Danika Ranger se distingue déjà à Hockey Canada. Elle est la seule joueuse
à avoir été nommée Meilleure gardienne de but à la Coupe Esso et au
Championnat national féminin des moins de 18 ans.
Et elle partage un autre record avec Michela Cava. Les deux sont les seules
joueuses à avoir gagné une médaille d’or au Championnat national midget
féminin du Canada – Rangers avec les Lady Wolves de Sudbury en 2015; Cava
avec les Queens de Thunder Bay en 2010 – et au National des M18, exploit
que les deux ont réussi avec Ontario Rouge un an après avoir remporté la
Coupe Esso.
« Je ne savais pas ça », dit Ranger. « C'est super d'avoir remporté deux
titres nationaux et d'avoir été nommée Meilleure gardienne de but aux deux.
C'est très spécial pour moi. »
Elle pourrait bientôt ajouter une autre palme à son profil si elle connaît
autant de succès avec l'équipe nationale féminine des moins de 18 ans du
Canada. Une médaille d'or au Championnat mondial féminin des M18 2017 de
l'IIHF ferait d'elle la seule joueuse à avoir remporté trois titres auprès
des moins de 18 ans.
Il est difficile de croire que celle qui a régulièrement besoin d'espace
supplémentaire dans son bagage à main pour transporter les trophées qu'elle
gagne a longtemps été une simple observatrice.
Des 23 joueuses représentant le Canada au championnat mondial en République
tchèque, Ranger est la seule qui n'a pas été invitée au camp estival de
l'équipe.
Quelques mois seulement après son succès à la Coupe Esso, elle a assisté au
camp provincial pour le Championnat national des M18 2015. Chaque année,
l'Ontario envoie deux équipes au tournoi – Ontario Rouge et Ontario Bleu –
et le nom de Ranger de figurait sur aucune formation.
« C'est ce qui me motive beaucoup », dit-elle. « Je ne considère pas ça
comme un rejet. C'est plutôt comme jeter de l'huile sur le feu. Ça m'a
motivée encore plus, m'a forcée à travailler plus fort et m'a donné un
objectif à atteindre tout au long de l'année. Ça m'a aidée à devenir
meilleure. »
Elle a de l'expérience lors de matchs importants.
« La Coupe Esso m'a permis d'être plus à l'aise dans des situations plus
difficiles et de trouver ma zone de confort pendant un match », dit Ranger.
Elle a réussi 19 arrêts dans la victoire de 2-1 de Sudbury sur les Chiefs
de Red Deer. « C'est certainement un match plus difficile qui a fait de moi
une meilleure gardienne de but. »
Les lauréates des prix individuels sont choisies par des dépisteurs de
Hockey Canada. Leur reconnaissance a renforcé sa confiance et lui a prouvé
qu’elle était bonne dans ce qu’elle faisait.
Après une saison exceptionnelle avec le Lightning de Durham West en
2015-2016 – au cours de laquelle elle a terminé au premier rang de la Ligue
provinciale de hockey féminin au chapitre de la moyenne de buts contre et
du pourcentage d’arrêts – et un bon début de saison cette année, Ranger
s’est rendue à Regina avec Ontario Rouge.
Cette réalisation était cependant accompagnée d’un nouveau défi : gérer les
attentes. Ontario Rouge avait gagné l’or à 9 des 10 tournois précédents.
« Je pense qu’il y a déjà beaucoup de pression, simplement en faisant
partie de cette équipe », dit Ranger. « Mais jouer en finale m’a préparée
pour être [au Mondial féminin des M18], en ce qui a trait à la nervosité, à
la pression et l’assistance. Ce fut une très belle expérience qui me suivra
jusqu’au championnat mondial. »
Elle a retenu l’attention des dépisteurs à Regina et ces derniers ont parlé
d’elle au personnel des entraîneurs de l’équipe nationale.
« Plus vous la regardez, plus vous découvrez les bonnes choses qu’elle fait
», dit Troy Ryan, entraîneur-chef de l’équipe nationale féminine des moins
de 18 ans du Canada. « J’ai vu sa compétitivité et sa façon de trouver une
façon de bloquer les tirs. Que ce soit techniquement fondé ou non, elle a
trouvé le moyen de gagner. »
Les entraîneurs et le personnel de gestion hésitent à accorder trop
d’importance à une seule performance. Mais avec Ranger, une tendance se
dessinait.
« Pour moi, personnellement, le fait saillant était qu’elle connaissait du
succès et qu’elle trouvait une façon de gagner des médailles d’or »,
déclare Ryan. « C’est tout simplement quelque chose que vous ne pouvez
ignorer. Si quelqu’un est constant devant le but pendant que ces choses se
passent, vous devez lui accorder une attention supplémentaire. »
Ce qu’elle a montré au camp de préparation physique du programme national
féminin du Canada en mai, au camp des gardiennes de but en juin, et cette
saison avec le Lightning (un pourcentage d’arrêts de 0,956 en 10 matchs) ne
fait que renforcer ce qu’elle avait déjà accompli sur une scène plus
grande.
« En étudiant son parcours, nous avons vu que la victoire lui est familière
», dit Ryan. « Dans un tournoi à court terme, vous ne pouvez vraiment pas
passer outre de telles compétences. »
Sa présence stable – et sa série de succès – lui ont valu non seulement une
place au sein de l’équipe nationale féminine des moins de 18 ans du Canada,
mais aussi l’occasion d’en être la gardienne de but no 1.
Nouvelle ou non, Ranger a appris vite lors des séances pour les gardiennes
de but et dans le vestiaire. Lorsque les vétérantes lui ont remis son
chandail avant le premier match préparatoire de l’équipe, la réalité l’a
frappée lorsqu’elle a vu son nom et son numéro au dos du chandail d’Équipe
Canada.
« Toutes les nouvelles joueuses les enfilent [ensemble] pour la première
fois », dit-elle. « Ce fut un moment si spécial que mon cœur battait à tout
rompre tellement j’étais excitée. »
Ranger s’est ensuite rendue sur la glace où elle n’a accordé qu’un but dans
la victoire de son équipe contre une équipe tchèque masculine.
La fréquence cardiaque revenue à la normale, le moment était venu de se
remettre au travail et de gagner.