« Croyez en vous et tout ce que vous êtes. Sachez qu’il y a quelque chose en vous qui est plus grand que n’importe quel obstacle. » – Christian D.
Larsen
Le guide de presse 2015-2016 des Aeros de Toronto vous fera état des champs d'intérêt et des passe-temps de Céline Frappier ainsi que de ses réalisations
sur la patinoire et à l’extérieur de celle-ci.
Mais cette citation, celle que Frappier reconnaît comme sa préférée, vous en dit long sur son état d’esprit et son caractère.
Quarante-deux joueuses ont été invitées au camp de sélection de l’équipe nationale féminine des moins de 18 ans du Canada en août dernier. Frappier n’était
pas parmi elles.
« Ça m’a motivée à continuer de travailler fort et m’a poussée à amener mon jeu au niveau suivant, dit-elle, et à ne jamais abandonner mon rêve de faire
partie d’Équipe Canada. »
Elle n’allait donc pas pouvoir jouer avec l’équipe nationale féminine des moins de 18 ans du Canada lors de sa série estivale annuelle de trois matchs
contre les États-Unis. Bien que déçue, Frappier a redoublé d’ardeur pour s’assurer qu’elle ne serait pas rejetée deux fois.
Son invitation au camp de préparation physique du programme national féminin en mai lui avait indiqué qu’elle était certainement dans la mire de l’équipe
nationale. Mais l’expérience de cinq jours lui a appris que même si ses habiletés étaient prêtes pour le prochain niveau, physiquement, elle avait une
autre étape à franchir.
Frappier a commencé à travailler avec un entraîneur personnel, comprenant – et maintenant reconnaissant volontiers – que l’entraînement hors glace se
transpose directement au rendement sur la glace.
« Évidemment, toutes les filles invitées sont talentueuses à leur manière et elles ont toutes leur propre rôle sur la glace », dit-elle. « Pour accéder au
prochain niveau, je pense que l’aspect hors glace, la force, le conditionnement sont ce qui distingue les personnes les unes des autres. »
Lorsque la saison s’est amorcée en septembre, la nouvelle capitaine des Aeros a remarqué une augmentation évidente de sa vitesse au jeu – et les dépisteurs
provinciaux et les preneurs de décision n’ont pas tardé à le remarquer aussi.
Elle a été nommée capitaine d’Ontario Bleu pour le Championnat national féminin des moins de 18 ans 2015 où elle a mené son équipe à la médaille de bronze
et où elle a été nommée la Joueuse ayant le meilleur esprit sportif du tournoi.
« Elle a eu l’occasion de jouer un rôle important pour elles et selon moi, elle a réussi à merveille, vraiment», affirme Lisa Haley, entraîneure-chef de
l’équipe nationale féminine des moins de 18 ans du Canada. « J’aime vraiment sa façon de jouer – c’est un jeu sur 200 pieds. Et elle a démontré beaucoup de
leadership auprès de cette équipe plus jeune. Elle a joué conformément à son potentiel et elle s’est assurée que ses coéquipières ont fait de même. Ce sont
là des éléments clés que vous recherchez lorsque vous tentez de peaufiner votre formation. »
Frappier aussi reconnaît que sa performance à Huntsville, Ontario, a été un tournant.
« Je pense que ça a vraiment aidé à montrer qui je suis comme personne et comme joueuse de hockey. »
Dans les faits, elle avait fait un grand pas pour s’assurer de réussir l’année précédente.
Avant la dernière saison, Frappier a quitté la maison familiale à Tecumseh, Ontario, pour aller jouer avec les Aeros. L’équipe l’avait sollicitée et, avec
un avenir en vue en haute performance et la possibilité d’une carrière postsecondaire, Frappier a parlé à ses parents de déménager vers l’est.
« Ce fut certainement une décision difficile pour mes parents de laisser aller leur fille, mais c’est quelque chose que nous devions faire et nous l’avons
fait », dit-elle. « Je suis extrêmement contente qu’ils m’aient laissée aller à Toronto. » Quitter la maison à 16 ans a accéléré non seulement le
développement de son jeu, mais aussi son niveau de maturité. « Je leur suis reconnaissante de ça. »
Frappier, dont la langue maternelle est le français, a déménagé avec une famille d’accueil à Ajax, Ontario, et elle fréquente maintenant une école
secondaire francophone à Whitby. Un peu plus d’un an plus tard, elle a atteint les deux buts qu’elle s’était fixés.
À l’automne, elle s’est engagée à fréquenter l’Université Mercyhurst. Puis, elle a appris qu’elle allait participer au Championnat mondial féminin des M18
de l’IIHF avec Équipe Canada.
Qu’elle ait réussi à faire bonne figure dans un tournoi à court terme d’envergure comme le National des M18 a prouvé à Haley qu’elle pouvait compter sur
Frappier lors des matchs importants.
« Pour commencer, il y a son caractère, dit-elle. Elle est prête à payer n’importe quel prix et elle est ici avec nous pour jouer un rôle où elle aura
l’occasion d’aller dans les endroits difficiles sur la glace, d’adopter un style robuste, de jouer en désavantage numérique et de bloquer des tirs. Ses
habiletés au hockey ne font aucun doute et le rôle que nous voulons qu’elle joue exige beaucoup de ténacité. »
Il appert maintenant que tous les sacrifices et le travail acharné en valaient la peine. Frappier dit qu’elle est restée bouche bée lorsque Haley lui a
téléphoné pour lui offrir une place au sein de l’équipe.
Un mois plus tard, l’entraîneure sourit en se remémorant cet appel. « Je pense qu’elle croyait que je blaguais », dit Haley en riant. « Essentiellement,
elle m’a dit qu’elle espérait recevoir un appel comme celui-ci, mais qu’elle ne s’y attendait pas vraiment puisqu’elle n’avait pas été invitée en août. Je
pense qu’il s’agissait plus d’un rêve et il semble que ce rêve soit devenu une réalité pour elle. »