Les amateurs de hockey de la Nouvelle-Écosse ne manquent pas de raisons de
célébrer depuis quelques années. Ces moments de joie proviennent en grande
partie de deux joueurs du nom de Sidney Crosby et de Brad Marchand. Il y a
aussi ce jeune, un certain Nathan MacKinnon.
Au hockey féminin, cependant, les amateurs jettent leur dévolu sur deux
autres noms : Jill Saulnier et Blayre Turnbull. L'équipe nationale
féminine du Canada est maintenant centralisée à Calgary, et Jill et Blayre,
originaires respectivement de Halifax et de Stellarton, sont parmi les 28
joueuses qui tentent d'obtenir la chance de représenter leur pays aux Jeux
olympiques d’hiver de 2018 à PyeongChang, en Corée du Sud.
Il n'y a jamais eu de joueuse de la Nouvelle-Écosse au hockey féminin
olympique.
« Nous avons un esprit communautaire très fort dans notre coin de pays, et
le soutien dont Blayre et moi profitons est simplement extraordinaire »,
affirme Jill. « C'est plaisant de cheminer avec quelqu'un. Ce n'est jamais
aussi amusant par soi-même, donc le fait d'avoir été en compagnie de Blayre
pendant autant d'années… C'est très flatteur d'être parmi les premières à
avoir une telle occasion. Tout ce soutien que nous avons, c'est certain que
nous ne serions pas ici sans ça, et nous ressentons l'appui et l'amour du
reste de la province dans la poursuite de notre objectif. »
Jill et Blayre ont vite accepté le rôle qu'elles ont à jouer, tant sur la
glace qu'à l'extérieur des patinoires. Elles savent qu'elles servent de
modèles à d'innombrables jeunes joueuses de hockey de la Nouvelle-Écosse,
et elles aiment redonner à leur communauté.
Elles organisent toutes deux des camps de hockey annuels dans leur province
natale et s'entraident pour leurs événements respectifs. Jill affirme que,
lorsque Blayre et elles étaient plus jeunes, elles n'ont pas eu la chance
de participer à des camps exclusivement de hockey féminin.
« Quand j'ai tenu mon premier camp, il y avait 60 jeunes filles qui
s'amusaient et qui étaient tellement excitées de passer la semaine à jouer
», raconte Jill. « Ça me touche, parce que je n'ai jamais eu la chance de
participer à un camp réservé aux filles en présence d'un quelqu'un qui
aspirait à jouer pour l'équipe olympique.
« Blayre était là pour m'aider et elle organise son propre camp aussi, et
c'est vraiment important de le faire, parce que c'est facile de se sentir
débordée et d'avoir l'esprit monopolisé par ce qui se passe sur le plan
individuel. Ça nous permet de prendre énormément de recul et de nous
rappeler que nous étions nous-mêmes ces jeunes filles avec de grands rêves
il n'y a pas si longtemps. »
Les deux joueuses des Maritimes se connaissent depuis un bon moment, soit
environ 15 ans. Évidemment, elles se sont rencontrées grâce au hockey.
Blayre explique que Jill et elle ont joué ensemble pour l'équipe pee-wee
élite des Raiders de la Nouvelle-Écosse et qu'elles sont de grandes amies
depuis.
Leurs parcours diffèrent un peu, mais ont beaucoup de points en commun,
puisque les deux ont commencé à jouer avec des garçons avant de passer au
hockey féminin au début de l'adolescence.
Brennan, le frère de Jill, était un joueur de hockey, et Jill dit qu'elle
dérangeait tellement ses parents dans les estrades qu'ils ont voulu qu'elle
soit sur la glace également. Elle a commencé à un jeune âge avec les Apple
Critters et a tout de suite adoré ce sport.
Blayre affirme qu'elle a été chanceuse de grandir à Stellarton, puisqu'il y
avait un étang au bout de sa rue où elle a appris à patiner avec les autres
enfants du quartier.
« Dans ma famille, on s’amuse à dire que je savais patiner avant de savoir
marcher », dit Blayre en riant.
Aujourd'hui, les deux Néo-Écossaises sont à quelques mois d'une chance de
représenter le Canada aux Jeux olympiques. Blayre affirme avoir des
frissons chaque fois que Hockey Canada tient une réunion ou une séance sur
PyeongChang. Elle n'arrive toujours pas à croire qu'elle se trouve à
Calgary, vu le long parcours qui l'a menée jusqu'à la centralisation.
« Il n'y a rien au monde que je désire plus que d'être nommée à l'équipe »,
soutient Blayre. « J'en rêve depuis que j'ai écouté les Olympiques de 2002
à la télévision avec ma famille. J'avais huit ans. Je me souviens encore à
quel point j'ai été inspirée par l'équipe et comment je savais, à partir de
ce moment, que je voulais porter ce chandail sur la glace aux Jeux
olympiques. »
« Il y a eu un moment où j'étais convaincue que mon rêve de jouer aux
Olympiques n'allait probablement pas se réaliser. Mais je pense que je suis
la preuve vivante que, lorsqu'on veut quelque chose et qu'on fait les
efforts nécessaires, qu'on persévère et qu'on surmonte tous les obstacles,
tout devient possible. »