Le vieux cliché, si vous le construisez, ils vont venir, est certainement valable dans le cas présent.
Vous n’avez qu’à demander à Brodie O’Keefe, responsable des activités du Championnat mondial de hockey
junior 2012 de l’IIHF à Calgary. Plus tôt en carrière, Brodie a supervisé les activités des arénas de hockey
du CARI Complex à Charlottetown, Île-du-Prince-Édouard. Charlottetown étant sa ville d’origine, Brodie a été
très fier d’accueillir d’importants événements de hockey sur l’île.
Un de ces événements a été le Championnat mondial de hockey sur luge 2008. Les quatre meilleurs pays de
hockey sur luge au monde, soit le Canada, les États-Unis, le Japon et la Norvège, s’affrontent chaque année
lors de ce tournoi.
Mais avant que le tournoi puisse être présenté à Charlottetown, Brodie O’Keefe et son personnel devaient
apporter des modifications à l’aréna. Le but était d’adapter le CARI Complex au hockey sur luge. Mais
qu’est-ce que cela signifie?
Les seuils devant les portières des bancs des joueurs et des punitions ont été retirés (pour permettre
aux joueurs de passer facilement des bancs à la surface de jeu) et la bande devant les bancs a été retirée
sur une hauteur de deux pieds et remplacée par du plexiglas afin de permettre aux joueurs de voir ce qui se
passait sur la glace pendant qu’ils se trouvaient au banc », dit Brodie O’Keefe. « Des feuilles de
résine de polyéthylène ont aussi été installées dans les corridors, les vestiaires et aux bancs afin que les
joueurs puissent rester sur leur luge pour accéder et quitter la patinoire (les feuilles de résine de
polyéthylène simulent la glace dans les corridors et aux bancs). Enfin, des parties des bancs ont été
retirées pour allouer plus d’espace aux joueurs pour manœuvrer alors qu’ils se trouvaient au banc. »
Ce sont là d’importantes modifications. Pendant des années, les joueurs de hockey sur luge devaient
s’entraîner et jouer leurs matchs sur des patinoires non adaptées. Premièrement, plusieurs d’entre eux
devaient se rendre à la patinoire en fauteuil roulant. La pose de feuille de résine de polyéthylène par
terre, comme l’a mentionné Brodie O’Keefe, leur a permis de s’installer sur leur luge dans le vestiaire avant
de se rendre au banc.
Deuxièmement, sans plexiglas aux bancs, les joueurs qui s’y trouvaient ne voyaient pas le jeu. Pour
surmonter cet obstacle, les joueurs s’alignaient le long de la bande sur la glace pour voir le jeu ce qui
restreignait l’espace réel de jeu.
Les modifications apportées au CARI Complex ont réglé ces problèmes et d’autres. Il a fallu seulement un
peu plus d’un mois pour effectuer les travaux et ceux-ci ont été exécutés pendant que le complexe était
inoccupé. L’équipe de Brodie O’Keefe a donc dû travailler tard le soir. Mais tout a été fait pour la modique
somme de 12 500 $ dont une partie a été versée par Hockey Canada sous forme d’une subvention au CARI
Complex.
La rénovation des arénas du hockey sur glace était une des priorités de Hockey Canada et elle l’est
toujours. Partout au pays, de vieilles patinoires sont adaptées au hockey sur luge et ceci a permis au sport
de prendre de l’ampleur. O’Keefe dit que dans les semaines qui ont suivi les rénovations et après la tenue du
Défi mondial de hockey sur luge à Charlottetown, ParaSport and Recreation P.E.I ont créé le premier programme
de hockey sur luge sur l’île. Le programme participe maintenant à la compétition contre d’autres équipes des
Maritimes.
Tout ceci fait sourire Adam Crockatt, responsable des activités hockey et des équipes nationales chez
Hockey Canada, qui supervise toutes les activités de l’équipe nationale sur luge du Canada.
« Le sport est en pleine croissance d’un océan à l’autre et grâce à la publicité accrue entourant
l’équipe nationale et à l’accent placé sur l’accessibilité, nous sommes convaincus que tout ceci se traduira
par un plus grand nombre d’installations adaptées », dit-il.
Il cite l’aréna Thunderbird de l’Université de la Colombie-Britannique comme modèle pour les installations
de hockey sur luge. Grâce aux Jeux paralympiques d’hiver de 2010, la patinoire principale de l’université a
procédé à des rénovations très poussées. Les mêmes modifications que celles apportées à Charlottetown –
notamment la pose de plexiglas devant les bancs pour que les joueurs voient la surface de jeu – ont aussi été
réalisées à Vancouver. Mais plutôt que de placer des feuilles de résine de polyéthylène aux bancs, le
personnel de l’université y a ajouté de la glace, rendant ainsi la transition des bancs à la surface de jeu
la plus facile possible.
De plus, du plexiglas a aussi été installé dans certains coins de la patinoire pour les caméras de
télévision. Tous ceux qui ont suivi les Jeux paralympiques à la télévision ont pu constater la télédiffusion
à son meilleur, car, pour la première fois, les caméras se trouvaient au même niveau que les athlètes sur la
glace.