de l’IIHF.
« Nous avons toujours été proches, et elle est devenue un excellent modèle pour moi, explique Maegan. En tant que petite sœur, j’en suis venue à prendre ma grande sœur comme idole. Quand j’avais beaucoup de succès pendant ma carrière de hockeyeuse, elle était la personne la plus proche de moi et je comptais toujours sur elle pour obtenir des conseils et du soutien. »
Pour jouer à un haut niveau, il est important d’être en bonne forme physique, mais pour Ali, ça lui permet également de rester saine mentalement et de garder un bon équilibre avec sa vie professionnelle. Quand elle n’arbitre pas, Ali participe à des triathlons, un sport dont elle est rapidement tombée amoureuse.
« Les joueuses donnent leur 100 %, donc nous devons faire la même chose pour les suivre, commente Ali. Je trouvais ça un peu ennuyant au gym. Pour sortir de ma zone de confort, je me suis inscrite à une compétition Ironman 70.3 (aussi connue sous le nom de demi-Ironman), et je suis devenue accro.
Tandis qu’Ali continue de se fixer des objectifs, comme participer aux Jeux olympiques à titre d’officielle, sa sœur sait que c’est sa détermination qui la mènera si loin.
« Une fois qu’elle a un objectif en tête, elle fera tout en son pouvoir pour l’atteindre, explique Maegan. Je suis vraiment fière d’elle, de ce qu’elle a accompli et de sa transition de joueuse de hockey à officielle. J’ai hâte de voir jusqu’où elle ira. »
Huit étudiantes-athlètes participeront au programme Entraîneuses en herbe
La troisième cohorte du programme Entraîneuses en herbe sera suivie jusqu’en 2024-2025
CALGARY, Alb. – Hockey Canada et U SPORTS ont annoncé les huit étudiantes-athlètes choisies pour participer à la troisième cohorte du programme Entraîneuses en herbe pendant les saisons 2023-2024 et 2024-2025.
Née en 2021 d’un partenariat entre Hockey Canada, U SPORTS et la Fondation Hockey Canada, l’initiative Entraîneuses en herbe vise à accroître le nombre de femmes derrière le banc au hockey au Canada. De la formation et du mentorat sont offerts à des étudiantes-athlètes qui évoluent au sein d’U SPORTS et qui désirent devenir entraîneuses. Les participantes au programme occuperont un poste d’entraîneuse adjointe au sein d’une équipe de hockey féminin de M13, M15 ou M18 pendant les deux saisons et recevront une formation en entraînement, des occasions de perfectionnement professionnel et une rétribution.
La cohorte de cette année est composée d’étudiantes-athlètes provenant de huit programmes de hockey féminin U SPORTS représentant trois de ses conférences :
• Alexis Anonech (Université York, SUO)
• Emmy Fecteau (Université Concordia, RSEQ)
• Lyndsey Janes (Université Mount Royal, CW)
• Madison Laberge (Université Nipissing, SUO)
• Isabelle Lajoie (Université de l’Alberta, CW)
• Sophie Lalor (Université de la Saskatchewan, CW)
• Sarah-Maude Lavoie (Université McGill, RSEQ)
• Chihiro Suzuki (Université de Guelph, SUO)
« Nous sommes ravis d’accueillir ces huit étudiantes-athlètes accomplies au sein du programme Entraîneuses en herbe et d’avoir le plaisir de collaborer avec elles au cours des deux prochaines saisons », a commenté Marin Hickox, vice-présidente du hockey féminin à Hockey Canada. « L’initiative Entraîneuses en herbe est un programme important pour appuyer et développer la prochaine génération de meneuses au hockey, et nous remercions le personnel entraîneur de U SPORTS ayant proposé la candidature de ces athlètes de talent.
« Les filles qui sont dirigées par une femme sont plus susceptibles de se tourner vers le rôle d’entraîneuse à la fin de leur parcours de joueuse, et nous espérons que ce programme aura une influence positive sur le recrutement et la rétention des filles dans des rôles de meneuses au hockey. »
Depuis sa création, le programme a guidé des étudiantes-athlètes provenant de 16 programmes de hockey féminin U SPORTS représentant les quatre conférences de l’alliance.
« Les huit étudiantes-athlètes sélectionnées pour Entraîneuses en herbe sont d’excellentes ambassadrices pour le hockey et le sport universitaire au Canada », a affirmé Lisette Johnson-Stapley, directrice en chef du sport à U SPORTS. « Nous voyons déjà l’impact positif du programme, véritable source d’inspiration pour les jeunes filles partout au pays. Nous sommes heureux qu’Alexis, Chihiro, Emmy, Isabelle, Lyndsey, Madison, Sarah-Maude et Sophie fassent leurs débuts derrière le banc tout en continuant à représenter fièrement leur université respective en tant qu’étudiantes-athlètes. »
Le comité de sélection d’Entraîneuses en herbe est composé de représentants et représentantes de Hockey Canada, d’U SPORTS, des membres régionaux, provinciaux et territoriaux de Hockey Canada ainsi que du conseil d’administration de la Fondation Hockey Canada.
Pendant la Semaine nationale des entraîneurs, Hockey Canada souligne l’influence positive du personnel entraîneur sur les athlètes aux quatre coins du pays avec des ressources pour dire #MerciCoach et une série d’articles que vous trouverez ici.
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Dans mes propres mots : Kenzie Lalonde
La native d’Ottawa revient sur son parcours, de son expérience de jeune hockeyeuse jusqu’aux moments marquants de sa carrière à TSN en passant par ses débuts dans les médias
C’est dans mon ADN de dire oui à ce qu’on me propose. J’ai bien retenu une phrase que j’ai lue au secondaire qui disait ceci : la vie nous donne ce qu’on a le courage de lui demander. Que ce soit pour enfiler ma première paire de patins, déménager dans les Maritimes ou porter un micro-casque pour la première fois, j’ai eu le courage de dire oui à des occasions qui m’effrayaient.
J’ai grandi dans une famille qui vibrait au rythme du hockey. Chaque matin avant l’école, je mangeais un bol de Froot Loops en regardant les nouvelles du sport à TSN, émerveillée par le fait qu’on puisse gagner sa vie en parlant de sports. Mon père et mon frère aîné jouaient tous deux au hockey, alors naturellement j’ai voulu faire comme eux. J’ai commencé au hockey masculin d’abord, puis je suis passé au hockey féminin au niveau M11. Le fait d’entrer dans un vestiaire et d’y retrouver 23 filles qui aiment le même sport que moi a fait croître ma passion pour le hockey exponentiellement. À ce jour, certaines de mes bonnes amies sont d’anciennes coéquipières au hockey mineur.
En douzième année, je jouais pour les Junior Senators d’Ottawa. Tandis que mes coéquipières s’engageaient à fréquenter des universités, je ne savais toujours pas ce que je voulais faire de mon avenir. J’étais à la croisée des chemins. Je voulais un meilleur équilibre entre le hockey, l’école et le reste de ma vie. Andrea Leacock, une future enseignante qui était en stage dans ma classe, m’a recommandé son alma mater, l’Université Mount Allison. Dès ma visite de l’endroit, où j’ai rencontré l’entraîneur et quelques joueuses, je me suis sentie à ma place. Je n’avais jamais été dans les Maritimes auparavant, mais j’ai choisi d’élire domicile à Sackville, au Nouveau-Brunswick, pour les cinq années qui suivraient. J’y ai pratiqué mon sport et j’ai poursuivi des études en commerce tout en découvrant le domaine de la télévision en cours de route.
C’est à ma cinquième année d’université que j’ai su que je voulais faire de mon passe-temps un métier, quand j’ai été à même de constater l’effervescence qu’une entrevue pouvait entraîner chez une jeune athlète. On m’avait donné l’occasion de faire du bénévolat à Eastlink Community TV, une chaîne de télévision locale. C’était la première fois que je filmais un reportage, on couvrait un championnat de basketball féminin de niveau secondaire. Après le match, je me suis approchée de l’athlète nommée Joueuse par excellence pour lui poser la bonne vieille question : « Qu’est-ce que ça te fait d’avoir gagné? » Je n’oublierai jamais son regard, un parfait mélange de terreur, de joie et de fébrilité, tandis qu’elle était entourée de ses coéquipières bien amusées par la situation. C’est là que j’ai réalisé que je me reconnaissais en elle, que j’aurais réagi de la même manière si on était venu interviewer mes coéquipières et moi pour souligner notre réussite après une victoire. Je savais désormais que je voulais donner aux jeunes femmes la chance de faire connaître leur histoire et rendre hommage à leurs réalisations.
Quand j’ai fait mes débuts à temps plein à Eastlink Community TV, c’est Brett Smith, mon directeur de station, qui m’a poussée vers la description de matchs en direct. Pendant les semaines qui ont suivi, j’ai vécu mes premières expériences. Je ne connaissais pas grand-chose du travail derrière la diffusion d’un événement en direct. J’ai vite compris que, en télévision, tu apprends sur le tas, tu gagnes en expérience d’une fois à l’autre. Soit tu coules, soit tu nages. J’ai nagé. Après moins de deux mois, j’animais la diffusion des parties des Mooseheads de Halifax, et moins d’un mois plus tard, je décrivais du hockey. Cinq mois plus tard, je décrivais des matchs de soccer, de basketball, de volleyball et même de ringuette. J’ai commencé à animer une émission communautaire hebdomadaire, où j’étais à la fois aux commandes de la caméra et de la réalisation. J’ai touché à tout et j’ai adoré ça. J’ai développé une affection pour le sport à l’échelle locale et je sentais peu à peu que j’avais un devoir chaque fois que je commentais une partie. Un devoir de prononcer les noms correctement, de faire découvrir au public les personnes derrière les athlètes et, surtout, de donner une plateforme à ces athlètes.
La veille de ma première affectation à un match de la LHJMQ, j’étais nerveuse. J’allais être la première femme à décrire une partie de la ligue à la télévision. On me demande souvent c’était comment. Honnêtement, j’avais l’impression que, si je m’en sortais bien, on n’en ferait pas un plat, mais que si je me cassais la gueule, j’allais nuire aux futures occasions pour d’autres femmes. La veille du duel entre les Mooseheads de Halifax et les Islanders de Charlottetown, j’ai reçu un appel. C’était Leah Hextall, qui a elle-même vécu, à un degré bien plus grand, la pression de devoir faire honneur à son genre dans de telles situations. Ses conseils m’ont été précieux : fais-toi confiance, car tu mérites ce qui t’arrive, et reste ancrée dans le moment présent. À ce jour, je tâche de mettre ses paroles en pratique.
Peu après, j’ai reçu un autre appel, cette fois de TSN, pour le Championnat mondial féminin 2021 de l’IIHF à Calgary. Comme les parties du groupe B étaient télévisées pour la première fois, une deuxième équipe de commentatrices était requise. J’ai eu quelques semaines pour me préparer, apprivoiser le hockey féminin international et les noms européens, puis me rendre dans la bulle à Calgary afin de travailler pour le réseau qui avait inspiré la fanatique de sports et de Froot Loops que j’étais à neuf ans.
Depuis, j’ai eu la chance de vivre des expériences exceptionnelles en ondes. Couvrir le hockey féminin aux Jeux olympiques d’hiver de 2022 m’a marquée. Je me souviendrai toujours du caractère unique de cet événement, qui a rendu mon séjour à Beijing inoubliable et a fait de moi la journaliste que je suis aujourd’hui à Montréal. La dernière édition du Mondial junior à Halifax a été spéciale, parce que ça m’a permis de retourner à l’aréna où ma carrière télévisuelle a commencé, dans le même rôle de journaliste au niveau de la glace de la même patinoire. Je pense aussi au Championnat mondial féminin des M18 de l’IIHF au Wisconsin, car c’était la première fois que ce tournoi était diffusé à la télévision, et j’étais en poste pour l’occasion. La visibilité, c’est le nerf de la guerre pour l’essor du hockey féminin, et je suis fière de faire partie d’une équipe qui vise un meilleur équilibre de ce côté.
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— Kenzie Lalonde (@KenzieTSN) September 7, 2022
Et c’est ce que j’aime de la télévision, c’est un sport d’équipe. C’est grâce au travail de notre équipe en coulisse que la diffusion d’un match prend vie. Il faut savoir compter les uns sur les autres, une habileté que j’ai développée au hockey. J’ai appris à faire confiance aux membres de mon équipe, formée désormais d’analystes et de caméramans. Cela vaut aussi pour le personnel en régie, qui joue en quelque sorte le rôle du personnel entraîneur. Je sais comment se sent une recrue, comment reconnaître la valeur des sacrifices des autres et, surtout, comment me battre même quand le combat peut sembler perdu d’avance.
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Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
Hockey Canada
(647) 251-9738
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