Commotions

En février 2012, pendant un entraînement au hockey, Nathan Fraser, 12 ans, a subi une commotion cérébrale. Au cours des neuf mois qui ont suivi l’accident, Nathan et ses parents, Christine et Adam, ont appris bien des choses sur les symptômes de la commotion, les mesures à prendre lors d’une commotion et la manière de jouer de façon sécuritaire pour minimiser la possibilité d’en avoir une.

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« C’est arrivé pendant une pratique, au cours d’un exercice ordinaire avec mes coéquipiers, raconte Nathan. J’étais le défenseur dans un exercice de deux contre un. Je ne me souviens pas de ce qui s’est passé, mais on m’a dit par la suite que l’un des attaquants avait passé la rondelle à l’autre attaquant. Ce dernier était distrait et a donc manqué la passe. La rondelle a glissé le long de la bande et nous sommes partis tous les deux à sa poursuite. Il a fait un plongeon de superman pour atteindre la rondelle, mais j’étais là et je n’ai pas pu m’arrêter. J’ai basculé par-dessus lui et j’ai atterri tête première contre la bande. Je me suis cogné la tête sur la glace et la bande. »

La mère de Nathan, Christine, était dans les estrades quand l’accident s’est produit. « Ils estiment qu’il est resté inconscient pour une période allant de trente secondes à une minute, poursuit Christine. Quand il a repris connaissance sur la glace, il a commencé à pleurer et l’entraîneur lui a posé des questions. Il est resté couché sur la glace pendant environ dix minutes et ils l’ont ensuite relevé et amené à l’endroit où j’étais assise. Je l’ai transporté jusqu’à la voiture dans son équipement et je l’ai amené à l’hôpital. »

« Ce dont je me souviens ensuite, c’est d’être à l’hôpital, ajoute Nathan. Ma mémoire est floue, mais je sais que j’étais dans une chambre avec un médecin qui me posait des questions; il faisait des tests avec un stylo pour examiner ma vision et il vérifiait ma force. Ensuite, il m’a dit que j’avais eu une commotion assez sévère et il m’a laissé rentrer à la maison.

Immédiatement après l’accident, j’ai eu des maux de tête, je perdais l’équilibre, je me sentais étourdi et j’avais envie de vomir. Puis, après environ 48 à 72 heures plus tard, j’ai commencé à devenir sensible à la lumière et au son, je n’arrivais pas à articuler correctement, mes bras et mes jambes étaient faibles et j’étais vraiment fatigué tout le temps. »

La commotion a mis un terme à toutes les activités régulières de Nathan. « Je restais couché sur le divan toute la journée, dit-il. Je devais porter des lunettes de soleil à peu près tout le temps, et je portais des protecteurs auditifs spéciaux contre le son. Quand mes chiens aboyaient, je me mettais presque à pleurer parce que ça me faisait très mal aux oreilles. Je ne pouvais pas regarder la télévision : je devais ne pas y faire face et mettre le volume très bas.

J’ai dû m’absenter de l’école près de cinq mois, Nathan se rappelle. Je ne pense pas que mes amis et mes collègues de classe comprenaient vraiment ce qui m’arrivait. C’est dur de comprendre ce que vous n’avez pas vécu vous-même. La plupart des gens pensent que si vous vous frappez la tête, vous pouvez vous reposer pendant quelques semaines, puis retourner à l’école et faire du sport. Peut-être aurez-vous un léger mal de tête et ce sera tout. »

Même les parents de Nathan ne savaient pas quoi faire au début ou vers qui se tourner pour de l’aide. « Nous avons cherché sur Internet des informations sur la commotion cérébrale et les traitements, précise Christine, et nous avons finalement trouvé des gens qui nous ont aidés à comprendre et qui nous ont mis en contact avec des spécialistes. »

L’un des éléments clés de la convalescence de Nathan a été son repos physique et mental complet avec un retour très progressif, étape par étape, à une vie active.

« Au début, mes parents me posaient de simples questions comme ‘Quel bruit fait une vache ?’, et je n’étais pas capable de répondre ou je ne leur donnais pas la bonne réponse. »

« Mes parents n’ont pas essayé de me faire lire avant un mois ou deux après l’accident, poursuit Nathan. Au début, j’avais de la difficulté à lire des livres de niveau 1 avec de simples phrases, où de nouveaux mots sont ajoutés, un à la fois : ‘C’était chaud. C’était très chaud...’ Mais au mois de septembre, je lisais Harry Potter et j’ai fini toute la série en moins de deux mois. J’ai recommencé à les lire à nouveau il y a un peu plus d’une semaine et j’ai déjà fini le troisième livre. Je suis vraiment rapide maintenant. »

Pour sa rééducation physique, Nathan a commencé à travailler avec un physiothérapeute. « Au début, il ne faisait que m’examiner, vérifier mon cou et surveiller ma convalescence. Puis, à mesure que j’allais mieux, il a travaillé mon équilibre et ma coordination. À chaque étape, il surveillait mes maux de tête et d’autres symptômes. Il a fini par me faire courir. Après cela, j’ai vu un neurologue qui m’a donné le feu vert. »

« Pendant l’été, j’ai commencé à aller au gym et à utiliser le tapis roulant et les machines à ramer pour le cardio et la musculation. J’ai aimé l’appareil TRX® où on utilise deux sangles pour se soulever. C’était assez cool. »

Finalement, Nathan a chaussé ses patins et mis son casque à nouveau et est retourné sur la glace. « Je suis allé sur la glace à peu près dix fois jusqu’à maintenant, dit-il. Cela a été très progressif. Seulement quelques exercices simples et des entraînements. »

Quand Nathan va refaire du sport, il sait qu’il est important de jouer intelligemment. « J’ai appris à mieux me protéger lors d’une partie. Je vais garder la tête haute pour être conscient de ce qui m’entoure. Et si je cherche à atteindre la rondelle dans le coin, maintenant je vais y aller selon un certain angle. Je peux voir les joueurs autour de moi et éviter d’être frappé par-derrière. Et je peux me préparer si je vois que je vais me faire frapper. »

Nathan et ses parents réagiraient aussi différemment si une autre commotion survenait. « Je serais à l’affût de tout signe d’étourdissement ou de mal de tête, affirme Nathan. Si j’avais un mal de tête, je prendrais une pause et je respecterais les étapes du ‘retour au jeu’ pour être certain d’être de nouveau en forme avant de reprendre mes activités. Je ne ferais pas juste essayer et laisser tomber. »

Nathan et ses parents partagent leur savoir de première main sur la commotion avec autrui. « Je dis à mes amis de vraiment prendre la chose sérieusement, dit Nathan. Beaucoup de mes amis ne savent vraiment pas ce qu’est une commotion. Ils auront des maux de tête, se sentiront étourdis et verront des étoiles, mais parfois ils vont le cacher. Ils vont prendre une courte pause et puis retourneront et joueront de nouveau. Je leur ai dit que s’ils avaient le moindre mal de tête, ils devaient arrêter de jouer. Il faut suivre le protocole progressif de ‘retour au jeu’ pas à pas jusqu’à ce qu’on redevienne soi-même à cent pour cent. »

« Les commotions cérébrales peuvent arriver à n’importe qui, mais l’essentiel est de les reconnaître quand elles se produisent et de savoir comment réagir. »

Dans son cas, Nathan regarde vers l’avenir avec confiance. « Nathan n’a pas de souvenirs de sa vie avant l’accident, rapporte Adam, le père de Nathan. Sa mémoire pourrait revenir avec le temps, mais personne ne le sait vraiment.  »

« Deux ans avant que j’aie ma commotion, nous sommes allés à Disney World, dit Nathan, et nous avons visité tous les différents parcs et fait tous les manèges. Et je ne me souviens de rien. Mais cet été, nous sommes retournés à Universal. Et l’année prochaine, nous envisageons de refaire Disney World. Peut-être vais-je retrouver ma mémoire de ces voyages. Mais la chose la plus importante pour moi est de me faire de nouveaux souvenirs. »

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