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Le match le plus long
Jason La Rose
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18 mai 2019

Le 12 mai, les Spruce Kings de Prince George et les Kodiaks de Camrose se sont affrontés en deuxième demi-finale de la Coupe RBC Banque Royale 2007 pour obtenir une place en finale contre les Tigers d’Aurora.

Le 13 mai, les Spruce Kings ont obtenu cette place.

Il s’agit du match le plus long de l’histoire du tournoi, le but victorieux de Jason Yuel ayant été marqué à 6 min 1 s de la cinquième prolongation, peu après 1 h du matin, soit plus de six heures après la première mise au jeu.

Douze ans plus tard, le match demeure un moment fort pour tous ceux qui étaient au CN Centre ce soir-là.

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PARCOURS VERS PRINCE GEORGE

Équipe hôte en 2007, les Spruce Kings se sont retrouvés sur la touche au début des séries éliminatoires de la Ligue de hockey de la C.-B, éliminés en sept matchs au premier tour aux mains des Silverbacks de Salmon Arm. Cela signifiait 52 jours de congé avant le début du championnat national.

JASON YUEL, AVANT DES SPRUCE KINGS : La compétition dans la BCHL à cette époque était incroyable. Je crois que trois joueurs de [Salmon Arm] ont été repêchés par la LNH cette année-là. Nous avons perdu en sept matchs, et c’était une série très serrée. Si nous avions gagné cette série, nous aurions pu aller jusqu’au bout.

TYLER HELFRICH, AVANT DES SPRUCE KINGS : À cet âge-là, tu es dévasté et tu veux continuer à jouer, tu ne peux pas t’arrêter. Cela dit, une fois que tout est réglé et que tu as eu quelques jours pour t’en remettre, c’est presque comme si tu avais l’impression d’avoir une deuxième vie, ce que peu de joueurs de hockey ont.

YUEL : Nous sommes tous rentrés chez nous pendant un certain temps, je pense environ 30 jours, peut-être trois semaines. Je me souviens d’être retourné à Prince George, et nous avions deux séances sur glace par jour. Nous en avons eu deux par jour pendant un bon moment. Nous avons eu quelques matchs hors concours où nous avons pu résoudre quelques pépins et jouer contre de bonnes équipes.

Pendant ce temps, les Kodiaks – qui avaient pris part au championnat national en 2001, 2003 et 2005 – avaient le vent dans les voiles en séries éliminatoires, battant Olds, Grande Prairie et Fort Saskatchewan pour remporter le titre de l’AJHL, et battant Nanaimo en cinq matchs pour remporter la Coupe Doyle à titre de champions du Pacifique.

BORIS RYBALKA, ENTRAÎNEUR-CHEF DES KODIAKS : Chaque fois que vous connaissez du succès, ce doit être avec un groupe spécial, et celui-là l’était. Dès le jour un, l’état d’esprit, l’éthique du travail et la compréhension de ce qu’il fallait pour se rendre là où nous voulions pour atteindre vos objectifs, ce groupe-là le comprenait. Des gardiens de but, aux défenseurs, aux avants, tous ont compris dès le jour un qu’ils avaient un objectif commun et que celui-ci était de se rendre au championnat national.

BRADY COOK, CAPITAINE DES KODIAKS : Je crois qu’en Alberta, nous avions peut-être l’équipe la plus jeune, mais la quantité de talent que nous avions, les habiletés avec Joe Colborne, Mike Connolly, Evan Oberg et Allen York… Il y avait plusieurs personnes très talentueuses dans cette formation, et beaucoup de gars ont réussi au hockey et ailleurs.

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LA RONDE PRÉLIMINAIRE

Les Spruce Kings ont battu les Lumber Kings de Pembroke à leur premier match et ils ont battu les Steelers de Selkirk à leur dernier match pour accéder aux demi-finales avec une fiche de 2-2. Camrose a battu Prince George, Pembroke et Selkirk par un total de 10-3 avant de s’incliner face à Aurora dans un duel pour la première place.

HELFRICH : Les quatre premiers matchs ont été très amusants. Nous étions convaincus, sachant que la ville était derrière nous, voyant l’assistance, et sachant que nous pouvions affronter nos adversaires et que nous méritions d’être là.

JORDAN WHITE, GARDIEN DE BUT DE PRINCE GEORGE : Nous étions rapides, ce qui nous a rendus assez efficaces contre [les équipes plus imposantes]. Je me souviens que nous avons également pu répartir l’offensive. Nous n’avons pas toujours eu recours à nos Tyler Helfrich, Jason Yuel ou Alain Joanette. Nous avions des gars capables de contribuer assez souvent à l’offensive.

ALLEN YORK, GARDIEN DE BUT DES KODIAKS : Nous savions que nous pouvions battre n’importe qui. Nous avions une tonne de confiance.

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LE MATCH

Prince George a compté en premier lorsque Yuel et Helfrich ont préparé un jeu pour Joanette en première période, et Vinny Muchalla a porté la marque à 2-0 au début de la deuxième. Colborne, qui allait être un choix de première ronde des Bruins de Boston de la LNH un an plus tard, a réduit l’écart à un pour les Kodiaks avant la fin de la période médiane, et Jesse Todd a marqué à 1 min 51 s de la fin du temps réglementaire pour niveler le pointage. 

YORK : Jesse avait marqué beaucoup de buts importants pour nous cette année-là. En fait, je regardais vers le banc lorsque nous avons marqué. Je l’ai vu foncé vers le gars par l’extérieur, puis j’ai regardé vers le banc et ensuite j’ai regardé en arrière lorsque la rondelle est entrée. Vous êtes dans un mode où vous vous dites « OK, il faut égaliser ça. » Vous paniquez un peu. Puis, vous égalisez. Nous étions donc extrêmement motivés à l’amorce de la première prolongation.

WHITE : Ce fut dévastateur parce qu’il ne restait que deux minutes. Ils nous avaient dominés au chapitre des tirs au but pendant la majeure partie du match. Nous ne nous accrochions pas, mais vous pouviez certainement dire qu’ils exerçaient une pression assez forte. C’était un peu démotivant de laisser entrer un but aussi tard.

HELFRICH : Nous pensions avoir joué un bon match jusque-là, et nous méritions un bon résultat. Nous pensions pouvoir gagner ce match et que cela prendrait tout le monde, mais nous n’avons pas imaginé qu’il allait durer aussi longtemps.

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PLACE À LA PROLONGATION

Aucun but n’a été marqué au cours de la première prolongation. Aucun but en deuxième. Aucun but en troisième. À 16 min 55 s de la troisième prolongation, le match était devenu le plus long de l’histoire du tournoi, devançant la demi-finale Weyburn-Hawkesbury de 2005.

YUEL :Vous vous rendez en prolongation et vous avez l’occasion de repartir à zéro [après le but tardif de Camrose] et de réfléchir à ce qui s’en vient. En première prolongation, il n’y avait pas vraiment d’élan d’un côté ou de l’autre; c’était comme une nouvelle partie. Vous faites simplement des allers-retours pendant cinq autres heures ce soir-là.
                  
KEVIN PARNELL, ANNONCEUR MAISON : Vous avez un pressentiment avec ces choses-là, quiconque a regardé du hockey, vous avez un pressentiment avec ces longs matchs en prolongation et vous vous dites « Oh, on en a pour un bout ici ». En regardant les gardiens de but, c’était presque comme s’ils faisaient de la magie pour garder la rondelle hors du filet; vous saviez que cela prendrait quelque chose d’incroyable pour y mettre fin. Je me souviens d’avoir pensé « C’est incroyable, je ne participerai plus jamais à un match comme celui-ci ».

PAT SMITH, ARBITRE : Je me souviens d’avoir regardé vers le banc et de voir les deux entraîneurs se regarder et sourire. Tous les deux semblaient se dire « C’est fou ». Je pense que c’était pendant la quatrième prolongation. C’est comme si à ce moment-là on se disait « Oh wow, nous faisons partie de quelque chose de spécial. »  Et je pense que les entraîneurs l’avaient compris.

PARNELL : Les concessions avaient fermé en troisième période. Je me souviens que sous la cabine de diffusion, des gens avaient commandé une pizza parce que le match n’a pas pris fin avant 1 heure du matin; il y avait donc des gens dans les estrades qui se faisaient livrer de la pizza. 

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La pizza faisait également son chemin dans le vestiaire, avec tout ce que les joueurs (et les officiels) pouvaient se mettre sous la dent pour se donner de l’énergie pour survivre à cette nuit interminable.

YUEL : Vous amorcez les troisième et quatrième prolongations et vous espérez seulement que quelqu’un y mette fin. Vous mangez des fruits dans le vestiaire, vous obtenez des barres de protéines et différentes choses à manger pendant que vous jouez, vous essayez de rester hydraté, mais vous devez juste continuer et rester fort mentalement parce que vous ne savez jamais quand le match pourrait se terminer.

SMITH : Les hôtes à Prince George ont été incroyables. Ils nous apportaient de la nourriture et des collations, ainsi que des Gatorade et de l’eau. Nous voulions juste nous assurer d’avoir beaucoup de nourriture, d’eau, de Gatorade parce que nous perdions beaucoup d’électrolytes. Et puis il fallait se concentrer mentalement aussi, c’est un aspect important. Il fallait s’assurer d’aller sur la glace et de traiter chaque minute comme si c’était ce que c’était, une prolongation à élimination instantanée, et d’accorder à la situation tous les soins et toute l’attention qu’elle méritait.

YORK : Ça fait presque six ou sept heures que vous jouez au hockey. C’est un peu ridicule. Je sais que pour moi, la seule chose qui me dérangeait vraiment était mes pieds. J’avais des patins légèrement neufs. Je pense que ça faisait trois ou quatre semaines que je les avais. Mes pieds étaient donc incroyablement douloureux. Vous êtes constamment en mode de survie une fois la deuxième, la troisième prolongation terminée.

RYBALKA : Nous leur avons dit « Profitez-en. Vous allez vous en souvenir, c’est l’expérience d’une vie! » Et au fil des prolongations, c’était positif. Je leur disais « Je suis fier de vous. Marquez ce but. Prenez la rondelle et tirez au but. Ça va être quelqu’un dans ce vestiaire, vous savez que vous êtes capable, mais ne ralentissez pas. C’était simplement ça. Il n’y avait aucun système, car rendus-là, ils étaient épuisés mentalement et physiquement.

HELFRICH : Vers la fin, c’était un peu comme « Mettons fin à ceci maintenant pour que nous puissions nous reposer et nous reposer un peu pour demain ». Il y avait toujours cette approche positive, optimiste, car nous nous disions que nous allions gagner, mais qu’il fallait le faire plus tôt que tard.

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LE BUT

Au début de la cinquième prolongation, l’avant de Camrose Owen Chatwin a été puni pour avoir accroché.

SMITH : C’était une échappée partielle, et c’était une occasion de marquer perdue. C’était une de ces infractions qui, à mon avis, fait perdre une occasion de marquer et c’est pourquoi j’ai sifflé.

RYBALKA : Je me souviens de la punition, et c’était un sentiment étrange. C’était un de ces moments où, lorsque la punition a été imposée, je me souviens que Miles est venu me voir et m’a dit « Ça, ce n’est pas bon ». Et bien sûr, il avait raison.

HELFRICH : Je me souviens de la sortie de zone et de récupérer la rondelle le long de la bande. Je n’ai jamais vraiment été du genre à contourner les défenseurs par l’extérieur; ma force était d’essayer d’attirer les gars et de les ralentir à ma vitesse et de fabriquer des jeux. J’ai créé un délai juste au-delà de la ligne bleue, et j’ai vu Yuel couper par le centre, et je voulais simplement la mettre près de lui.

YUEL : Tyler Helfrich avait fait un très bon travail pour remonter la glace seul avec la rondelle, il a traversé la zone neutre, puis il s’est arrêté à la mi-bande. J’étais de l’autre côté de la glace. Le couloir s’est ouvert dans la boîte et il a effectué une superbe passe que j’ai réussi à dévier sur mon revers, pour placer la rondelle sous la barre. Puis, ce fut le chaos après ça.

YORK : J’ai probablement réagi un quart de seconde trop tard. En tant que gardien de but, vous vous rendez compte que la rondelle va pénétrer dans le but après qu’elle vous a dépassé, et ce fut une sensation horrible.

YUEL : C’était un enthousiasme délirant. À aucun moment tu n’as pensé à quel point tu étais fatigué ou de dire « Ciel, c’est fini ». On ne pensait même pas encore à demain, on se disait plutôt « C’est incroyable ».

WHITE : Vous ne remarquez presque pas la foule. Le bruit que vous entendez est celui de vos propres coéquipiers qui crient de joie, la foule est presque comme un effet secondaire jusqu’à ce que vous soyez sur le point de quitter la glace et de passer par le tunnel et que vous levez la tête et voyez tout le monde vous donner quelques applaudissements et vous pouvez voir le sourire sur le visage des gens.

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LA SUITE

Au total, les Kodiaks ont dominé 93-77 au chapitre des tirs au but. Sans surprise, les deux gardiens de but ont été nommés Joueur du match de leur équipe respective.

WHITE : Juste pour le plaisir [je regardais le chronomètre], car il indique le rythme du jeu et qui prend le contrôle à des moments différents. Je jure que, si nous regardons à nouveau ce match, je parie que York et moi, nous dirions sans doute que chacun de nous a probablement fait face à 15 ou 20 tirs de plus que ce qui était indiqué. 

YUEL :Les deux gardiens ont été extraordinaires. Ce n’était pas comme s’il n’y avait pas d’occasions de marquer, il y avait des occasions à chaque période, mais rien n’entrait.

HELFRICH : [White] a été incroyable. Il a été si bon pour nous à ce tournoi-là. Je me souviens que Camrose a eu beaucoup de belles occasions lors de ces prolongations et, comme tout bon gardien de but, vous faites ces arrêts opportuns, peu importe ce que vous faites tout au long du match, et vous donnez à votre équipe l’occasion de gagner.

RYBALKA : Comment appelle-t-on ça, un premier moment de gloire? C’est ce dont je me souviens à propos de York, et j’étais si fier de lui. Il était tellement détendu; c’était comme s’il disait « Les gars, allez-y, faites-le, et je vais faire l’arrêt ». C’est le jour où j’ai su qu’il avait ce qu’il fallait, qu’il allait jouer avec les professionnels.

Les Spruce Kings ont quitté le CN Centre vers 2 heures, 17 heures avant le début du match de championnat. Alors, où une équipe va-t-elle pour célébrer la plus importante victoire de l’histoire de la franchise?

YUEL : Vous allez chez Denny’s parce que c’est le seul endroit ouvert. C’est ce que nous avons fait.

À l’autre bout du couloir, les Kodiaks faisaient face à la réalité, leur saison venait de prendre fin tout comme la carrière de Cook et de quelques autres joueurs.

YORK : Soudainement, c’est fini. Instantanément, tous vos coéquipiers de vingt ans et de dix-neuf ans pleurent, et vous vous dites « Oh, mon Dieu, c’est fait! ». Le pire pour moi a été le sentiment de me demander « Mais qu’est-ce qui vient de se passer? ». 

RYBALKA : La partie la plus difficile pour moi, en tant qu’entraîneur, a été de voir les joueurs. Le regard dans leurs yeux, la tristesse en eux, ils étaient atterrés et vous pouviez voir les larmes, c’est la partie difficile. Nous avons perdu, mais pour moi, le plus difficile a été de voir ces pauvres jeunes hommes dévastés. 

Les Spruce Kings devaient se regrouper et affronter Aurora dans la finale nationale. Malgré l’adrénaline de leur succès en demi-finale et une foule de plus de 3 300 personnes dans leur ville natale, Prince George n’a pas été à la hauteur contre le mastodonte des Tigers qui avait terminé la saison 2006-2007 avec 77 victoires en 88 matchs — Aurora a remporté son deuxième championnat national à la suite d’une victoire de 3-1.

YUEL : C’était correct au début du match parce que vous fonctionnez à l’adrénaline et que vous puisez dans l’énergie de la foule, mais une fois que cela disparaît et que l’allure du match s’établit, il était vraiment très difficile de bouger les jambes. Votre tête était là, mais le corps n’écoutait pas ce que le cerveau essayait de lui dire.

HELFRICH : Je me souviens très bien d’avoir parlé de l’importance de marquer le premier but, et nous ne l’avons pas fait. Quand ils ont pris les devants 1-0, il y avait ce sentiment sur le banc où nous nous disions « Nous devons tenir le coup et revenir de l’arrière maintenant. » Même s’il ne s’agissait que d’un but, cela peut paraître fou, mais je n’oublierai jamais ce sentiment. Vous pouviez le ressentir sur le banc. Et pour le reste du match, nous nous sommes simplement dit « OK, nous devons travailler fort et revenir », mais c’était demander beaucoup après ce que nous avions vécu la veille.

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Le match a eu lieu il y a plus de dix ans, et ceux qui ont vécu cette soirée (et cette nuit) ont emprunté des parcours différents au hockey et ailleurs, mais le 12 mai 2007 est toujours à l’esprit de plusieurs.

RYBALKA : J’en parle encore. Les joueurs [aujourd’hui] sont émerveillés et ils vont aller sur Google pour vérifier parce que je pense que certains d’entre eux ne croient pas qu’on puisse jouer cinq périodes de prolongation dans un match national, et ensuite ils découvrent que oui, ils l’ont fait. Ils ont joué cinq périodes de prolongation et les gars se donnaient encore à 100 %.

SMITH : J’ai eu l’occasion d’arbitrer des matchs pour la médaille d’or au Championnat mondial junior et à la Coupe Memorial, et ceci figure parmi ces moments-là. C’est vraiment spécial.

WHITE : Tous les deux ans environ, avec quelques-uns des gars avec qui je joue dans une ligue récréative, nous allons prendre une bière ou deux; le sujet va virer au hockey et quelqu’un va poser une question à propos d’un match dans lequel nous avons joué et quelqu’un dira ‘Hé, notre gardien a joué dans beaucoup plus de prolongations que ce que nous regardons à la télévision.’

COOK : Je suis encore très, très proche des gars de l’équipe, et si j’en voyais un demain, ce serait comme si nous étions ensemble dans le vestiaire, comme si c’était hier. Le match est spécial, et le lien, éternel.