La plupart des Canadiens sont des passionnés du hockey, mais peu sont prêts à le faire passer devant leur
travail.
Puis, il y a Erica Holmes.
Originaire du Manitoba où elle a grandi, Erica a déménagé à Grande Prairie, Alberta, pour y entreprendre
sa carrière comme physiothérapeute.
« Je savais que je voulais travailler en Alberta, et l’emploi ici (au LifeMark Health Centre) était
ma meilleure option », dit-elle. « Initialement, je voulais travailler à Calgary, mais l’emploi ici
convenait mieux à ma personnalité et à ce que je cherchais. »
Elle a refusé d’accepter le poste avant d’être certaine de pouvoir continuer à arbitrer au hockey au
niveau pour lequel elle était certifiée au Manitoba.
« J’ai demandé un transfert (à Hockey Canada) quand j’ai su que je déménageais ici; je voulais être
certaine que mon lieu de résidence soit changé pour l’Alberta », dit Erica. « C’était une condition
pour que j’accepte de travailler ici – que je puisse transférer (mon accréditation comme officielle) pour ne
pas être obligée de tout recommencer. J’ai pu transférer et continuer à arbitrer l’élite au hockey. Alors,
j’ai accepté le poste.
« J’ai dressé la liste de mes priorités et l’arbitrage était parmi les premières. »
Erica n’est pas seulement passionnée par l’arbitrage; elle est bonne. Parmi les meilleures au pays pour
dire vrai.
Elle a été affectée à des événements provinciaux, nationaux et même internationaux, et le mois prochain
elle pourra ajouter à son palmarès lorsqu’elle s’avancera sur la glace comme juge de lignes au Championnat
national féminin des moins de 18 ans à Dawson Creek en Colombie-Britannique.
La jeune femme de 25 ans originaire de Brandon est officielle depuis maintenant 10 ans. Elle agit comme
arbitre et juge de lignes pour les deux volets du hockey, masculin et féminin.
« J’arbitre surtout au hockey féminin – je fais du hockey masculin au besoin », dit-elle.
« Je trouve que le fait d’arbitrer à l’occasion fait de vous un meilleur officiel, mais ma passion est
assurément pour le travail de juge de lignes. Cela peut sembler bizarre, mais je préfère cet aspect du
jeu. »
Erica dit que malgré ses années d’expérience, elle apprend encore. C’est là un des aspects de l’arbitrage
qui l’attire le plus.
« J’aime pouvoir continuer à participer au hockey et en apprendre encore plus sur le jeu »,
dit-elle. « J’ai joué au hockey toute ma vie, mais quand j’ai commencé à arbitrer, je me suis aperçue
qu’il y avait plusieurs règles que je ne connaissais pas. C’est excitant et c’est un défi.
« Tu es sur la glace comme membre d’une équipe de trois et tu essaies de faire de ton mieux. C’est
vraiment amusant et j’adore tous les aspects du sport. »
Les mots « amusant » et « arbitre au hockey » se retrouvent rarement dans la même
phrase ou dans le même contexte. Le roulement chez les officiels au hockey est déconcertant.
« C’est vrai qu’il y a beaucoup d’abus, surtout comme arbitre en chef », explique Erica.
« Tu essaies de faire de ton mieux chaque match, mais les gens ne comprennent pas qu’il y a des choses
qu’il est impossible de voir sur la glace, soit parce qu’un joueur vous bloque la vue ou pour une autre
raison.
« Moi, je me fie de qui gagne. Je veux simplement que nous (les officiels) fassions du bon
travail. »
Comment fait-elle pour endurer tout cet abus? Comment fait-elle pour ne pas entendre les commentaires
désobligeants?
« La plupart du temps, je trouve ça drôle », dit-elle. « Oui, parfois ça me dérange, mais
la plupart du temps tu en connais plus à propos du jeu qu’eux (les spectateurs)… Parfois, certains des
commentaires des mères ne font aucun sens si vous comprenez moindrement ce qu’est le hockey.
« Mais quand cela vous dérange, c’est là que vous devez vous tourner vers vos coéquipiers, les autres
officiels. Nous devons nous appuyer et surmonter l’épreuve en équipe. C’est l’aspect le plus important que
j’ai appris en devenant officielle de l’élite au hockey : tu appuies les autres officiels sur la glace.
Nous formons une équipe et nous faisons un bien meilleur travail sur la glace lorsque nous travaillons
ensemble. »
Sa vie tourne vraiment autour du hockey. Elle a joué jusqu’à la fin de ses études universitaires alors
qu’elle a été défenseure pendant cinq ans à l’Université du Manitoba.
Maintenant, elle s’est déjà inscrite pour jouer avec les Panthers de Grande Prairie (senior féminin) et
comme si cela ne suffisait pas, elle est la soigneuse du Storm, une équipe midget AAA des moins de 16 ans.
Mais tout revient à l’arbitrage.
« C’est un excellent travail à temps partiel », dit Erica.
« Tu es payée pour patiner alors c’est du temps de glace supplémentaire. Je me souviens de la
première fois où j’ai arbitré. Je n’arrivais pas à le croire. Je me disais : “Je suis payée pour faire
ceci et je peux apprendre le jeu?” C’est tellement amusant et il y a une foule de portes qui s’ouvrent. Il y
a beaucoup de hockey féminin dans la région et pas beaucoup de femmes officielles, alors il y a beaucoup de
travail si cela vous intéresse. »
Erica Holmes a donc trouvé une occasion de carrière à Grande Prairie, mais elle a accepté le poste
seulement après s’être assurée que ses compétences étaient transférables, puis elle a trouvé une équipe avec
laquelle elle pourrait jouer et une équipe dont elle pourrait être la soigneuse. Une fois tout ça réglé, elle
a cherché un endroit où habiter.
Dans cet ordre-là?
« Ouais… à peu près », dit-elle en riant.
Tu sais que tu es Canadien quand…
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