Tyler McGregor et ses coéquipiers d’Équipe Canada sont réunis pour la
deuxième fois en 16 mois.
L’équipe nationale de parahockey du Canada est arrivée en République
tchèque cette semaine en vue du Championnat mondial de parahockey 2021 du
CIP, qui commencera le 19 juin à Ostrava.
« Je suis si content d’être enfin ici et de voir tout le monde, sur la
glace comme ailleurs, car malgré les circonstances, nous formons
une meilleure équipe sur la glace et une équipe mieux soudée à l’extérieur
de la patinoire », affirme McGregor.
Originaire de Forest, en Ontario, le capitaine d’Équipe Canada a, comme ses
coéquipiers, passé la majorité de la dernière année et demie en isolement.
Quand le confinement a été déclaré au pays en mars 2020, l’équipe n’était
qu’à un mois d’une série de deux matchs contre les États-Unis à Elmira, en
Ontario. McGregor s’est rendu sur la côte est pour voir sa copine, où il
est resté pendant trois mois avant de rentrer à la maison en Ontario pour
reprendre l’entraînement. Il a passé le mois dernier à Calgary avant de
s’envoler vers l’Europe.
Pendant la pandémie, quelques joueurs ont eu accès à des arénas et à des
centres d’entraînement, et l’équipe a bénéficié d’une occasion de se réunir
officiellement quand 12 joueurs, dont McGregor, ont participé à un camp
d’entraînement à Calgary à la fin janvier.
« Si je n’avais pas pu m’entraîner, je sais que les 15 derniers mois
auraient été difficiles psychologiquement. C’était tellement important de
suivre une routine et de garder un semblant de normalité. »
Tandis que la pandémie continuait de sévir, l’équipe a dû s’adapter. Des
réunions virtuelles ont été tenues au moins une fois par semaine. Le groupe
de meneurs s’est réuni toutes les semaines pour discuter de la culture
d’équipe, un appel de groupe a permis de revenir sur des extraits vidéo, de
jeux et de systèmes, et un atelier visant la formation de l’esprit d’équipe
ou un défi physique a permis aux joueurs de tisser des liens.
À l’instar de McGregor, Liam Hickey a été en mesure de fréquenter l’aréna
local dans sa province natale, Terre-Neuve-et-Labrador, et de s’entraîner à
domicile.
« C’était une belle expérience d’équipe », raconte-t-il. « Nous nous sommes
beaucoup rapprochés au cours de la dernière année et demie à cause de la
situation. Nous avons trouvé des façons de garder le contact et de prendre
des nouvelles de nos coéquipiers. Le fait d’être confrontés à la même
épreuve a renforcé nos liens. »
Comme pour beaucoup de Canadiens, le confinement était difficile sur le
plan de la santé mentale. Pendant les appels, les joueurs discutaient
ouvertement de ce qui se passait, bâtissaient des relations et apprenaient
les uns des autres.
« Notre culture repose sur l’intégrité, la confiance et l’honnêteté »,
explique McGregor. « C’est ce qui nous permet cette ouverture et cette
franchise. Beaucoup de nos discussions ont porté sur les difficultés
rencontrées et les défis posés par la pandémie et l’isolement. Ce n’est pas
très fréquent dans le monde du sport, surtout dans le sport masculin, mais
au bout du compte, la pandémie nous a rapprochés et a solidifié nos
relations. Je crois que ça se reflétera dans notre performance sur la
glace. »
Selon Hickey, le fait d’avoir passé autant de temps ensemble, même
virtuellement, sera une force une fois sur la patinoire, car l’équipe sait
que la chimie opérera. Sous les divers contrecoups de la crise sanitaire,
l’équipe s’est tournée vers le développement des habiletés individuelles et
y a puisé la motivation quand elle a enfin pu jouer ensemble à nouveau.
« C’est la première fois que toute l’équipe est réunie sur la glace en près
de deux ans », fait remarquer Hickey. « Nous avons envisagé chaque
déception comme une occasion de nous entraîner encore plus fort. Ça a été
notre approche tout au long de cette expérience, et maintenant que nous
avons l’occasion de jouer ensemble à nouveau, nous voulons en profiter
pleinement. »
C’est l’expérience la plus exigeante qu’a vécue l’entraîneur-chef Ken Babey
dans sa carrière.
« La situation a été très particulière et différente », commente-t-il. « Mais nous sommes ensemble maintenant, et les gars sont contents d’être de
retour et sont motivés à jouer. »
Équipe Canada est arrivée à Ostrava une semaine à l’avance pour
s’installer, s’entraîner et disputer quelques matchs préparatoires avant
ses duels en ronde préliminaire contre les États-Unis, la Corée du Sud et
la République tchèque, l’équipe hôte.
« Nous avons fait de notre mieux dans les circonstances, mais rien ne vaut
le fait d’être ensemble sur la glace, de parler avec les joueurs et de
pouvoir les guider ou même ajouter des progressions aux exercices et aux
systèmes », reconnaît Babey. « Ces premières séances d’entraînement ont été
parmi les meilleures que nous avons connues dans nos expériences à
l’étranger. Malgré la fatigue du décalage horaire, le moral est bon, les
joueurs semblent motivés, et nous devons simplement chasser la rouille. »
Quelques partisans pourront être présents, et McGregor confie que l’équipe
a très hâte de voir et d’entendre des gens dans les estrades.
« La plupart d’entre nous avons déjà joué dans des arénas vides un peu
partout dans le monde, mais en ce qui me concerne, c’est très
rafraîchissant de voir des partisans sur place. Ça me rassure, le monde se
rétablit enfin. »
Le Canada a obtenu la médaille d’argent au Mondial de parahockey en 2019,
passant à 4 minutes de gagner l’or avant de s’incliner en prolongation
contre les États-Unis. La formation canadienne tentera cette année de
venger sa défaite et d’obtenir un cinquième titre mondial.
« Nous visons toujours la médaille d’or », commente Hickey. « Hockey
Canada, en tant qu’organisation, ne se contentera de rien de moins, et nous
non plus. Ça a été notre objectif principal et nous a servi de point
d’appui pendant la pandémie. »