Comme bien des duos de frère et sœur, Owen et Avery Pickering connaissent
leur lot de différends et aiment se mettre au défi, mais sont aussi de
grands alliés.
« C’est mon frère, il m’agace, mais je l’aime quand même, rigole Avery. On
est proches à bien des égards. On aime faire la compétition, se pousser
l’un l’autre. Il a deux ans de plus que moi, et c’est mon modèle, sur la
glace comme dans la vie en général. »
Owen, 18 ans, est défenseur et capitaine des Broncos de Swift Current dans
la Ligue de hockey de l’Ouest. Il a été sélectionné 21e au total
par les Penguins de Pittsburgh au repêchage 2022 de la LNH.
Avery, 16 ans, patrouille la ligne bleue de l’équipe nationale féminine des
moins de 18 ans du Canada au Championnat mondial féminin des M18 2023 de
l’IIHF, qui se déroule actuellement en Suède.
« Nous avons une belle relation, affirme Owen. Elle est une personne très
importante dans ma vie, et je suis extrêmement fier de ses réussites. »
Vingt-sept mois seulement séparent le frère et la sœur, et le hockey les
unit comme rien d’autre. Un bâton et une rondelle font partie de bon nombre
des souvenirs qu’ils partagent.
« Enfants, on jouait toujours au hockey, raconte Avery. Dans la plupart de
nos temps libres ensemble, on faisait des matchs, dans le sous-sol avec des
minibâtons ou sur la patinoire de la cour arrière. On n’a jamais fait de
voyage en famille, on a participé à tellement de tournois un peu partout. »
Depuis sa plus tendre enfance, Owen veut jouer au hockey. C’est un sport
qui l’a très vite intéressé, et sa passion occupe un pan important de sa
vie.
« J’ai des photos de moi, petit, où on me voit jouer aux minibâtons avec le
casque de mon père sur la tête. Des vidéos où, caché sous la table, je me
pensais hors de vue et buvais du sirop d’érable, parce que je voulais jouer
dans la LNH et que les hockeyeurs buvaient du Gatorade. Le sirop d’érable
était mon Gatorade. »
Les deux jeunes originaires de Saint-Adolphe, au Manitoba, ont trimé dur
pour atteindre leurs buts au hockey et pourront maintenant se targuer
d’avoir représenté le Canada au Championnat mondial des M18.
« Quand on endosse le chandail à la feuille d’érable pour la première fois,
on a du mal à y croire, confie Owen. Enfant, j’en rêvais, mais rien ne vaut
ce moment où je suis entré dans le vestiaire et que j’ai vu le chandail
orné du logo, avec mon numéro et mon nom au dos. C’était magique. »
C’était l’an dernier, en Allemagne. Owen avait inscrit deux aides en quatre
matchs, et le Canada s’était incliné en prolongation en quart de finale. Et
maintenant, c’est au tour d’Avery de représenter la nation sur la scène
mondiale.
« Je n’en reviens pas encore. Je pense chaque jour à cet objectif, et j’y
travaille depuis si longtemps. C’est fou d’avoir l’occasion de venir ici en
Suède et de faire partie d’Équipe Canada pour un championnat mondial. Tout
ce qui s’est passé avant… c’est incroyable. »
Owen n’est toutefois pas du tout surpris de voir sa sœur atteindre ce
niveau.
« Je suis très fier d’elle. Elle travaille fort et s’investit à fond. Rien
ne peut l’arrêter. Son éthique de travail me rend très fier. J’espère
qu’elle savoure ce moment. Je suis persuadé que ce n’est pas la dernière
fois que nous la verrons jouer pour le Canada. »
Fort de sa propre expérience à un championnat mondial, Owen y est allé de
ses judicieux conseils.
« Il m’a dit de jouer comme je l’ai toujours fait et de me faire confiance,
de réaliser que c’est ce que j’ai fait jusqu’ici qui m’a menée jusqu’à ce
niveau, et de continuer à croire en moi et de profiter de l’instant présent
», rapporte Avery, qui a fait ses débuts avec l’équipe nationale contre la
Finlande et a contribué à un balayage des États-Unis par le Canada l’été
dernier.
Malgré les huit heures de route qui les séparent pendant la saison de
hockey, Owen et Avery s’écrivent le plus souvent possible et s’entraident,
qu’il soit question de hockey ou d’autre chose.
« On s’envoie des textos, on se félicite l’un l’autre pour nos
réalisations, on s’envoie des chansons, énumère Avery. J’apprécie toujours
quand on prend le temps de se parler. Ça nous rappelle nos racines. Il sera
toujours là pour moi, à m’écouter parler de mon hockey. C’est vraiment
fantastique d’avoir cette chance dans nos parcours respectifs. »
Owen ajoute : « Quand on était jeunes, je la trouvais souvent
insupportable. Quand on rentrait à la maison, on se disputait pour un rien,
mais on se soutient comme personne d’autre. C’est génial de la regarder
aller et d’être témoin de ses réussites, passées et futures. »