Mais le récit de Mackenzie Skapski est un peu différent.

Skapski et son coéquipier des Bruins de Fraser Valley étaient dans un autobus qui se dirigeait vers le nord à Prince George, C.-B. pour une fin de semaine de matchs de la Ligue midget majeur de la C.-B., le . Près de Williams Lake, une catastrophe est alors survenue.

« Nous roulions possiblement à 100 km/h lorsque l’autobus a glissé sur la glace noire avant de faire des tonneaux dans un fossé », se souvient Skapski. « Je me rappelle seulement que j’étais engourdi. Je ne ressentais pratiquement rien. Je me souviens qu’il y avait des bouteilles d’eau et des couvertes des gens partout, que les bancs n’étaient plus en bonne position. C’était le cauchemar typique. »

Bien que la plupart de ses coéquipiers n’aient eu que des blessures mineures, Skapski n’a pas été aussi chanceux. Le gardien a subi une fracture du nez et de l’os orbital. Il a été transporté par avion à Vancouver, où il a subi une intervention chirurgicale pour installer des plaques dans son visage et enlever un caillot de sang près du cerveau.

Exceptionnellement, Skapski a fait un retour au gymnase trois mois après l’accident et sur la glace à l’été 2010. L’homme originaire d’Abbbotsford, C.-B. n’a pas lésiné avec les choses. Sa première expérience sur glace a eu lieu à l’occasion du camp estival des M17 d’Équipe Pacifique, contre certains des meilleurs joueurs du pays.

« À ma première séance sur glace, je me suis concentré strictement sur les déplacements », note Skapski. « Je n’étais même pas censé être sur la patinoire, donc mes déplacements étaient ma priorité. Je ne pouvais risquer d’être frappé à la tête ou de chuter sur la tête. Ce fut un long processus de reprendre le rythme et d’atteindre mon plus haut niveau. »

Un choix de troisième ronde (57e au total) du Ice de Kootenay au repêchage bantam 2009 de la WHL, Skapski a passé la saison 2010-11 avec les Flames de Ridge Meadows de la Ligue de hockey junior internationale du Pacifique, un circuit junior B de la C.-B., maintenant une fiche de 6-11 en 21 parties.

Le fait saillant de la saison est survenu tout juste après Noël, lorsque Skapski a enfilé le chandail d’Équipe Canada et représenté la région du Pacifique au Défi mondial de hockey des moins de , à Winnipeg, Man., remportant la médaille de bronze. Il a enregistré un dossier de 3-0 avec une moyenne de buts alloués de 3,30 en quatre matchs.

Le premier duel du tournoi a eu lieu le 29 décembre, seulement un an et 18 jours après l’accident.

Pour Skapski, l’événement des M17 n’était qu’une autre étape dans son parcours, et non la fin. Malgré tout ce qu’il avait accompli avant son accident, Skapski sentait que le bouton de réinitialisation de sa carrière avait été enclenché et qu’il devait se réétablir comme l’un des meilleurs jeunes gardiens du pays.

« C’était comme recommencer la réécriture de mon curriculum vitae », commente-t-il. « Tout ce que j’avais fait avant était effacé et je vivais un nouveau départ. Réaccomplir de nouvelles choses et ajouter de nouvelles lignes à ma feuille de route ont été de grosses étapes pour moi. Je devais rattraper les autres avec qui j’étais en compétition. Ils ont peut-être encore un avantage sur moi, mais je poursuis mon travail et un jour j’aurai un très beau curriculum vitae.

Skapski a percé la formation de Kootenay cette saison, en tant que substitut au gardien de 20 ans, Nathan Lieuwen. Il a maintenu une fiche de 9-6-2 et une moyenne de buts alloués de 3,12 en 19 matchs. Il sera le favori pour le poste de cerbère no 1 du Ice l’an prochain.

Mais avant, il est sur la patinoire en fin de semaine à Calgary, au camp de gardiens de but du Programme d’excellence. Il est l’un des onze gardiens qui espèrent représenter leur pays cet été au Défi Canada-Russie pour possiblement obtenir une invitation au camp de sélection de l’équipe nationale junior, en décembre.

« Je crois que ce serait une belle histoire », admet Skapski. « Cela me motive. Il y a eu des gens, qui tout de suite après mon accident, ont automatiquement mis des points d’interrogation à côté de mon nom. Aujourd’hui, je me retrouve ici, dans l’espoir de me tailler un poste au mondial junior. Ce serait une histoire parfaite si je pouvais le faire et représenter mon pays, éliminant ainsi ces points d’interrogation d’il y a trois ans. »