Il y a maintenant plus de 14 ans que Christina Picton a décidé d’essayer le
parahockey après avoir entendu parler de ce sport par ses coéquipières de
softball en fauteuil roulant. Picton, qui a subi une amputation d’une
partie de sa jambe droite, se souvient encore très bien de la sensation
qu’elle a ressentie la première fois.
« Je me rappelle que c’était une expérience incroyablement libératrice pour
moi d’être sur la glace pour jouer au hockey. »
La décision de l’athlète de Fonthill, en Ontario, de suivre sa passion l’a
menée à écrire une page d’histoire en tant que membre de l’équipe nationale
de développement de parahockey du Canada pour une série de trois matchs
contre les États-Unis au Défi sportif AlterGo à Montréal cette fin de
semaine.
En ayant réussi à obtenir un poste au sein de la formation, elle devient
l’une des deux premières femmes, en compagnie de Raphaëlle Tousignant, à se
joindre au programme de parahockey de Hockey Canada.
Picton affirme que cette réalisation représente des années de « travail
acharné et de détermination » qui ont porté fruit.
« C’est vraiment excitant d’avoir une occasion comme celle-ci de montrer ce
dont je suis capable et ce dont les femmes sont capables », dit-elle.
Tousignant, originaire de Terrebonne, au Québec, est l’autre pionnière dans
l’élimination des obstacles liés au sexe. Ancienne joueuse de ringuette
dans sa jeunesse, il était naturel pour elle de se tourner vers le
parahockey après l’amputation de sa jambe droite en 2012 en raison d’un
cancer des os.
« C’était très important pour moi de trouver un autre sport sur glace »,
raconte-t-elle.
Tousignant et sa famille ont regardé un peu de hockey, et elle n’a pas
tardé à se sentir inspirée et à vouloir elle-même pratiquer ce sport.
Picton et Tousignant se sont rencontrées il y a trois ans lorsque cette
dernière s’est jointe à l’équipe nationale féminine du Canada. Picton était
déjà capitaine de l’équipe depuis plusieurs saisons, y compris lors de la
première Coupe féminine internationale de hockey sur luge du CIP à
Brampton, en Ontario, en 2014.
La vétérante de 26 ans et la jeune femme de 16 ans sont devenues des amies
proches, évoluant même ensemble sur un trio à l’occasion, au cours des
dernières années.
Le fait d’avoir Tousignant comme coéquipière au sein de l’équipe nationale
de développement de parahockey du Canada a rendu cette expérience
historique encore plus spéciale pour Picton.
« Je l’ai vue grandir, se développer et devenir une joueuse tellement forte
et déterminée », dit-elle. « Je suis si fière d’elle et excitée de partager
cette expérience avec elle. »
Tousignant est ravie de se trouver à Montréal sur la même glace que Picton,
une mentore qui lui a enseigné de précieuses leçons.
« [Elle m’a appris] à ne pas m’attarder au fait que je suis jeune ou que je
suis une femme. Il faut juste croire en ses rêves et faire ce qu’on veut. »
Tousignant espère transmettre ce même message par son jeu au Défi sportif
AlterGo et ainsi inspirer les jeunes filles à poursuivre leurs rêves.
« Elles verront que je leur ai ouvert des portes », estime-t-elle. « Elles
ne laisseront rien les arrêter. Elles pratiqueront leur sport du mieux
qu’elles peuvent et verront jusqu’où cela les mènera. »
Tousignant s’est montrée à la hauteur de son message de jouer sans retenue,
et cette passion pour le travail sans relâche et le désir de s’améliorer a
impressionné Brandon Reid, entraîneur-chef de l’équipe nationale de
développement de parahockey du Canada.
« Elle déborde de volonté et de combativité », soutient Reid. « Elle a
montré qu’elle voulait faire partie de cette équipe dès le premier jour.
Femmes et hommes confondus, elle s’est démarquée en se battant pour chaque
rondelle. Elle peut améliorer certains détails, et c’est ce qu’elle fera,
car elle a la bonne attitude. »
Picton, surnommée « la souris » par ses entraîneurs en hommage à sa nature
bavarde, s’est vu confier un rôle de meneuse au sein d’Équipe Canada.
« C’est toujours une joueuse très vocale et une meneuse forte tant sur la
glace qu’à l’extérieur de la patinoire », affirme Reid. « Elle fait ce
qu’il faut tous les jours, et c’est ce qu’on attend de nos joueurs. »