Les échecs n’ont jamais empêché Loren Gabel de réaliser ses rêves.
L’athlète de 21 ans participe à son premier Championnat mondial féminin de
l'IIHF en Finlande, après une saison mouvementée au cours de laquelle elle
a fait ses débuts avec l’équipe nationale féminine du Canada il y a
seulement six mois, à la Coupe des 4 nations, à Saskatoon, Sask.
Gabel n’a pas perdu de temps pour faire sa marque sur la scène
internationale. La joueuse de Kitchener, Ont., a inscrit le premier but du
Canada en lever de rideau du tournoi dans une victoire contre la Suisse et
a récolté deux buts et une aide face à l’équipe hôte de la Finlande en
conclusion de la ronde préliminaire.
« C’est un immense honneur de faire partie de quelque chose qui est
tellement plus grand que moi », philosophe-t-elle. « C’est la
concrétisation d’un rêve de me retrouver ici. J’ai travaillé pour cela
toute ma vie. »
En 2014, Gabel a été ignorée par l’équipe nationale féminine des moins de
18 ans du Canada et en 2016, elle n’a pas été sélectionnée par l’équipe
nationale féminine de développement du Canada. Ce sont ces dénouements qui
ont poussé Gabel à ne pas lâcher.
« Il y aura des hauts et des bas et c’est important de continuer d’aller de
l’avant, sachant que tu as des rêves et des objectifs qui seront réalisés
un jour », confie Gabel. « Il faut persévérer beaucoup dans la vie. Le fait
d’avoir été retranchée deux fois m’a fait réfléchir et travailler sur des
aspects de mon jeu que je devais améliorer. »
Gabel n’a jamais cessé de croire en elle et de travailler sur la glace
comme à l’extérieur pour devenir une meilleure joueuse. Elle a d’ailleurs
pris des centaines de tirs avec la machine de tir RapidShot sur les lieux
de l’entreprise de ses parents, le G&G Skate Training Centre, à
Kitchener.
Peu importe ce qu’elle a fait, ça a fonctionné. Les occasions ratées de
Gabel ont été une source de motivation pour devenir l’une des plus
prolifiques marqueuses du hockey féminin et connaître deux des saisons les
plus impressionnantes des dernières années dans la NCAA.
En plus d’avoir gagné deux championnats nationaux de suite avec
l’Université Clarkson, Gabel a remporté deux titres de Joueuse de l’année
de l’ECAC, elle a été nommée deux fois à la première équipe des étoiles
américaines et elle a dominé la NCAA au chapitre des buts cette saison (40
en 38 parties).
Elle a terminé sa quatrième année en devenant seulement la huitième joueuse
canadienne à gagner le prix Patty-Kazmaier remis à la meilleure joueuse de
hockey féminin de la NCAA, ce qui lui a permis d’attirer toute l’attention
de Hockey Canada.
« Mes quatre années à Clarkson ont été une expérience incroyable que je
n’oublierai jamais. J’ai réalisé un rêve en remportant deux championnats
consécutifs », lance-t-elle. « Mes partenaires de trio et coéquipières
m’ont poussée chaque jour à devenir une meilleure joueuse. »
Pour Matt Desrosiers, entraîneur-chef de Gabel à Clarkson et entraîneur
adjoint d’Équipe Canada, il n’est pas surprenant qu’elle démontre ses
habiletés et sa confiance sur la plus grande scène du hockey.
« Elle a travaillé excessivement fort pour se rendre là. Durant ses quatre
années à Clarkson, elle a fait d’immenses pas pour s’améliorer », fait
remarquer Desrosiers. « Elle a trimé dur pour commencer à récolter les
fruits de ses efforts. »
Gabel a toujours eu cette capacité à marquer des buts, mais elle voulait
devenir une joueuse plus complète. Le fait d’être meilleure dans les trois
zones lui a permis de créer plus d’occasions en attaque et elle en a
profité.
« Elle a toujours eu cette capacité. Je pense qu’elle est devenue tellement
meilleure dans cet aspect du jeu au fil des ans », commente Desrosiers. «
Lorsqu’elle est arrivée à sa première année à Clarkson, elle était une
jeune talentueuse en offensive et elle a marqué quelques buts. »
« Elle devait apprendre quelques aspects du jeu défensif et comprendre que
cela l’aiderait sur le plan offensif. Elle a commencé à jouer davantage sur
200 pieds et cela l’a aidée à améliorer de beaucoup ses prouesses
offensives. Son attitude et sa volonté d’écouter et de tenir compte des
rétroactions sur son jeu l’ont aidée à devenir une marqueuse de l’élite. »
Gabel est humble quand on lui dit qu’elle marque aux moments opportuns et
elle en profite pour donner le crédit aux joueuses qui l’entourent.
« Je ne dirais pas que je marque des buts aux moments opportuns… des choses
arrivent et soudainement tu te trouves au bon endroit au bon moment »,
explique-t-elle. « Je ne pourrais pas marquer autant de buts sans l’aide de
mes coéquipières et de mes partenaires de trio. Je pense plutôt que je
saisis mes chances quand je peux. J’essaie de prendre beaucoup de tirs au
filet et j’espère que certains touchent la cible. C’est ce qui est arrivé
cette année. »
Marquer des buts, c’est la clé dans un tournoi de courte durée comme le
Championnat mondial féminin de l'IIHF. C’est l’une des raisons pourquoi
Gabel a été choisie malgré une expérience limitée de 12 matchs à
l’international.
Mais Desrosiers pense – et les Canadiens ont pu le constater – que Gabel
est prête à relever le défi.
« C’est difficile de trouver des marqueuses de l’élite. Loren a un brillant
avenir si elle continue de progresser et de s’améliorer comme elle le fait
», dit-il. « Si elle réussit, elle sera une joueuse de l’élite d’Équipe
Canada pour longtemps. »