Près de neuf millions de Canadiens ont jubilé quand Joe Sakic a marqué en
échappée pour permettre au Canada de prendre une avance de 5-2 contre les
États-Unis vers la fin du match pour la médaille d’or des Jeux olympiques
d'hiver de 2002.
Plus de 20 millions de personnes ont sauté dans les airs quand Sidney
Crosby a inscrit le But en or en battant Ryan Miller entre les jambières à
7 min 40 s de la prolongation au match pour la médaille d’or des Jeux de
2010 à Vancouver.
Jonathan Marchessault a été inspiré en regardant ces deux grands moments du
hockey canadien. Ces deux buts ont créé un désir à l’intérieur de lui de
porter un jour les couleurs de l’équipe nationale masculine du Canada.
Mission accomplie.
Le joueur de Cap-Rouge, Québec, connaît un excellent Championnat mondial
2019 de l'IIHF en Slovaquie – à sa première expérience avec Équipe Canada –
avec une récolte de trois buts et six aides en sept parties jusqu’ici. Il
accumule les points grâce à de savantes passes et il est une menace à
partir du cercle droit au sein du jeu de puissance dévastateur du Canada.
« C’est une expérience surréelle jusqu’ici », lance l’athlète de 28 ans. «
J’ai toujours voulu goûter au moins une fois à l’expérience d’Équipe
Canada. Je veux assurément en tirer profit et tenter de gagner l’or. »
Alors que des joueurs comme Crosby et Sakic étaient prédestinés à briller
sur la scène internationale avec le Canada, on ne pouvait pas en dire
autant à propos de l’attaquant des Golden Knights de Vegas.
Le parcours emprunté par Marchessault pour vivre ce moment illustre avec
éloquence à quel point la persévérance est importante dans la réalisation
des rêves.
Remontons au 23 juin 2011. Marchessault, alors âgé de 20 ans, n’a jamais
entendu son nom être prononcé au repêchage 2011 de la LNH, malgré une
saison de rêve avec les Remparts de Québec au cours de laquelle il a
produit 40 buts et 95 points en 68 parties.
« On m’a dit que j’étais trop petit et pas assez rapide, mais j’ai entendu
[ces critiques] chaque année », confie l’ailier. « Je me suis fixé des
objectifs que je voulais atteindre. Je savais que j’allais jouer dans la
LNH. Ce n’était qu’une question de temps. »
Peu de temps après le repêchage, il est parti vigoureusement à la conquête
de son rêve en signant un contrat à titre d’agent libre avec le Whale du
Connecticut – aujourd’hui connu sous le nom du Wolf Pack de Hartford – de
la Ligue américaine de hockey.
Le toujours résilient Marchessault s’est bâti une solide fiche dans l’AHL
avec le Whale (2011-2012), les Falcons de Springfield (2012-2014) et le
Crunch de Syracuse (2014-2016). Sa persévérance a porté ses fruits en
2015-2016 quand il a disputé 45 matchs avec le Lightning de Tampa Bay,
méritant une chance de devenir un joueur de la LNH à temps plein.
Cette expérience a mis la table pour son éclosion la saison suivante dans
l’uniforme des Panthers de la Floride. Alors que Jonathan Huberdeau était
sur le carreau pour plusieurs mois, Marchessault a été promu sur le premier
trio.
« Une telle chance et une telle position dans l’échiquier de l’équipe ont
été de véritables tests de caractère », se souvient Marchessault. « C’était
le temps pour moi de profiter de la situation. »
Et il en a profité. Marchessault a été le meilleur buteur de la formation
avec 30 buts, devenant le premier porte-couleurs des Panthers à atteindre
ce plateau depuis David Booth en 2008-2009.
Bien que Marchessault fut « surpris » par la décision des Panthers de ne
pas le protéger en vue du repêchage d’expansion de 2017 de la LNH, il s’est
dit qu’il avait une autre chance de faire ses preuves.
Il a répondu à l’appel en accumulant 75 points en 77 matchs durant la
saison inaugurale de rêve de Vegas, ajoutant 21 points en 20 parties dans
le parcours magique de l’équipe jusqu’en finale de la Coupe Stanley en
2018.
Pendant cette campagne, Marchessault a fait sauter la caisse en signant un
contrat de six ans évalué à 30 M$, ce qui lui a donné les moyens de prendre
soin de sa jeune famille pour les années à venir. Lui et sa femme Alexandra
attendent un quatrième enfant plus tard en 2019.
« Offrir une stabilité à ma famille, c’est ce qui compte le plus pour moi,
surtout en considérant le fait que nous avons habité dans plusieurs villes
au cours des dernières années », explique Marchessault. « Je voulais aussi
prouver à plusieurs personnes, dont à moi-même, que je pouvais faire partie
des six meilleurs attaquants d’une équipe de la LNH et j’y suis arrivé. »