Alors que 20 et que le temps poursuit son chemin, les Canadiens d’un océan à l’autre
doivent sûrement se secouer la tête.
Le hockey canadien, comme nous le savons tous, est en désordre et a besoin d’une révision complète. Trois
ans après la conférence du Sommet Open Ice, rien n’a changé. Les enfants jouent trop et n’apprennent pas les
habiletés de base. Les pays européens surpassent le Canada comme puissances mondiales au hockey. Les
Américains offrent une meilleure formation à leurs jeunes. Les Canadiens sont des fiers-à-bras.
Comme nous l’ont appris les dépisteurs et les médias il y a environ dix ans, lorsqu’a commencé l’invasion
massive des Européens, la LNH divisera bientôt ses joueurs par catégories : les joueurs habiles de l’Europe,
les attaquants puissants des États-Unis et les bagarreurs du Canada. Et les gardiens… le Québec fournira
toujours les gardiens.
Arrêtez-moi ça
La nation qui a inventé le sport et l’a offert au monde est aussi puissante que jamais. La rivalité qui a
dominé le hockey depuis un demi-siècle perdure et la capacité du Canada de produire des joueurs de classe
mondiale augmente, elle ne diminue pas. Le contenu canadien dans la LNH a AUGMENTÉ et représente toujours
plus de 50 % des joueurs. Maintenant que l’invasion européenne a atteint son sommet et qu’elle s’est
stabilisée, le contenu canadien de la LNH demeurera stable.
Le Canada a amorcé l’année 2002 en accédant à la finale du championnat mondial junior contre la Russie.
Les deux médailles d’or en hockey féminin et masculin à Salt Lake City ont fait de février un mois
inoubliable. En mai, le Canada est venu à un but près d’une chance de participer au match pour la médaille
d’or au championnat mondial. Il s’est incliné devant une équipe de rêve qui a remporté l’or et il a joué avec
un alignement qui ne comptait pas ses 60 meilleurs joueurs, tous ayant refusé l’invitation après une longue
et éprouvante saison dans la LNH.
La Coupe Stanley a été gagnée par une équipe de Détroit motivée par un capitaine qui occupe ce poste
depuis plus longtemps que n’importe qui d’autre dans l’histoire de la LNH et qui a fait preuve d’un des plus
grands actes de bravoure de tous les temps pendant des éliminatoires exigeantes, comme c’est le cas chaque
année. Les Canadiens Jarome Iginla et Jose Théodore ont dominé lors de la remise des prix de la LNH et, bien
que leur performance cette année soit inférieure à celle de l’an dernier, ils ont été remplacés par des
joueurs comme Lemieux et Thornton qui figurent parmi les meilleurs et les plus excitants du sport.
Plus tard dans l’année, l’équipe féminine a remporté la Coupe des quatre nations, encore. Et pendant que
l’équipe canadienne junior se prépare à affronter la Russie pour la médaille d’or pour la deuxième fois en
deux ans, dimanche, le programme national amélioré du Canada, sous la direction de l’entraîneur Mike Pelino,
a remporté la Coupe Spengler, encore.
La seule chose qui cloche au hockey canadien, c’est la critique. Le sport est-il parfait ? Bien sûr que
non. Peut-il être amélioré ? Évidemment. Est-ce que le jeu est dans un tel état que le système doit être revu
de fonds en comble ? Non. Vous n’avez qu’à regarder les juniors à Halifax.
L’équipe de cette année est aussi habile que n’importe quelle autre du tournoi. Les joueurs patinent aussi
bien que les Européens et ils déplacent la rondelle au moyen de passes vives et précises, à pleine vitesse.
Physiquement, les Canadiens ont été plus forts que toute autre équipe, y compris les Américains, et leur
capacité à allier vitesse, habiletés et mises en échec corporelles fait en sorte que l’équipe est capable
d’affronter les Russes tout aussi bien que les Américains.
Fait bizarre ! Les Russes ont aussi adopté un jeu plus physique que les Américains lorsqu’ils se sont
rencontrés en ronde préliminaire. Eux aussi, allient vitesse et habiletés. Ils ont survécu à la perestroïka
et sont maintenant en plein essor sous l’égide du ministre des Sports et membre du Temple de la renommée du
hockey, Slava Fetisov.
Le match pour la médaille d’or devrait être un chef d’œuvre, et il sera disputé à la façon canadienne -
patinage, mises en échec, superbes gardiens de but, émotions vives – une façon que les Russes ont appris de
leurs plus grands adversaires.