Avantage Alberta, voilà comment on appelle ça. Et ça pourrait ne pas l’être uniquement pour les
entreprises, les taxes et les activités commerciales dont la province se vante sans cesse.
En fait, on pourrait dire que cela s’applique même au hockey, particulièrement au hockey midget.
Grâce à une économie florissante et une croissance de la population qui domine le pays, l’Alberta se
trouve parmi les meneuses du Canada dans à peu près toutes les catégories commerciales.
Cette force a eu des effets dans la société qui peuvent maintenant être constatés sur la glace et dans les
arénas de la province albertaine.
Depuis 1985, ce qui coïncide pas mal avec l’époque où l’Alberta s’est réellement imposée comme l’un des
principaux moteurs économiques du Canada, la Ligue de hockey midget de l’Alberta s’est forgé sa propre
identité nationale dans le hockey midget.
La province a depuis récolté 17 médailles sur une période de 26 ans, dont trois d’or, neuf d’argent et
cinq de bronze au Championnat national midget.
D’autres provinces peuvent certainement se vanter d’un succès semblable, mais il est certain que l’Alberta
est toujours une prétendante, si ce n’est pas une favorite, et elle le sera certainement encore cette année
comme province hôte de la Coupe TELUS 2012, à Leduc, du 23 au 29 avril.
« On obtient du succès par l’effort », philosophe le vice-président de l’AMHL, Bob Olynyk, qui
s’implique dans le hockey midget en Alberta depuis 26 ans et dans le hockey mineur dans la région d’Edmonton
depuis 44 ans. « Je pense que la plus grande partie du succès est attribuable au fait que l’Alberta a
toujours été un berceau du hockey. En général, Hockey Alberta a fait un bon travail en ayant des entraîneurs
de haut niveau à des postes de haut niveau. »
« Vous créez de fortes équipes avec des entraîneurs de qualité. »
Par exemple, plusieurs personnes connaissent Ken Hitchcock comme un entraîneur-chef fructueux dans la
Ligue nationale de hockey. Gagnant de la coupe Stanley avec les Stars de Dallas en1999, il est maintenant
derrière le banc de St-Louis. Ses Blues sont parmi les favoris de la ligue pour remporter la première coupe
Stanley de l’histoire de la franchise.
Toutefois, avant de joindre les rangs de la LNH en provenance de la Ligue de hockey de l’Ouest, Hitchcock
a mené le programme midget de Sherwood Park à une incroyable fiche de 575-69 pendant 10 ans vers la fin des
années 70 et le début des années 80.
Grâce à un environnement de gagnant et un programme marqué par le succès, Sherwood Park a éventuellement
atteint le match de la médaille d’or à la Coupe Air Canada en 1991 et a mis la main sur la médaille d’argent
à la suite d’un match serré dans une finale albertaine, face aux Northstars de Calgary.
Depuis ce temps, c’est arrivé une seule fois qu’une équipe midget de l’Alberta n’a pas remporté une
médaille au championnat national lors de deux saisons consécutives, soit en 19.
Si Hitchcock apparaît au sommet d’une liste d’anciens entraîneurs, la liste d’anciens joueurs de cette
ligue est encore plus impressionnante.
Des noms importants comme Jordan Eberle, Dany Heatley, Jarome Iginla, Joffrey Lupul, Derek Morris, Brad
Stuart, Wes Walz et Chris Mason ont tous déjà été vus au dos d’un chandail de l’AMHL. Ils se sont servis de
leur expérience dans cette ligue comme un tremplin vers une carrière junior et éventuellement, vers la
LNH.
« Ce passage dans l’AMHL m’a permis de gagner beaucoup en maturité », note Mason, gardien des
Jets de Winnipeg, qui était retourné en Alberta à 17 ans pour jouer sa dernière année d’admissibilité au
niveau midget après n’avoir disputé que cinq parties avec Victoria de la WHL, en 1993-94. C’est une décision
qu’il n’a jamais regrettée.
« L’AMHL m’a vraiment donné les outils nécessaires pour me préparer au hockey junior. »
La dernière saison midget de Mason a été un conte de fées pour son équipe des Chiefs de Red Deer. Alors
qu’il n’était pas censé passer la première ronde des séries, son club a vaincu le South Side Athletic Club
d’Edmonton en finale.
Ensuite, les Chiefs ont battu Chilliwack pour représenter la région du Pacifique et se qualifier pour le
championnat national et le match de la médaille d’or.
Toutefois, le rêve a pris fin lors d’un revers crève-cœur subi en troisième période de prolongation de la
finale face aux Pat Canadians de Regina. Malgré cet échec, Mason a un bon souvenir de cet événement.
« Cette expérience a été spéciale pour moi, d’un bout à l’autre », raconte le produit de Red Deer âgé
de 36 ans. « La ligue a un bon programme et un bon moule. Elle a très bien fait avec ses entraîneurs et
il est très important d’avoir de bons modèles et d’être bien dirigé à cet âge. Les jeunes en sortent
gagnants. »
De plus, le fait de garder des joueurs comme Mason à la maison pour une autre année ou deux dans le midget
a certainement aidé l’AMHL aussi.
Au lieu de faire le saut dans les rangs juniors à 16 ou 17 ans et probablement lutter pour obtenir un
temps de glace suffisant pour se développer, la possibilité de jouer beaucoup au niveau midget pour les
jeunes Albertains et d’avoir la chance de remporter un titre national, si on se base sur le succès historique
de la province, sourit évidemment à l’AMHL.
Tout cela jumelé au fait que des gens comme Olynyk et ses collègues de la ligue sont constamment en train
d’apporter des améliorations à la ligue pour que les joueurs fassent de l’AMHL un objectif à atteindre pour y
évoluer jusqu’au temps de passer au prochain niveau.
La victoire, bien sûr, produit la victoire. L’un des autres aspects que l’AMHL a certainement été capable
d’utiliser comme un bon outil de recrutement est celui d’avoir des vestiaires réservés à ses équipes.
Plusieurs formations de la ligue ont récemment élu domicile dans un vestiaire qui leur est exclusif dans
l’aréna où elles jouent. Cela veut dire que les joueurs peuvent y laisser leur équipement et leurs articles
personnels entre les entraînements et les parties. Il sert également de sanctuaire pour jeunes hommes pour
s’établir, comme dans leur chambre à la maison, explique Olynyk.
Ce petit charme peut amener plusieurs avantages.
« Cela compte beaucoup pour notre succès », admet-il. « Les jeunes se sentent importants
lorsqu’ils ont leur propre place. Cela fait une grande différence pour eux parce qu’ils veulent vraiment
faire l’équipe. »
Avantage Alberta.