2021  n p t  remembrance day  lehoux

Dans mes propres mots : Antoine Lehoux

L’attaquant de l’équipe nationale de parahockey parle de la signification du jour du Souvenir pour lui et du 11 novembre qui a changé sa vie

Antoine Lehoux
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11 novembre 2021
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Le jour du Souvenir a un double sens pour moi.

Il y a neuf ans aujourd’hui, avec mes collègues militaires du Régiment de la Chaudière de la Force de réserve des Forces armées canadiennes, je me rendais en autobus à une parade visant à rendre hommage aux anciens combattants au Cénotaphe de Beauceville, au Québec.

Malheureusement, l’autobus a manqué une courbe, et moi, je n’étais pas assis dans le bon siège.

Ma vie allait changer à jamais.

L’autobus a basculé sur le côté. J’ai été projeté contre une fenêtre que ma jambe a fracassée, et je suis resté pris pendant un peu plus d’une heure, la jambe coincée sous le véhicule. Après quelques heures aux soins intensifs de l’hôpital Saint-François d’Assise de Québec, on a dû amputer ma jambe au-dessus de mon genou droit.

Sans cet accident de novembre 2012, je ne viserais pas un des 17 postes en vue des Jeux paralympiques d’hiver de 2022 à Beijing avec l’équipe nationale de parahockey du Canada.

Trouver sa voie

J’ai commencé à patiner vers l’âge de trois ans. J’ai joué au hockey mineur à Thetford Mines et pour l’équipe de mon école secondaire. Puis, j’ai arrêté.

C’est ce qui m’est arrivé à cette journée de commémoration qui m’a mené à un retour sur la glace.

Avant mon accident, je faisais de la planche nautique, du ski nautique, du ski alpin. J’ai pratiqué pas mal tous les sports. Je ne suis pas le genre de gars qui va jouer à des jeux vidéo.

Après mon amputation, j’étais tourmenté parce que je ne savais pas si j’allais pouvoir refaire du sport. La première fois que j’ai entendu parler du parahockey, je ne voulais rien savoir des sports adaptés.

Pour moi, ce n’étaient pas des sports.

Mais en sortant de l’hôpital, je suis allé sur Internet et j’ai vu des vidéos d’athlètes paralympiques. Ça m’a vraiment motivé de les voir courir, skier, nager. Je me disais que la vie n’était pas finie pour moi, que ma nouvelle réalité ne serait pas si pire que ça. Deux semaines plus tard, je suis entré en réadaptation au Centre François-Charron de Québec pour apprendre à marcher avec une prothèse. C’est là que, à peine deux mois après mon opération, je me suis rendu compte que mes déplacements seraient pas mal plus difficiles que je pensais.

Des rencontres inspirantes

Dans les premiers jours de ma réadaptation, j’ai fait la connaissance de Gaétan « Boutch » Bouchard, un ancien ingénieur de combat qui a subi une blessure similaire à la mienne pendant une mission en Afghanistan. Boutch m’a invité à jouer au parahockey avec des anciens combattants à la base militaire de Valcartier. Rencontrer ces personnes autonomes qui avaient le même handicap que moi a changé ma perspective et m’a montré ce que je pouvais atteindre comme capacité dans ce sport.

J’ai également rencontré mon bon ami de l’équipe nationale, le gardien de but Dominic Larocque.

Dominic a été et est toujours un héros et un mentor pour moi.

C’est un ancien caporal de la base de Valcartier qui a perdu une jambe en Afghanistan. Nous avons tous les deux eu notre accident à 19 ans et subi le même type d’amputation.

En 2013, j’apprenais les rudiments du parahockey avec Dominic, qui lui, se préparait pour les Jeux paralympiques d’hiver de Sotchi. Il tournait autour de moi sur la glace à vive allure alors que j’avais de la misère à simplement avancer avec ma luge sans tomber sur le côté.

J’ai réalisé que le parahockey était vraiment un sport.

Ma nouvelle passion

Je suis entré à fond de train dans ce sport, et c’est en partie ce qui m’a donné une raison de vivre et un but dans ma nouvelle vie. Je n’avais pas de copine à ce moment-là, je n’avais rien d’autre que le parahockey. J’y ai consacré toutes mes énergies et, en mars 2015, j’ai été sélectionné par Hockey Canada pour une série de développement contre les États-Unis.

J’ai fait ma première apparition avec l’équipe nationale de parahockey au Défi mondial de hockey sur luge 2016, et j’ai pris part à mon premier championnat mondial en 2019.

En 2018, j’ai participé au tournage d’une publicité télé sur des athlètes paralympiques de demain. Dans les jours suivant la diffusion, j’ai reçu un message du jeune Québécois Jean-François Huneault. Il voulait essayer le parahockey et m’a demandé des conseils. Il a participé depuis à deux ou trois camps de sélection de l’équipe nationale comme gardien de but.

Quand je le regarde aller, je me revois huit ou dix ans en arrière. Il veut tellement faire partie de l’équipe et donne tout, comme je l’ai fait.

Dominic m’a aidé et j’aide J-F, qui, à son tour, donnera probablement au suivant.

Ces jours-ci, mon attention est sur la sélection de l’équipe paralympique pour les Jeux de Beijing. Je m’entraîne une à deux fois par jour, six jours par semaine, et je pars souvent ailleurs au Canada, aux États-Unis et bientôt en République tchèque pour des compétitions avec notre formation de 20 joueurs. Je veux vraiment être choisi au sein de l’équipe et gagner l’or en Chine.

Au-delà du sport

Représenter mon pays dans le monde, c’est aussi le souhait que j’avais à 16 ans quand je me suis joint à l’infanterie du Régiment de la Chaudière.

À ce moment-là, mon plan à long terme était de travailler comme foreur et dynamiteur dans le privé et d’occuper un poste à temps partiel. Je voulais participer à des missions à l’étranger.

Trois ans après le début de mon service, une courbe m’a fait dévier de ce plan. Des années plus tard, je représente enfin le Canada, mais dans un uniforme différent.

Évidemment, mon rêve paralympique n’existerait pas sans mon accident du 11 novembre 2012.

Malgré tout ce que cette journée signifie dans ma vie, le vrai sens qu’elle a pour moi chaque année, c’est de me rappeler que certaines personnes ont fait le choix de sacrifier leur vie pour nos libertés, nos valeurs, notre pays.

Ce jour-là, je ne le ramène pas à moi, même si des circonstances malchanceuses m’ont fait payer le prix de ma jambe.

De nombreux anciens combattants y ont laissé leur vie, d’autres ont perdu des membres, plusieurs sont revenus avec une santé mentale ébranlée.

Pour moi, le sens premier du jour du Souvenir, c’est d’honorer ces gens-là.

Comme je m’apprêtais à le faire à cette parade avec mes collègues de la Force de réserve.

Pour plus d'informations :

Esther Madziya
Responsable, communications
Hockey Canada

(403) 284-6484 

[email protected]

 

Spencer Sharkey
Responsable, communications
Hockey Canada

(403) 777-4567

[email protected]

 

Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
Hockey Canada

(647) 251-9738

[email protected]

 

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