Lorsque Hockey Canada a annoncé en juin 2015 que les Cougars de Cobourg
seraient les hôtes de la Coupe RBC 2017, Brent Tully, directeur général de
l'équipe, s'est mis au travail.
Il a commencé par faire des recherches – quelle était la composition des
équipes championnes, et à qui devait-il faire appel pour mettre sur pied
une formation gagnante?
« Il y a eu beaucoup d'apprentissage et de discussions avec des directeurs
généraux et des entraîneurs qui ont participé à la Coupe RBC », raconte
Tully. « Nous avions une fenêtre de deux ans et, la saison dernière, nous
avons été en mesure d'entamer ce plan, et nous sentions que nous étions
capables d'être compétitifs à ce niveau. »
Par le passé, les Cougars ont été une équipe de développement, où un nombre
égal de chaque groupe d'âge accédait à leur programme, mais la mentalité a
changé l'été dernier.
« Ça a été une grande différence pour nous cette année, et nous savions que
nous n'aurions pas autant de joueurs qui passeraient du midget au junior A
comparativement aux autres années », affirme Tully. « Nous étions déjà
compétitifs l'année dernière, mais nous étions aussi conscients que nous
devions faire ce bond vers l'avant. »
Il y a des obstacles que Tully et l'organisation des Cougars ont eu à
surmonter pour parvenir à se doter d'une équipe talentueuse, notamment
l'absence d'un repêchage dans le junior A et le risque d'un manque de
chimie.
« J'ai coûté cher en arbres au cours des 18 derniers mois à force
d'imprimer autant de tableaux des performances », dit Tully en riant. « Je
pense que, comme directeur général, tu es toujours nerveux… Tu espères et
tu veux t'assurer que la chimie soit toujours présente, mais, quand on a
étudié la possibilité d'ajouter des meneurs au sein de l'équipe et les
besoins de celles-ci pour la saison, la solution n'était pas une équipe de
joueurs vedettes. À mon avis, le plus difficile pour les entraîneurs et les
directeurs généraux, c'est de trouver le bon équilibre. »
Pour réaliser son plan, Tully a fait l'acquisition de 13 des 23 joueurs de
sa formation pour la Coupe RBC après le 1er juin 2016, dont neuf
qui se sont joints à l’équipe après le début de la saison régulière
2016-2017. Il savait qu'il voulait construire une équipe de joueurs
travaillants et talentueux qui ajoutent de la profondeur à chacune des
positions.
« Je pense que nous avons une belle combinaison de meneurs qui sont avec
nous depuis quelques saisons et de joueurs que nous avons acquis sur le
marché des échanges qui étaient des capitaines au sein de leurs anciennes
équipes », estime-t-il. « Nous avons aussi des joueurs qui ont de
l'expérience de championnat, ce qui est un atout de plus. »
Évidemment, la première étape pour bâtir cette équipe était l'embauche d'un
nouvel entraîneur-chef après le départ de Curtis Hodgins, qui a accepté un
poste à l'Institut universitaire de technologie de l'Ontario à mi-chemin de
la saison dernière.
Tully n'a pas perdu de temps à prendre une décision, puisque son premier
choix se trouvait devant lui.
John Druce faisait partie des Cougars l'année dernière en tant
qu'entraîneur adjoint, mais la relation de huit ans entre Tully et Druce a
également joué en faveur de la décision du directeur général d'offrir le
poste à un entraîneur recrue alors qu'il s'agissait d'une saison de la plus
haute importance.
« La plus grande qualité de John à mes yeux était sa capacité à tisser des
liens avec les joueurs », affirme Tully. « Connaissant John
personnellement, je savais qu'il prendrait le temps de les comprendre.
Selon moi, quand nous avons amorcé nos démarches pour trouver un
entraîneur, nos critères étaient d'avoir quelqu'un qui était un bon
coéquipier ouvert à se perfectionner et doté d'une bonne écoute. J'étais
certain que, compte tenu de son bagage comme joueur, les gars écouteraient
attentivement ce qu'il aurait à dire. »
Druce, qui a disputé 531 matchs dans la LNH avec Washington, Winnipeg, Los
Angeles et Philadelphie pendant sa carrière professionnelle de 15 ans, sait
que le succès ne tombe pas du ciel et qu'il faut travailler fort pour
atteindre ses objectifs. Les Cougars avaient de grandes aspirations cette
saison, et celui qui dirige l'équipe derrière le banc savait qu'il pouvait
aider celle-ci dans sa quête.
« Ce que j'ai appris de mes succès en séries éliminatoires dans la LNH,
c'est à quel point la discipline joue un rôle important. En ce sens, cette
expérience m'apporte énormément de choses », soutient Druce. « Si je
n'avais pas d'expérience en séries éliminatoires dans la LNH, je réagirais
peut-être différemment à certaines situations. C'est tellement important
d'être patient, tout comme ce l'est de suivre le plan de match. »
Druce a répété le même message tout au long de la saison – aucune équipe
n'aura de succès si elle n'est pas unie.
« Sans les joueurs de soutien ni l'application d'un système de jeu et d'une
structure, le succès s'avère très peu probable », dit Druce. « Notre
message avait pour but de mettre tout le monde au diapason. Nous avons un
groupe de 23 joueurs qui veulent jouer les uns pour les autres. Il n'y a
personne dans ce vestiaire qui joue d'abord de façon individuelle… Ils sont
tous motivés par le même objectif. Je pense que c'est un ingrédient
important d'une équipe qui connaît du succès. »
Un autre élément important consiste à miser sur le bon nombre de vétérans
au sein d'une formation, et les Cougars sont d'avis qu'ils comptent sur
quelques-uns des meilleurs de la Ligue de hockey junior de l’Ontario en
Theo Lewis et leur capitaine Josh Maguire.
« Ils font preuve d'un leadership et d'une éthique de travail qui les
placent au sommet de l'équipe à ces chapitres. Leurs qualités de meneur
créent un effet d'entraînement auprès des jeunes joueurs », soutient Druce.
« Ils comprennent quels efforts sont nécessaires afin de jouer pour
l'équipe et de soutenir leurs coéquipiers. »
Lewis, âgé de 20 ans, fait partie de l'organisation des Cougars depuis
qu'il a 16 ans et s'est trouvé au cœur des changements effectués au cours
des deux dernières années. Il sait qu'il s'agit de sa dernière chance de
remporter le championnat.
« Les changements ont été difficiles par moments, mais c'était plaisant d'y
prendre part », juge-t-il. « C'est très important pour moi d'être ici et de
jouer à Cobourg. »
Nonobstant les innombrables efforts déployés par Druce et Tully pour bâtir
leur formation, ce dernier reconnaît que, sans le soutien continu des
partisans à Cobourg depuis 53 ans, l'équipe ne se trouverait pas dans la
position actuelle.
« Il y a toujours un roulement parmi la direction, le personnel des
entraîneurs et les joueurs, mais les partisans demeurent fidèles », déclare
Tully. « Je trouve que tout ce qui se passe autour de l'équipe cette année
est bien pour nous, mais, à mon avis, ce l'est d'autant plus pour les
partisans. Ce sont eux qui suivent l'équipe depuis des années, et le fait
d'accueillir un tel tournoi dans cette catégorie est une façon
extraordinaire de remercier nos loyaux partisans. Nous espérons que les
gens de Cobourg pourront être fiers de nous. »