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« Si ce n’est pas maintenant, quand? »

Inspiré par la vague de reconnaissance raciale au hockey et par « l’éveil », l’année dernière, face à la justice sociale, Rane Carnegie perpétue l’héritage familial et milite pour l’intronisation de son grand-père au Temple de la renommée du hockey

Garreth MacDonald & Nicholas Pescod
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6 février 2023
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REMARQUE : L’article original sur Carnegie a été publié une première fois en février 2021.

Rane Carnegie aura enfin vu son grand-père, qui a pavé la voie pour tant de gens, être admis au Temple de la renommée du hockey.

Fondateur de la toute première école de hockey et membre de l’Ordre du Canada, Herb Carnegie a été intronisé à titre posthume en novembre dernier dans la catégorie des bâtisseurs, en compagnie de Roberto Luongo, Daniel Alfredsson, Henrik Sedin, Daniel Sedin et Riikka Sallinen, qui complétaient la cuvée 2023.

Il a ainsi rejoint Grant Fuhr, Willie O’Ree, Angela James et Jarome Iginla en tant que seules personnes noires admises au Temple de la renommée du hockey.


« Il le mérite, a souligné Rane. Mon grand-père était une personne exceptionnelle, c’était bien connu. »

C’est grâce aux efforts renouvelés des Carnegie que le Temple a enfin ouvert ses portes à Herb, ce qui représente la plus haute distinction du hockey. En 2020, Rane a lancé une pétition demandant au comité de sélection du Temple de la renommée du hockey et à la LNH d’introniser son grand-père, décédé en 2012. Il a recueilli près de 11 000 signatures.

« Tant de gens se sont unis pour faire de cette cause la leur, a décrit Rane. C’était un travail de longue haleine, pas seulement l’affaire d’une année. De voir toute cette joie, tout cet amour, c’était formidable. » 

Lisez ci-dessous l’article original sur la carrière de Herb Carnegie et sur les efforts de Rane pour que son grand-père soit enfin reconnu.

George Floyd.

Breonna Taylor.

Ahmaud Arbery.

En pleine pandémie mondiale, ces noms sont devenus des cris de ralliement partout en Amérique du Nord à l’été 2020, quand le continent a été confronté à des siècles de racisme systémique.

Pour Rane Carnegie, les événements de l’année dernière font ressortir l’urgence d’agir.

« C’était traumatisant », raconte l’ancienne vedette du hockey junior de 36 ans.

« J’ai un fils noir et une fille noire. L’impact sur ma famille est indescriptible. »

Le mouvement pour la justice sociale soulevé l’an dernier à la suite de la mort d’hommes et de femmes noirs comme Floyd, Taylor et Arbery est né dans la foulée d’un courant de reconnaissance raciale dans le milieu du hockey, lancé par Akim Aliu à l’automne 2019.

La confluence de ces mouvements représente, pour Carnegie, un éveil.

« Ça m’a donné la force dont j’avais besoin pour prendre conscience que je peux être un meneur et que mes gestes comptent, que ma voix compte. »

« Je n’allais plus rester passif, sans agir. »

UNE PASSION POUR LE HOCKEY

La passion de Carnegie pour le hockey est sincère.

Son grand-père Herb Carnegie, généralement reconnu comme la première vedette noire de ce sport, était un centre au coup de patin fluide et le gagnant de trois prix du Joueur par excellence de la Ligue senior du Québec dans les années 1940.

Fils d’immigrants jamaïcains, c’est lui qui a offert à son petit-fils de Toronto sa première paire de patins et qui l’a initié au hockey.

« Je suis tombé amoureux du hockey dès que j’ai mis le pied sur la glace avec mon grand-père. »

Comme son aîné, qui a appris à jouer sur les étangs gelés du nord de Toronto, le jeune Carnegie n’a pas tardé à exceller sur ses patins.

Devenu lui-même une étoile montante du sport, il a rapidement attiré l’attention des dépisteurs du hockey junior. En 2001, il a été sélectionné en première ronde par les Bulls de Belleville lors du repêchage de la Ligue de hockey de l’Ontario (OHL).

Son propre parcours au hockey l’a mené dans l’OHL et la Ligue de hockey junior majeur du Québec, où il a brillé avec les Mooseheads de Halifax, ainsi que dans la Ligue américaine de hockey et d’autres équipes professionnelles aux États-Unis et en Europe.

« Comme Canadiens, on rêve de jouer pour les Leafs et de gagner la Coupe Stanley. C’était le rêve de bien des enfants, et je n’y ai pas fait exception. »

« Mon rêve était d’autant plus grand que mon grand-père était une légende du hockey. »

Herb Carnegie, malgré ses nombreuses réalisations sur le circuit senior au Québec – la même ligue dans laquelle son ancien coéquipier des As de Québec et grand ami Jean Béliveau a fait ses premières armes –, n’a jamais pu réaliser son propre rêve, soit celui de jouer dans la Ligue nationale de hockey.

Ce rêve a été brisé par le racisme institutionnel dans le sport. Malgré tout ce qu’il a vécu, Herb Carnegie n’a jamais cessé d’aimer le hockey ni de croire que ce sport pouvait devenir un moteur de changement social.

Après avoir accroché ses patins de joueur en 1953, il a fondé l’école de hockey Future Aces, considérée comme la première de son genre au monde.

Il a également signé le credo Future Aces , un code de conduite personnel qui s’inscrit dans sa quête perpétuelle de promouvoir le respect et la tolérance chez les jeunes, et qui vise à ce que les générations futures ne soient pas confrontées à la discrimination qu’il a subie.

Pionnier du hockey et champion de la diversité et de l’inclusion, Herb Carnegie a reçu l’Ordre de l’Ontario en 1996, a été intronisé au Panthéon des sports canadiens en 2001 et a été nommé au sein de l’Ordre du Canada en 2003.

Il s’est éteint en 2012 à l’âge de 92 ans.

SES GESTES COMPTENT, SA VOIX COMPTE

Pour Rane Carnegie, une reconnaissance manque toujours aux décorations remises à son grand-père : celle du Temple de la renommée du hockey.

L’été dernier, après des semaines de tensions sociales aux États-Unis et au Canada, et de nombreux appels de proches et d’amis, Rane passe à l’action.

Il lance une pétition s’adressant au comité de sélection du Temple de la renommée du hockey et à la LNH, dont l’objet est, selon lui, bien simple : l’intronisation de Herbert H. Carnegie au Temple de la renommée du hockey .

« Je l’ai fait en tant qu’appel à l’action pour ma famille et mes amis caucasiens qui se sont tournés vers moi après la mort de George Floyd », explique Carnegie.

« Ils me disaient, ‘‘Nous voulons que tu saches que nous sommes des alliés.’’ »

Le petit-fils croit que l’intronisation de Herb Carnegie au Temple de la renommée du hockey aurait pour effet non seulement d’aider à réparer une injustice raciale du passé, mais aussi de reconnaître à juste titre l’implication de son grand-père au hockey et ses réalisations sur la glace.

Béliveau, qui a été intronisé au Temple de la renommée du hockey il y a 49 ans, a affirmé que Herb Carnegie était l’un des meilleurs joueurs avec qui il ait joué.

« Ça me confirme que mon grand-père n’était pas un joueur ordinaire. »

« Quand une étoile comme Jean Béliveau déclare publiquement que mon grand-père était l’un des meilleurs joueurs avec qui il ait joué, je n’ai pas besoin d’en entendre plus, et ça devrait être le cas pour tout le monde. »

Dans l’élan de la formation de la Hockey Diversity Alliance l’été dernier, Carnegie souligne le travail humanitaire de son grand-père avec Future Aces et estime qu’il n’y a pas meilleur moment pour reconnaître les contributions de celui-ci dans le monde du hockey en tant que joueur et en tant que bâtisseur.

« La diversité et l’inclusion, c’est ce que mon grand-père a enseigné pendant des décennies. »

Dans les mois qui ont suivi sa publication en ligne, la pétition a attiré l’attention de bien d’autres personnes que les amis et proches de Carnegie. Plus de 7 000 signataires ont manifesté leur appui.

« On ne devrait pas avoir à attendre une année de plus. »

« Si ce n’est pas maintenant, quand? Il est temps. »

SUIVRE SES TRACES

Rane Carnegie essaie également de perpétuer l’héritage de son grand-père d’autres façons.

L’an dernier, il a lancé le O.W.N. Aces Sports Group, une initiative de mentorat et de développement des habiletés fondamentales dont l’objectif est similaire à celui de Future Aces : développer de futurs meneurs.

L’ancien capitaine des Mooseheads veut partager avec les jeunes les dures leçons de vie qu’il a apprises tant sur la glace qu’ailleurs. Son grand-père n’est jamais bien loin.

« Il est mon guide. »

« Mon grand-père était un rayon de soleil. Il l’est toujours, d’ailleurs. Et je serai toujours fier et honoré d’être associé à ce grand homme. »

« Grâce au hockey, nous avions un lien privilégié et une passion commune. »

Et tout comme Herb, Rane Carnegie redonne à son sport. Aujourd’hui, il est entraîneur au hockey mineur avec les Young Nationals de Toronto dans la Ligue de hockey du Grand Toronto.

« J’aime le hockey. Je l’enseigne, maintenant. Et mon fils y joue. »

« La boucle est bouclée. »

 

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