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La Hongrie affamée de hockey

Deux anciens joueurs professionnels sont formés comme entraîneurs à Calgary

Jordan Mady
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15 juillet 2016
|

Ce n'est rien de nouveau que des Canadiens viennent en aide à d'autres nations qui jouent au hockey, surtout lorsqu'il est question de développement. L'objectif est de hausser le niveau de jeu, non seulement au Canada, mais partout dans le monde.

Les entraîneurs d'autres pays participent depuis longtemps aux séminaires de Hockey Canada sur l'entraînement, et il en va de même cette année dans le cadre du séminaire de la haute performance 2 à Calgary, Alb.

Deux anciens joueurs professionnels hongrois se sont joints au groupe d'entraîneurs désireux de parfaire leurs connaissances tout au long du programme d'une semaine qui a lieu dans la ville du Stampede. De leur côté, avec un programme masculin qui figure au 19e rang du classement mondial de l'IIHF, Viktor Tokaji et Zoltan Szilassy veulent faire grandir le mouvement pour le hockey en Hongrie, qui, même s'il est modeste, prend rapidement de l'ampleur.

Mais donc, comment s'intéresse-t-on au hockey en Hongrie, un pays qui n'avait qu'une seule patinoire intérieure dans les années 1990?

« J'avais six ou sept ans, et un entraîneur est venu dans notre classe pour nous demander si nous voulions jouer au hockey. Je ne savais même pas c'était quoi vraiment », avoue Viktor. « Et à cette époque, je pense qu'il n'y avait qu'une seule patinoire intérieure en Hongrie. Alors, je me suis dit pourquoi pas, allons voir de quoi il s'agit.

Et c'est comme ça que j'ai commencé. J'étais un enfant hyperactif, et je voulais participer à quelque chose qui était plutôt unique en Hongrie. C'est différent. Ça développe davantage le caractère. »

Dans le cas de Zoltan, son père et son parrain étaient des joueurs de hockey, donc son cheminement dans ce sport a été plus direct.

« Je n'avais qu'une chose en tête, une seule voie à suivre... le hockey », explique-t-il.

Viktor Tokaji a connu une carrière professionnelle de 22 ans et a représenté la Hongrie à maintes reprises au niveau national, notamment lors de 19 éditions du Championnat mondial de l'IIHF et de trois tournois de qualification en vue des Jeux olympiques.

Pour lui, l'entraînement se voulait naturellement l'étape suivante. C'est le Manitobain Glen Williamson, entraîneur-chef de l'équipe nationale de la Hongrie, qui l'a aidé à faire cette transition.

« Nous avions un bon contact au Canada grâce à Glen Williamson, et j'ai simplement lancé ma carrière d'entraîneur parce que j'ai mis fin à ma carrière professionnelle cette année », dit-il. « Glen est un de mes bons amis, et c'est par l'intermédiaire du programme de développement auquel je participe depuis deux ans que l'occasion s'est présentée. Je me suis dit : “Wow, quelle belle occasion pour nous,” et c'était le cas non seulement pour nous... mais pour le hockey en Hongrie. »

Comme le hockey est un sport d'équipe, Viktor affirme que le gouvernement hongrois appuie pleinement ce sport parmi tous les programmes de sport du pays. À son avis, le fait que le nombre de patinoires intérieures soit passé de 1 à 24 au cours des 20 dernières années et que plus de 3 500 enfants soient inscrits au hockey mineur est de bon augure pour le hockey hongrois.

« Les choses vont bien en ce moment. Il y a plein de jeunes qui veulent être des joueurs de hockey, et c'est excellent pour nous », estime Viktor. « En ce moment, nous jetons les bases du hockey hongrois. Et c'est précisément pour cette raison que nous sommes ici [à Calgary]. »

L'homme âgé de 39 ans dit que Zoltan et lui ont appris énormément en peu de temps grâce au programme de Hockey Canada.

« Nous voulons obtenir de l'expérience et de l'information... qu'on nous dise que nous sommes sur la bonne voie. Mais nous voulons aussi aller en profondeur, apprendre comment être un entraîneur, comment planifier les saisons. C'est assez complexe. Ce n'est pas évident de s'en tenir à une seule chose », avoue-t-il.

Mike Bara, responsable du développement des entraîneurs de Hockey Canada, affirme que les liens créés sont d'une valeur inestimable pour le réseautage avec les acteurs des autres programmes nationaux.

« C'est unique en ce sens que ça nous aide à tisser des relations. Ce n'est pas la première fois que Hockey Canada lance une invitation à d'autres pays ou que ceux-ci approchent l'organisation. Pour Viktor et Zoltan, qui sont d'anciens joueurs professionnels qui souhaitent devenir entraîneurs, mais pas forcément au niveau professionnel, le programme s'adressant aux entraîneurs leur permet d'intégrer le volet du développement du hockey », explique-t-il.

« De notre point de vue, c'est une question de faire avancer le sport. S'ils n'ont pas assez de joueurs, ils ne pourront pas assurer une présence constante. Donc, comment fait-on pour développer le hockey? On commence par la base, à l'échelle locale. »

Même si le hockey en Hongrie bénéficie de l'appui de l'administration publique, il semble impossible de penser qu'il puisse rivaliser avec le programme de soccer classé au 19e rang par la FIFA et le bassin de partisans qu'il génère. Pourtant, comme le souligne Zoltan, les programmes ont les mêmes motivations.

Avant l'Euro, qui a eu lieu en France cette année, l'entraîneur-chef de l'équipe nationale de soccer de la Hongrie, Bernd Storck, a déclaré à un journal hongrois que son équipe devait jouer comme l'équipe nationale de hockey de son pays pour connaître du succès.

Bernd Storck faisait allusion à la force de caractère nécessaire pour affronter les grandes puissances sur la glace au niveau international.

« Nous sommes combatifs », dit simplement Zoltan.

« Il y a différentes façons de perdre un match », soutient Viktor. « Même si tu perds, tu donnes tout ce que tu as. »

C'est exactement ce que la Hongrie a fait au Championnat mondial 2009 de l'IIHF en Suisse. Elle venait d'encaisser une défaite de 9-0 contre Équipe Canada en ronde préliminaire. Après l'hymne national canadien, un grand nombre de partisans hongrois ont entamé leur propre hymne national en guise de reconnaissance de l'effort déployé par leur équipe.

D’abord surpris, les joueurs de l'équipe canadienne ont ensuite compris ce qui était en train de se produire et sont demeurés respectueusement sur la glace pour rendre honneur à la ferveur émanant des gradins.

Viktor, qui évoluait alors à la ligne bleue pour la Hongrie, en a encore des frissons.

« Nous avions perdu contre les meilleurs. Malgré tout, parce que nous étions de fiers compétiteurs, nous avions tout donné. C'était vraiment important pour nous », raconte-t-il.

La Hongrie se promène entre la division I et la meilleure division au Championnat mondial, et, selon Mike Bara, ce serait merveilleux de voir le pays parvenir à faire régulièrement sa place parmi l'élite.

« Si la Hongrie parvenait à nous affronter au Championnat mondial cinq années de suite, ce serait fantastique », dit-il.

Pour plus d'informations :

Esther Madziya
Responsable, communications
Hockey Canada

(403) 284-6484 

[email protected]

 

Spencer Sharkey
Responsable, communications
Hockey Canada

(403) 777-4567

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Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
Hockey Canada

(647) 251-9738

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