La semaine dernière, pour la 17e fois, Hockey Canada a accueilli
des délégués d’un peu partout au pays dans le cadre du Séminaire annuel des
Académies des habiletés Hockey Canada (AHHC).
Cette année, par contre, comme c’est devenu la norme dans ce nouveau monde
où la COVID-19 est bien présente, le contexte a été un peu différent.
Au lieu de remplir une salle de conférence en y réunissant des chefs de
file du programme, le Séminaire s’est déroulé en mode virtuel pour la
première fois, alors qu’un nombre record de 149 délégués (il y en a
habituellement une centaine) ont assisté à 10 présentations – axées sur des
apprentissages sur glace et en salle de classe – au cours d’une période de
deux journées et demie.
Bien que les liens en personne qui se tissent habituellement dans de telles
circonstances brillaient par leur absence, le message véhiculé n’a pas
changé d’un iota.
« Je me posais des questions – je me demandais si ça allait être un peu
désincarné, un peu trop aride – mais j’ai trouvé que, dans le cas de tous
nos conférenciers, leur passion a crevé l’écran », a déclaré Janelle
Forcand, coordonnatrice du hockey féminin à la Winnipeg Jets Hockey Academy
et formatrice à l’AHHC de St. James-Assiniboia. Tu vois qu’ils le font
vraiment pour les bonnes raisons. Ça nous aide, en tant que formateurs et
enseignants, à réaliser que nous faisons une différence dans le monde du
hockey. Ce n’est pas seulement parce que nous développons de meilleurs
joueurs de hockey; nous formons des personnes qui sont plus équilibrées.
Nous préparons ces jeunes pour qu’ils puissent s’intégrer à la société et
devenir des citoyens remarquables. »
Le passage au virtuel a permis aux organisateurs d’offrir le colloque à un
plus grand nombre de personnes. Ainsi, l’accueil d’un plus grand nombre de
délégués que d’habitude a permis de livrer l’information directement à ceux
et celles qui en avaient le plus besoin.
Au lieu d’y avoir un seul représentant par programme de l’AHHC, comme
c’était le cas les années précédentes, où ces personnes acheminaient
ensuite l’information aux autres membres de leurs équipes respectives, il y
a eu une communication directe sans précédent.
« Nos programmes ne consistent pas en une seule personne qui dirige des
séances sur la glace », a noté Teal Gove, responsable du développement du
hockey chez Hockey Canada, qui aide à diriger le programme des AHHC au
niveau national. « Certains programmes comptent cinq, voire 10 formateurs
ou entraîneurs différents, alors le fait qu’ils puissent obtenir ces
renseignements de première main et avoir droit à deux jours et demi de
formation professionnelle qu’ils peuvent ensuite adapter directement à leur
réalité dans leurs écoles, nous trouvons que c’est formidable d’avoir pu
offrir ça à tous les programmes. »
« Compte tenu de l’ampleur de ce succès en mode virtuel, même après un
retour à un format en personne, on voit que ce sera peut-être une bonne
idée d’offrir aussi une option virtuelle pour les gens qui ne pourront être
sur place, ou qui n’ont peut-être pas les fonds nécessaires pour envoyer
quelqu’un à Calgary », a ajouté Forcand. « Plus tu peux rejoindre de gens
et les éduquer, plus ton programme va avoir du succès. »
« Si on regarde ce que ces circonstances négatives nous ont donné de
positif, nous n’avons pas pu réunir tout le monde sous un même toit, mais
nous avons constaté que nous pouvons connaître du succès en mode virtuel.
Peut-être pourrons-nous nous adapter et faire les deux – nous pouvons le
faire en personne tandis que les gens dans leurs villes d’origine pourront
regarder le tout par mode virtuel, et nous pourrons ainsi toucher le plus
grand nombre d’éducateurs possible. »
Le programme des AHHC est unique en son genre en ce sens qu’il vise les
joueurs de tous les âges et de tous les niveaux d’habileté. Selon Gove,
environ 20 % des 5 500 élèves qui se sont inscrits aux 154 programmes d’un
océan à l’autre à l’autre durant l’année scolaire 2019-2020 ne pratiquent
pas le hockey à l’extérieur des AHHC.
Ainsi, l’expérience qu’ils vivent dans ce cadre, sur la glace et ailleurs,
prend encore plus d’importance.
« La première fois qu’ils se retrouvent sur la glace et vivent les
sensations du hockey, c’est grâce au programme des Académies des habiletés,
dit-elle, donc c’est vraiment important que nous fournissions à nos
formateurs les outils qui leur permettront d’offrir un soutien à ces
joueurs qui en sont à leurs débuts au hockey, en s’assurant que ceux-ci
vivent une expérience de hockey qui est sécuritaire, plaisante et positive.
»
C’était là le message lancé par le conférencier d’honneur Andrew Ference,
jeudi soir.
Ference, ancien membre d’Équipe Canada et champion de la Coupe Stanley,
travaille pour la LNH à titre de directeur de l’impact social, des
initiatives de croissance et du développement des partisans, sous les
ordres de la vice-présidente directrice Kim Davis.
« Il a parlé du rôle que certains de ses anciens enseignants ont joué dans
sa vie, et il a souligné aux enseignants à quel point ils peuvent avoir une
grande influence sur leurs élèves, et aussi que le hockey devrait être
plaisant », a indiqué Gove. « Oui, le développement des habiletés est très
important, mais il faut que ce soit plaisant. »
« Il a aussi parlé du fait que nous ne pouvons pas seulement dire que notre
milieu est accueillant et que tout le monde est le bienvenu ici, et ensuite
ne pas faire les efforts nécessaires pour aller chercher ces jeunes que
nous voulons attirer dans l’univers du hockey. Nos écoles et nos
enseignants jouent un rôle très important afin de s’assurer que tout le
monde se sente le bienvenu. »
Au bout du compte, bien que les renseignements obtenus pendant les 11
heures et demie de conférences se soient avérés fort utiles aux enseignants
et aux formateurs, Gove voulait que les délégués retiennent autre chose –
quelque chose de bien plus simple.
« L’influence qu’ils ont sur la vie de leurs élèves. Nous avons entendu ce
message-là à quelques reprises au cours des présentations – la patinoire
doit être une destination de choix et, pour bien des élèves, venir
participer au programme des Académies des habiletés de Hockey Canada
représente le moment le plus emballant, le plus plaisant et le plus positif
de leur journée scolaire. Nous voulons que les enseignants prennent
conscience du rôle qu’ils jouent à ce titre, à quel point ils font une
différence dans le parcours scolaire de leurs élèves et rendent le tout
aussi positif grâce au hockey. »