Les transitions n’ont rien de nouveau pour Ali Beres.
Il lui suffit de penser à son déménagement en Ontario, elle qui a grandi en
Colombie-Britannique. Ou à ses années comme joueuse de ringuette, avant
qu’elle se tourne vers le hockey. Puis, une autre transition marquante : la
hockeyeuse des rangs universitaires est devenue une officielle de haut
niveau.
Toutes ces transitions, semble-t-il, ont permis à Beres de se frayer un
chemin dans l’espoir d’atteindre son objectif ultime : arbitrer aux Jeux
olympiques d’hiver.
« Mon rêve depuis que je porte le chandail rayé est de me rendre jusqu’aux
Olympiques, confie Beres. C’est un but à long terme, et je suis prête à
faire ce qu’il faut pour l’atteindre. Toutes ces heures à l’aréna, tous les
apprentissages, les matchs difficiles, les punitions qu’on a ratées, tout
le travail en coulisses, le conditionnement physique, les évaluations de la
forme physique – tout ce qu’on fait en préparation prendrait tout son sens.
« C’est un but, un rêve, un niveau que je souhaite atteindre… Le niveau de
compétition le plus relevé. L’atmosphère, la qualité du jeu… Je veux vivre
le tout en personne. »
Beres est originaire de Lions Bay, en Colombie-Britannique – un petit
village côtier à environ 30 minutes de route au nord de Vancouver. Toute
jeune, elle jouait à la ringuette, puisqu’il n’y avait aucun programme de
hockey féminin à Lions Bay. C’est à l’âge de 13 ans qu’elle est passée au
hockey. Après avoir jonglé avec les deux sports le temps d’une saison, elle
a décidé de s’adonner pleinement au hockey. La qualité de son jeu l’a menée
à une participation au
Championnat national féminin des moins de 18 ans 2013
au sein de l’équipe de la Colombie-Britannique, puis au hockey
universitaire pour l’Université Western Ontario.
Dans sa jeunesse, Beres s’est également lancée dans l’arbitrage, notamment
grâce à ses parents, qui s’impliquaient dans cette facette du sport. Ali et
sa petite sœur Maegan ont toutes deux été officielles et ont beaucoup aimé
avoir à gérer des matchs.
« Maegan et moi, on s’occupait des plus jeunes, les 6 à 8 ans, et on
arbitrait deux ou trois parties par jour pour accumuler de l’expérience, se
rappelle Beres. Je me souviens d’être tombée en amour avec ce côté du
sport. Ce n’est pas tout le monde qui sait les efforts, le temps et la
préparation que nécessite l’arbitrage. À mes débuts au hockey, je n’étais
pas très douée, étant une joueuse de ringuette à la base. Tout le monde
savait tirer et manier la rondelle. Moi, je patinais bien, mais c’était à
peu près tout.
« De voir le travail des arbitres durant nos matchs, c’était super. Ils
nous aidaient durant les matchs, nous donnaient des conseils. Je me
souviens des fois où ils me disaient où me placer à la mise au jeu. Des
années plus tard, j’ai eu la chance de jouer au niveau universitaire. Les
arbitres ne font pas que gérer le match, ils guident les joueurs et les
joueuses qui ne connaissent peut-être pas toutes les règles encore. J’ai
beaucoup appris de cette expérience. J’ai adoré être à la fois officielle
et joueuse. »
La semaine dernière, Beres a participé au camp du
Programme d’excellence des officiels (PEO) de Hockey Canada
à Calgary, qui s’est tenu en marge de la vitrine estivale BFL du programme
national féminin. Le PEO propose, tant du côté féminin que masculin, un
cheminement vers l’atteinte des objectifs en arbitrage, qu’il s’agisse des
Jeux d’hiver du Canada, de la Coupe Esso, du hockey AAA, des tournois de la
Fédération internationale de hockey sur glace ou même des Jeux olympiques.
Vanessa Stratton était l’une des quatre entraîneuses au camp du PEO de
Hockey Canada. Heureux hasard : Stratton est responsable de l’enseignement
à l’Université Western Ontario, l’alma mater de Beres. Elle est aussi
entraîneuse en arbitrage pour l’IIHF et responsable de l’arbitrage pour BC
Hockey. Stratton a également eu l’honneur d’arbitrer lors de six
championnats mondiaux de l’IIHF.
« Nous avons formé d’excellents officiels, soutient Stratton. Il y en a eu
aux Olympiques et dans les championnats mondiaux de différents niveaux.
Toutefois, nous n’avons jamais eu de structure bien établie autour de
l’arbitrage qui définisse clairement un cheminement que les officiels
pourraient suivre afin d’atteindre leurs objectifs. Nous avions différents
éléments de cette structure, mais jamais rien de complet avec un
cheminement précis où seraient fixés des buts et des objectifs à chacune
des étapes clés pour favoriser la progression des officiels. »
Tenu à Calgary, le PEO – présenté en partenariat avec la Fondation Hockey
Canada – comprenait des séances sur glace et en classe ainsi que des
évaluations de la condition physique. Beres et ses sept collègues ont
également arbitré plusieurs matchs durant la vitrine estivale, laquelle
réunissait
142 joueuses se battant pour un poste au sein de l’équipe nationale
féminine, l’équipe nationale féminine de développement ou l’équipe
nationale féminine des moins de 18 ans.
« C’est une chance inouïe de pouvoir apprendre auprès de ces quatre
entraîneuses chevronnées, tant en classe que sur la glace, ajoute Beres.
Les filles qu’elles ont invitées forment un très beau groupe, c’est
vraiment agréable. Nous sommes une équipe d’officielles, pas simplement un
groupe d’individus. On tisse des liens, on s’amuse. On se pousse les unes
les autres, on s’encourage pendant les matchs et on a beaucoup de plaisir
sur la glace, ce qui compte pour beaucoup. »
Selon Stratton, le but est de continuer de développer le PEO au moyen de
camps régionaux et nationaux, et d’en faire un jour une référence dont
d’autres pays pourront s’inspirer pour concevoir et développer leurs
propres programmes d’officiels.
Pour plus d’information au sujet du PEO, ou pour savoir comment vous
impliquer comme arbitre ou juge de lignes, rendez-vous au
HockeyCanada.ca.