Ça arrive à tous les gardiens de but au moins une ou deux fois par saison – un tir du centre de la glace
leur échappe, la rondelle fait un bond bizarre et pénètre dans le but, la rondelle frappe l’arrière-train
d’un défenseur et se retrouve derrière eux, dans le but.
Selon leur endurance mentale, un mauvais but peut rapidement miner leur confiance en eux ou ils peuvent
s’en remettre rapidement et être plus déterminés que jamais. Pour Corey Hirsch, le consultant des gardiens de
but de Hockey Canada, l’endurance mentale d’un gardien de but ne dépend que d’une chose,
« On va marquer contre toi », explique Hirsch. « Que tu aimes ça ou non, tu ne pourras pas
arrêter toutes les rondelles. Si tu acceptes ça, une grande partie de la nervosité s’envole et tu peux te
concentrer sur ton match. »
Selon Hirsch, si un gardien de but n’a pas suffisamment d’endurance mentale, il n’ira pas loin dans le
sport. S’il ne sait pas comment réagir à un mauvais but, il perdra confiance en lui et sera beaucoup moins
efficace.
Un vétéran qui a disputé 108 matchs dans la LNH et remporté une médaille d’or olympique en tirs de
barrage, Hirsch sait de quoi il parle en ce qui a trait à l’endurance mentale, tout comme Tyson Sexsmith et
Jacob DeSerres qui ont tous deux disputé d’importants matchs.
Sexsmith, qui est membre des Giants de Vancouver de la WHL, a pris part au septième match de la finale de
la WHL, match décidé en deuxième période de prolongation, et au match de la finale de la Coupe Memorial qui
était à égalité en troisième période, ces deux événements en l’espace de deux semaines – affrontant ainsi à
peu près la plus forte pression possible pour un gardien de niveau junior.
« Quant à moi, c’est 90 pour cent mental et 10 pour cent tout le reste », explique Sexsmith.
« Si tu n’as pas d’endurance mentale, tu ne pourras pas oublier un mauvais but, et si tu ne peux pas
oublier un mauvais but, tu ne connaîtras pas de succès. »
DeSerres, pour sa part, était devant le but des Buffaloes de Calgary l’an dernier, lors de l’inoubliable
finale contre les Mintos de Prince Albert, pour la médaille d’or de la Coupe TELUS, le championnat national
midget, qui s’est terminée en troisième période de prolongation.
« C’est tout ce qui compte », explique le jeune homme originaire de Calgary. « Tu ne peux
aller nulle part au hockey si tu n’as pas d’endurance mentale. »
Les deux gardiens de but disent que leur approche pour conserver leur endurance mentale est assez
simple.
« Tu n’as qu’à relaxer », déclare DeSerres. « Essaie d’oublier et va de l’avant. Si tu
laisses cela te déranger, une autre rondelle va pénétrer dans le but. Ce n’est qu’un jeu et tu dois l’aborder
ainsi. »
« C’est impossible de revenir en arrière et de corriger ce qui est arrivé, alors tu dois
l’oublier », explique Sexsmith. « Tu connaîtras de mauvais matchs, et tu vas accorder de mauvais
buts. Apprends à ne pas trop y penser. »
Hirsch et Sexsmith croient tous deux que la visualisation joue un rôle important dans le développement de
l’endurance mentale bien qu’ils ont des points de vue différents sur le moment où elle doit avoir lieu.
« Prend cinq minutes avant un match, va dans un endroit tranquille et visualise que tu effectues des
arrêts », déclare Hirsch. « Pense à des situations de match, pense à te placer dans la bonne
position, et pense à bloquer la rondelle. »
« Je commence toujours ma visualisation la veille », déclare Sexsmith. « Je m’assoie dans
un endroit tranquille et je me vois en train d’effectuer des arrêts. Chaque arrêt devrait être routinier,
rien de spectaculaire. Pas de gros arrêts avec la mitaine, juste un bon positionnement. »
Tous les gardiens qui ont connu du succès – de Patrick Roy à Jean-Sébastien Giguère – vous diront la même
chose : si vous n’avez pas d’endurance mentale, vous ne réussirez pas. Allez-y, jouez, amusez-vous et si
vous chassez les pensées négatives de votre esprit, le succès viendra.