Lorsque la triple médaillée d'or olympique originaire de la Saskatchewan, Colleen Sostorics, se fait
demander un autographe, elle griffonne souvent à côté de son nom les mots « small steps, big
dreams » (petits pas, grands rêves).
Cette devise l’a bien servie au cours de sa fructueuse carrière de hockeyeuse, de ses premiers coups de
patin avec les garçons dans sa ville natale de Kennedy jusqu’à sa conquête de l’or avec l’équipe canadienne à
Vancouver. Elle espère que cette pensée se propagera auprès des participantes de la Coupe Esso 2010,
maintenant qu’elles ont quitté Regina pour retourner à la maison.
« Chaque jour, lorsque j'apprenais comment faire un tir frappé ou un croisement, j'augmentais mes
chances d'un jour porter les couleurs du Canada et de participer aux Olympiques », explique Sostorics au
hockeycanada.ca. « Sans toutes ces heures passées sur la patinoire, je n’aurais pas eu ce qu’il fallait
pour réaliser ce rêve. »
Sostorics a été invitée à la Coupe Esso 2010, le championnat national midget féminin, pour partager sa
motivation lors du banquet de remise de prix du tournoi, où les filles qui ont pris part à la compétition
toute la semaine étaient suspendues aux lèvres de la vedette de hockey.
« Il s’agit de l’un de ces tremplins exceptionnels dans votre carrière », a-t-elle dit à ces
jeunes joueuses à propos de l'expérience incroyable qu'elles vivaient à la Coupe Esso. « Peut-être qu'un
jour, je vous regarderai jouer aux Olympiques. »
Mais Sostorics a précisé qu’il fallait travailler très fort pour jouer avec les meilleures au monde,
expliquant qu’elle et ses coéquipières de l’équipe nationale féminine ont suivi un long parcours pour
conquérir la médaille d’or olympique en 2010.
Après des mois d’entraînement intense et de développement, autant au plan individuel que collectif, les
Canadiennes ont trimé dur et étaient prêtes pour affronter leurs rivales américaines en finale aux
Olympiques.
« Ensemble, nous avons fait de grandes choses », a-t-elle lancé en montrant sa scintillante
médaille d'or à un auditoire de filles intimidées et émerveillées. « Quel moment incroyable nous avons
vécu! »
Sostorics a affirmé qu’elle avait savouré ce moment en or et elle a encouragé les jeunes joueuses à faire
de même à la Coupe Esso.
« Quelle belle chance que vous avez d’être ici avec… les filles avec qui vous avez patiné au
quotidien », a raconté Sostorics. Maintenant, vous pourrez peut-être même dire que vous êtes des
championnes nationales. »
Sostorics a expliqué que bien que la Coupe Esso soit une étape importante dans la carrière de hockey de
ces jeunes joueuses, le championnat national en tant que tel est aussi une étape majeure dans le
développement du hockey féminin.
« Donner une chance aux filles de rivaliser au niveau national avec leur équipe club… c’est
spécial », a-t-elle ajouté. « Ce n’était pas possible lorsque j’étais jeune. »
La vétérante d’Équipe Canada et native de la Saskatchewan, Hayley Wickenheiser, est d’accord que la
création de la Coupe Esso était logique et qu’elle créait un pont entre les joueuses issues du programme
national des moins de 18 ans et celles des moins de 22 ans.
Elle a ajouté qu’il s’agissait seulement de l’une des nombreuses étapes nécessaires pour assurer que le
hockey féminin progresse.
« Nous devons vraiment trouver les ressources… pour rassembler les meilleures joueuses au monde dans
une seule ligue », explique-t-elle. « Pour l’avenir du hockey féminin, vous devez affronter les
joueuses qui peuvent vous défier à tous les niveaux. »
Wickenheiser raconte que lorsqu’elle était jeune dans la petite ville de Shaunavon, sa seule option était
de jouer avec les garçons. « En fait, j'ai seulement appris que les filles pratiquaient le hockey en
1990, lorsque j'ai suivi le championnat mondial à la télévision. »
Donc, même s'il reste encore beaucoup de travail à accomplir au hockey féminin, de grands pas ont été
faits depuis que Wickenheiser a joué avec les garçons, et les filles ont plus de possibilités à tous les
niveaux. Pour les joueuses de l’élite dans leur propre province, il y a par exemple la Ligue de hockey midget
AAA féminin de la Saskatchewan, qui comprend l’équipe hôtesse de la Coupe Esso 2010, les Rebels de Regina, et
les gagnantes de la médaille d’argent du tournoi, les Hounds de Notre Dame.
Selon Wickenheiser, la Coupe Esso leur sert d’outil d’évaluation, de comparaison et leur offre une
expérience à vivre.
« C'est une expérience très tangible… elles peuvent savoir où le niveau de compétition se situe, à
quel niveau elles doivent être et d'où elles peuvent commencer », lance-t-elle. « J'aurais souhaité
que cet événement existe lorsque j'étais jeune en Saskatchewan, ça aurait été plaisant. »